Déjeuner au restaurant Pages avec des vins bus à l’aveuglesamedi, 25 janvier 2025

Récemment, un ami voulait me présenter à des amateurs de vins et j’avais apporté des vins inusuels qui devraient se boire à l’aveugle. C’était si difficile que personne n’avait trouvé. Le même ami m’invite à rencontrer deux de ses amis. L’idée me vient de faire goûter à l’aveugle trois des quatre vins que j’ai apportés.

Au restaurant Pages, j’arrive à 11h30 pour ouvrir mes vins. Le menu sera quasiment le même qu’il y a deux jours, le saint-pierre étant remplacé par une lotte.

Le premier vin n’est pas une énigme, c’est un Champagne Dom Pérignon 1976 au niveau un peu bas. L’ami qui invite annonce l’année avec certitude. Bravo. Le champagne est ambré. Il avait fait un pschitt à l’ouverture et il a gardé des bulles. Il est très bon, typé, expressif, et très long en bouche. C’est un très agréable champagne, excellent sur les amuse-bouches variés, de belle présence.

Il accompagne le bar en carpaccio en même temps que le Beringer Vineyards Chardonnay Napa Valley 1986. J’avais promis trois dîners à ceux qui trouveraient. Plusieurs annoncent que le vin n’est pas français mais aucun ne pense à un vin américain. Je suis très impressionné par la richesse et la longueur de ce vin intense et gourmand. Son chardonnay évoque des saveurs de champagnes blancs de blancs. J’adore ce vin original.

Pour les deux vins suivants, j’ai annoncé que j’offrirais un dîner gratuit au vainqueur. J’avais oublié que l’une des convives est journaliste du vin mais aussi professeur d’œnologie. Elle a gagné deux repas.

Le Fleurie Bouchard Père & Fils 1987 est sec, droit, précis et très long. Il est rigoureux mais n’est pas dénué de charme. J’aime beaucoup sa présence fine. Notre amie a trouvé beaujolais. Ça méritait le prix.

Sur le canard et le wagyu, nous avons un Pommard Clos de la Commaraine Jaboulet Vercherre 1976. Non seulement notre experte a trouvé pommard, mais elle a suggéré Jaboulet Vercherre. Là, je dis chapeau. Ce pommard n’est pas un des plus grands que j’aie bus mais il s’est comporté avec une grande franchise et a créé de beaux accords.

Nous avons eu ensuite un très bon comté, un dessert à base de noisettes très agréable et Lucas, le pâtissier, nous a fait un beau cadeau, de financiers à la rose, comme je les aime. Pierre-Alexandre qui est ami de l’américain qui avait laissé ses chartreuses à la suite d’un récent déjeuner, nous a servi quelques gouttes de chartreuse, la jaune pâle, qui a mis un point final à un déjeuner particulièrement sympathique. Bravo à la gagnante !