114ème dîner – photos dimanche, 15 mars 2009

Photo des premiers arrivés de ce dîner. Desmond est le plus grand. La belle table dressée pour notre repas.

Les verres prêts à être utilisés et les verres utilisés, en fin de repas

L’ensemble des convives. Daniel Boulud a rejoint notre table en fin de service.

Pour les archives il fallait bien des photos de Daniel Boulud et moi. Daniel tient son guerrier chinois.

Photo de groupe tenant des bouteilles. Il manque le couple des propriétaires du Raffles et autres hôtels de la ville, qui figurent sur la première photo faite avant le repas.

En rentrant, j’ai plein de petit lampions qui s’allument dans ma tête tant je suis heureux.

Apparremment, mon hôtel aussi !

114ème dîner de wine-dinners, le menu et les vins dimanche, 15 mars 2009

Hors d’Oeuvre

·         Crab Roll with basil and orange

·         Hamachi Tartar with caviar and Meyer Lemon

·         Potato Blinis with smoked salmon 

Champagne Dom Ruinart rosé 1986

J’ai fait rire quand j’ai pris cette photo, ayant oublié de la faire à temps !

Huitres en Gelée D’Algues

Oysters in a seaweed gelée

Champagne Krug Clos du Mesnil 1985

St Jacques rôtie au Poivre doux et Celeri,

Roasted Sea Scallops with Sancho Pepper, celery Root Confit in Duck Fat

"Y" d’Yquem Graves white 1980
Château Haut-Brion Graves white 1983

Tourte de Ris de Veau, Morilles et Pousses de Pois remplacé par Langoustine Gratinée aux pignons, légumes au vert

Tourte of Sweetbread, Macaroni, Morels and Pea shoot replaced by Pinenut crusted Langoustine, Spring vegetables

Château Carbonnieux white 1953

Thon à la truffe noire et lard frais, Lentilles et racines douces

Pancetta wrapped Tuna with Black Truffle, Lentils and Sweet Roots

Château Latour Pauillac 1953

j’ai fait ajouter un plat pour séparer les deux bordeaux rouges, un blanc de volaille aux morilles

Pétrus Pomerol 1959

Tartine de Pigeon grillée, Trompettes de la mort, Sauce salmis

Tartine of Grilled Squab, Foie Gras, Black Trumpet, Sauce Salmis

Chambertin J. Faiveley Tasteviné 1949

Agneau d’Australie à la Provençale

Roasted Loin with Rosemary and Olives

Daube of Shoulder “à la Provencale”

Côte Rôtie La Mouline Guigal 1990

la préparation du plats s’est faite devant nous

découpe par Daniel Boulud

fin de découpe et le plat délicieux

Vacherin de Litchi et violette, Glace au Miel

Vacherin with Lychee and Violette Meringue

Riesling Hugel Sélection de Grains Nobles 1976

(sans doute le plat le plus délicat)

Dégustation de mangue et Orange confite

A tasting of Mango and Candied Orange

Château Suduiraut Sauternes 1976

Fondant au Chocolat et Crème Nougatine

Fondant au Chocolat, Walnut Nougatine Whipped Cream

Malaga Larios solera 1866

 

Ouverture des vins dimanche, 15 mars 2009

Les odeurs des vins sont superbes.

Le Pétrus 1959 est immense, totalement Pomerol et totalement truffe.

Le Latour 1953 est doucereux, velouté, d’une race immense.

Le Haut-Brion blanc 1983 est d’une grande noblesse.

Tout se présente bien.

Y 1980, Carbonnieux 1953, Haut-Brion 1983 et Hugel 1976. On remarque la qualité des bouchons

Je n’ai pas réussi à décoller le haut de la capsule entièrement. Le bouchon du Pétrus est magnifique

Sur cette photo on voit bien que la capsule est restée collée au bouchon

Très belle capsule datée du Latour 1953 et très beau bouchon bien sain.

Place Tiananmen dimanche, 15 mars 2009

La classique vue de la porte Nord avec le portrait de Mao. La photo de droite montre trois choses : la pollution, le rythme effrené des constructions, et la foule. Le 63.567ème en partant de la gauche, c’est moi.

La foule; l’une des portes

L’armée et les travailleurs dans une marche en avant pour écrire l’histoire.

114th dinner in Beijing – the wines dimanche, 15 mars 2009

Dinner to be held in Maison Boulud, Beijing on March 15th

Champagne Dom Ruinart rosé 1986

Champagne Krug Clos du Mesnil 1985

"Y" d’Yquem Graves white 1980

Château Haut-Brion Graves white 1983

Château Carbonnieux white 1953

Château Latour Pauillac 1953

Pétrus Pomerol 1959

Chambertin J. Faiveley Tasteviné 1949

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Musigny Vieilles  Vignes Comte Georges de Vogüé 1983 (this is a reserve wine)

Côte Rôtie La Mouline Guigal 1990

Riesling Hugel Sélection de Grains Nobles 1976

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Château Suduiraut Sauternes 1976

Malaga Larios solera 1866

ouverture des bouteilles dimanche, 15 mars 2009

Pour aller à la Maison Boulud pour ouvrir les bouteilles, je décide d’emprunter les grandes artères et de traverser la place Tiananmen. Il y a un dimanche à midi dans les rues et sur la place une foule immense dont l’ampleur transposée à Paris serait un rêve pour tout secrétaire général de la CGT. C’est une armée compacte qui occupe les lieux, avec calme, bonhomie et curiosité.

L’ouverture du bouchon de chaque bouteille se passe normalement en deux fois. D’abord, avec un tirebouchon limonadier classique, je soulève le bouchon de quelques millimètres, deux ou trois. Puis, retirant cet outil, j’use de la longue mèche d’un autre tirebouchon, enfoncée sur une longueur plus grande que celle du bouchon, pour lever la totalité du bouchon, qui ne remonterait normalement pas avec le limonadier. Pensant que le bouchon de l’Y d’Yquem 1980 est suffisamment solide, et comme je parle avec Koen, l’aimable jeune sommelier, j’oublie d’utiliser les deux étapes et ce qui devait arriver arrive, un disque peu épais de la base du bouchon reste collé dans le goulot. Comment l’extirper sans l’enfoncer dans le liquide, du fait de la pression mise pour piquer le liège ? Il m’a fallu de longues minutes pour extirper ce disque restant sans qu’une miette de bouchon ne tombe dans le précieux vin. Echaudé par cette expérience liée à l’insouciance pendant mon bavardage je revins au mode opératoire classique pour les autres bouteilles qui furent ouvertes avec facilité. Les odeurs du Pétrus 1959 et de Latour 1953 sont absolument parfaites.

Je retourne à mon hôtel pour une dernière petite sieste avant le dîner. Desmond a demandé que le repas débute à 18 heures précises pour qu’il finisse suffisamment tôt. La veille, il m’avait annoncé que nous serions onze au lieu des douze primitivement prévus. Lorsque nous pénétrons dans la salle à manger joliment agencée, il annonce dix personnes, dont une qui viendra avec retard. Nous saurons au troisième plat que le dixième ne viendra pas. Nous serons donc neuf à partager douze vins.

Concert de l’orchestre symphonique de Berlin samedi, 14 mars 2009

Desmond m’a fait parvenir un billet pour un concert de l’orchestre symphonique de Berlin au « National Centre for the Performing Arts » de Pékin. Cet Opéra conçu par un architecte français est ouvert depuis deux ans. Le chauffeur de taxi qui m’y conduit ne doit pas le connaître, car il me dépose à près de deux kilomètres de l’entrée. Comme de gigantesques douves entourent cette bulle de mercure aux dimensions cyclopéennes, j’ai failli être en retard. Une foule immense se presse pour cette représentation et je constate qu’il y a probablement 95% de chinois. Non loin de ma place, Desmond est entouré de plusieurs amis dont la femme qui a assisté au dîner à la Maison Boulud.

Le programme de ce soir est exclusivement écrit en chinois, aussi me suis-je trouvé vis-à-vis du concert exactement comme en une dégustation de vins à l’aveugle : « je connais ce morceau par cœur, mais lequel est-ce ? ». Le chef Ingo Metzmacher a remarquablement interprété des morceaux très connus du répertoire classique allemand, et j’ai pu constater à quel point l’acoustique de la salle est remarquable. Plusieurs points me semblent absolument remarquables : cet opéra immense fait salle comble avec des chinois sur un programme de musique européenne. Quel succès aurait en France, auprès de français, un opéra jouant de la musique chinoise ? Le public que j’ai côtoyé montre une évidente envie d’apprendre. Des familles sont venues avec des petits enfants. Pas un seul ne s’est mal conduit. Les applaudissements se sont faits aux bons moments, sans manifestation intempestive, et les applaudissements et rappels se sont déroulés comme ils le devaient. C’est une assez belle leçon de comportement. Lorsque nous sommes sortis de la salle avec les amis de Desmond, l’un d’entre eux me demande : « n’êtes vous pas déçu par ce pays retardé ? ». Je lui ai dit que mon impression au contraire est largement positive.

Je suis rentré à pied en traversant la place Tien An Men. La présence policière et militaire est assez forte. Est-ce dû au congrès du Parti Communiste Chinois ?

Il y a dans ce pays beaucoup de choses qui me surprennent positivement.

Quelques instantanés samedi, 14 mars 2009

En rentrant de l’Opéra à mon hôtel, je croise une foule extrêmement jeune. Le nombre de jeunes filles de 15 à 25 ans est extrêmement élevé, et dans les groupes de jeunes, il y a le plus souvent deux fois plus de filles que de garçons.

Quand ces jeunes filles seront mères, la population de la Chine s’éveillera…

Le long d’un haut mur d’enceinte il y a des bancs. Et sur ces bancs publics des couples s’enlacent et se bécotent. Plus loin, un jeune photographie sa belle en profitant de l’éclairage indirect d’une lampe qui éclaire le mur. Tout cela est frais.

Les petits groupes militaires paradent ici et là avec une marche forcée saccadée. Il est interdit de les photographier. Ils sont jeunes, aux visages poupins.

Même de nuit on photographie l’immense portrait de Mao Tsé Toung alors que l’éclairage public est éteint.

Cette ville est d’un bouillonnement assez spectaculaire. Savoir qu’on y a applaudi Beethoven en forçant trois rappels pour honorer le chef d’orchestre donne de la Chine une autre vision. Est-ce la bonne, je ne sais pas, mais c’en est une.

Déjeuner au « Da Dong Roast Duck » samedi, 14 mars 2009

Desmond avait rempli mon emploi du temps de façon autoritaire, mais il n’a donné suite à aucune des activités pour lesquelles je croyais qu’il allait me guider. J’ai béni ce qui doit être une incompréhension de ma part, car j’avais vraiment besoin de repos. Il avait cependant fixé que nous déjeunerions ensemble le samedi midi au « Da Dong Roast Duck » qui est selon ses termes, le plus grand restaurant de canards de Pékin. La veille je reçois un mail de Maggie sa secrétaire m’informant que Desmond ne pourra honorer ce rendez-vous et elle me demande si j’accepte de déjeuner avec elle. La réponse est oui aussi à l’heure dite, je me présente au restaurant. Il est bardé de diplômes.

Lorsque je donne son nom, personne ne comprend. Et comme dans tous les sketches sur ce même sujet, quand enfin on a compris de quel nom il s’agit, on prononce son nom strictement comme je l’avais prononcé. C’est du moins ce que je crois, mais je sais que c’est faux. Ce restaurant qui ne paie pas de mine accueille un nombre de couverts qui est spectaculaire. La Tour d’Argent avec ses canards ne doit pas atteindre le vingtième du débit de ce restaurant. Les serveurs qui découpent les bêtes laquées ont une dextérité fascinante, avec un mode opératoire où chaque geste a une signification et une utilité précises. Maggie a trente cinq ans alors que je lui en donnerais dix de moins. Elle est souriante et nous avons aimablement bavardé tout en profitant d’une cuisine généreuse et épicée. Nous commençons par du foie gras de canard que je trouve un peu pâle de goût et sec et le plat suivant, rehaussé d’une sauce qui demande un extincteur, me déplait franchement, car je croque des choses bizarres. Je chausse mes lunettes, et quand je découvre qu’il s’agit des pattes écailleuses des canards découpées en fines lamelles, je n’y touche plus. La suite est largement plus agréable, car la chair du canard est réellement délicieuse et cuite à la perfection.

les foies de canard et les affreux lambeaux de chair des pattes

les as de la découpe et notre canard

des gestes précis et le plat servi

Dîner au restaurant français Jaan de l’hôtel Raffles vendredi, 13 mars 2009

Dîner au restaurant français Jaan de l’hôtel Raffles

La journée du lendemain est destinée à récupérer de la fatigue et du stress puisqu’il aura fallu plus de quatre mois pour que ce dîner se mette au point. Je ne sais plus si je suis en jet-lag, puisque je dors à des heures où aucun des deux rythmes, chinois ou français ne permet de justifier ce sommeil et il en est de même pour les périodes de veille. Je m’astreins à faire le compte-rendu de tous les événements passés car si je ne le fais pas, le deuxième dîner à Pékin effacera la mémoire de cet événement.

L’hôtel Raffles loge plusieurs restaurants. J’ai essayé le japonais, où l’on mange sobrement dans une ambiance séculaire qui ne pousse pas naturellement à la gaudriole. Le restaurant mi chinois, mi-italien était assez sinistre car manquant totalement d’ambiance. Il me reste à essayer le restaurant français Jaan dont j’avais croisé le chef par hasard dans l’ascenseur. Jeune et souriant, il donne  confiance. Dans une grande salle à colonnades, un bar et un salon avec piano se situent à gauche. Derrière des tentures entre les colonnes de droite se situe le restaurant français. L’accueil est sympathique et l’ambiance est vraiment la plus agréable des trois restaurants. J’entends parler français à beaucoup de tables. La cuisine de ce jeune chef explore des saveurs orientalistes et c’est un essai très intéressant. Hélas, si l’on présente un joli pavé de cabillaud, dont la cuisson est un peu juste, et s’il y a des arêtes, la sympathie tombe de haut. Admettons qu’il puisse s’agir d’un mauvais hasard, puisqu’il semble se confirmer que j’attire vers moi les petites imperfections, comme le fait une vieille sardine avec les chats du quartier.