publicité pour le champagne; est-ce une idée ? samedi, 23 juin 2007

Cette photo m’a suggéré une idée de publicité :

Au fond, la mer, en arrière plan, la piscine intérieure, des reflets de lumière qui font comme des étoiles, une bougie qui est soleil, et les bulles de Laurent Perrier Grand Siècle.

Ce pourrait être une idée de publicité pour le champagne, avec ce thème : "Laurent Perrier, jusqu’au bout de la nuit".

Je ne suis pas du tout publicitaire, mais cela m’a amusé.

un chapon chez Yvan Roux samedi, 23 juin 2007

Quittant la fête de la fleur, je tourne ma route vers ma maison du Sud. L’ordre du jour est au sport. Leçon de gymnastique, marche sur une colline qui fait pousser les pulsations, cinquante longueurs de piscine le tout finissant sur une table pour un massage tonique, tout était sérieux jusqu’alors. Le mistral pousse des moutons sur une mer agitée. C’est trop tentant. Je prends mon jet ski et je vais faire des montagnes russes à des vitesses insensées. Je reviens cassé et trempé mais ivre de ma folie. Le programme n’allait pas s’arrêter là, car je vais chez Yvan Roux.

Comme l’habitué du café qui reçoit sans l’avoir demandé son ballon de Muscadet ou son petit crème sans sucre, c’est Laurent Perrier Grand Siècle / Pata Negra qui est mon badge d’accès. Ce Pata Negra est un peu plus sec, filandreux et salé que le précédent, mais quelques morceaux du cœur ont un gras moelleux qui fait sourire le champagne.

(la photo est prise alors que j’avais déjà largement entamé ma portion).

Les anémones de mer frites sont les plus réussies depuis que je viens en ce lieu.

Ce qui est hallucinant, c’est qu’en mangeant ces lamelles panées, j’ai la représentation visuelle des anémones, sortes de cannelés tentateurs prêts à user de leurs tentacules. Il n’est pas interdit au lecteur de tenter des anagrammes, voire des contrepèteries dans cette phrase.

Les anémones accueilleraient volontiers un rouge ou un liquoreux tant on peut exciter la saveur dans le sens de son iode ou de son sucre.

Un chapon se présente sur une assiette où sa tête semble prête à faire douter de qui mangera l’autre. Yvan Roux a traité la chair du chapon d’une façon brillante au point que je me plais à penser que c’est le meilleur chapon que j’aie jamais mangé. Là aussi, un rouge serait à son aise, mais le grand Siècle, imperturbable, a pris la devise de Pierre Dac et Francis Blanche dans le sketch du sar Rabindranath Duval : « vous pouvez le faire ? Mesdames et messieurs, il peut le faire ». Oui, le champagne est ici à son aise comme je le suis.

Une glace à la vanille et mascarpone est devenue un rituel comme la câpre avec la raie ou le cumin avec le munster. Il me la faut. La bouche apaisée, le champagne Laurent Perrier Grand Siècle délivre des notes florales qui démontrent sa justesse jusqu’au bout du repas.

Bordeaux, enfer des automobilistes mercredi, 20 juin 2007

Rien n’est trop beau pour le tramway. Tous les automobilistes qui restent coincés pendant une heure sur les quais en sont persuadés.

 

Voici l’objet de mon ire.

Vous trouvez que j’exagère ? Regardez :

Un kilomètre en 20 minutes, cela fait du 3 km/h et une consommation de 40 litres aux cent. Merci tramway !

 

Les deux François dimanche, 17 juin 2007

François Mauss est un grand amateur de vins, Président du Grand Jury Européen qui organise des dégustations comparatives selon une méthodologie très sérieuse, qui tente de recouper le travail des grands experts avec le travail d’un panel très éclectique de goûteurs de très grands talents.

Nous étions ensemble au dîner à Domaine de Chevalier.

 A noter qu’à l’arrivée, j’avais une cravate. Mais sous les tentes, par temps lourd, un François se dévêt et l’autre pas.

séance de l’académie des vins anciens le 12 juin mardi, 12 juin 2007

La nouvelle séance de l’académie des vins anciens se tiendra le 12 juin au Cercle Suédois.

Les conditions de participation sont les mêmes que pour la précédente séance du 29 mars (voir à cette date).

Informations :

Lieu de la réunion : Restaurant Rivoli du Cercle Suédois à Paris, 242, rue de Rivoli, 75001 PARIS, escalier de gauche dans le hall d’entrée, 2ème étage (à noter) 

TEL: 01 42 60 40 22,

Date de la réunion : c’est le 12 juin à  19 heures, heure absolument impérative.

Coût de la participation : 120 € pour un académicien qui vient avec une bouteille ancienne. 240 € pour les académiciens sans bouteille. Chèque à adresser dès maintenant à l’ordre de "François Audouze AVA" à l’adresse suivante : François Audouze société ACIPAR, 18 rue de Paris, 93130 Noisy-le-Sec.

Nota du 4 juin : n’envoyez plus aucun règlement : vous paierez sur place en espèces ou chèque au nom de "François Audouze AVA"

Dates limites : envoi du chèque : le 5 juin. Livraison des vins : le 1er juin.

Livraison des bouteilles : Au bureau de la maison de champagne Henriot 5 rue la Boétie 75008 PARIS – tél : 01.47.42.18.06. C’est au deuxième étage.

Indiquez bien votre nom sur votre paquet, mais surtout, n’écrivez rien sur les bouteilles et ne collez rien sur les bouteilles.

Compte tenu de la chaleur ambiante, me prévenir de la livraison afin que j’aille chercher les bouteilles pour les mettre en cave.

Vous pouvez vous informer sur les précédentes réunions en regardant sur le blog.

Merci de vous inscrire en utilisant mon mail (indiqué ci-dessus dans la rubrique "comment me joindre") pour une séance qui – je l’espère – sera aussi brillante que la dernière réunion qui fut un succès total.

Voici les vins annoncés :

Vouvray le Haut Lieu moelleux Domaine Huet 1924 – Maury La Coume du Roy de Volontat 1925 – Maury La Coume du Roy de Volontat 1925 – Meursault maison Bichot 1928 – Château Petit Gravet 1929 – Cru Laneré Sauternes 1931 – Château Doisy Daëne 1934 – Château Phelan Segur, mise negoce, avant guerre (39/45), bouteille soufflée (niveau HE)  – Vosne Romanée Les Suchots Louis B?? 1945 – Corton Clos du Roi Prince de Mérode Joseph Drouhin 1949 – Domaine de Chevalier rouge 1952 – Mercurey Caves de la Reine Pédauque 1952 – Château la Dame Blanche 1953 – Sauterne-Barsac Doisy-Daëne 1953 – Larrivet Haut-Brion rouge (bas) 1955 – Torres Coronas Gran Reserva 1955 – Cos d’Estournel 1955 – Chinon Couly 1958 – Corton Charlemagne Nicolas 1959 – Branaire Ducru 1959 – Château Pontet St Emilion 1959 – Santenay Clos de Tavanne 1959 – Meursault blanc Jaboulet-Vercherre 1961 – Château Petit Faurie de Soutard 1961 – Sylvaner Trimbach 1962 – Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 1967 – Château Giscours 1967 – Nuits Saint-Georges Les Cailles Remoissenet P&F 1969 – Château Filhot 1969 – Château Pouget Margaux 1970 – La Passion Haut-Brion 1971 – Côte Rôtie de Vallouit 1976 – Champagne Mumm cuvée René Lalou magnum 1979 – Champagne Georg coop de Vertus 1979 – Château Gazin 1979 – Champagne Grand Blanc Philipponat 1980 – Champagne Napoléon 1982 – Champagne Napoléon 1982 – Château Carbonnieux rouge 1982 – Clos de la Coulée de Serrant Nicolas Joly 1983 – Champagne Delamotte 1985 – Krug Grande Cuvée vers 1985 – Château Grand Mayne 1987 – Hermitage rouge « Le Gréal » Sorrel 1990

Académie des vins anciens – 6ème séance – 12 juin 2007 mardi, 12 juin 2007

Voici l’ordre de service des vins, l’ensemble des bouteilles étant réparties en trois groupes de dégustateurs :

Groupe 1 :

Champagne Besserat de Bellefond – Champagne Napoléon NM (1996) – Champagne Mumm cuvée René Lalou magnum 1979 – Champagne Napoléon 1982 – Champagne Grand Blanc Philipponat 1980 – Sylvaner Trimbach 1962 – Meursault maison Bichot 1928 – Château Petit Faurie de Soutard 1961 – Larrivet Haut-Brion rouge 1955 – Château Pontet St Emilion 1959 – Château Phelan Segur, mise negoce, vers 1934 – Château Petit Gravet 1929 – Santenay Clos de Tavanne 1959 – Corton Clos du Roi Prince de Mérode Joseph Drouhin 1949 – Cru Laneré Sauternes 1931 – Château Doisy Daëne 1934 – Vouvray le Haut Lieu moelleux Domaine Huet 1924

Groupe 2 :

Champagne Besserat de Bellefond – Champagne Napoléon NM (1996) – Champagne Mumm cuvée René Lalou magnum 1979 – Champagne Napoléon 1982 – Champagne Delamotte 1985 – Meursault blanc Jaboulet-Vercherre 1961 – Château Gazin 1971 – Branaire Ducru 1959 – La Passion Haut-Brion 1971 – Chinon Couly 1958 – Nuits Saint-Georges Les Cailles Remoissenet P&F 1969 – Vosne Romanée Les Suchots Louis B?? 1945 – Côte Rôtie de Vallouit 1976 – Torres Coronas Gran Reserva 1955 – Hermitage rouge « Le Gréal » Sorrel 1990 – Château Filhot 1969 – Château la Dame Blanche 1953 – Maury La Coume du Roy de Volontat 1925

Groupe 3 :

Champagne Besserat de Bellefond – Champagne Napoléon NM (1996) – Champagne Mumm cuvée René Lalou magnum 1979 – Champagne Napoléon 1982 – Krug Grande Cuvée vers 1985 – Corton Charlemagne Nicolas 1959 – Clos de la Coulée de Serrant Nicolas Joly 1983 – Château Carbonnieux rouge 1982 – Château Grand Mayne 1987 – Château Pouget Margaux 1970 – Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 1967 – Domaine de Chevalier rouge 1952 – Château Giscours 1967 – Mercurey Caves de la Reine Pédauque 1952 – Cos d’Estournel 1955 – Sauternes-Barsac Doisy-Daëne 1953 – Maury La Coume du Roy de Volontat 1925

Il y a de quoi passer une belle soirée.

Académie des vins anciens – 6ème séance – 12 juin 2007 – compte-rendu mardi, 12 juin 2007

L’académie des vins anciens a tenu sa sixième édition le 12 juin au Cercle suédois. Si le cadre est un des plus ravissants qui soient avec une belle vue qui surplombe le grand bassin du jardin des Tuileries, l’absence de climatisation en cette période est un handicap pour les vins rouges. Et le niveau de la cuisine ne restera pas dans les mémoires. Je visais 32 académiciens pour constituer deux groupes de seize vins. Mais par un prompt renfort, nous nous vîmes 39 avec 45 vins ce qui m’imposa de constituer trois groupes.

Voici ces trois groupes par ordre de service des vins, sachant que plusieurs furent communs lorsque l’on eut deux bouteilles :

Groupe 1 : Champagne Besserat de Bellefon – Champagne Napoléon NM (1996) – Champagne Mumm cuvée René Lalou magnum 1979 – Champagne Napoléon 1982 – Champagne Grand Blanc Philipponat 1980 – Sylvaner Trimbach 1962 – Meursault maison Bichot 1928 – Château Petit Faurie de Soutard 1961 – Larrivet Haut-Brion rouge 1955 – Château Pontet St Emilion 1959 – Château Phelan Segur, mise negoce, vers 1934 – Château Petit Gravet 1929 – Santenay Clos de Tavanne 1959 – Corton Clos du Roi Prince de Mérode Joseph Drouhin 1949 – Cru Laneré Sauternes 1931 – Château Doisy Daëne 1934 – Vouvray le Haut Lieu moelleux Domaine Huet 1924

Groupe 2 : Champagne Besserat de Bellefon – Champagne Napoléon NM (1996) – Champagne Mumm cuvée René Lalou magnum 1979 – Champagne Napoléon 1982 – Champagne Delamotte 1985 – Meursault blanc Jaboulet-Vercherre 1961 – Château Gazin 1971 – Branaire Ducru 1959 – La Passion Haut-Brion 1971 – Chinon Couly 1958 – Nuits Saint-Georges Les Cailles Remoissenet P&F 1969 – Vosne Romanée Les Suchots Louis B?? 1945 – Côte Rôtie de Vallouit 1976 – Torres Coronas Gran Reserva 1955 – Hermitage rouge « Le Gréal » Sorrel 1990 – Château Filhot 1969 – Château la Dame Blanche 1953 – Maury La Coume du Roy de Volontat 1925

Groupe 3 : Champagne Besserat de Bellefon – Champagne Napoléon NM (1996) – Champagne Mumm cuvée René Lalou magnum 1979 – Champagne Napoléon 1982 – Krug Grande Cuvée vers 1985 – Corton Charlemagne Nicolas 1959 – Clos de la Coulée de Serrant Nicolas Joly 1983 – Château Carbonnieux rouge 1982 – Château Grand Mayne 1987 – Château Pouget Margaux 1970 – Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 1967 – Domaine de Chevalier rouge 1952 – Château Giscours 1967 – Mercurey Caves de la Reine Pédauque 1952 – Cos d’Estournel 1955 – Sauternes-Barsac Doisy-Daëne 1953 – Maury La Coume du Roy de Volontat 1925.

Les trois premiers champagnes furent servis debout au bar du cercle. Etant dans le groupe 1, voici quelques remarques, sachant que je n’ai pas pris de notes, car j’étais accaparé par des conversations et le devoir de faire semblant que tout procédait de mon organisation.

Le Champagne Besserat de Bellefon est le champagne de bienvenue, d’une bonne dizaine d’années, un peu dosé à mon goût, mais de belle générosité. Le Champagne Napoléon 1996 est un champagne de Vertus qui ne peut que me plaire, car le champagne familial depuis mes grands-parents provenait de cette commune. Très pur, précis, il excite gentiment le gosier en cette chaleur.

Le Champagne Mumm cuvée René Lalou 1979 en magnum a un nez renversant. On sait immédiatement que ce sera splendide. La bulle est très vivante, picotant même et le goût est absolument étrange car en milieu de bouche il y a des notes de pierre à fusil, de munition que l’on vient de vider de sa poudre. C’est un champagne envoûtant, d’une maestria rare.

Nous passons à table, avec le champagne Napoléon 1982 qui est non dosé et a été dégorgé il y a trois jours. Il a une belle fraîcheur convaincante. Mais mon goût est plus porté sur la maturité du champagne Grand Blanc Philipponat 1980 qui est absolument séduisant, combinant jeunesse et maturité. Le Krug Grande Cuvée vers 1985 vient troubler mes certitudes, car ce champagne fait avec des vins des années 70 a une noblesse évidente. Mais je garde un petit faible pour le Philipponnat, plus conforme à mes envies de ce soir.

Les surprises commencent pour tous avec le Sylvaner Trimbach 1962 car personne n’attendrait ce vin avec cette vigueur et cette vivacité expressive. C’est un Alsace qui fait honneur à sa région. On m’apporte un verre de Meursault blanc Jaboulet-Vercherre 1961 et là, c’est moi qui suis surpris que ce vin puisse avoir ce talent et une belle définition. Mais le respect s’impose avec le Meursault Fortier-Picard maison Bichot 1928 qui fait voyager dans l’imaginaire pur, tant le rêve côtoie le réel. Il y a à la fois des repères de grands Meursault, et des variations sur le thème de l’âge qui ne me laissent pas indifférent.

Le Château Petit Faurie de Soutard 1961 est un vin fort agréable, qui ne dégage pas une folle émotion mais représente bien la solidité de son année. Le Larrivet Haut-Brion rouge 1955 est d’un niveau bas dans la bouteille, d’une couleur très dense. Le vin fait un peu torréfié, et n’est pas déplaisant, sans plus.

Le Château Pontet St Emilion 1959 est d’une autre stature. Epanoui comme un 1959, il a le charme discret de la bourgeoisie. Le Château Phelan Segur, d’une mise négoce d’avant guerre dans une  bouteille soufflée au cul profond doit être des années 30. Compte tenu de sa belle solidité on pourrait penser à 1934. Un vin solide plein de charme.

Le Château Petit Gravet 1929 que j’avais acheté à la famille propriétaire fait partie de ces vins que je chéris particulièrement car ils montrent à mes convives – et c’est l’objet de l’académie – que des vins qui ne sont pas des appellations les plus prestigieuses savent traverser le temps. Une jeune femme américaine à ma table, dont le vin bu le plus ancien est des années 70 reçoit comme un choc cette information nouvelle : un vin de 78 ans qui ne fait pas la une de tous les journaux peut être vivant, vibrant, excitant et passionnant. Le nez est marqué par les fruits rouges, la couleur est d’une jeune beauté et en bouche, ce Saint-émilion est rassurant de joie de vivre.

Le  Santenay Clos de Tavanne 1959 est un bourgogne solide et sans histoire. L’émotion la plus absolue vient du  Corton Clos du Roi Prince de Mérode Joseph Drouhin 1949 que j’ai apporté. Il a la perfection absolue des bourgognes que l’on aime, sauvages, fous, chantants, intrépides. Un vin à conserver en mémoire comme une chanson entêtante.

Le Cru Laneré Sauternes 1931, aussi de ma cave, d’une propriété qui m’est totalement inconnue, montre une fois de plus qu’un petit sauternes exprime avec l’âge des saveurs d’agrumes délicats et de fruits exotiques comme le font les grands. Ah, bien sûr, quand on a la chance d’avoir ensuite un Château Doisy Daëne 1934 exceptionnel, on mesure qu’un vin plus grand, c’est un vin plus grand. Surtout quand ce sauternes est ici au sommet de son art. Il a l’épanouissement absolu du beau sauternes où citron, pamplemousse ananas et mangues cohabitent avec café, thé et caramel. Sa densité est exceptionnelle.

Le Vouvray le Haut Lieu moelleux Domaine Huet 1924 était fermé d’un muselet comme un vin de champagne. Le niveau du liquide collait au bouchon, car il y avait moins d’un millimètre d’air. A l’ouverture plus de cinq heures auparavant, le bouchon était fort imbibé et le liquide légèrement pétillant. En bouche, l’impression est curieuse, car on ne sait pas bien  dans quelle direction va ce vin curieux mais fort sympathique. Inclassable il dérouta plus d’un.

Certains académiciens étant fort fiers de leurs apports, on m’apporta quelques verres. Le  Chinon Couly 1958 est fort intéressant. Fragile, timide, au goût incertain, il m’attire beaucoup par son envie de plaire. Le Branaire Ducru 1959 est un vin d’un accomplissement absolu, bouteille saine comme on les aime. Le Corton Charlemagne Nicolas 1959 est fatigué malgré une couleur séduisante. Il n’a pas survécu à la chute subite de son bouchon dans le liquide au moment de l’ouverture. Le  Château Pouget Margaux 1970 est fort aimable. On fit fort compliment du Domaine de Chevalier rouge 1952 pris dans ma cave qui est une réussite étonnante de cette année, mais je n’en eus point. Le Cos d’Estournel 1955 est un vin au sommet de son art. De niveau parfait il n’a aucun défaut. Le Maury La Coume du Roy de Volontat 1925 est délicieux et charmeur comme à l’accoutumée.

Si je dois retenir quelques vins de ce que j’ai bu ce sera le Meursault 1928 très pur témoignage des goûts de l’époque, le Petit-Gravet 1929 tout en charme contenu, l’immense Doisy-Daëne 1934 et le spectaculaire Corton 1949. Rien que cela justifie l’académie. Le Mumm René Lalou 1979 en magnum est une merveille. Il y avait vraiment de quoi apprendre le monde des vins anciens. Aux sourires, à l’ambiance enjouée, on mesure que l’académie correspond à une envie d’entrer dans ce monde fascinant.