académie des vins anciens – séance du 8 juin – des vins éblouissants jeudi, 8 juin 2006

Devant préparer l’ouverture des vins de l’académie des vins anciens, j’ai le temps de faire un détour à la maison du Japon où plusieurs vignerons des Beaumes de Venise présentent leurs vins. La jolie organisatrice de cet événement m’accueille avec un large sourire plus parisien que nippon. Je goûte quelques rouges intéressants et prometteurs, présentés avec d’originaux mets japonais d’une belle réussite. Je ne prétends pas devenir un prescripteur de ces vins, mais la simplicité des rouges m’a plu.

L’académie des vins anciens tient sa troisième séance officielle à la Résidence Maxim’s. L’idée était de boire les vins des académiciens sur un vrai repas, au lieu de fromages qui, même délicieux, ont du mal à captiver l’ensemble de l’assistance sur la durée totale d’une longue soirée. La préparation donna lieu à des échanges agréables avec une équipe motivée et un chef attentif et intelligent. L’envie de réussir se sentait avec force.

A partir de quinze heures, j’ouvre les bouteilles, recevant le renfort d’académiciens désireux d’apprendre de petits trucs qu’ils ne connaîtraient pas. Dans cette ambiance bon enfant, peuplée d’histoires qu’on se raconte, pas une seule bouteille bouchonnée n’est à signaler. Deux bouteilles ont des niveaux au-delà de la vidange. Une me paraît définitivement morte. Les autres vont profiter d’un oxygène qui va gommer toutes les petites imperfections que le premier examen olfactif révèle.

Malgré une grève de la RATP et d’immenses encombrements qui eux seuls ont un goût de bouchon, les académiciens sont d’une exactitude exemplaire (quand on aime, on ne compte pas les quelques retards). J’avais prévu de faire face à des arrivées non synchrones en offrant au bar de la résidence le champagne que buvait ma famille depuis trois générations, déjà goûté à la précédente réunion de l’académie : le champagne Léon Camuzet non millésimé de Vertus, que je situe à environ 15 ans d’âge. Son petit goût évolué charmant m’a permis de jauger l’acceptation de plusieurs académiciens au goût des vins anciens. Quelques uns l’ont adoré, car cette évolution lui donne un charme subtil fait de fruits blancs. D’autres ne comprennent pas. Ils auront compris ce soir.

Nous sommes environ 50 pour 50 vins. Les vins sont répartis en trois groupes dont je donne ici le détail, dans l’ordre de service :

Groupe 1 : Champagne Léon Camuzet environ 15 ans – Champagne Gonet 1973 – vin nature de champagne Saran, blanc de blancs Moët 1950 – Bâtard Montrachet Chanson 1959 – Montrachet  domaine Bichot 1943 – Château Saint Georges, St Georges St Emilion 1961 – Château Taillefer Puisseguin Saint-Emilion 1966 – Château La Louvière rouge 1967 – Chateau La Gaffelière 1949 – Château Montrose 1934 – Château Gruaud Larose Faure Bethmann 1928 – Fleurie Beaujolais 1943 – Richebourg Charles Noëllat 1974 – Vosne Romanée Réserve Reine Pédauque 1945 – Cave Jean Bourdy, Blanc vieux d’Arlay 1907 – Domaine du Pin 1ères Côtes de Bordeaux 1937

Groupe 2 : Champagne Léon Camuzet environ 15 ans – vin nature de champagne Saran, blanc de blancs Moët 1950 – Bourgogne Aligoté Barozzi 1950 – Montagny Barozzi 1949 – Meursault (?) 1953 – Tokay de Riquewihr 1966 (Dopff et Irion) – Riesling Kaefferkopf 1983 Jean-Baptiste Adam  – Riesling Sélection de Grains Nobles Hugel 1976 – Clos Joliette 1974 Jurançon – Vin Jaune d’Arbois 1966 domaine de la Pinte – Cos d’Estournel 1966 – Château Pontet Canet 1964 – Château d’Arsac Margaux 1925 – Gevrey Chambertin J. Faiveley probable 1947 – Château Chalon Jean Bourdy 1928 – Coulée de Serrant Nicolas Joly 1983 – Barsac (?) 1937 – Rivesaltes ambré 1955 – Maury 1928

Groupe 3 : Champagne Léon Camuzet environ 15 ans – Champagne Deutz 1978 – Pouilly-Vinzelles 1956 de Cabet-Frères – Montrachet Bouchard 1988 – Château Bellefont Belcier (Saint Emilion) 1964 – Mouton Baron Philippe (d’Armaillac) 1959 – Château Haut-Brion 1925 – Bourgueil Sélection Vieilles Vignes 1989 du Domaine des Ouches – Cave Jean Bourdy, Côtes du Jura rouge 1945 – Hautes Côtes de Nuits J. et M. Gauthet 1969 – Volnay 1957 de De Moucheron – Beaune Champimonts 1er Cru Joseph Drouhin 1948 – Gevrey Chambertin Marius Meulien 1933 – Corton Clos du Roy L.A. Montoy 1929 – Montlouis Demi-sec 1983 de Fradin-Georges – Banyuls hors d’âge, Dom du Mas Blanc, Parcé, sostera – Rivesaltes ambré 1955 – Cognac trois quarts de siècle Tiffont # 1874.

Chaque groupe a pu profiter de vins de grande qualité avec un profil différent selon les tables, celles du groupe 2 bénéficiant d’un plus grand nombre de blancs, et celles du groupe 3 d’un plus grand nombre de bourgognes. Il faut rappeler, afin que nul ne l’oublie que la qualité de l’événement dépend de la qualité des apports de chacun. Quand on est généreux, on partage de grands vins. Ce fut le cas ce soir.

Le repas fut fort intelligent, le chef ayant eu le courage de simplifier sa cuisine pour se mettre au service des vins. Voici le menu : grosses gambas de la Méditerranée à la plancha / volaille fermière des Landes rôtie, écrasé de pommes Charlotte à l’huile d’olive / sélections de fromages de Bernard Antony / les abricots Bergeron en tarte feuilletée à l’amande de Provence, éclats de pistache.

Tous ont remarqué comme ce fut adapté et fort bon. Le service des vins était difficile pour une première fois, car respecter l’ordre des vins quand des changements dans les vins apportés ont eu lieu jusqu’à la dernière minute, ce n’est pas facile. Ce qui fait que les membres du groupe 1, dont je faisais partie, qui devaient boire le Riesling Sélection de Grains Nobles Hugel 1976 que m’avait offert Jean Hugel pour la circonstance, empêché qu’il était de venir, virent que ce délicieux nectar, d’une année phénoménale, fut apprécié par le Groupe 2. Réagissant avec célérité, je pus capter quelques gouttes de ce merveilleux Riesling doré et d’une persistance aromatique extrême, que je partageai avec l’une des plus fidèles et jolies académiciennes assise à mes côtés.

Quelques commentaires sur les vins de notre groupe. Le champagne Gonet 1973 est manifestement avancé. La bulle existe, mais fragile, la couleur est ambrée. On est dans un autre monde. Mais si l’on accepte la logique de ce vin, on lui découvre de belles subtilités. Un champagne expressif que je verrais bien avec une truffe ou du foie gras. Le vin nature de champagne Saran, blanc de blancs Moët 1950 est un peu de la même veine. Il n’a pratiquement plus de bulle, il est aussi fort foncé. Des convives vont le trouver d’une subtilité rare. Il y avait à ma table de solides palais, acquis à la cause des vins anciens. J’ai moins aimé le Saran que le Gonet, à cause d’une petite amertume juste après le milieu de bouche qui m’a un peu gêné.

Le Bâtard Montrachet Chanson 1959 est un vin délicieux. D’un jaune citron signe de pure jeunesse, d’un nez franc et direct, il occupe la bouche avec gentillesse. C’est un merveilleux blanc bien arrondi au plaisir sans complication. Je l’aime bien sûr, parce que c’est le mien, réflexe naturel qu’auront beaucoup d’académiciens, fiers de leur vin.  Le Montrachet Bichot 1943 a un beau niveau, une couleur foncée. Il rebute un peu car il montre son âge. Mais quand on veut le comprendre, on sent toutes les qualités qu’il a, légèrement voilées par son vieillissement. Un bras amical me tend un verre de Montrachet Bouchard 1988. J’en reconnais le pedigree instantanément, car les Montrachets de ce domaine, je les connais sur le bout des lèvres. Quel grand vin et quel cadeau pour l’académie !

Le Château Saint Georges, St Georges St Emilion 1961, encore un de mes enfants, est fort civil et plaisant. Une belle couleur d’un beau rubis de jeunesse et un niveau parfait. Un goût solide de 1961. Vin sans histoire, très rassurant. Mon ami hollandais qui a apporté le Montrose 1934, qui aime assez peu les vins anciens, est tombé en admiration totale pour ce Château Saint-Georges qu’il a trouvé d’un épanouissement idéal. Les deux bordeaux qui suivent sont un peu plus difficiles à suivre. Car le Château Taillefer Puisseguin Saint-Emilion 1966 et le Château La Louvière rouge 1967 n’ont pas des trames très solides. L’âge les a ‘dentellisés’, et leur goût éphémère laisse peu d’empreinte. Le Chateau La Gaffelière 1949, ça c’est du sérieux. Ça cause, comme dirait Zazie. C’est un beau vin auquel 1949 donne une élégance raffinée. On se complairait à ne boire que de tels vins.

Je suis très admiratif du Montrose 1934 au message subtil, dans la lignée historique de Montrose, et meilleur que d’autres Montrose 1934 que j’ai bus, dont celui avec Bipin Desai, dans cette verticale de légende. Très pur, strict, archétypal, il récite le terroir de Montrose à la perfection.

J’ai l’expérience de Gruaud Larose 1928, aussi bien Faure-Bethmann que Sarget. Celui-ci, un Faure-Bethmann, est souple comme un 1928. Décidément, les vins de ce soir se calent dans le moule de leur année. Grand bordeaux au discours clair, sans surprise, généreux exemple de l’intérêt de l’académie.

Soudain mon cœur s’enflamme quand on me fait goûter le vin qui vient. Je me trémousse, je glousse, je l’agite sur ma chaise, car c’est beau comme une midinette en robe vichy. Le Fleurie 1943 a un nez à se pâmer, d’une séduction coquine. Et en bouche c’est un bourgogne plein de talent, défroqué de sa soutane beaujolais.

J’ai dû passer mon tour pour le Richebourg Charles Noëllat 1974, car je n’en ai pas le souvenir. Je boirai son aîné d’un an demain avec des amis de tous pays. Passant de table en table, j’ai peut-être été oublié, de ce vin que j’avais apporté, par notre efficace serveur Thibaud. Mais le Vosne Romanée Réserve Reine Pédauque 1945 compte double. Ça c’est bourguignon. Un nez éblouissant, et toute la chaleur humaine d’un vin qui vit. J’avais demandé qu’on me fasse goûter l’un de mes enfants, le Gevrey Chambertin Marius Meulien 1933 dont j’étais si fier à l’ouverture : un nez magistral. Là, en bouche, il est immense de jeunesse de robe, de nez chaleureux, et de puissance de feu dans mon palais conquis. Je suis tellement fier quand un vin démontre la vanité de toutes les idées surfaites sur les millésimes. Car 1933 ne passionne pas les foules depuis fort longtemps. Ce Gevrey est immense, comme l’est le Vosne Romanée 1945.

A propos d’année classée dans les médiocres, on m’apporte quelques gouttes de Château d’Arsac Margaux 1925. Vin très subtil, aux évocations de fraises des bois, de fruits rouges. Adorable témoignage d’un vin policé.

Hélas, le doyen de cette soirée, le Blanc vieux d’Arlay Cave Jean Bourdy 1907  est fort désagréable. Un côté glycériné, animal, gêne d’en saisir toute la complexité qu’on devine sans en jouir. Une gorgée du Château Chalon Jean Bourdy 1928 raccroche mon palais au wagon du Jura. Très beau vin jaune au goût naturel, qui donne une réplique théâtrale aux fromages de Bernard Antony appréciés de tous.

Encore un de mes bébés, le Domaine du Pin 1ères Côtes de Bordeaux 1937, va surprendre les deux tables de notre groupe. L’élégance d’un sauternes, une trace en bouche d’une belle consistance qu’on n’attendrait pas de cette appellation. J’ai senti que chacun en profitait.

Je n’ai pas goûté mes autres bébés, le Gevrey-Chambertin Faiveley # 1947 et le Corton Clos du Roy 1929. J’ai pu en revanche constater combien le Côtes du Jura rouge Cave Jean Bourdy 1945 est un vin d’une subtilité extrême, tellement plus à l’aise en dîner que dans la verticale analytique que nous avons faite à Besançon. Le Volnay Moucheron 1957 au niveau plus qu’extrêmement bas avait bien survécu, comme son auteur vint me le prouver fièrement.

Un académicien nous fit goûter un alcool assez exceptionnel, un Cognac trois quarts de siècle Tiffont # 1874, cognac fait avec deux fûts dont un de 1854 et l’autre de 1904, qui, du fait de l’évaporation, n’ont produit que 120 flacons, lors de leur mise en bouteille en 1979, quand M. Tiffont eut 100 ans. Une pureté, une précision, une légèreté de bois assez remarquable. Ce fut un joli point final à une dégustation rare.

Difficle de faire un classement des vins que j’ai bus. Je m’y risque, avec l’impartialité qui me fait aimer mes bébés aux deux premières places. En un, Gevrey Chambertin Marius Meulien 1933. En deux, Bâtard Montrachet Chanson 1959, en trois, Montrachet Bouchard 1988. En quatre, le Fleurie 1943. Et mention spéciale pour le cognac, le Vosne Romanée 1945 et le Montrose 1934.

La générosité des académiciens a permis de rassembler des bouteilles spectaculaires. Comment pourrait-on autrement accéder à des témoignages historiques de la plus haute valeur sans devoir sacrifier des budgets considérables ? Chacun ressentait que l’on trouvait en cette troisième édition un rythme de croisière prometteur. Car la clef de la réussite de l’académie, c’est la générosité des membres. Et ce soir, elle fut grande. Vivement la prochaine.

académie du 8 juin – rapport d’un académicien jeudi, 8 juin 2006

Académie des vins anciens

Résidence Maxim’s 8 juin 2006

Très belle table, la n°4, studieuse également 

Nous avons votés à l’unanimité 1er, 8 votes

pour le Gevrey-Chambertin Marius Meulien 1933

Robe sombre, Nez franc de sous-bois humide, de truffe et de poivre noir. Quelle fraîcheur!

Bouche ample, gourmande, petits fruits noirs mêlés, cassis, myrtille et fraise des bois.

Finale ré glissée, tabac blond et café, un vin étonnant, élégant et canaille, superbe.

On lui aurait donné 50 ans de moins..

Les deux autres vins  de notre tiercé, arrivent à égalité avec 5 votes chacun.

Mouton Baron Philippe 1959 (d’Armaillac)

Belle robe rubis foncée avec des reflets orangés, Nez agréable et subtil de fruits noirs, cuir, et de champignons sauvages. Bouche généreuse et soyeuse, prune, chocolat, et fruits compotés.

Finale longue et élégante, un grand Vin.

Montrachet 1988 Bouchard Père et fils

On en boirai à en pleurer ! Quelle classe, très élégant.

Belle robe jaune-or intense, Nez expressif sur les fruits mûrs et le pain grillé, agrumes et fleurs blanches. Bouche suave de beurre frais de fruits jaunes, mirabelle et poire, crémeuse à souhait. Un vin virtuose : Finale opulente et riche, rehaussée d’une note minérale.

J’ai osé les noter sur 100 points :

Gevrey-Chambertin 1933             95/100, vu la rareté de ce vin, il est donc hors classement

Mouton Baron Philippe 1959       92/100  très beau vin à maturité

Montrachet 1988  Bouchard         96/100 vin de référence pour l’Appellation Montrachet

Encore merci François pour cette dégustation d’exception !

Amitiés

Denis Garret

Remarque de François Audouze : je suis particulièrement fier que ce vin de 1933 vienne de ma cave !

académie des vins anciens – séance du 8 juin mercredi, 7 juin 2006

La séance se tiendra à la résidence Maxim’s, en face du restaurant Laurent. J’ai réservé deux salons et j’ai prévu un dîner assez simple, mais plus agréable que le seul plateau de fromages.

Le coût est de :

          100 € pour celui qui apporte une bouteille ancienne acceptée (définition ci-après)

          140 € pour celui qui apporte une bouteille non ancienne acceptée (définition ci-après)

          180 € pour celui qui vient sans bouteille

Le prix est plus élevé car on entre dans la logique d’un repas assis. Et il faut que l’on puisse couvrir des aléas.

Est ancienne une bouteille :

          de rouge ou de liquoreux d’avant 1962

          de blanc ou de champagne d’avant 1985

Est non ancienne une bouteille que j’accepte, plus jeune que les dates indiquées.

académie des vins anciens – séance du 8 juin – situation au 29 mai mercredi, 7 juin 2006

Message adressé à tous les inscrits.

Voici la situation du groupe dont vous êtes leader, ou votre situation si vous venez seul.

Merci de confirmer si votre groupe est bien composé des personnes indiquées.

J’ai supposé qu’une personne paiera pour la totalité du groupe. Si ce n’est pas le cas, me l’indiquer, en informant bien la personne qui paie des sommes qu’il aura à payer.

Me donner le nom des personnes qui paient, si je ne les ai pas.

Merci de me confirmer aussi si votre ou vos vins sont bien conformes à la liste ci-dessous. Si vous prévoyez de changer un vin, me le dire.

Les vins doivent obligatoirement être remis avant le 1er juin chez Henriot, 5 rue La Boétie 75008 Paris (téléphone de Mme Martine Finat : 01.47.42.18.06 )

La réception à 19 heures étant faire par des bénévoles, tout ce qui simplifiera le contrôle du paiement sera le bienvenu.

A ce sujet, le paiement anticipé par chèque à l’ordre de « François Audouze – AVA », envoyé à l’adresse ci-dessous, simplifierait beaucoup les choses. Il arrangerait aussi  AVA puisque j’ai payé des arrhes à la Résidence Maxim’s.

Si tout est conforme, répondez quand même. Il serait utile que tous les fichiers soient à jour.

Pour finir sur une note moins administrative, voici la liste des vins annoncés :

Cave Jean Bourdy, Blanc vieux d’Arlay 1907   Château d’Arsac Margaux 1925 –  Château Haut-Brion 1925 –  Maury 1928 –  Château Gruaud Larose 1928 –  Château Chalon Jean Bourdy 1928 –  Corton Clos du Roy L.A. Montoy 1929

Gevrey Chambertin Marius Meulien 1933 –  Château Montrose 1934 –  Barsac (?) 1937 –  Domaine du Pin 1ères Côtes de Bordeaux 1937 –  Montrachet  domaine Bichot 1943 –  Fleurie Beaujolais 1943 –  Cave Jean Bourdy, Côtes du Jura rouge 1945

Vosne Romanée vieille Réserve 1945 –  Gevrey Chambertin J. Faiveley probable 1947 –  Beaune Champimonts 1er Cru Joseph Drouhin 1948 –  Chateau La Gaffelière 1949 –  Montagny 1949 –  Aligoté Darozzi 1950 –  vin nature de champagne Saran, blanc de blancs Moët 1950

vin nature de champagne Saran, blanc de blancs Moët 1950 –  Meursault (?) 1953 –  Mouton Baron Philippe (d’Armaillac) 1959 –  Bâtard Montrachet Chanson 1959 –  Château Bellefont Belcier (Saint Emilion) 1964 –  Cos d’Estournel 1966 –  Château Taillefer Puisseguin Saint-Emilion 1966

Vin Jaune d’Arbois 1966 domaine de la Pinte –  Tokay de Riquewihr 1966 (Dopff et Irion) –  Château La Louvière rouge 1967 –  Champagne Gonet 1973 –  Clos Joliette 1974 Jurançon –  Richebourg Charles Noëllat 1974 –  Riesling Sélection de Grains Nobles Hugel 1976

Montrachet Louis Jadot 1982 –  Riesling Kaefferkopf 1983 Jean-Baptiste ADAM    Coulée de Serrant Nicolas Joly 1983 –  Banyuls hors d’âge, Parcé, sostera

Le Montrachet samedi, 3 juin 2006

sur un forum, un sujet concerne le Montrachet. Je suis allé voir dans mes statistiques ce que j’ai bu depuis 6 ans. Voici ce que j’ai écrit sur le forum : la passion du vin

Voyant le sujet, j’ai voulu chercher quels sont les Montrachet que j’ai bus.
Si je les cite, on le sait maintenant, ce n’est pas pour la ramener, mais pour voir de quoi je peux être un témoin.
Voici la liste (sur les 6 dernières années seulement) :

****Montrachet Bouchard Père & Fils – 1864
****Montrachet Bouchard Père & Fils – 1865
Montrachet ? – 1906
***Montrachet Bouchard – 1923
Montrachet Chauvenet – 1928
Montrachet Maxim’s – 1929
Montrachet Albert Bichot – 1935
Montrachet Beuvrand de Poligny – 1935
Montrachet Roland Thévenin – 1945
Montrachet Roland Thévenin – 1945
Montrachet Roland Thévenin – 1947
Montrachet Diard – 1949
Montrachet Vincent Girard – 1949
**Montrachet Bouchard Père & Fils – 1953
Montrachet Comte de Moucheron Nicolas – 1955
**Montrachet Bouchard Père & Fils – 1961
**Montrachet Bouchard Père & Fils – 1961
**Montrachet Domaine de la Romanée Conti – 1967
****Montrachet Domaine de la Romanée Conti – 1970
Montrachet Moillard – 1974
Montrachet du Domaine de la Romanée Conti – 1976
Montrachet Baron Thénard Remoissenet – 1978
Montrachet du Domaine de la Romanée Conti – 1979
Montrachet Louis Latour – 1981
Montrachet Bouchard Père & Fils 1983
Montrachet Domaine René Fleurot – 1985
Montrachet Jacques Prieur 1986
Montrachet Grand cru Guichart Potheret en magnum – 1988
Montrachet Grand cru Guichart Potheret en magnum – 1988
Montrachet Guichard Potheret en magnum – 1988
Montrachet Bouchard Père & Fils 1990
***Montrachet Comtes Lafon 1990
Montrachet Guy Amiot 1992
Montrachet Robert Gibourg – 1992
Montrachet Marquis de Laguiche Joseph Drouhin – 1993
Montrachet Louis Jadot – 1995
Montrachet Louis Jadot – 1995
Montrachet Comtes Lafon – 1997
Montrachet Marquis de Laguiche – 1997
Montrachet Bouchard Père & Fils – 1999
Montrachet du Domaine de la Romanée Conti – 1999
Montrachet du Domaine de la Romanée Conti – 1999
Montrachet Bouchard Père & Fils – 2002
Montrachet Bouchard Père & fils – 2003
Montrachet Bouchard Père & Fils – 2004
Montrachet Bouchard Père & Fils 2004
Montrachet Domaine Jacques Prieur – 2004

Les points forts sont précédés d’étoiles.
Avant de goûter les deux plus vieux, qui sont irréellement bons (et je ne voulais pas y croire avant de les avoir bus tant leur âge est incroyable), mon meilleur Montrachet était celui de DRC de 1970.
Les deux : 1864 et 1865 sont de loin les plus grands.
Mais le Comtes Lafon 1990, en vin actuel, est un vin absolument immense.
J’ai bien aimé le Marquis de Laguiche 1997 en vin récent.

Le Montrachet, celui qui n’a que ce nom là, est un monde de saveurs rares.
L’ennui, c’est évidemment le prix, car la demande est forte.
Mais il faut au moins une fois se rendre compte de la perfection de ces vins.
Et ceux du 19ème siècle, quand on dit que c’est fabuleux, personne ne peut le croire, tant c’est invraisemblable.

To buy a cellar is not a job for me ! samedi, 3 juin 2006

To buy a cellar is a job for professionals. Not for amateurs.

I have had some nice tries, with magnificent bottles that I found. But this time, I am not so proud.

Having seen me on TV, a man found my number and phoned me with a very “low profile” presentation : “I have some bottles, my children are not interested. Are you ?”

Me : “what is in your cellar ?”

He : “I have a few Beaucastel 1982, some la Gardine of old years. My cellar consists mainly in Chateauneuf du Pape and Rhone wines”.

I made the mistake to propose a price. I should never have given a price without seeing the wines.

I had in mind to get these bottles for my cellar in the South : some easy bottles for barbecue.

I went there, near Orange, and I met the man, retired after having an auto repair location.

185 bottles were waiting for me. Only two Beaucastel 1982, and one of the two has a low fill.

Many small wines, many cheap Rhone wines, and, now and then a nice wine. All being of the 60ies, 70ies and a few from the 80ies.

I was ready to say : I quit. I said : your wines are not worth the price I said.

The man proposed to reduce the price. I made the mistake to say yes.

My car full of wines, I phoned Jean-Pierre Perrin, owner of Beaucastel, wanting to visit him as I was very near his place. But he was in Spain for a week with friends that I know very well. So as I have a cousin living in the vicinity, I announced my visit.

My cousin had prepared a Bourgogne, Hautes Cotes de Nuits A-F Gros 2002.

I had in hand one of the bottles that I had bought, a Chateauneuf du Pape La Gardiniole 1965 (name completely unknown to me).

My cousin smiled and said : open your ruined wine, you will see how you wasted your money.

He was mocking me.

The wine of  Anne-Françoise Gros is simple, but agreeable and nicely drinkable. My cousin is surprised that my tired wine shows signs of life. The more the lunch lasts, the more my CdP shows improvement. My cousin says : it is not bad, your small Chateauneuf.

I leave the bottle on the table and ask my cousin : tell me how the wine will be for the dinner.

He wrote me an email, saying : your wine was very nice by the dinner.

So, I will not do such a bargain again, as it is too much hazard.

But, if the wines are drinkable as this one, I have probably not made too big a mistake.

un Schlumberger 1945 dans un déjeuner d’amis lundi, 22 mai 2006

With some friends of the same age, we meet every two months. One of my friends asks me to find a pleasant restaurant, as he was the one whose turn was to invite the others. So, I make a reservation by the Bistrot du Sommelier. I arrive first in the restaurant, and I say that I would like to say hello to Philippe Faure-Brac, owner of the place, and former best World sommelier in 1992. The chief waiter, whom I know well says : “he is making a tasting in the private room, so he is busy”. I ask : which wines is he tasting? And the answer is : “Domaine Schlumberger”. So, I declare : “I will go there to say hello”.

I arrive in the room where I find many journalists that I know, and Philippe welcomes me by saying : “some people have a great nose : why did you reserve the precise day when Schlumberger presents its wines to the press?”. I shake the hand of a woman whose name is Schlumberger, and wanting to parade, I say : “in my cellar, I have some 1945 Schlumberger”. And the woman, with a smile, answers : “it’s a good thing as you will taste it today”. I was so amazed, and bluffed! A booklet was given to me, and I began to taste as the journalists around me, thinking anyway that I should hurry, as my friends should come. To be polite, I begin with the youngest wines.

Here are some notes made in a hurry :

The Kitterlé Riesling Schlumberger Grand Cru 2005, put in bottle for a few weeks only is really very drinkable, which is remarkable. It is classic that a very young wine is charming, then shuts itself before expanding again.

The Kitterlé Riesling Schlumberger Grand Cru 2002 is magnificent. Smoky, with a little taste of almond. I like it as it is round and pretty.

The Kitterlé Riesling Schlumberger Grand Cru 2001 is more strict, closed.

The Kitterlé Riesling Schlumberger 1979 has a superb nose, very friendly. It is mineral but joyful. The mouth is more closed than the nose. I feel it as a wine of great gastronomy, promising complex combinations.

The Kitterlé Riesling Schlumberger Grande sélection 1955 has a nose which is more discrete. The mouth pleases me. It is not a typical Riesling, a little evolved, but I like it. It is refreshing, easy in mouth, and a great wine for gastronomy. I know that I will surely love it more than the journalists around me as they will report on more conventional Rieslings as the 1971 that they adored and that I did not try.

The Kitterlé Riesling Schlumberger Grande sélection 1945 has a nice golden colour. The nose reminds me of someone who smokes a pipe. In my mouth, it is a nectar. It is round, fruity, expressive. The length is great. It is a great wine.

I rapidly join the table where my friends wait for me, and, as it happens, I am asked to order the wines.

I order champagne Lenoble, Grand Cru Blanc de Blancs 1995. I like this champagne, very expressive, well designed. It is pure and gives pleasure.

The Bâtard-Montrachet Domaine Leflaive 1998 is powerful and generous. It is a bomb. It is very difficult to associate any meal, as the wine invades the palate. But on a foie gras in terrine that I had ordered, it went very well.

The La Mission Haut-Brion 1997 is absolutely passionate. The advantage of this year is double. First, it is less expensive on the wine lists. So, ordering for a friend, he forgives me. The second reason is that the supposed lightness of the year helps to reveal the real charm of the wine. And I adore such a tasting. This wine has a very dense structure which is the signature of a great wine. On a fish (bar), it was a nice combination. I ordered then Trotanoy 1997, chose by me to have another bank for the same year. The two wines are absolutely charming, full of grace. And while sipping the Trotanoy, I think that I would be unable to say which one is the best, as they are completely different, Mission being velvety and charming, and the Trotanoy winy, fruity. I would anyway vote for Mission due to the density of the structure.

Then, Philippe came to our table with for each of us a glass of Schlumberger 1945. More opened, more tasty, more fruity, this wine was a delight to conclude a nice friendly lunch.