Une bataille espagnole samedi, 19 juillet 2025

Nous allons avec mon fils et sa femme au restaurant l’Aventure. Le Champagne Pommery Cuvée Louise 1989 est un champagne magnifique. Il avait un joli pschitt à l’ouverture, des bulles généreuses et un nez profond. Je suis immédiatement séduit par la noblesse et l’extrême complexité de ce champagne, au-delà de mes attentes. Bien équilibré, c’est un grand champagne d’une maturité parfaite.

Peter Sisseck est un vigneron danois qui a fait ses premières armes dans le bordelais et qui a acheté un vignoble de la Ribera del Duero, non loin de Vega Sicilia. Il a fait sensation, car dès son premier millésime, son vin Pingus a obtenu la récompense ultime d’une note de 100 points par le célèbre Robert Parker. Lorsque nous nous sommes rencontrés, une amitié est née.

J’ai envie de faire une amicale confrontation de Pingus avec Vega Sicilia Unico. Ce sera sur le millésime 2009.

Sur l’instant, pour le bouchon, Pingus est largement vainqueur. Mais il y a une raison : le goulot de la bouteille de Vega Sicilia Unico n’est pas cylindrique. De ce fait, ce qui se trouve sous la partie étroite du goulot ne peut être soulevé sans se briser. Le bouchon de Pingus est impeccable. Celui de Vega vient en lambeaux.

Pour la première odeur, Pingus est plutôt fermé et serré. Vega est généreux et fruité.

Ceux qui suivent mes dîners savent que je suis opposé aux compétitions directes. J’aime boire des vins pour eux-mêmes et non pour les concurrencer. Mais comme je n’ai bu que 55 Pingus contre 225 Unico, la tentation existait.

Le nez du Pingus 2009 est sérieux. Le nez du Vega Sicilia Unico 2009 est plus sexy, plein de grâce.

En bouche, le Pingus suit une ligne droite lorsque le Vega Sicilia Unico est ample et généreux. Le Pingus est vertical et le Vega Sicilia Unico est horizontal.

Pingus me plaît par sa richesse complexe et le Vega Sicilia Unico est joyeux, souriant et séduisant. Les deux expressions sont complètement différentes. Je dirais que le Pingus est masculin et le Vega Sicilia Unico féminin, mais cette définition est assez réductrice.

Pingus est un peu trop Parkerien à mon goût. J’ai tellement l’habitude de savourer le Vega Sicilia Unico que j’adore que je l’ai préféré, mais Pingus a dépassé mes attentes et c’est un excellent vin.

Salon 1997 mercredi, 16 juillet 2025

Enfants et petits-enfants se succèdent comme les acteurs dans une comédie de boulevard, aussi les occasions d’ouvrir des champagnes ne manquent pas. Aujourd’hui, ce sera un Champagne Salon Magnum 1997.

J’adore le Salon 1997, et je l’aime particulièrement parce que j’ai commis une erreur. Lorsque le Salon 1997 a été présenté aux amateurs et aux négociants, je l’ai bu et j’ai dit à Didier Depond, président de Salon : « Il ne me parle pas. » Et Didier m’a répondu : « tu verras ».

Et j’ai vu, car ce solide Salon s’exprime de plus en plus. C’est un guerrier, fait pour conquérir. J’ai ouvert ce magnum pour mon fils et sa femme.

La bulle est très active, signe de jeunesse, et le pschitt était plein d’énergie. C’est la synthèse d’un grand champagne jeune. Un guerrier à l’avenir infini.

Notre boucher traiteur fait une coiffe du charcutier qui est virile et goûteuse. C’est le compagnon idéal de ce beau champagne.

Châteauneuf et accueil de voisins mercredi, 16 juillet 2025

Lorsque j’avais préparé dans ma cave parisienne des vins que j’emporterais dans le sud, j’ai choisi parfois des vins inhabituels comme ce Châteauneuf-du-Pape Cro des Caladas H.M. Avril 1957. Le niveau était excellent et la couleur du vin très tentante.

Je suppose que c’est un vin de la famille de Paul Avril. Je l’ai ouvert 5 heures avant le dîner.

Il est très puissant mais élégant, raffiné et très séduisant. Pour un vin de 68 ans, j’ai été surpris par sa fraîcheur et sa subtilité. C’est une très agréable découverte.

Nous recevons des voisins qui ont créé une association qui s’occupe de défendre notre environnement et l’intégrité du littoral. Pour cet apéritif, j’ouvre un Champagne Laurent Perrier Grand Siècle Magnum dégorgé en 2017. Ce champagne est fait généralement de trois millésimes assez proches et la moyenne doit être de 2004 en se référant aux chiffres imprimés sur le bouchon.

Ce champagne en magnum allie richesse et élégance. Très agréable à boire, il est noble. Je dirais élégant et féminin. Il vieillira très bien et s’améliorera de plus en plus, car Grand Siècle vieillit merveilleusement bien. De tous les champagnes que j’adore, j’ai un petit coup de cœur pour son élégance.

Salon 2002 et 2015 samedi, 12 juillet 2025

J’ai du Champagne Salon 2015 un souvenir émerveillé. Pour mon anniversaire, j’avais organisé un déjeuner avec un Salon 1955 et un Tarin Clos du Mesnil 1955. Didier Depond, président de Salon et Delamotte, avait apporté un Salon 2015, affirmant que nous étions les premiers à découvrir ce 2015. Était-ce vrai, n’a pas trop d’importance, mais j’ai eu un coup de cœur pour le 2015.

L’idée m’est venue de vérifier si mon amour est justifié. J’ai envie d’ouvrir ensemble le Salon 2002 et le Salon 2015.

Le 2002 est très difficile à ouvrir. Je me suis battu avec le bouchon pendant dix minutes. Le 2025 s’est ouvert sans difficulté.

Comme c’était un apéritif, nous avons dégusté un pâté de campagne, un camembert Jort et du saucisson. Le Champagne Salon 2002 est rond, brillant et déjà mûr dans sa jeunesse. Le Champagne Salon 2015 est plus romantique et tellement long. Il est incroyable. Mon amour était pleinement justifié car ce champagne est unique. Sa longueur est incroyable.

Avec le pâté de campagne, les deux sont parfaits, très différents car le 2002 a une forte personnalité et le 2015 un charme terrifiant. Avec le camembert, le 2015 est dix fois meilleur, taillé pour le fromage. Avec le saucisson, le 2002 est parfait.

Nous avons bu deux grands Salon. Le 2015 deviendra légendaire.

déjeuner au restaurant Aventure samedi, 12 juillet 2025

L’ambiance du restaurant Aventure est extrêmement conviviale aussi le directeur du restaurant a apporté pour que je le goûte un Châteauneuf-du-Pape Saint-Préfert 1990. Je l’ai ouvert. Le bouchon s’est brisé en mille morceaux, car il était collé au verre et d’un liège de mauvaise qualité. Servi, la couleur n’est pas belle et il y a une légère odeur de bouchon. Le directeur est triste, mais le vin s’est rapidement rétabli et a commencé à être extrêmement agréable. Mieux encore, il est devenu excellent. Une très belle surprise.

Le Vega Sicilia Unico 2005 est un vin tonitruant et phénoménal. Il est d’une puissance infinie, mais ce qui fait le miracle de Vega Sicilia Unico, c’est que le vin est d’une fraîcheur extrême avec un finale mentholé. Un bonheur rare.

déjeuner avec des amis du sud jeudi, 3 juillet 2025

Des amis du sud de la France nous rendent visite. C’est l’occasion d’ouvrir une bouteille qui m’intrigue. En 2000, j’ai reçu en cadeau un Champagne la Demoiselle de Vranken sans année.

Je n’avais aucune idée préconçue. Ce champagne est agréable à boire. Il n’est pas très complexe, mais l’âge lui donne une belle personnalité.

Le dosage est un peu trop important, mais il donne le goût d’un champagne doux.

Je n’en avais aucune idée et je l’ai trouvé agréable.

En Provence, il y a peu de caves particulières car le climat est chaud. De ce fait, les amateurs boivent des vins jeunes et n’imaginent pas qu’un Côtes de Provence puisse vieillir.

Quand j’ai découvert que les vieux Côtes de Provence pouvaient vieillir, j’ai acheté tout ce que j’ai pu trouver. Mais les occasions d’en acheter sont rares.

Le Côtes de Provence Rimauresq 1992 est une merveille. Tous les goûts et les odeurs de garrigue sont là. Une tonne de parfums et d’épices. Ce vin est adorable.

Mais à sa suite, il y avait un monstre. J’ai rarement été aussi ému avec un jeune Vega Sicilia Unico 1998. Le finale de ce vin est celui d’une sirène à la queue de poisson infinie.

La sensation est celle de la menthe fraîche. J’ai vécu avec ce vin un moment de pur bonheur.

repas avec mes petites-filles jeudi, 3 juillet 2025

Une autre de mes petites filles arrive et j’ouvre un Champagne Laurent Perrier Grand Siècle sans année relativement récent. Ce champagne se caractérise par une délicatesse raffinée et une gentillesse très féminine. Ce contraste avec les Salon et Dom Pérignon me plait beaucoup. Il faut boire plus souvent les Cuvées Grand Siècle, qui offre de belles variantes sophistiquées.

Je n’avais pas de mémoire précise du Champagne Salon 2012. J’ai été très agréablement surpris. Il est dense, doté d’une structure solide, ce champagne est fait pour durer. Si j’essaie de le situer par rapport au Salon 2015, le 2015 est plus romantique. Le 2012 est plus solide, conçu pour la gastronomie. Il se bonifiera avec le temps.

Avec deux de mes petites filles, nous allons au restaurant l’Aventure, où le menu que nous prenons est quasiment le même à chaque fois : moules gratinées à l’ail et au persil, tempuras de gambas et langouste.

Le Champagne Dom Pérignon 1973 est de l’un de mes millésimes préférés de Dom Pérignon. 1973 est une année plutôt faible pour les Bordeaux et la Bourgogne, si bien que beaucoup d’amateurs ne se sont pas intéressés aux champagnes 1973, pourtant excellents. J’ai vécu des moments mémorables et émouvants avec Arnaud Donckele et Arnaud Lallement avec ce 1973.

La robe est légèrement orangée. La bulle est très présente, et le goût est merveilleux. Comme je le dis souvent, le monde des vieux champagnes n’a rien à voir avec celui des jeunes champagnes. Si l’on accepte cela, on réalise à quel point les vieux champagnes sont excellents. Ce 1973 est une merveille et un délice avec une langouste parfaitement cuite.

Au restaurant où je peux apporter mes vins, j’ai apporté un Laurent Perrier Grand Siècle ainsi qu’un Vega Sicilia Unico 2005. Le Champagne Laurent Perrier Grand Siècle des années 1960/1970 est probablement l’un des plus grands champagnes anciens que je n’aie jamais dégustés. Il est si rond, si gratifiant, si élégant qu’il procure un immense plaisir.

Pour ma fille et moi, il est meilleur que le Dom Pérignon 1980 que nous adorions. J’ai partagé ce champagne avec les aimables serveurs si sympathiques. Ils ont été émerveillés de déguster un champagne aussi exceptionnel.

Une anecdote amusante : le mot UTA est imprimé sur l’étiquette : c’était le champagne offert lors des vols avec la compagnie UTA.

dîner au restaurant Rouge mardi, 1 juillet 2025

Nous allons dîner au restaurant Le Rouge avec les quatre agrégés ou ‘agrégeables’. La salle à ciel ouvert domine le port avec un belle vue panoramique. J’ai apporté des vins pour essayer de convaincre le propriétaire des lieux de l’intérêt des vins anciens.

Mon choix au menu est foie gras poêlé puis bœuf de l’Aubrac. Le Champagne Dom Pérignon 1980 a une belle bulle vivante, beaucoup plus expressive que celle du précédent 1980 bu il y a peu de temps. Il est rond, confortable, généreux et porteur de joie. Avec le foie gras, l’accord est gourmand.

La Côte Rôtie La Turque Guigal 1996 est le vin idéal pour les grandes chaleurs car il est d’une solidité à toute épreuve et offre une fraîcheur mentholée. En été, j’adore les vins très riches et lourds qui ont un finale frais et mentholée. Ce vin est une merveille, et Guillaume, le patron qui n’aime pas les vins anciens (pour lui un vin ancien est d’avant 2020 !) est obligé de convenir que ce vin est splendide.

Si équilibré, si riche et qui reste tel qu’il était à l’ouverture une heure après, ce vin est adorable.

Nous avons passé une belle soirée avec les quatre jeunes ravis de ce dîner.

la coiffe du charcutier mardi, 1 juillet 2025

Nous avons acheté chez notre boucher préféré ce qu’on appelle la coiffe du charcutier, qui est un peu comme un pâté de tête. Il est hors de question de le manger sans accompagnement. J’ai au frais un Champagne Salon 2004 qui me paraît tout à fait opportun.

La bulle, toute petite, est très active. Le parfum est avenant. En bouche c’est la grâce pure. Ce champagne est avenant. Il est solide, carré, réconfortant car on sait que l’on tutoie la grandeur. Avec la charcuterie, c’est un régal.

Nous l’essayons ensuite avec un Saint-Nectaire, et il sait s’adapter. Ce champagne a la vie devant lui. On peut déjà imaginer qu’il sera très grand.

Repas d’anniversaire au restaurant l’Aventure dimanche, 29 juin 2025

Le repas d’anniversaire de notre petite-fille a lieu au restaurant l’Aventure. J’ai pris avec moi deux vins rouges mais il fait tellement chaud que ce serait dommage d’ouvrir des grands vins. Nous n’en profiterions pas comme il convient. Un champagne serait plus opportun. Je choisis à la carte un Champagne Ruinart Blanc de Blancs sans année.

Nous sommes six et il y a des choix différents avec quelques grandes orientations : les tempuras de langoustines, une langouste que je partage avec une amie de ma petite-fille et un loup de belle taille. Les cuissons sont parfaites, les chairs sont délicieuses, surtout celle du loup qui est parfaite.

Le champagne n’a pas les complexités des champagnes d’hier soir, mais je le trouve très bien fait, bien construit et agréable à boire. Au moment du dessert, une musique impérieuse couvre toutes les discussions, à toutes les tables notre petite-fille est applaudie pendant plus de deux minutes. Son sourire est radieux. Quel plaisir de la voir si heureuse.

Julien, le directeur des lieux nous offre un Champagne Jacquesson Cuvée 747 fait principalement de champagnes de 2019 et dégorgé en juillet 2024. C’est un blanc de noirs. Il est assez amer et trop strict. Bien qu’il s’agisse d’un cadeau, nous ne prolongeons pas l’expérience.

Dans une atmosphère amicale, avec un service attentif, ce repas d’anniversaire a réjoui notre table. Un grand moment d’amitié, d’affection et d’émotion.