La maison Moët Hennessy organise des voyages pour ses clients importants. La proposition était de déjeuner à l’hôtel du Marc de Veuve Clicquot Ponsardin puis quelques jours plus tard une journée et un dîner au château de Bagnolet à Cognac pour goûter les cognacs Hennessy.
N’étant pas libre pour le voyage vers Cognac j’ai joint le groupe pour une visite des caves de Veuve Clicquot Ponsardin avec dégustation puis un déjeuner à l’Hôtel du Marc.
La visite des caves est impressionnante. Il y a 24 kilomètres d’allées dans les crayères. Une hôtesse nous raconte la volonté de la veuve née Ponsardin de faire des champagnes exceptionnels. Le fait d’avoir une cuvée « la Grande Dame » est parfaitement justifié par le dynamisme et la clairvoyance de madame Clicquot.
Dans l’une des salles de la cave nous goûtons trois vins. Le Veuve Clicquot Ponsardin la Grande Dame 2018 est celui qui vient d’être mis sur le marché. Il a des arômes d’huître, il est charmeur, délicat et élégant. Je le trouve excellent à ce jeune âge.
Le Veuve Clicquot Ponsardin Back Vintage la Grande Dame 1996 a, pour moi, un parfum de P2 de Dom pérignon, c’est-à-dire un vin de dégorgement récent, aussi il ne me procure qu’une émotion limitée.
A l’inverse, le Veuve Clicquot Ponsardin Back Vintage la Grande Dame 1993 est charmant et gastronomique. C’est un vrai plaisir. 1993 est un millésime ignoré à sa mise sur le marché et brillant aujourd’hui.
Nous nous rendons ensuite vers l’hôtel du Marc. Il fait tellement beau que nous bavardons dans le jardin en buvant pour l’apéritif Veuve Clicquot Ponsardin Carte Jaune Brut, sans année. Il n’est pas très complexe, mais très agréable à boire.
Nous passons à table dans la très jolie salle à manger aux couleurs noires élégantes. Le menu est ainsi écrit : les asperges vertes, crème Gaslonde citronnée / l’artichaut carabinero et sauce crustacé / les fromages affinés par Philippe Olivier / caramel et chocolat, cacahuètes, crème brûlée vanille.
Le Veuve Clicquot Ponsardin Carte Privée 1995 a un parfum superbe. Le champagne est long et profond en bouche. Il a une énorme puissance et une bulle dynamique.
Le Veuve Clicquot Ponsardin Rosé Réserve 1988 est un joli rosé de belle personnalité. Il est parfait avec les fromages.
La maison Veuve Clicquot fait ses rosés par assemblage avec du vin rouge, vin qui n’est jamais vendu en tant que tel. Aussi est-ce intéressant de goûter le Bouzy Clos Colin 2012. J’adore ce vin timide et subtil, presque fragile et émouvant. J’aime les vins de ce style qui vivent dans un autre monde.
Le Veuve Clicquot Ponsardin Rich Réserve 2008 accompagne le délicieux dessert au chocolat. Ce champagne doux est bien fait et suffisamment délicat.
En souriant, j’ai dit qu’une maison de Champagne aussi prestigieuse avait certainement des trésors en cave. Et l’ambiance était si conviviale que nous avons été invités à descendre en cave, et j’ai eu l’honneur de pouvoir choisir des vins.
J’ai choisi une bouteille qui avait perdu 90 % de son vin. Je l’ai ouverte, mais elle était morte. C’était sûr, mais tout vin mérite d’être goûté.
J’ai ensuite choisi un magnum de Veuve Clicquot Ponsardin 1962 qui avait perdu 15 % de son vin. Avec son étiquette déchirée il ne pourrait jamais être servi à table. Et l’on m’a permis d’en prendre un autre. J’ai choisi un magnum de 1990.
Nous sommes montés en quittant la cave.
Le Veuve Clicquot Ponsardin magnum 1962 est une leçon. Si complexe, si bien construit, c’est un vin à respecter. Un vin de méditation. Je suis impressionné.
Et puis, on passe au Veuve Clicquot Ponsardin Vintage Reserve Magnum 1990. Ce vin est extraordinaire, magique, tellement accompli. Un miracle. Il est au-delà de toute attente. J’en suis tombé amoureux.
Ce qui m’a le plus surpris lors de ce repas, cité dans l’ordre de service : le 2018, le 1993, le Bouzy, le 1962 et le légendaire 1990.
Quelle générosité !