Académie des Vins Anciens 8/12/10 – règles mardi, 7 décembre 2010

Académie des Vins Anciens (AVA) – 14ème séance du 8 décembre 2010

 

Règles et informations mises à jour au 28/11/10

 

(à lire avec attention)

 

Date et heure : 8 décembre à 19h00

 

Lieu : restaurant Macéo 15 rue des Petits Champs à Paris

 

Voici les vins qui sont annoncés à ce jour, 28 novembre :

 

Château Haut-Sarpe Sauternes # 1896 – Château Margaux, MargauxNM # 1931 – Malaga Lagrima Scholtz Hermanos début des années 30 – Château Malescot Saint-Exupéry 1934 – Vega Sicilia 1936- Chateauneuf-du-Pâpe Bessac Monopole 1938- Vega Sicilia 1940- Château Lagrange St Julien 1943 – Clos de Vougeot Château de la Tour Morin P&F (2 1/2 bt) 1947- Agneau Blanc de Mouton Rothschild Graves 1948 – Agneau Blanc de Mouton Rothschild Graves 1948 – Chassagne Montrachet blanc Soualle et Bailliencourt 1948 – Château de Sales 1949 – Saint-Raphaël Quinquina vieux # 1950 – Vega Sicilia 1953- Château Montrose 1955 – SantenayDufouleur négociants 1955- Beaune Bressandes Joseph Drouhin 1955 – Barolo anno 1958- Santenay Clos de Tavannes 1959- Chante-Alouette Hermitage blanc M. Chapoutier 1959 – Clos Des Mouches Joseph Drouhin 1959 – Beaulieu Vineyards Georges de Latour cabernet sauvingnon 1960 – Château Montrose 1960 – Arbois rouge Domaine de la Pinte 1961 – Château Grand Corbin Despagne 1961 – Arbois blanc Fruitière Vinicole d’Arbois 1961 – Gevrey-Chambertin Bouchard P&F 1962 – Château Haut-Brion rouge 1963 – Château Saint Martin Médoc 1964 – Meursault Perrières 1964 R.Ampeau – Ste Croix du Mont Château Bel-Air La Mouleyre 1er Cru 1964 – Meursault du Château de Meursault (propriété du Comte de Moucheron) 1969- Sainte Croix du Mont ChâteauLamarque 1969 – Château Lafite-Rothschild 1970 – Château L’Eglise-Clinet 1971- Château Pion Monbazillac 1973 – Nuits Saint GeorgesPierre Gruber1974- ChampagneVeuve Pommery Brut « 25ème année de règne de SAS le Prince Régnier III  » 1974- Nuits Saint GeorgesPierre Gruber1974- Champagne brut Ayala, années 70 – Château Suduiraut 1975 – Clos des Papes Chateauneuf-du-Pape 1975 – Château Suduiraut 1975 – Champagne Nicolas Feuillate 1982 – Château Dupeyron Margaux1982- Clos de la Coulée de Serrant N. Joly 1983 – Château La Rose-PourretSaint Emilion Grand Cru 1983 – Château du CauzeSaint Emilion Grand Cru 1985 – Château La Mission Haut-Brion 1988 – Champagne Soutiran Brut GC Blanc de Blancs – Champagne Soutiran brut GC rosé.

Nombre de participants et formation des groupes :

Si nous sommes une trentaine, il y aura deux groupes de dégustation, se répartissant une quinzaine de vins chacun

Si nous sommes plus de quarante, il y aura trois groupes de dégustation, se répartissant une quinzaine de vins chacun

Participation financière :

120 € par personne si l’inscrit apporte une bouteille de vin ancien (1) agréée par François Audouze

240 € par personne si l’inscrit vient sans bouteille

(1) si l’inscrit n’a pas de vin assez ancien, un « troc » est possible avec François Audouze, qui mettra au programme un vin ancien, contre une (ou plusieurs) bouteille de vin jeune qui présente un intérêt pour lui

Paiement :

Aucun chèque ne sera remis en banque avant le 8 décembre 2010. Il n’y a donc aucune raison de retarder l’envoi du chèque de paiement.

Le chèque doit être remis avant le 8 novembre à François Audouze. Tout chèque tardif sera refusé et l’inscription ne sera pas confirmée.

L’ordre du chèque est : « François Audouze AVA »

Chèque à envoyer à François Audouze 18 rue de Paris 93130 NOISY LE SEC

Livraison des vins :

Les vins doivent être proposés et agréés par François Audouze. Les bouteilles sont à déposer chez Henriot 5 rue la Boétie 75008Paris – 2ème étage – 01.47.42.18.06. Notre contact sur place est Martine Finat : mfinat@champagne-henriot.com  . Aucune bouteille ne pourra être livrée après le 8 novembre.

Une variante est de m’envoyer par la poste la bouteille à l’adresse : François Audouze 18 rue de Paris 93130 NOISY LE SEC

Toute personne qui n’aurait pas effectué son paiement et livré son vin le 8 novembre perdrait son inscription. Le chèque arrivé tardivement lui serait rendu et la bouteille arrivée tardivement aussi.

Remarque sur le caractère strict de cette mesure : à la dernière réunion, quatre personnes inscrites qui n’avaient pas payé mais avaient promis de payer le jour de la séance ne sont pas venues. Il en est de même pour quatre vins annoncés, affectés à des groupes, et qui n’ont pas été bus. Le respect de la règle de l’engagement définitif et complet avant le 8 novembre est le moyen d’assurer une réunion sans imprévu.

Une autre raison est que je pars à l’étranger du 11 novembre au 26.

Au cas où un trop grand nombre d’académiciens n’auraient pas réglé leur participation et livré leur vin au 8 novembre, j’envisage de supprimer la réunion, du fait de l’absence de rigueur constaté lors de la réunion de juin 2010. Je suis persuadé que je peux compter sur la compréhension de chacun, pour une règle facile à appliquer : on dispose aujourd’hui d’un mois pour l’envoid’un chèque et d’une bouteille, ce qui est une tâche dont la réussite de la réalisation n’est pas irréaliste.

Au plaisir de vous accueillir pour une réunion aussi brillante que les précédentes, et plus rigoureuse.

hommage à une diva – photos lundi, 6 décembre 2010

Le champagne Meunier & Cie a été repris depuis un peu plus d’un an par Julia Goncaruk. On la voit à mes côtés avec sa mère. Elle a apprécié que j’aie choisi cette cravate car j’étais invité par une propriétaire de champagne.

Deux danseurs étoiles qui ont brillé pendant le spectacle et ont rejoint le dîner

Pierre Cardin et Maia Plissetskaia

Peut-on imaginer qu’un si joli sourire soit celui d’une femme de 85 ans ?

hommage à une diva de la danse et dîner au restaurant de la Maison Blanche lundi, 6 décembre 2010

Un hommage exceptionnel est rendu au Théâtre des Champs Elysées à la danseuse étoile Maia Plissetskaia pour ses 85 ans. L’organisateur est l’association "les amis des saisons russes de XXIème siècle". L’un des sponsors est le champagne Meunier & Cie repris depuis un peu plus d’un an par Julia Goncaruk. C’est grâce à un fidèle ami que je suis invité à ce spectacle exceptionnel.

Le rideau se lève. Un pas de deux est exécuté de façon assez athlétique. Le noir se fait puis un halo de lumière éclaire la diva. Cette femme aux gestes pleins de grâce est d’une folle jeunesse. On lui donnerait facilement 35 ans de moins. Elle s’assied près de Pierre Cardin et le spectacle commence. Il est d’une rare qualité avec des danseurs du Bolchoi, du Marilnski, de l’Opéra de Vienne et de l’Opéra de Paris qui parcourent un patchwork de tous les ballets que Maia a sublimés : lac des cygnes, Carmen, Don Quichotte, Giselle, Shéhérazade, le Corsaire et beaucoup d’autres.

Un repas est prévu ensuite au restaurant de la Maison Blanche. L’apéritif se fait au champagne Meunier & Cie que je trouve léger, fluide, frais et agréable à boire, d’un dosage pertinent. Julia est jeune et belle, vit à Londres et a de belles ambitions pour son champagne d’Ay. Elle connaîtra le succès.

Le menu est : amuse-bouche (petite crème de légumes rouges) / chair de tourteau, gelée de pamplemousse et salade croquante / suprême de volaille fermière rôtie, gratin de macaroni, sauce Albufera / Panna Cotta pistache, framboises fraîches, granité de sangria et mousse légère.

Les vins sont un Chablis William Fèvre 2008 de belle consistance, qui sait donner un joli coup de fouet au champagne Meunier qui prend de la matière, et un Brulières de Beychevelle 2004. Ce rouge flatteur et boisé fait partie des vins de tendances qui ne sont pas pour moi. La volaille, manifestement tenue au chaud pendant des heures est sèche comme un coup de trique.

Les participants sont nombreux d’origine russe, ou issus de la danse, mais aussi du "Tout-Paris". Les cartes de visite s’échangent avec des promesses de se revoir. Les danseurs nous rejoignent pour dîner. Cela me fait instantanément penser à l’albatros : sur scène, ce sont des personnages que l’on idéalise, aux corps touchés par une grâce divine. A table, ils redeviennent des humains.

Le plus fascinant de cette soirée, c’est la grâce extrême et la jeunesse d’une danseuse étoile de 85 ans.

dîner de vignerons – les vins vendredi, 3 décembre 2010

Champagne Moët Grand Vintage magnum 1959 (Jean Berchon)

Château d’Yquem 1949 (Pierre Lurton not present)

Champagne Salon 1961 (Didier Depond)

Musigny Blanc Domaine Comte de Voguë 1990 (Jean-Luc Pépin)

Musigny Vieilles Vignes Domaine Comte de Voguë 1989 (Jean-Luc Pépin)

La Romanée Liger Belair 1966 (Louis-Michel Liger-Belair)

Clos de Tart 1976 (Sylvain Pitiot)

Chambertin Armand Rousseau 1976 (Eric Rousseau)

Clos Vougeot Faiveley 1934 (Bernard Hervet)

Beaujolais Tête 1923 (François Audouze)

Champagne Dom Pérignon Rosé Œnothèque 1966 (Richard Geoffroy)

Château Haut-Brion 1950 (Sylvain Pitiot)

Château Guiraud 1904 (François Audouze)

142ème dîner et 10è dîner des amis de Bipin Desai – photos vendredi, 3 décembre 2010

photos de groupe

ce qui est spectaculaire dans cette photo, c’est que le bouchon manifestement rétréci en haut coexiste avec un niveau dans le goulot exceptionnel pour un 1904 au bouchon d’origine

les bouchons

le menu : Terrine de foie gras de canard au naturel / Consommé de volaille / Tartare de Saint Jacques au citron vert

Fregola Sarda à la truffe noire / Pièce de bœuf rôtie, servie en aiguillettes, pommes soufflées « Laurent » , jus aux herbes / Joues de veau fondantes, moelle, risotto à la truffe blanche d’Alba

Caille rôtie façon « bécassine » / Saint Nectaire fermier / Tarte fine à la mangue (celle de Sylvain Pitiot a une bougie)

les verres en fin de repas :

les participants : Eric Rousseau, Richard Geoffroy, Louis-Michel Liger-Belair, John Kapol, Jean-Luc Pépin, François Audouze, Sylvain Pitiot

Jean berchon, Bipin Desai, Eric Rousseau, Bernard Hervet, Jean Berchon

Sylvain Pitiot et Didier Depond qui inaugurait (du moins pour nous), une barbe.

10ème dîner des amis de Bipin Desai vendredi, 3 décembre 2010

Chaque année, un dîner de vignerons est pour moi comme une récompense. C’est le dixième dîner que j’organise sous le titre : "dîner des amis de Bipin Desai". Les lecteurs du bulletin et du blog savent que j’entretiens des relations très amicales avec ce grand collectionneur américain d’origine indienne, professeur de physique nucléaire à Berkeley, organisateur de dîners exceptionnels autour de vins rares. Il vient à Paris deux ou trois fois par an, et ce dîner de vignerons à Paris est en son honneur. Chacun apporte un vin et Bipin nous invite à dîner.

J’arrive au restaurant Laurent pour l’ouverture des vins. Plusieurs vins ont été rebouchés aux domaines. Très curieusement le bouchon de l’Yquem 1949 rebouché en 1998 glisse vers le bas lorsque je pique le tirebouchon. Je le monte en tournant, puisqu’il est accroché à mon limonadier mais la dernière lunule se brise. Elle a failli tomber dans le liquide. J’ai réussi à la piquer pour la faire sortir. Ce vin, offert par Pierre Lurton qui ne peut pas venir mais tenait à marquer son amitié par ce flacon, a une odeur extraordinaire de pâte de fruit de citron vert et d’orange.

J’avais dit à Louis-Michel Liger-Belair que la couleur de son vin, une Romanée 1966, me donnait des craintes, mais le vin rebouché en 1999 a un parfum invraisemblable de charme romantique. Le Haut-Brion 1950 au niveau un peu bas a un nez puissant et solide. A chacun de ces dîners, j’aime ajouter un vin étonnant. Ce soir c’est un Beaujolais Tête 1923, Tête étant le nom du vigneron, au nez d’une richesse opulente qui me ravit; le fidèle barman du Laurent qui le sent en ignorant l’étiquette n’en revient pas qu’il puisse s’agir d’un beaujolais. Le vin qui est mon apport officiel est Guiraud 1904. Le niveau est dans le goulot alors que le bouchon est d’origine. Le haut du bouchon est étriqué alors que le bas ne l’est pas. Son parfum n’a rien à envier à celui de l’Yquem. Tous les vins ont des odeurs rassurantes. Cela promet une belle soirée.

Les vins étant tous ouverts à 17 heures, j’ai le temps d’aller discuter du menu d’un prochain repas au Crillon et lorsque je reviens, Philippe Bourguignon est en train de dîner sur le comptoir du bar, selon un rite établi. C’est Alain Pégouret, le chef, qui lui apporte ses plats, ce qui est une amicale attention. Je salue le chef souriant et Philippe me propose de boire un verre de Champagne Dom Pérignon 1976 qui a été ouvert la veille lors d’une grande manifestation de champagne à laquelle participait Richard Geoffroy qui va nous rejoindre tout à l’heure. Le 1976 a perdu sa bulle, ce qui est normal. Le vineux du champagne ressort encore plus. Ce champagne est élégant, floral et finit quand même par trahir un peu de fatigue.

Les convives arrivent à l’heure dite, heureux de se rencontrer. Les participants sont nommés dans l’ordre du tour de table, dans le sens des aiguilles d’une montre : Bipin Desai, Eric Rousseau (domaine Armand Rousseau), Richard Geoffroy (Dom Pérignon), Louis-Michel Liger-Belair (domaine Liger-Belair), John Kapon (maison de vente Acker-Merrall), Jean-Luc Pépin(domaine Comte de Voguë), François Audouze, Sylvain Pitiot (Clos de Tart), Didier Depond (champagnes Salon et Delamotte), Bernard Hervet (maison Faiveley), Jean Berchon (Moët & Chandon).

L’apéritif se prend debout dans la salle ronde d’entrée. Des sticks au saumon et des bricks à tremper dans une crème épicée accompagnent le Champagne Moët & Chandon Grand Vintage Collection magnum 1959. Le nez du champagne est très intense, de fruits jaunes. En bouche l’attaque est belle et puissante, mais le vin n’arrive pas à masquer une amertume qui en limite l’attrait. Le vin est agréable mais la trace amère est insistante.

Le menu conçu par Alain Pégouret est : Terrine de foie gras de canard au naturel / Consommé de volaille / Tartare de Saint Jacques au citron vert / Fregola Sarda à la truffe noire / Pièce de bœuf rôtie, servie en aiguillettes, pommes soufflées « Laurent » , jus aux herbes / Joues de veau fondantes, moelle, risotto à la truffe blanche d’Alba / Caille rôtie façon « bécassine » / Saint Nectaire fermier / Tarte fine à la mangue.

Alors que je professe de ne jamais mettre un sauternes au début du repas, Bipin Desai a insisté pour que nous commencions par le Château d’Yquem 1949. Bipin étant la puissance invitante avec John Kapon, je n’allais pas m’opposer à ce désir. Le gras du foie gras n’est pas le meilleur compagnon du sublime sauternes et je suis obligé de le poivrer pour que l’accord puisse se faire. L’attention est évidemment portée sur le merveilleux Yquem à la couleur d’un acajou doré. Le nez est vibrant d’écorces d’oranges confites, et le vin est d’une perfection gustative absolue. Il est impossible de lui donner un âge tant il a atteint une expression sereine d’un équilibre indestructible. C’est un vin immense, riche, dont on ne peut même pas imaginer le moindre défaut. Bipin Desai prend son portable et appelle Pierre Lurton pour le remercier de ce magnifique cadeau. Il a dû entendre nos applaudissements.

La solution pour qu’un liquoreux ne perturbe pas le palais c’est qu’un consommé de volaille soit servi avec du champagne. Dans notre cas, ce n’est par n’importe lequel, car il s’agit du Champagne Salon 1961. Tout en lui est brillant. Si le consommé rétrécit un peu le champagne, il met en valeur son extrême précision. Ce champagne est – comme l’Yquem – une forme aboutie du champagne parfait. Il est beau comme la calligraphie chinoise, allant à l’essentiel. Je jubile de boire un champagne aussi serein, élégant, dogmatique, à la charpente solide. Après ce plat et ce vin, il n’y a plus aucune trace de l’Yquem et c’est donc le bon mode opératoire, même si je trouve que le sauternes a accentué le gras du foie.

Le Musigny Blanc Domaine Comte de Voguë 1990 est un vin qui me ravit. John Kapon, propriétaire de la maison de ventes qui réalise les ventes les plus incroyables aussi bien aux Etats-Unis qu’à Hong-Kong et grand dégustateur dont les notes sont très appréciées, dit qu’en Bourgogne il n’y a que deux vins blancs qui ont un gras aussi prononcé : le Montrachet du Domaine de la Romanée Conti et ce vin. Et c’est vrai qu’il a du gras, de l’onction et une présence invasive. Mais ce qui me plait sans doute le plus, c’est qu’il pianote sur des saveurs de fruits jaunes et blancs avec des variations entraînantes. Le vin est long, avec un final prononcé. C’est tout simplement un très grand vin. Le sucré de la coquille Saint-Jacques l’excite chaleureusement.

La Fregola Sarda à la truffe est un plat divin, qui mettrait en valeur n’importe quel vin. Aussi, les deux vins qui l’accompagnent vont être à la fête. Quoi de plus dissemblable que le Musigny Vieilles Vignes Domaine Comte de Voguë 1989 et La Romanée Liger Belair 1966 ? Le Musigny est un gamin prometteur, dont on sent que tout n’est pas encore totalement assemblé. C’est un adolescent boutonneux, mais qui promet d’être un jeune premier. Il a un fruit rouge intense, une mâche joyeuse, et malgré ses 21 ans, il faut encore attendre avant d’en jouir totalement. A côté de lui, la Romanée est un festival de séduction romantique. Elle est incroyablement féminine. En buvant ce vin, on se promène sur un parterre de pétales de rose. Il y a aussi du vieux parchemin, de la cendre sèche, une belle minéralité et le vin récite un madrigal charmant. J’adore cette expression follement bourguignonne. Avec Eric Rousseau, nous constatons que ce vin fait plus vieux que son âge, mais ça lui va bien. L’accord du plat avec les deux vins est magistral.

La pièce de bœuf est aussi un compagnon des vins qui est remarquable. Lequel des deux 1976 va-t-on préférer ? Le Clos de Tart 1976 est un solide gaillard, bien assis sur ses jambes, à l’alcool présent et au fruit dominant. Le Chambertin Armand Rousseau 1976 est plus bourguignon, mais plus versatile. Il est riche, mais moins fruité et moins puissant que le Clos de Tart. Il joue plus de son charme. Lequel préférer, j’en suis bien incapable.

Sur les joues de veau fondantes, le Clos de Vougeot Faiveley 1934 est d’un fruit rouge insolent de jeunesse. Ce vin n’a pas d’âge et dégage une séduction de star de cinéma. On boit ce vin généreux joyeux, facile mais qui trompe son monde car il est complexe, comme s’il s’agissait d’un vin de moins de trente ans. A côté de lui, je suis content d’avoir ajouté une de ces curiosités que j’aime toujours inclure à côté des grands vins. Car le Beaujolais Tête 1923 a un nez présent, et un corps que ne renieraient pas beaucoup de bourgognes de cet âge. Bien sûr, il n’a pas une complexité extrême, mais ce beaujolais tient bien sa place avec cran et réussite. Et je ne le trouve pas oxydé comme le suggère Bipin.

J’ai souhaité que le Champagne Dom Pérignon Rosé Œnothèque 1966 apparaisse à ce moment du repas. Sur les cailles délicieuses, c’est l’occasion d’un bel accord, même s’il ne tire pas du champagne tout ce que l’on aimerait provoquer. Le champagne à la couleur de pêche qui jaunit progressivement dans le verre est absolument divin. A l’instar de plusieurs vins qui précèdent, nous goûtons une forme pleinement aboutie d’un champagne rosé parfait. Le champagne rosé n’est pas ce que je recherche spécialement. Mais sous cette forme, c’est un vrai bonheur, accompli, goûteux, fait de fruits jaunes délicats. Dans l’accord avec la caille, c’est lui qui est le mâle dominant.

Aujourd’hui Sylvain Pitiot fête ses soixante ans. Il a souhaité ajouter un vin de son année et je l’y ai aidé. C’est le Château Haut-Brion 1950 au nez de truffe et à la présence extrêmement dense qui marquera son anniversaire. Le vin est riche, brillant, d’un grand équilibre. C’est la truffe très dense qui domine dans son empreinte d’une grande longueur.

Une tarte fine avec en son centre une bougie est apportée à Sylvain que nous applaudissons. Le Château Guiraud 1904 a une magnifique couleur d’un or cuivré. Le nez est subtil et le vin n’a pas de signe d’âge. Il n’a pas la puissance tonitruante de l’Yquem 1949, mais il est, pour ses 106 ans, un sauternes équilibré et sans défaut comme je les aime. De tels vins me font vibrer.

Avec des vignerons qui ont apporté leurs vins, il n’est pas question de voter. Mais comme j’ai pris l’habitude de compter ces dîners annuels dans les dîners de wine-dinners, il prendra le n° 142 et il me faut faire un vote. C’est particulièrement difficile, car tous les vins ont été d’une qualité exceptionnelle. Je suis bien embarrassé et finalement, le choix est : 1 – Château d’Yquem 1949, 2 – La Romanée Liger Belair 1966, 3 – Champagne Salon 1961, 4 – Champagne Dom Pérignon Rosé Œnothèque 1966, 5 – Clos de Vougeot Faiveley 1934, 6 – Musigny Blanc Domaine Comte de Voguë 1990.

L’ambiance de ce dîner a été caractérisée par l’amitié. Les rires ont fusé, portés par la joie d’être ensemble. Chacun sentait qu’il vivait un de ces chauds moments où se partagent les grands vins. De tels événements sont un grand bonheur et un grand honneur pour moi, car boire les vins que j’aime avec les vignerons que j’aime, c’est un cadeau que très précieux. La cuisine a été une fois de plus remarquable, les accords étant d’une pertinence extrême. Daniel a fait à nouveau un service des vins de grande qualité. Ce repas est un vrai cadeau de Noël alors que l’Avent vient de commencer.

retour en France jeudi, 25 novembre 2010

On dirait qu’Air France a voulu préparer notre atterrissage en douceur pour retrouver le mode de vie français – après tout, l’atterrissage, c’est leur métier – car notre avion part avec une heure de retard. Une anomalie de moteurs nécessite une réparation qui oblige à couper les moteurs auxiliaires. La climatisation ne fonctionne plus et la température dans la cabine atteint vite les 30°. Aucune annonce n’étant faite, on maudit rapidement l’équipage. Au moment du repas, ma femme déplie sa tablette rangée dans l’accoudoir en deux morceaux, et au lieu de se mettre à l’horizontale, elle reste pliée. Un steward nous dit : "ça arrive souvent. Je vais vous arranger ça". Il ne l’a pas fait. Le voyage de retour sur l’A380 fut beaucoup moins plaisant qu’à l’aller.

Entre le moment où les roues de l’avion ont touché le sol et le moment où nous avons quitté Roissy, il s’est écoulé une heure et demie, la palme étant au temps nécessaire pour que les bagages arrivent sur leur tapis. Le seul passage vraiment court, c’est le passage en douane, où aucun contrôle sérieux n’est effectué. La France terre d’accueil, c’est une réalité. L’immersion est réussie : nous sommes vraiment en France, les encombrements pour notre retour à domicile dépassant, en un trajet, ce que nous avons connu au Japon en onze jours.

photos du Japon 2 mercredi, 24 novembre 2010

Le gong, puis un vœu

dans le jardin

le héron

le temple doré

la musique d’accueil de l’hôtel

le restaurant Kitcho – une salle pour nous tout seuls

champagne Salon 1996 et Dom Pérignon 2002

madame Tukuoka au sourire énigmatique

Tomo est heureux

Madame Tukuoka boit le Krug Clos du Mesnil 1996

les champagnes

un singe

Tomo et moi

dîner à l’hôtel de Kyoto

Shabu shabu

chauffeur de taxi en gants blancs et casquette

notre train pour Fukuoka

sleeping beauty

restaurant Izumi

le poisson Fugu (devant, la peau, au centre les deux nageoires latérales et tout autour de fines tranches de la viande du poisson)

le poisson Fugu, mais vivant

sur cette photo, qui est le sumo ?

photos des sumos et des combats

 

restaurant Hiramatsu à Fukuoka

restaurant Kondo de tempuras

tempura de clams

photos du Japon 3 mercredi, 24 novembre 2010

un bouddha sur fond de jardin

le jardin du musée

des japonaises attendent pour la cérémonie du thé dans une des petites maison du jardin du musée

vue de l’hôtel Park Hyatt du dernier étage de l’immeuble d’où nous ferons le tour de la ville en hélicptère

arrivée de l’hélicoptère

la ville vue d’hélicopère

le restaurant Kozue de l’hôtel Park Hyatt (encore un shabu shabu de Wagyu)

de nouveau le Fuji Yama pour notre dernier jour

le restaurant New York Grill du Park Hyatt

le Corton Charlemagne Coche Dury 2003 et la Romanée Saint-Vivant Domaine de la Romanée Conti 2001

la magique entrecôte de boeuf de Kobe

une dernière fois, la vue du 52ème étage de l’jôtel Park Hyatt

A bientôt, c’est sûr