déjeuner de famille dimanche, 5 octobre 2025

Nous recevons un dimanche à la maison deux de nos enfants et quatre de nos petits-enfants. Nous sommes huit dont seulement cinq buveurs.

L’apéritif est fait de jambon ibérique, d’un saucisson étonnant au Pata Negra et deux gigantesques tranches de pain grec tartiné de burrata, de figues et de noix et amandes. Le Champagne La Grande Dame Veuve Clicquot 1976 se présente dans une bouteille très originale aux formes rondes que je trouve très jolie. A l’ouverture il n’y a eu aucun pschitt, car le bouchon très petit s’est recroquevillé ce qui a fait échapper le gaz. La couleur est très belle, d’un jaune d’or joyeux.

Le champagne est strict, sérieux, un peu rebutant mais quand on s’habitue on ressent une très belle complexité et une longueur impressionnante. Ce champagne ne cherche pas à séduire.

Sur le poulet nous aurons deux vins rouges. Le Château Haut-Marbuzet 1989 a une belle puissance. C’est un vin solide et agréable à boire. Ce Saint-Estèphe m’a toujours plu car quelle que soit l’année il se montre carré et puissant.

Ce vin est suivi par une Château Nénin Pomerol 1982. Il est d’une rare finesse. C’est un pomerol accompli, plus subtil et charmeur que le Haut-Marbuzet. Et son millésime le rend particulièrement brillant.

Le dessert est de ‘merveilleux’, redoutables de charme. Le Champagne Dom Pérignon Œnothèque 1985 a été dégorgé en 1999. Il est au sommet de son art, mais est-ce un parti pris, je ne sais pas, je préfère les Dom Pérignon au dégorgement d’origine à ceux qui sont dégorgés plus tard qui aujourd’hui s’appellent des Plénitude 2 ou Plénitude 3.

Le bonheur d’être en famille, tous ensemble joyeux est un cadeau extrêmement précieux. Les vins du repas ont ajouté au plaisir de ces moments précieux. 

302ème dîner au restaurant Maison Rostang mercredi, 1 octobre 2025

Le 302ème dîner de wine-dinners se tient au restaurant Maison Rostang Nicolas Beaumann. C’est un participant à mes dîners qui a invité six de ses amis ou partenaires pour un dîner à huit. La présence féminine sera nulle, semblant indiquer qu’il s’agirait d’un privilège masculin que veut pourfendre l’une des égéries de la France Insoumise.

Je suis arrivé au restaurant à 15h45 pour ouvrir les vins. J’ouvre en premier le Carbonnieux blanc 1952 et le parfum de ce vin est incroyablement brillant. Une merveille. Tous les autres parfums se montreront agréables. Aucun doute n’apparait pour l’ensemble des vins du repas.

Des bouchons sont très difficiles à tirer à cause de boursoufflures et je suis aidé par Eliot puis par le sommelier Jeremy pour ces difficiles opérations. Le nez de l’Yquem 1934 est impérial et le parfum du Meursault & Santenots 1947 est très engageant.

Les ouvertures sont terminées à 17h30 aussi comme il fait beau, je me promène dans les alentours et le nombre de boutiques fermées est assez impressionnant.

J’avais demandé une arrivée précise des convives à 19h45 et à cette heure, personne ne s’est présenté. Dix minutes plus tard, l’invitant m’appelle. Il a convoqué ses amis à un autre restaurant ! Le repas ne démarrera qu’à 20h20.

Le menu préparé par le chef Nicolas Beaumann est : amuse-bouches / lotte maturée, coques et coco de Paimpol, crème aux coquillages / cèpes en fricassée au gel de mûres / suprême de canard sauvage au sang, céleri rôti et radis noir acidulé, jus de canard,  / stilton / coing, confit dans son jus safrané, jus réduit au vin jaune / figue de Solliès, délicate crème au miel de sarrasin, jus de figue à la verveine / financier.

Nous commençons par des amuse-bouches très originaux avec le Magnum de Champagne Heidsieck Monopole Diamant Bleu 1985. La couleur est très claire, la bulle est active et ce champagne est rond, joyeux, de belle longueur. C’est un vrai plaisir à boire.

Sur la très gourmande lotte il y a deux vins. Dans la présentation de mes dîners, j’ai dit : on ne juge pas un vin, on essaie de le comprendre. Et j’avais ajouté : ne buvez un vin que lorsque vous avez pris une bouchée du plat qui lui est associé. Les deux vins étant servis avant le plat chacun a pu les sentir et ce fut un festival de jugements uniquement sur le nez. Plusieurs fois au cours du repas je dirai : attendez donc d’avoir bu le vin sur le plat avant de porter des jugements. Ce fut assez amusant de constater que les jugements hâtifs se voyaient le plus souvent corrigés une fois qu’on eut porté le vin a ses lèvres.

Le Château Carbonnieux blanc 1952 a un parfum éblouissant. Il est d’une belle personnalité et jamais on ne penserait qu’un bordeaux blanc de 73 ans puisse avoir cette vivacité.

Le Bâtard Montrachet Fontaine & Vion 1990 apparaît sur les premières gorgées plus large et plus séduisant, mais au fil de la dégustation, c’est le Carbonnieux qui apparaîtra le plus brillant des deux.

Sur les cèpes nous aurons aussi deux vins. Lorsque j’avais choisi sur mes fichiers de cave le Meursault & Santenots Hospices de Beaune Cuvée Jéhan de Massol Albert Bichot 1947, j’imaginais qu’il s’agissait d’un blanc, puisqu’il y a le mot Meursault, et lorsque j’ai fait plus tard les photos des vins, j’ai constaté que l’appellation Meursault & Santenots est celle d’un rouge. Lorsqu’on a travaillé sur le menu, Jérémy a eu la même vision que moi, vite corrigée. Le vin d’Albert Bichot a un parfum extrêmement expressif et ce vin s’épanouit en bouche, se montrant d’une belle complexité de grand vin. Je ne l’aurais pas imaginé à ce niveau.

A l’inverse, le Beaune Grèves Charles Viénot 1985 d’un très grand vigneron, laisse une opinion assez limitée. Au sein des vins rouges et blancs, ce sera le seul vin qui n’aura aucun vote.

J’avais annoncé à l’invitant que je mettrais deux Beaune Grèves dans ce repas, mais comme je n’aime pas les confrontations directes, les deux ont été placés avec deux plats différents.

De ce fait c’est avec le canard sauvage qu’apparaît le Beaune Grèves Vigne de l’Enfant Jésus Bouchard Père & Fils 1962. Je suis un amoureux de ce vin dont le 1865 est légendaire. Son goût est une des mes amours. Subtil, complexe, charmeur, c’est un grand vin.

Servi en même temps que lui, La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1963 offre un parfum d’une séduction rare. Le prestation de ce grand vin est très au-dessus de ce qu’on peut attendre de ce millésime. Tout au long du parcours, pour tous les convives le cœur balancera entre le Beaune Grèves et La Tâche. Grand plat et deux grands vins, La Tâche ayant la typicité de la grâce des vins du domaine.

Cela faisait longtemps que je n’avais pas suggéré, lorsque l’on mange du stilton avec un liquoreux de « mâcher, mâcher, mâcher » pour que la salive apparaisse en bouche pour un accord idéal. Le Château d’Yquem 1934 est extrêmement foncé. So parfum intense est charmeur et diabolique et cet Yquem fait partie des plus grands. Sa longueur est extrême. Il est associé ensuite au dessert au coing très pertinent.

Le Maury La Coume du Roy 1925 que j’ai associé souvent à un financier est en fait servi avec un dessert à la figue parfait, car j’avais une surprise en tête qui n’apparaîtra qu’après les votes. Ce Maury de cent ans est d’une belle fluidité. Il est si agréable à boire. Comme nous avons commencé les votes presque en même temps, ce vin est le seul que n’aura pas de vote, avec le vin de Charles Viénot.

Il est intéressant de constater que pour huit personnes qui votent pour leurs cinq vins préférés, il y aura cinq vins qui seront choisis premier. C’est assez rare. Trois vins ont eu deux votes de premier, le Meursault & Santenots 1947, La Tâche 1963 et l’Yquem 1934. Deux vins ont eu un vote de premier, le champagne Heidsieck Diamant Bleu 1985 et le Beaune Grèves Vigne de l’Enfant Jésus 1962.

Le vote de l’ensemble de la table est : 1 – Château d’Yquem 1934, 2 – Meursault & Santenots Hospices de Beaune Cuvée Jéhan de Massol Albert Bichot 1947, 3 – La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1963, 4 – Beaune Grèves Vigne de l’Enfant Jésus Bouchard Père & Fils 1962, 5 – Magnum de Champagne Heidsieck Diamant Bleu 1985, 6 – Château Carbonnieux blanc 1952.

Mon vote est : 1 – Beaune Grèves Vigne de l’Enfant Jésus Bouchard Père & Fils 1962, 2 – La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1963, 3 – Château d’Yquem 1934, 4 – Meursault & Santenots Hospices de Beaune Cuvée Jéhan de Massol Albert Bichot 1947, 5 – Château Carbonnieux blanc 1952.

L’idée que j’avais en tête est de faire goûter à ce groupe si sympathique le Massandra Muscat Rose Livadia et la Malvoisie des Canaries 1828 que j’avais bu précédemment avec des amis. Et les financiers les ont accompagnés. Brillants et déroutants, ils ont été appréciés.

L’ambiance du repas à été joyeuse car ce groupe d’amis dynamiques et pleins d’humour l’ont créée. Les plats ont tous été pertinents, créés par un grand chef. Jeremy a fait un service des vins appréciable qui contribue à la réussite du repas. Tous les vins ont brillé. L’accord du canard avec le Beaune Grèves 1962 m’a ravi et la surprise la plus grande, pour moi, est celle d’un vin que je ne connaissais pas, le Meursault & Santenots Hospices de Beaune Cuvée Jéhan de Massol Albert Bichot 1947.

Ce fut un grand 302ème dîner.

Le 301ème de mes dîners au restaurant Astrance jeudi, 25 septembre 2025

Le 301ème de mes dîners se tient au restaurant Astrance. Le menu a été mis au point avec le chef Pascal Barbot en tenant compte des produits disponibles en cette saison.

A 16 heures je commence l’ouverture des vins. Le Château Poujeaux 1928 a une grosse boursouflure dans le goulot qui a rendu la levée du bouchon très difficile. Les autres ouvertures se sont passées normalement et j’ai été très heureusement surpris que les champagnes de 1979 et de 1982 aient des pschitt aussi forts.

Les parfums ont été extrêmement prometteurs à l’exception d’un seul, celui de l’Echézeaux 1974 qui a une odeur lactée très désagréable. Le risque est grand du fait de ce parfum, mais j’ai déjà été témoin de résurrections spectaculaires avec les vins de la Romanée Conti. Le sommelier Lucas Hubert m’a beaucoup aidé pour l’ouverture des vins et fera, tout au long du repas, un service parfait.

Tous les convives sont à l’heure. Nous sommes treize dont seulement deux femmes. Il n’y a pourtant aucun ostracisme de ma part ! Cinq participants sont des nouveaux.

Le menu préparé par Pascal Barbot que nous avons mis au point ensemble est : amuse-bouches : gougères au comté, tuiles gribiche aux algues, jambon Pata Negra / quelques coquillages crus et cuisinés (bulot, huître et praire) / rouget beurre blanc et sauce soja / homard vapeur, essence de crustacés / riz Koshihikari fraichement poli / filet de grouse cuit au sautoir, fondue d’oignon / cèpes des Vosges cuisinés à la braise / salade d’agrumes, crémeux citron / financier à la rose.

La présentation de la philosophie de mes dîners est faite en buvant le Champagne Mumm Cordon Rouge 1979. Ce champagne est solide, carré et serein. Il n’est pas extrêmement complexe mais il se montre particulièrement plaisant. Il montre son talent sur les amuse-bouches.

Le Champagne Dom Pérignon 1982 est une pure merveille, rond, doux, complexe et extrêmement bon. L’accord avec le bulot, travaillé par Pascal Barbot est magistral. Ce 1982 est magique. A la table il y a des convives qui n’ont jamais bu de champagnes anciens. Ils sont étonnés que ces champagnes puissent être aussi plaisants.

Plus je fais de dîners, plus j’ai envie de casser les codes. Récemment, j’avais mis ensemble un Pétrus 1976 avec un Clos de Tart 2009 sur le même plat et l’association était passionnante. Aujourd’hui, je mets ensemble un Hermitage blanc Chave 1993 et un Château Poujeaux 1928. Sur le rouget absolument délicieux, le mariage à trois est parfait, à condition de repasser toujours par la case poisson, c’est-à-dire de ne pas boire les deux vins à la suite.

L’Hermitage blanc Chave 1993 est très délicat. Alors qu’il peut être puissant, ce 1993 joue sur la complexité. L’accord avec le rouget est d’une évidence claire.

Le Château Poujeaux 1928 est un de mes chouchous, depuis que j’ai découvert il y a bien longtemps à quel point il est magique. C’est un Moulis en Médoc, mais il joue dans la cour des grands. Et à 97 ans il est d’une jeunesse qui surprend mes convives. On sent une truffe profonde et une longueur précise. Le rouget le met en valeur et ce mariage à trois est un de mes plaisirs.

Alors que le duo précédent mettait ensemble des extrêmes, j’ai commis l’erreur d’associer deux vins trop proches sur le homard. Le Chambertin Grand Cru Trapet 1990 est un vin élégant et subtil. Mais le Bonnes Mares Vieilles Vignes domaine Roumier 1988 est tellement riche et puissant, avec une gamme aromatique si grande, qu’il prend le dessus et met dans l’ombre le chambertin alors qu’il eût brillé s’il avait été seul.

Quand Julien Launois s’est inscrit à ce dîner, je lui ai proposé de venir avec un de ses champagnes et je crois que c’est la première fois qu’un vin ne vient pas de ma cave. Le Champagne Paul Launois Single Barrel N°1602 est à base de vins de 2016, vieillis en fût neuf. Il est d’une grande personnalité, long et précis, fait pour la gastronomie. Je suis tellement fier d’avoir choisi le riz dont Pascal Barbot fait une expression magique. C’est exactement le goût qu’il fallait pour ce champagne précieux.

Nous allons maintenant avoir deux vins de la Romanée Conti sur la grouse, qui est probablement la meilleure grouse que j’aie eu le plaisir de goûter. Par un de ces miracles dont le vin est capable, le nez de l’Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1974 est beaucoup plus dans l’esprit de la Romanée Conti que le nez de La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1986. C’est fou. Mais en bouche il est clair que La Tâche est d’un autre calibre. Ce vin est riche et magistral, immédiatement compréhensible avec l’âme de la Romanée Conti faite de rose et de sel. L’accord avec l’oiseau est idéal.

Ayant trop souvent associé les vins jaunes avec du comté, j’essaie de varier et l’association du Château L’Etoile Vandelle & Fils Jura 1982 avec des cèpes est pertinente. Ce vin du Jura est élégant et ne joue pas sur sa puissance.

Un Champagne Veuve Clicquot Cave Privée Rosé 1978 est présenté avec ce plat, mais c’est plus une respiration avant les vins liquoreux qu’une volonté d’accord, car ce champagne ne cohabite pas avec les cèpes. C’est un rosé extrêmement raffiné. Un très grand rosé qui vieillira remarquablement.

Certains convives sont déconcertés par le fait que le Château d’Yquem 1942 est quasiment noir, couleur de terre sombre. Nous ne serons que deux à le nommer premier, ma voisine de table et moi, alors que je considère que c’est un Yquem immense, absolument parfait et au parfum diabolique. Ce vin riche et très caramel est exceptionnel. Nous sommes suffisamment complices avec Pascal pour que je lui dise qu’il eût fallu un peu moins d’acidité.

Le Maury Rancio très vieux Vin Doux Naturel La Coume du Roy # 1880 est d’une douceur infinie, simple, direct et sans chichi. L’accord avec le financier est naturel. Il conclut ce beau repas.

Nous sommes 13 à voter pour nos six vins préférés parmi 13 vins. Ce qui est intéressant c’est que chacun des treize vins a eu au moins un vote, ce qui me fait particulièrement plaisir. Il y a eu « seulement » quatre vins qui ont été nommés premiers, La Tâche 1986 six fois, le Bonnes Mares Roumier 1988 trois fois, l’Yquem 1942 deux fois comme l’Hermitage blanc Chave 1993.

Le vote de l’ensemble de la table est : 1 – La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1986, 2 – Château d’Yquem 1942, 3 – Bonnes Mares Vieilles Vignes domaine Roumier 1988, 4 – Champagne Dom Pérignon 1982, 5 – Hermitage blanc Chave 1993, 6 – Château L’Etoile Vandelle & Fils Jura 1982.

Mon vote est : 1 – Château d’Yquem 1942, 2 – La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1986, 3 – Château Poujeaux 1928, 4 – Bonnes Mares Vieilles Vignes domaine Roumier 1988, 5 – Champagne Dom Pérignon 1982, 6 – Champagne Paul Launois Single Barrel N°1602.

La cuisine de Pascal Barbot a été exceptionnelle. Le sommet du repas a été la grouse avec les deux vins de la Romanée Conti. Tout le monde a senti que c’était un grand moment. Le bulot si bien travaillé pour le Dom Pérignon m’a impressionné. La perfection de l’Yquem m’a fortement touché. Le riz avec le champagne Launois m’a réjoui. Tout a été réussi. Ce fut un grand dîner.

merci Instagram ! mardi, 23 septembre 2025

Instagram est un atout précieux pour créer des événements inoubliables. Ayant gardé en mémoire tout ce que j’ai bu depuis 2000, j’avais remarqué que j’avais bu tous les millésimes de 1885 à 2022. Un ami, ayant lu cela sur Instagram, m’a proposé d’apporter un Léoville Las Cases 1884. J’ai gagné un an dans ce trajet particulier, lors d’un déjeuner fort sympathique.

Récemment, j’ai indiqué sur Instagram que je serais ravi de boire un vin de 1883 et un Australien de Sidney m’a contacté en me disant qu’il possédait une bouteille d’un vin australien de 1883. Il a ajouté que la bouteille ne contenait que 10 ml, mais l’important pour moi était de boire un 1883.

Nous nous sommes rencontrés au restaurant Pages. J’avais apporté un Krug Grande Cuvée étiquette crème et un La Tâche 2002, laissant Scott choisir l’un des deux. Il a choisi le Krug car il souhaitait un champagne plus mature que celui qu’il consomme.

J’avais également apporté un Malvoisie des Canaries 1828, car j’imaginais qu’il s’accorderait avec son vin : un Para SEPPELTSFIELD tawny fortifié 1883 titrant 16,7 degrés.

Le menu que je mets au point avec le chef Ken est : amuse-bouches / carpaccio de bar / lieu jaune, sauce umami / wagyu / financiers à la rose.

Le Krug Grande Cuvée étiquette crème est élégant, complexe et noble. Un grand champagne, qui brille sur le poisson cru et aussi sur la sauce umami.

La Malvoisie des Canaries 1828 possède un parfum incroyable, intense et puissant. En bouche, il est incroyable, à la fois doux et sec, et offre une fraîcheur fantastique grâce à son acidité. Scott affirme que ce vin est fait pour durer des siècles, car il est impossible d’imaginer qu’il puisse décliner.

J’ai l’intuition qu’il s’accordera avec le wagyu. C’est un accord original, mais qui marche bien.

Le Para SEPPELTSFIELD tawny fortifié Australie 1883 titrant 16,7 degrés avait un parfum timide à l’ouverture, mais celui-ci se développe avec le temps. Ce vin est plus lourd que le Malvasia, extrêmement concentré, mais il présente des similitudes avec la malvoisie.

Le 1828 est plus élégant et charmant. Le 1883 est plus intense et puissant. L’association des deux est un pur plaisir. Les financiers à la rose sont exactement ce qu’il faut pour ces riches vins fortifiés.

Pierre Alexandre, le gérant de Pages, souhaitait nous offrir un Armagnac. J’ai refusé, car je voulais garder en bouche le souvenir de vins si merveilleux.

Merci Instagram. Merci Scott. J’ai maintenant bu tous les millésimes de 1883 à 2023, sans aucun manque. Cela fait 141 millésimes d’affilée.

Comme j’ai un vin de 1882 dans ma cave, il faudra que je le boive !

Dîner au restaurant Hanada vendredi, 19 septembre 2025

Un de mes amis se tient informé des nouveautés culinaires et me propose de dîner avec son épouse au restaurant HANADA. A l’adresse indiquée, aucune enseigne. Un jeune couple est comme moi circonspect devant la porte noire fermée sans indication. Heureusement un employé du restaurant ouvre la porte.

Nous serons huit attablés devant le lieu où le chef Masayoshi Hanada va officier. Nous sommes du service de 19 heures et il y aura un deuxième service après notre départ.

La salle est totalement noire, sans aucune décoration. Le chef arrive lorsque nous sommes tous installés et prépare la place où il va réaliser les plats. Il a un long couteau qu’il va utiliser tout le temps pour la préparation des plats.

On nous demande de ne pas faire de photos. L’atmosphère est assez monacale. Le chef parle peu ou pas et les plats sont annoncés par l’homme qui nous avait ouvert.

Voici le menu qui n’est pas distribué à l’avance : navet ‘lazio’ poché au sel / tofu de sésame frit, caviar osciètre et sauce ponzu / rouget, gelée d’irizaké, pois gourmands et wasabi / Chawan mushi, sabayon de jaune d’œuf, aonari et edamames / joue de raie, bouillon dashi, poireaux, shiitake et épices shichimi / encornet du jour / pageot, une semaine / langoustine vivante ce matin / chinchard du jour / ushiojiru fumet de poisson traditionnel / ventrèche de thon, deux semaines / thon gras deux semaines / thon rouge deux semaines / sériole une semaine / truite deux semaines / maquereau du jour / akadashi soupe au miso rouge / futomaki de thon tamago / sorbet de riz, sel et huile d’olive, raisins nebbiolo.

Les poissons sont magnifiques et les préparations très pures. Voir le chef préparer les assiettes ou coupelles de chacun est un spectacle fascinant. On se parle en chuchotant pour ne pas perturber cette prestation théâtrale.

La carte des vins est petite, mais le restaurant démarre. Les prix des grands vins sont très élevés. Mon ami me demande de choisir un vin et commande un Champagne Laurent-Perrier Cuvée Grand Siècle Edition 26 qui est totalement approprié à cette cuisine, frais, précis, délicat et accueillant aux plats. Un bonheur.

Quand nous avons fini ce délicieux champagne, nous changeons pour un Champagne Billecart-Salmon Cuvée Louis Salmon Blanc de Blancs 2012. A l’ouverture, ce champagne est moins profond et moins large que le Grand Siècle, mais au fil de la dégustation il s’élargit et s’adapte bien aux mets. C’est un bon champagne qu’il faut sans doute encore attendre, pour qu’il s’étoffe.

Que penser de cette expérience ? Les produits sont brillants, les plats simples, subtils et raffinés sont délicieux. Les plats de thon sont plus qu’excellents. C’est un grand repas. Mais l’atmosphère monacale est un peu pesante. On aimerait un peu plus de décontraction. C’est, de toute façon, une grande expérience.  

Règles pour la 43ème séance de l’académie des vins anciens du 27 novembre 2025 mercredi, 10 septembre 2025

Règles pour la 43ème séance de l’académie des vins anciens du 27 novembre 2025

Cette séance est ouverte aux amateurs de vins anciens avec ou sans apport de vins.

1 – participants sans vin

Les confirmations d’inscriptions sont prises dans l’ordre des demandes. Le prix est de 300 € par personne, à payer avant le 24 octobre.

2 – participants avec vins

  • proposer un vin ancien et fournir tous éléments sur le vin, dont le niveau dans la bouteille (chaque photo ne devra pas dépasser 500 Ko et devra être lisible. Elle sera en pièce jointe et non pas dans le corps du texte)
  • Obtenir mon approbation pour la ou les bouteilles proposées
  • Respecter les critères d’âge :
  • Champagnes : avant 1997
  • Vins blancs : avant 1991
  • Vins rouges et liquoreux : avant 1972

Les modes de livraisons figurent ci-après.

Livraison des vins entre le 13 octobre et 7 novembre.

Les confirmations d’inscriptions sont prises dans l’ordre des demandes. Le prix est de 190 € par personne, à payer avant le 24 octobre.

3 – lieu de la réunion

Le restaurant Macéo au 15 rue des Petits Champs 75001 PARIS

Rendez-vous à 19h. Fin de réunion à minuit.

4 – Mode de paiement

Paiement par virement à FRANCOIS AUDOUZE AVA

RIB / FR7630003030000005024474342

5 – mode de livraison

  1. – par envoi postal à François Audouze, société ACIPAR, 44 rue Andrei Sakharov, 93140 BONDY.
  2. – par livraison au 10 Place des Vosges 75004 Paris. Téléphoner à la concierge Madame PUREZA PEREIRA 07.64.88.30.66, prendre rendez-vous avec elle et l’appeler quand vous êtes arrivé, en donnant mon nom. Elle n’est pas joignable au téléphone entre 12h et 17h.

Respectez les dates limites, c’est fondamental.

déjeuner avec des amis du sud jeudi, 3 juillet 2025

Des amis du sud de la France nous rendent visite. C’est l’occasion d’ouvrir une bouteille qui m’intrigue. En 2000, j’ai reçu en cadeau un Champagne la Demoiselle de Vranken sans année.

Je n’avais aucune idée préconçue. Ce champagne est agréable à boire. Il n’est pas très complexe, mais l’âge lui donne une belle personnalité.

Le dosage est un peu trop important, mais il donne le goût d’un champagne doux.

Je n’en avais aucune idée et je l’ai trouvé agréable.

En Provence, il y a peu de caves particulières car le climat est chaud. De ce fait, les amateurs boivent des vins jeunes et n’imaginent pas qu’un Côtes de Provence puisse vieillir.

Quand j’ai découvert que les vieux Côtes de Provence pouvaient vieillir, j’ai acheté tout ce que j’ai pu trouver. Mais les occasions d’en acheter sont rares.

Le Côtes de Provence Rimauresq 1992 est une merveille. Tous les goûts et les odeurs de garrigue sont là. Une tonne de parfums et d’épices. Ce vin est adorable.

Mais à sa suite, il y avait un monstre. J’ai rarement été aussi ému avec un jeune Vega Sicilia Unico 1998. Le finale de ce vin est celui d’une sirène à la queue de poisson infinie.

La sensation est celle de la menthe fraîche. J’ai vécu avec ce vin un moment de pur bonheur.

repas avec mes petites-filles jeudi, 3 juillet 2025

Une autre de mes petites filles arrive et j’ouvre un Champagne Laurent Perrier Grand Siècle sans année relativement récent. Ce champagne se caractérise par une délicatesse raffinée et une gentillesse très féminine. Ce contraste avec les Salon et Dom Pérignon me plait beaucoup. Il faut boire plus souvent les Cuvées Grand Siècle, qui offre de belles variantes sophistiquées.

Je n’avais pas de mémoire précise du Champagne Salon 2012. J’ai été très agréablement surpris. Il est dense, doté d’une structure solide, ce champagne est fait pour durer. Si j’essaie de le situer par rapport au Salon 2015, le 2015 est plus romantique. Le 2012 est plus solide, conçu pour la gastronomie. Il se bonifiera avec le temps.

Avec deux de mes petites filles, nous allons au restaurant l’Aventure, où le menu que nous prenons est quasiment le même à chaque fois : moules gratinées à l’ail et au persil, tempuras de gambas et langouste.

Le Champagne Dom Pérignon 1973 est de l’un de mes millésimes préférés de Dom Pérignon. 1973 est une année plutôt faible pour les Bordeaux et la Bourgogne, si bien que beaucoup d’amateurs ne se sont pas intéressés aux champagnes 1973, pourtant excellents. J’ai vécu des moments mémorables et émouvants avec Arnaud Donckele et Arnaud Lallement avec ce 1973.

La robe est légèrement orangée. La bulle est très présente, et le goût est merveilleux. Comme je le dis souvent, le monde des vieux champagnes n’a rien à voir avec celui des jeunes champagnes. Si l’on accepte cela, on réalise à quel point les vieux champagnes sont excellents. Ce 1973 est une merveille et un délice avec une langouste parfaitement cuite.

Au restaurant où je peux apporter mes vins, j’ai apporté un Laurent Perrier Grand Siècle ainsi qu’un Vega Sicilia Unico 2005. Le Champagne Laurent Perrier Grand Siècle des années 1960/1970 est probablement l’un des plus grands champagnes anciens que je n’aie jamais dégustés. Il est si rond, si gratifiant, si élégant qu’il procure un immense plaisir.

Pour ma fille et moi, il est meilleur que le Dom Pérignon 1980 que nous adorions. J’ai partagé ce champagne avec les aimables serveurs si sympathiques. Ils ont été émerveillés de déguster un champagne aussi exceptionnel.

Une anecdote amusante : le mot UTA est imprimé sur l’étiquette : c’était le champagne offert lors des vols avec la compagnie UTA.

dîner au restaurant Rouge mardi, 1 juillet 2025

Nous allons dîner au restaurant Le Rouge avec les quatre agrégés ou ‘agrégeables’. La salle à ciel ouvert domine le port avec un belle vue panoramique. J’ai apporté des vins pour essayer de convaincre le propriétaire des lieux de l’intérêt des vins anciens.

Mon choix au menu est foie gras poêlé puis bœuf de l’Aubrac. Le Champagne Dom Pérignon 1980 a une belle bulle vivante, beaucoup plus expressive que celle du précédent 1980 bu il y a peu de temps. Il est rond, confortable, généreux et porteur de joie. Avec le foie gras, l’accord est gourmand.

La Côte Rôtie La Turque Guigal 1996 est le vin idéal pour les grandes chaleurs car il est d’une solidité à toute épreuve et offre une fraîcheur mentholée. En été, j’adore les vins très riches et lourds qui ont un finale frais et mentholée. Ce vin est une merveille, et Guillaume, le patron qui n’aime pas les vins anciens (pour lui un vin ancien est d’avant 2020 !) est obligé de convenir que ce vin est splendide.

Si équilibré, si riche et qui reste tel qu’il était à l’ouverture une heure après, ce vin est adorable.

Nous avons passé une belle soirée avec les quatre jeunes ravis de ce dîner.