La veille du 15 août, nous allons avec des amis déjeuner au restaurant A.M. d’Alexandre Mazzia à Marseille. Nous sommes accueillis chaleureusement. Nous prenons le menu le plus complet, qui est un voyage gustatif infini.
Comment est-il possible que le chef crée de telles saveurs ? Il y a une créativité et une inventivité qui dépassent tout ce qui est imaginable. Si l’on faisait une référence au piano, imaginons un pianiste qui combinerait le don de Glenn Gould et le génie de Thelonius Monk. Il produirait des notes inconnues et irréalisables. Eh bien, le talent d’Alexandre Mazzia, c’est cela, la production sur d’infimes bouchées de myriades de sensations.
Vouloir décrire ces saveurs serait réducteur. Nous les avons reçues avec humilité et recueillement pour en saisir tous les aspects.
Ce qui me fascine aussi c’est que les serveurs récitent les plats sans aucune faute et expliquent sans hésitation à chaque question posée. C’est l’embarquement pour Cythère.
Pour le repas nous avons commandé des champagnes. Tout d’abord un Champagne Initial Selosse dégorgé vers 2011. Parmi tous les champagnes d’Anselme Selosse, cet Initial très lisible et franc est un grand plaisir gustatif.
Le Champagne Philipponnat Clos des Goisses 2013 est plus viril, plus droit dans ses bottes et idéal pour accompagner le caractère kaléidoscopique des plats.
Le Champagne Billecart Salmon Cuvée Nicolas François 1996 est noble et ample. Nous avons aimé ces trois champagnes sans faire de classement car ils sont très dissemblables. C’est ce qu’il fallait pour que ces breuvages suivent la folle chevauchée des saveurs des plats.
Enthousiasmés par ce voyage d’Alice au pays des merveilles, nous sommes rentrés joyeux pour nous préparer au grand jour du repas du 15 août.