Lancement d’un nouveau livre au Plaza Athénée jeudi, 4 décembre 2014

Le Conseil des Grands Crus Classés 1855, l’éditeur Jacques Glénat et la direction du Plaza Athénée invitent pour la présentation d’un nouveau livre : « Bordeaux, les Grands Crus Classés 1855 » écrit par Jean-Charles Chapuzet et Guy Charneau, qui a réalisé les photographies. On a bien fait les choses, car dans un joli salon rénové, presque tous les crus classés sont représentés par un vin. Comme l’esprit est plus à discuter avec des gens que l’on connaît, je ne peux pas prendre note, ni consacrer du temps à l’analyse. Aussi on ne retient que des bribes, mais quelles bribes !

Le Château d’Yquem 2011 est superbe de fraîcheur. Il promet énormément. Le Château La Tour Blanche 2008 est généreux et bien assis, le Climens dont je n’ai pas mémorisé le millésime est charmeur et délicat sous un message d’une belle puissance.

Du côté des rouges, le Château Lafite-Rothschild 2001 est majestueux d’équilibre et de justesse, avec une profondeur truffée. Le Château Margaux 2009 est d’un charme féminin comme on l’attend, le Château Haut-Brion 2011 est d’une promesse extrême, le Château Ducru-Beaucaillou 2008 me plait énormément par son message subtil, le Château Calon Ségur 2009 est joli comme un cœur, le Château Palmer 2009 est absolument éblouissant. C’est un seigneur.

J’ai bu beaucoup d’autres vins que je ne peux pas commenter car je n’ai pas mémorisé les années. Ce qu’on peut dire, c’est qu’aujourd’hui, les vins de Bordeaux ont définitivement enterré leur période où le bois était agressif. Ils sont bien faits, précis, parfaits.

Les petits fours sont délicieux et gourmands. Bernard Antony est venu lui-même pour trancher les fromages. Son Stilton est à se damner tant il est parfait pour les sauternes présents. Le livre prétexte à ce cocktail aura eu le plus beau des lancements.

Dîner au restaurant Tan Dinh mardi, 2 décembre 2014

J’achète deux champagnes de 1928 et deux Romanée Conti à un marchand de province qui a envie de festoyer après cela. Il appelle un de ses amis qui promet d’apporter une bouteille de La Tour Blanche d’âge canonique. N’ayant pas d’obligation particulière, je réponds que je suis libre. Le rendez-vous est pris au restaurant Tan Dinh de Freddy et Robert Vifian, grands restaurateurs et amateurs de vins. Lorsque j’arrive, le restaurant est quasiment plein. Un petit monsieur de 91 ans vient me saluer avec un grand sourire. C’est le père de Freddy et Robert. Il est charmant et en pleine forme. On trouve une table dans un coin, la seule libre. Le marchand me rejoint et nous regardons la carte des vins où il y a souvent de bonnes pioches, tant qu’elles ne sont pas asséchées par de vrais amateurs, car l’adresse est bien connue pour cela. En attendant son ami nous goûtons au verre un Chassagne-Montrachet 1er Cru les Chaumées Michel Colin-Deléger 1997. C’est assez joyeux et fruité, mais nous sommes en pleine recherche dans la carte aussi avons-nous l’esprit ailleurs.

L’ami arrive et nous dit qu’il n’a pas eu le temps de passer à sa cave pour prendre La Tour Blanche. De telles circonstances ont le don de m’énerver. M’appâter pour une chose qui n’existe pas m’agace car le procédé est inélégant. Etant chez mes amis Vifian, je ne vais pas quitter la table.

Nous choisissons un Musigny Comte de Vogüé rouge 1990 et Freddy Vifian a un comportement qui m’étonne. Dix fois au moins il viendra nous dire que le vin est beaucoup trop jeune, trop fermé, que c’est dommage d’ouvrir une telle bouteille. Une fois eût suffi, puisqu’il était évident que nous le voulions. Pour le deuxième vin nous suivons son conseil, c’est un Châteauneuf du Pape Réserve des Célestins Henri Bonneau 1999. Nous laissons faire Freddy pour le menu, et les quatre plats que nous avons goûtés sont d’une belle cuisine délicate et subtile.

Comme cela arrive souvent lorsque l’on interfère dans les choix de la table, nous avons nettement apprécié le Musigny Comte de Vogüé Vieilles Vignes rouge 1990 qui bien sûr est un jeune fou très vif, mais qui a  de telles qualités qu’il nous a enthousiasmés. C’est d’ailleurs ce vin dans ce millésime que je vais boire dans peu de temps avec Jean-Luc Pépin lors du dîner annuel de vignerons que j’organise et Jean-Luc, qui dirige le domaine, n’a pas eu les réserves de Freddy quand il me l’a proposé. C’est donc qu’il l’estime buvable.

Et nous avons trouvé le Châteauneuf du Pape Réserve des Célestins Bonneau et Fils 1999 jouant un peu en dedans, plus plat et sans l’imagination du splendide Musigny. Ce soir-là, il a manqué de vibration. Mais étions nous réceptifs ?

Il ne peut s’agir que d’un acte manqué mais Freddy, sans doute contrarié par notre choix, a pesé lourdement sur la note lorsqu’il a chiffré le prix des vins. Cette erreur bien involontaire a vite été corrigée. Le repas fut fort sympathique, mais il suffit parfois de petits détails, un vin proposé pour m’aguicher qui ne vient pas, une réaction mal placée sur un choix de vin, et le résultat d’ensemble est écorné. Il faut vite corriger tout cela, car il ne faut garder que le positif dans une vie heureuse.

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Académie des vins anciens – vins du troisième groupe samedi, 29 novembre 2014

Champagne Le Brun de Neuville Brut sans année

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Champagne Moët et Chandon Grand Vintage Collection magnum 1962

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Coteaux Champenois Pol Roger années 70/80

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Château Roumieu Bordeaux Supérieur blanc sec 1959

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Pouilly-Fuissé Marey & Liger-Belair 1946

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Clos de la Coulée de Serrant Nicolas Joly 1986

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Côtes du Jura Fruitière Vinicole de Château Chalon 1979

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Château Haut-Bailly Pessac-Léognan 1975

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Château Cheval Blanc 1970

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(Chateau Latour 1974 non servi)

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Château Troplong Mondot Saint-Emilion 1966

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Château Lyonnat Lussac Saint Emilion 1964

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Château La Gaffelière Saint-Emilion 1964

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Château Haut Brion 1964

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Château Ausone 1953

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Château Ausone 1937

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Moulins de Calon Médoc 1934

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Gevrey Chambertin Guichard-Potheret 1947

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Mercurey Guichard-Potheret 1947

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Pommard Ph. Bouchard 1937

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Chateau Chalon Cuvée Vignes aux Dames Marius Perron 1976

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Madère Sercial Gossart Gordon 1954

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photos du 3ème groupe (les deux autres groupes sont derrière)

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Académie des vins anciens – vins du premier groupe samedi, 29 novembre 2014

Champagne Le Brun de Neuville Brut sans année

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Champagne Moët et Chandon Grand Vintage Collection magnum 1962

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Coteaux Champenois Pol Roger années 70/80

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Château Carbonnieux blanc 1975

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Château Sainte Roseline Côtes de Provence blanc 1954 (ou 1955 ?)

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Puligny Montrachet Gustave Naigeon 1950

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Château Montrose 1978

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Château Lafon-Rochet Saint-Estèphe 1955

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Château Ausone 1953

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Château La Conseillante Pomerol 1946

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Château Beauséjour Saint-Emilion Grand Cru 1943

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Château Haut Brion 1941

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Moulins de Calon Médoc 1934

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Château Latour 1907

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Fleurie Soualle et Bailliencourt 1957

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Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1974

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Royal Kebir Algérie 1938

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Champagne Dom Pérignon 1969

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Vouvray Demi-Sec Huet 1961

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Château Rieussec 1957

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photos du premier groupe :

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Académie des vins anciens – vins du second groupe samedi, 29 novembre 2014

Champagne Le Brun de Neuville Brut sans année

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Champagne Moët et Chandon Grand Vintage Collection magnum 1962

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Coteaux Champenois Pol Roger années 70/80

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Riesling Hugel 1985

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Vin de l’Etoile Bourguignon 1964

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Château La Mission Haut-Brion Pessac Léognan 1969

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Château La Mission Haut-Brion Pessac Léognan 1966

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Château Haut Brion 1964

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Château Haut Brion 1953

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Cos d’Estournel Saint-Estèphe 1962

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Château La Tour de Mons Margaux 1959

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Château Ausone 1953

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Beaune Emile Chandesais 1955

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Cornas Chante Perdrix Delas 1969

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Château Fonsalette Côtes du Rhône rouge 1979

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Vin d’Algérie « le Hoggar » rosé 1947

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Cabernet Beaulieu Vineyards Georges de Latour 1964

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Monbazillac 1955

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Château Rayne-Vigneau Sauternes 1933

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photos du groupe 2 (le groupe 1 est juste derrière)

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23ème séance de l’académie des vins anciens samedi, 29 novembre 2014

Nous avons changé de lieu pour la 23ème séance de l’académie des vins anciens. Le restaurant Roméo, place Victor Hugo à Paris est un compromis entre bar, salon de thé et restaurant. Nous avons loué la salle du premier étage. Nous sommes 38 et nous allons nous partager 63 vins, ce qui est copieux, car la norme serait d’une bouteille par personne. Nous sommes répartis en trois groupes et il y a 21 vins à boire pour chaque groupe.

C’est, je crois, la plus belle séance de l’académie des vins anciens. Non pas que nous ayons eu les bouteilles les plus emblématiques, car il y a eu des séances avec des vins de légende, mais c’est la générosité et surtout la ponctualité, car toute l’organisation s’est faite avec une fluidité rare. Ajoutons à cela une atmosphère souriante, rieuse, enjouée et amicale, qui a permis de faire passer les bouteilles les plus problématiques comme des lettres à la poste. L’heure était à la joie d’être ensemble et de partager des vins rares dans la bonne humeur.

Voici les vins des trois groupes, chaque vin étant répété s’il y a eu plusieurs bouteilles du même (les vins précédés d’une astérisque sont de mon apport) :

Groupe 1 : Champagne Le Brun de Neuville Brut sans année – Champagne Le Brun de Neuville Brut sans année – Champagne Moët et Chandon Grand Vintage Collection magnum 1962 – *Coteaux Champenois Pol Roger années 70/80 – Château Carbonnieux blanc 1975 – Château Sainte Roseline Côtes de Provence blanc 1954 (ou 1955 ?) – *Puligny Montrachet Gustave Naigeon 1950 – Château Montrose 1978 – Château Lafon-Rochet Saint-Estèphe 1955 – *Château Ausone 1953 – Château La Conseillante Pomerol 1946 – Château Beauséjour Saint-Emilion Grand Cru 1943 – Château Haut Brion 1941 – Moulins de Calon Médoc 1934 – *Château Latour 1907 – *Fleurie Soualle et Bailliencourt 1957 – *Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1974 – Royal Kebir Algérie 1938 – Champagne Dom Pérignon 1969 – Vouvray Demi-Sec Huet 1961 – Château Rieussec 1957.

Groupe 2 : Champagne Le Brun de Neuville Brut sans année – Champagne Le Brun de Neuville Brut sans année – Champagne Moët et Chandon Grand Vintage Collection magnum 1962 – *Coteaux Champenois Pol Roger années 70/80 – Riesling Hugel 1985 – *Vin de l’Etoile Bourguignon 1964 – Château La Mission Haut-Brion Pessac Léognan 1969 – Château La Mission Haut-Brion Pessac Léognan 1966 – *Château Haut Brion 1964 – *Château Haut Brion 1953 – Cos d’Estournel Saint-Estèphe 1962 – Château La Tour de Mons Margaux 1959 – *Château Ausone 1953 – Beaune Emile Chandesais 1955 – Cornas Chante Perdrix Delas 1969 – Château Fonsalette Côtes du Rhône rouge 1979 – Vin d’Algérie « le Hoggar » rosé 1947 – Cabernet Beaulieu Vineyards Georges de Latour 1964 – Monbazillac 1955 – Château Rayne-Vigneau Sauternes 1933.

Groupe 3 : Champagne Le Brun de Neuville Brut sans année – Champagne Le Brun de Neuville Brut sans année – Champagne Moët et Chandon Grand Vintage Collection magnum 1962 – *Coteaux Champenois Pol Roger années 70/80 – Château Roumieu Bordeaux Supérieur blanc sec 1959 – Pouilly-Fuissé Marey & Liger-Belair 1946 – Clos de la Coulée de Serrant Nicolas Joly 1986 – *Côtes du Jura Fruitière Vinicole de Château Chalon 1979 – Château Haut-Bailly Pessac-Léognan 1975 – Château Cheval Blanc 1970 – Château Troplong Mondot Saint-Emilion 1966 – Château Lyonnat Lussac Saint Emilion 1964 – Château La Gaffelière Saint-Emilion 1964 – *Château Haut Brion 1964 – *Château Ausone 1953 – *Château Ausone 1937 – Moulins de Calon Médoc 1934 – Gevrey Chambertin Guichard-Potheret 1947 – Mercurey Guichard-Potheret 1947 – Pommard Ph. Bouchard 1937 – Chateau Chalon Cuvée Vignes aux Dames Marius Perron 1976 – Madère Sercial Gossart Gordon 1954.

Bien sûr chacun a pu aller pêcher des vins d’un autre groupe et, dans mon cas, on m’a fait goûter des vins des autres groupes, aussi les académiciens ont pu, s’ils sont malins, déguster plus d’une trentaine de vins.

J’ai 63 vins à ouvrir. Il me paraît prudent de commencer à 15h30 les ouvertures. Trois amis me rejoindront en cours de route. Le premier est un américain. C’est Thanksgiving Day aussi ouvre-t-il un Talbott Pinot Noir Diamond T Vineyard 2012 vin californien du sud de San Francisco. Le nez est strict mais la bouche est doucereuse. Nous trinquons à cette belle fête américaine avec ce vin très chaleureux.

J’ouvre tous les vins avec des difficultés limitées, sauf deux bouteilles dont le bouchon tombera dans le liquide au moment où l’on touche à la capsule. Beaucoup des odeurs désagréables disparaîtront au moment du service.

L’apéritif se prend avec le Champagne Le Brun de Neuville Brut sans année qui est un blanc de blancs, dont le propriétaire est un fidèle académicien. Le champagne est agréable, mais le goût de miel un peu fort nuit à sa légèreté.

Le menu composé par le restaurant, pour lequel on n’a pas cherché des accords avec les vins, beaucoup trop nombreux pour pouvoir en  faire, est : tartare de saumon au gingembre et citron vert / parmesan d’aubergine gratinée à la scamorza, huile pistou / fondant de bœuf à la toscane / fromages apportés par les académiciens / poire rôtie aux amandes sauce chocolat.

Nous passons à table et pour nos trois tables, nous partageons deux magnums de Champagne Moët et Chandon Grand Vintage Collection magnum 1962. Les deux bouteilles sont très différentes. L’une est toute en douceur, l’autre est toute en tension, et ma table profite de la plus tendue des deux. Ce champagne est une merveille. Ce qui frappe est sa personnalité. Il a des parfums de livres anciens, des traces nobles sur des traits relativement fumés. Il est vineux, tranchant et laisse en bouche une empreinte de blessure d’épée. Ce champagne ne peut pas laisser indifférent, car il envahit le palais et le domine. Si l’autre bouteille a tout pour plaire, la nôtre est dominatrice, et tant mieux.

Le *Coteaux Champenois Pol Roger années 70/80 est un vin très sympathique, évoquant un champagne sans l’être puisque c’est un vin tranquille. Ce que l’on aime c’est qu’il est un témoignage raffiné, tout en discrétion.

Le nez du Château Carbonnieux blanc 1975 est envoûtant. Il trompette. En bouche le vin est beau, épanoui, serein, conquérant. C’est le grand vin blanc de Graves par excellence.

Le Château Sainte Roseline Côtes de Provence blanc 1954 (ou 1955 ?) est pour moi un grand moment d’émotion. J’ai eu et j’ai encore des 1953 rouges du Château Sainte Roseline. Mais des blancs de Provence aussi vieux, je n’en ai pas bu. Et voici ce vin, d’une couleur jaune citron insolemment jeune, qui se met à briller comme pas deux, vin de soif, mais aussi vin de structure, carré, solide et convaincant. Je bois du petit lait en goûtant ce témoignage rare, présenté dans la jolie bouteille historique en forme de quille.

Le *Puligny Montrachet Gustave Naigeon 1950 avait à l’ouverture un nez à se damner. Il l’a toujours. Et ce vin tonitruant, à l’ampleur invraisemblable, domine largement la série des blancs. Quel brio, quelle largeur en bouche !

Le Château Montrose 1978 a un joli nez. Il se boit bien, vin agréable mais sans doute trop attendu par rapport aux surprises qui nous attendent.

Le Château Lafon-Rochet Saint-Estèphe 1955 est une immense surprise. Le nez est superbe et intense. Le vin est d’une droiture rare, mais c’est surtout la jeunesse et l’accomplissement qui nous convainquent.

J’ai apporté pour chaque groupe une bouteille de *Château Ausone 1953 et, pour qu’il n’y ait aucune frustration ou récrimination, j’ai affecté à mon groupe la bouteille au niveau le plus bas. Malgré cela, cet Ausone est fort charmant, montrant la noblesse du grand vin avec toutefois un petit manque de netteté.

Le Château La Conseillante Pomerol 1946 est une très belle découverte. Il a un caractère, une personnalité qui sont impressionnantes. Le vin est jeune, la robe est de rubis noir, et le vin s’impose comme le plus grand à ce stade du repas. On le boit avec un infini plaisir.

Le Château Beauséjour Saint-Emilion Grand Cru 1943 est tout en douceur, presque doucereux, et calme à côté de la fulgurance de La Conseillante. Il est agréable, mais souffre de la comparaison.

Le Château Haut Brion 1941 pouvait nous donner des craintes du fait de son année, mais il se montre fort civil et nettement au-dessus de l’image que je m’étais formée. Il manque un peu de vibration.

Le Moulins de Calon Médoc 1934 est une merveilleuse surprise, car il a en bouche la largeur, la sensualité et la féminité d’un château Margaux. Il est totalement convainquant, par l’ampleur de sa douce séduction.

Le *Château Latour 1907 est hélas loin d’apporter ce que je souhaitais, sur la foi de deux expériences précédentes qui m’avaient convaincu. On peut imaginer sous le voile les splendeurs possibles, mais le manque de pureté est rédhibitoire.

Le *Fleurie Soualle et Bailliencourt 1957 est une bombe. C’est la réussite absolue d’un beaujolais qui joue dans la cour des grands. Quelle merveille. Je suis ébloui, et je m’attendais à ce que mon beaujolais soit brillant, mais voici le gagnant toutes catégories.

Le *Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1974 a le parfum qui est exactement la définition du grand vin de la Romanée Conti. Il y a le sel et la rose, tellement caractéristiques que c’en est presque caricatural tant c’est cela. Le vin est sublime, tout en subtilité retenue. C’est un immense vin que beaucoup considéreront comme le meilleur. Je suis fier de l’avoir apporté.Sa persistance en bouche est inoubliable.

Le Royal Kebir Algérie 1938 n’est pas là par hasard car quelques académiciens savent que je suis un amoureux fou des vins d’Algérie. Ce vin, c’est Maurice Chevalier chantant « ma pomme, c’est moi ». Il est facile, charmeur, désinvolte et séducteur. Il y a des traces de café et une ampleur en bouche qui est stupéfiante. Je suis aux anges, mais le Grands Echézeaux a une finesse sans comparaison.

Le Champagne Dom Pérignon 1969 a un bouchon qui s’enlève sans aucune trace de gaz. Mais en bouche le pétillant est toujours là. Et sa personnalité est prégnante. Il a le charme des champagnes anciens, typés, qui arrivent à ressembler aux vieux sauternes qui ont mangé leur sucre. J’adore.

Le Vouvray Demi-Sec Huet 1961 est agréable, mais ne m’a pas passionné après la vivacité du Dom Pérignon.

Le Château Rieussec 1957 est d’une grande pureté, sa couleur est d’un or noble. Il joue son rôle mais je suis déjà fatigué.

On m’a apporté de-ci-delà des vins des autres groupes et voici mes impressions succinctes car je n’ai pris aucune note pendant le dîner :

Riesling Hugel 1985 son bouchon était anormalement moisi. Le vin est l’ombre de ce qu’il pourrait être.

Château La Mission Haut-Brion Pessac Léognan 1966 superbe d’équilibre et de mâche juteuse.

Cos d’Estournel Saint-Estèphe 1962 vin magnifique, extrêmement racé.

Cornas Chante Perdrix Delas 1969 magnifique et joyeux, pétulant

Cabernet Beaulieu Vineyards Georges de Latour 1964 vin apporté par un ami américain pour fêter Thanksgiving lors de l’académie. C’est un vin splendide, très orthodoxe et doctrinal. Vin de norme mais aussi de plaisir.

Château Rayne-Vigneau Sauternes 1933 : sauternes parfait, car il n’est pas exubérant.

Clos de la Coulée de Serrant Nicolas Joly 1986 : superbe, impérial, généreux, justifiant la classification par Curnonsky dans les cinq plus grands vins blancs de France

Madère Sercial Gossart Gordon 1954 vin ample, gourmand, pénétrant, un très grand madère.

La cuisine n’avait pas pour vocation de servir de répondant aux vins car c’eût été impossible. Le service a été parfait. C’est surtout l’ambiance qui fut exceptionnelle . Nous avons bu des vins rares, souriant, blaguant sans jamais nous prendre au sérieux.

Quel serait mon classement ? 1 – Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1974, 2 – Champagne Moët et Chandon Grand Vintage Collection magnum 1962, 3 – Château La Conseillante Pomerol 1946, 4 – Fleurie Soualle et Bailliencourt 1957, 5 – Moulins de Calon Médoc 1934, 6 – Kebir Algérie 1938. Mais beaucoup de vins mériteraient d’être dans ce classement.

Lorsque tout le monde est parti, réfléchissant au fait que nous avons sorti de nos caves 63 vins pour qu’ils soient partagés, je me suis dit que nous avions ce soir atteint le but de l’académie des vins anciens. De plus, ayant ouvert des vins que beaucoup auraient jetés, tant ils se présentaient sous un mauvais jour, et les ayant « ressuscités », j’ai humblement apporté ma contribution à une mission : faire sortir les vins anciens des caves, pour qu’ils soient partagés avant qu’il ne soit trop tard.

Cette soirée sera un beau souvenir.

quelques photos de bouchons (je n’ai pas pris de photo de l’ensemble des bouchons qui était impressionnant). Le bouchon du Lung 1938 vin d’Algérie est superbe (le dernier)

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pendant la séance d’ouverture nous avons bu ce vin apporté par Tim pour Thanksgiving : Talbott Pinot Noir 2012 Diamiond T Vineyard

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le repas

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menu AVA 141127 001 menu AVA 141127 A 001

Académie des Vins Anciens (AVA) – 23ème séance du 27 novembre 2014 – au Roméo mercredi, 26 novembre 2014

Académie des Vins Anciens (AVA) –  23ème séance du 27 novembre 2014
Règles et informations  (à lire avec attention)
Date et heure : 27 novembre 2014 à 19h30
Lieu :
Restaurant Roméo 6 Place Victor Hugo 75116 PARIS – 01 45 01 22 22

Participation financière :
120 € par personne si l’inscrit apporte une bouteille de vin ancien (1) agréé par François Audouze
240 € par personne si l’inscrit vient sans bouteille
(1) si l’inscrit n’a pas de vin assez ancien, un « troc » est possible avec François Audouze, qui mettra au programme un vin ancien, contre une (ou plusieurs) bouteille de vin jeune qui présente un intérêt pour lui.
Paiement :
Aucun chèque ne sera remis en banque avant le 25 novembre 2014. Il n’y a donc aucune raison de retarder l’envoi du chèque de paiement. On peut l’envoyer des maintenant.
Le chèque doit être remis avant le 1er novembre à François Audouze. L’ordre du chèque est : « François Audouze AVA »
Chèque à envoyer à François Audouze 18 rue de Paris 93130 NOISY LE SEC
Livraison des vins :
Les vins doivent être proposés et agréés par François Audouze. Les bouteilles sont à déposer chez Henriot 5 rue la Boétie 75008 Paris – 2ème étage – 01.47.42.18.06. Notre contact sur place est Martine Finat : mfinat@champagne-henriot.com . Aucune bouteille ne devrait être livrée après le 18 novembre. Merci d’attendre le 1er novembre pour commencer à remettre votre bouteille chez Henriot sauf en me prévenant avant envoi.
Une variante est de m’envoyer par la poste la bouteille à l’adresse : François Audouze société ACIPAR 18 rue de Paris 93130 NOISY LE SEC
Pour que l’organisation de cet événement soit fluide, il est recommandé de ne pas attendre avant de proposer les vins, les livrer et payer.
Remarque sur les niveaux des vins :
On peut envisager qu’un académicien propose une bouteille de bas niveau, à la condition que cette bouteille soit une bouteille supplémentaire et non pas la bouteille principale.
Veillez à la qualité de vos apports. Les groupes de dégustation seront créés en fonction de la qualité des apports.

Les vins annoncés pour la réunion :

Château Latour 1907 – Château Rayne-Vigneau Sauternes 1933 – Moulins de Calon Médoc 1934 – Moulins de Calon Médoc 1934 – Château Ausone 1937 – Pommard Ph. Bouchard 1937 – Royal Kebir Algérie 1938 – Château Haut Brion 1941 – Château Beauséjour Saint-Emilion Grand Cru 1943 – Château La Conseillante Pomerol 1946 – Pouilly-Fuissé Marey & Liger-Belair 1946 – Vin d’Algérie « le Hoggar » rosé 1947 – Gevrey Chambertin Guichard-Potheret 1947 – Mercurey Guichard-Potheret 1947 – Puligny Montrachet Gustave Naigeon 1950 – Château Ausone 1953 – Château Haut Brion 1953 – Château Ausone 1953 – Château Ausone 1953 – Château Sainte Roseline Côtes de Provence blanc 1954 (ou 1955 ?) – Madère Sercial Gossart Gordon 1954 – Château Lafon-Rochet Saint-Estèphe 1955 – Beaune Emile Chandesais 1955 – Monbazillac 1955 – Fleurie Soualle et Bailliencourt 1957 – Château Rieussec 1957 – Château La Tour de Mons Margaux 1959 – Château Roumieu Bordeaux Supérieur blanc sec 1959 – Vouvray Demi-Sec Huet 1961 – Cos d’Estournel Saint-Estèphe 1962 – Champagne Moët et Chandon Grand Vintage Collection magnum 1962 – Champagne Moët et Chandon Grand Vintage Collection magnum 1962 – Vin de l’Etoile Bourguignon 1964 – Château Haut Brion 1964 – Cabernet Beaulieu Vineyards Georges de Latour 1964 – Château Lyonnat Lussac Saint Emilion 1964 – Château La Gaffelière Saint-Emilion 1964 – Château Haut Brion 1964 – Château La Mission Haut-Brion Pessac Léognan 1966 – Château Troplong Mondot Saint-Emilion 1966 – Champagne Dom Pérignon 1969 – Château La Mission Haut-Brion Pessac Léognan 1969 – Cornas Chante Perdrix Delas 1969 – Château Cheval Blanc 1970 – Château Latour 1974 (réserve) – Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1974 – Château Carbonnieux blanc 1975 – Château Haut-Bailly Pessac-Léognan 1975 – Chateau Chalon Cuvée Vignes aux Dames Marius Perron 1976 – Château Montrose 1978 – Château Fonsalette Côtes du Rhône rouge 1979 – Côtes du Jura Fruitière Vinicole de Château Chalon 1979 – Riesling Hugel 1985 – Clos de la Coulée de Serrant Nicolas Joly 1986 – Coteaux Champenois Pol Roger années 70/80 – Coteaux Champenois Pol Roger années 70/80 – Coteaux Champenois Pol Roger années 70/80 – Champagne Le Brun de Neuville Brut sans année – Champagne Le Brun de Neuville Brut sans année – Champagne Le Brun de Neuville Brut sans année – Champagne Le Brun de Neuville Brut sans année – Champagne Le Brun de Neuville Brut sans année – Champagne Le Brun de Neuville Brut sans année.

dîner de truffes blanches au restaurant Michel Rostang jeudi, 20 novembre 2014

J’avais réservé deux places pour le dîner de truffes blanches au restaurant Michel Rostang. Mais le lendemain ma femme part très tôt rejoindre son fils à Miami et préfère renoncer. Ma fille cadette ne pouvant venir, ce sont les deux amis du dîner chez ma fille qui profitent de l’aubaine.

Lorsque je préviens le restaurant que nous serons trois, je demande à Alain Ronzatti
le sommelier si je peux apporter un vin, mais il m’en dissuade car il a travaillé sur des accords mets et vins. Il a bien fait de refuser mon apport, car les accords qu’il a préparés sont d’une pertinence absolument remarquable.

Le menu préparé par le chef Nicolas Beaumann
est : artichaut et parmesan / gnocchi et sot-l’y-laisse / Saint-Jacques et châtaigne / bar et lentilles / volaille de Bresse et Pasta Lumache / vanille et orange.

Philippe, le râpeur ou rappeur, on ne sait pas, a inondé nos assiettes de lamelles de truffe blanche, avec une générosité qui mérite d’être signalée. Alain a fait un travail se sommellerie exemplaire. C’est un des plus beaux repas que nous ayons vécu sur le thème des accords mets et vins.

Avant que le repas ne démarre, Alain nous sert un Champagne Jacquesson Cuvée 736 extra-brut. Le champagne est agréable, bien construit, mais ne dégage aucune émotion particulière. J’avouerai bien volontiers que mon goût étant formé par quelques champagnes que je chéris, j’ai tendance à ne pas entrer dans la dynamique des autres. Ce champagne me plairait sans doute en d’autres circonstances. Il a une belle solidité et un bel équilibre, mais je ne vibre pas.

Les choses changent du tout au tout avec le Champagne Gosset 1973. Car ce champagne déjà mûr, profite à fond de la distinction et l’élégance du beau millésime 1973. C’est une année raffinée, pas tonitruante du tout, qui joue sur le pastel et la suggestion. La longueur est belle, car le message s’alanguit, comme une belle sur un sofa. J’adore. Ce qui est génial dans le plat, c’est que l’artichaut se révèle, alors que la truffe blanche et le parmesan devraient l’étouffer. Le champagne profite à plein de la truffe.

Le Mambourg Grand Cru Marcel Deiss 2004 est un vin toasté, voire fumé, au nez puissant et à la persistance aromatique extrême. Il est gouleyant, imposant sa volonté au palais et terriblement gastronomique. La mâche des gnocchis est exactement ce qu’il faut pour exciter ce grand vin.

Le Châteauneuf-du-Pape Château Rayas blanc 2005 est le vin que j’attendais dans la liste préparée par Alain. Hélas, c’est le seul qui ne correspondra pas à mes attentes. Il part bien, avec une belle attaque bien juteuse, avec une minéralité de bon aloi, et puis il s’essouffle et le final est bien court. C’est dommage, car la Saint-Jacques a une mâche qui correspondrait exactement à ce vin s’il avait la grandeur que j’attendais. Je ne crois pas qu’il y a un problème de bouteille. Ce vin est court, tout simplement.

Le Saké Kuheiji 9 grand cru 2008
est limpide comme de l’eau. C’est une heureuse pause dans la voyage parmi les vins blancs français. Il est expressif et crée un bel accord avec le bar délicieux. Je n’ai aucun repère pertinent, mais je trouve que l’accord se forme bien, au bon moment.

La volaille de Bresse est une douceur. Elle fond en bouche. Le Corton-Charlemagne Bonneau du Martray magnum 1998 est impérial, vin d’une justesse de ton inégalable. Tout en ce vin exprime l’élégance, le raffinement et la noblesse. De plus, sa longueur est infinie. Il a un léger fumé sur un fruit plein, jaune d’or. L’accord est impérial.

Le dessert est très amusant car la vanille est traitée de façon qu’elle ait la forme d’une truffe, posée sur des copeaux qui figurent la terre. Le Coteaux de l’Aubance Domaine des Charbottières 1991 profite bien de son âge. Il est moelleux, assez doux, avec des notes d’agrumes et de fruits confits. Il s’accorde bien avec le délicieux dessert.

La cuisine du chef est absolument brillante, montrant un grand talent. Mon plat préféré est la volaille de Bresse et la Saint-Jacques mais les autres plats méritent des applaudissements. Le travail d’Alain Ronzatti a été extrêmement brillant. Ses choix ont tous été judicieux.

Mon classement des vins est : 1 – Corton-Charlemagne Bonneau du Martray magnum 1998, 2 – Mambourg Grand Cru Marcel Deiss 2004, 3 – Champagne Gosset 1973.

Le restaurant Michel Rostang se situe dans le champ d’une cuisine bourgeoise traditionnelle. Quand elle est traitée à ce niveau, on voit à quel point la France a besoin de cette cuisine, surtout si elle est accompagnée de façon aussi pertinente par des vins formant des accords vibrants.

Ce dîner sera à marquer d’une truffe blanche dans nos mémoires.

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Dîner chez ma fille avec La Tâche 1995 jeudi, 20 novembre 2014

A l’occasion de l’anniversaire de ma fille cadette, nous lui avions offert des Silex de Dagueneau, vins qu’elle adore. Elle a envie d’en ouvrir un pour nous et nous invite chez elle. Le prétexte est idéal pour que je sorte de ma cave une grande bouteille.

Le Pouilly-Fumé Silex de Louis-Benjamin Dagueneau domaine Didier Dagueneau 2011
a un nez superbe de fruits blancs. En bouche il est tranchant comme un silex – justement – et se montre très civilisé. C’est du plaisir avec des sensations très minérales, une acidité superbe et bien dosée et un final long et cohérent. Le vin se boit avec beaucoup de plaisir. Il n’est pas trop l’ami des olives et de la poutargue. Il s’accorde bien avec le pain des amis, celui qu’utilise David Toutain. Je suis frappé par la gourmandise de ce blanc bien dessiné.

La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1995
a un nez qui promet monts et merveilles. Il est très évocateur de délices. En bouche, il faut s’habituer pour entrer dans un univers de subtilité, un peu comme lorsqu’on entre dans une cathédrale. Venant d’un monde païen, il faut du temps pour communier avec un monde de ferveur. C’est un peu cela, l’approche de cette Tâche, dont on peine à faire le tour de toutes les complexités. Alors, on se concentre, on écoute le message du vin. J’y retrouve petit à petit toutes les vibrations des vins du domaine. Le sel est là, discret, les fruits roses noirs délicats et les variations gymnopédiques à la Eric Satie. Ce n’est pas une Tâche qui passe en force, même si elle a du volume, c’est une Tâche sérieuse qui suggère. Le mieux à faire c’est d’écouter et de capter tout ce que l’on est capable de saisir. Sur un gigot d’agneau juste rose, des pommes de terre rissolées et des champignons, se crée une atmosphère paysanne que La Tâche aime bien. Les champignons conversent bien avec ce grand vin. Autour de la table le silence se fait car nul ne voudrait manquer une partie du message. J’ai plus reconnu ce qui fait la richesse suggestive du domaine que la spécificité de La Tâche car ce vin demanderait quelques années de plus pour prendre l’assurance qui sera la sienne.

Les amis ont apporté des tombereaux de pâtisseries plus engageantes les unes que les autres, dont un paris-brest qui nous entraîne sur des rails de bonheur. Le Vin de Paille La Vignière Côtes du Jura Henri Maire 1999 est un vin frais, sucré, sans lourdeur, gourmand comme une compote de raisins de Corinthe, qui accompagne agréablement les desserts.

Que dire des vins ? Si l’on juge sur la noblesse et la complexité, La Tâche reçoit la palme. Mais si l’on juge du plaisir immédiat et gourmand, c’est le Silex qui gagne. Les amis que je verrai le lendemain chez Michel Rostang pour un dîner de truffes blanches sont émus par La Tâche. C’est le Silex que je retiens. Mais le plus fort est bien la chaude atmosphère de ce dîner avec ma fille, ma femme et des amis.

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Le bouchon du vin de paille s’est brisé en deux. Le bas du bouchon porte des cristaux.

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le Paris-Brest

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