I have drunk Mouton 2005 ! jeudi, 9 mars 2006

I am probably the first in the world, outside the staff of Mouton, to have drunk Mouton 2005.

If I am not the first, I am the second, but who cares.

And it is a paradox that I, someone who loves old wines, drink such a baby.

I tasted la Fleur Milon 2005 : smell of blackberry and pepper. Very stiff in mouth.

d’Armaillac 2005 has a softer nose and is largely more round in mouth. Very fruity of course.

Clerc Milon 2005 has an incredible elegance. I loved this wine.

The Petit Mouton de Mouton Rohschild is more powerful but has not the elegance of Clerc Milon.

Then I put my lips on Mouton 2005, tasted on March 8, 2006.

What strikes me is that there is no default. Everything appears very balanced.

And then I thought : let me just imagine that I drink this wine, not knowing it is Mouton : would I love it as I love it, knowing it is Mouton ?

And the evidence came when I went back to Clerc Milon.

This wine that I had loved did not shine any more when compared to the Mouton.

This Mouton is certainly a great juice.

 

Now, how to judge ?

Show me a baby of six months, and ask me : what will be this baby when he will be 18 years old, and what will he be when he will be 35 years old.

 

On that question, probably experts have the answer. I have not. I can only say that this wine is made with modern techniques : the grapes are very mature. The juice is elegant, balanced and could be drunk in a dinner.

 

For the future : see experts.

 

Note : during the dinner that I had by Cordeilhan Bages with Philippe Dhalluin we talked about history. According to the notes kept in their files, the Mouton 1928 was undrinkable for many years. So, it was undrinkable on March 8, 1929.

What would you say on a Mouton 2005 which is drinkable on March 8, 2006 ???????

 

Experts will tell.

L’examen des bouchons avec Sandrine Garbay jeudi, 9 mars 2006

Je viens d’ouvrir toutes les bouteilles du dîner de ce soir à Yquem.

Sandrine, maître de chais d’Yquem tient en main le bouchon du Yquem 1861 et confirme l’examen que nous avons fait : cette bouteille a un bouchon d’origine.

Ceci veut dire que pendant 145 ans, jamais un gramme d’air n’est venu altérer le précieux liquide.

On voit sous mon bras les outils que j’utilise pour extirper les bouchons difficiles.

67ème dîner de wine-dinners au Chateau d’Yquem – le récit jeudi, 9 mars 2006

J’avais apporté il y a deux jours les bouteilles du 67ème dîner de wine-dinners au château d’Yquem. J’arrive le jour « J » un peu avant 16 heures, les sourires sont sur toutes les lèvres. Sandrine Garbay ne sera pas là quand j’ouvre les bouteilles mais nous les commenterons longuement lorsqu’elle me rejoindra. Un photographe m’accompagne pour immortaliser l’ouverture des vins que Valérie observe avec grand intérêt, et Christiane, gardienne attentive de ce beau patrimoine observe ces allées et venues avec des yeux miroitant d’envie gourmande. Le Carbonnieux blanc 1948 paraissant tellement plus jeune que le Laville Haut-Brion 1976, j’observe le dessous de la capsule et le bouchon qui confirment bien que la bouteille est d’origine. Sa conservation est magnifique. L’odeur du Carbonnieux rouge 1928 est si capiteuse que je rebouche avec un bouchon neutre. Les émanations du Corton 1929 me font un peu peur, mais cela va sans doute se corriger, et le Château Chalon 1955 m’étonne. Là où j’attendais de la noix, c’est la truffe qu’exhale ce vin jaune. Arrive enfin le grand moment. Le Château d’Yquem 1861 très foncé sera-t-il caramélisé ou aura-t-il la chatoyante perfection d’Yquem ? C’est maintenant que je le saurai. La capsule est noircie et collante. J’enfonce une mèche dans le bouchon. Je soulève, et voici que le verre s’effrite. J’enlève quelques éclats, je nettoie alors que le bouchon est à peine soulevé, et j’utilise un sèche-cheveux pour qu’aucune poussière de verre ne puisse subsister. Le bouchon se brise en mille morceaux comme une fleur qui perdrait ses pétales. Aucune parcelle ne tombera dans la bouteille. Et là, bingo, jackpot, le parfum de ce vin est extraordinaire. Le caramel est infime, alors que le cassis, le poivre que j’avais sentis dans des 2005, les fruits confits, lancent des milliers de signes de vie. Je goûte et c’est l’extase. Il s’agit d’un immense Yquem. Valérie avait imprimé une fiche de dégustation du livre sur Yquem dont voici le texte : « " vin incroyable. Sa dégustation est un sommet d’expérience dans la vie d’un œnophile…un nectar qui verra le siècle à venir en parfait état. Acajou aux reflets dorés. Nez riche, fascinant; texture de liqueur. Très longue suite. Equilibre parfait. Exquis." (The Underground Wine Letter, 1983). Goûté à deux reprises par Alexandre de Lur Saluces, qui à chaque fois fut étonné par sa vitalité, sa profondeur et sa complexité. Vendanges commencées le 24 septembre. ». Ce que je découvre est exactement ce qui fut écrit il y a 23 ans. Si vous voulez prendre conscience de l’état de ma joie à ce moment là, allez voir sur le blog la photo qui fut prise de ma jouissance intérieure.

La longueur de ce vin est infinie, et je sentirai des dizaines de fois le fond de ce premier verre. Il s’agit d’un vin issu d’une bouteille qui n’aura jamais été ouverte en 145 ans puisqu’elle est d’origine, ce qui lui confère une rareté encore plus grande. A partir de là ma vie devient plus belle. Sandrine Garbay qui nous rejoint sent les vins avec moi et nous les commentons. Une bouteille entamée d’Yquem 1957 trainant à portée de main, Sandrine m’en verse quelques gouttes pour apaiser mon émotion. Ouvert depuis plusieurs jours, il a perdu de sa longueur, mais Yquem reste Yquem. En prenant ma douche dans une chambre mise à ma disposition, j’ai les mêmes sensations qu’un acteur à qui l’on aurait annoncé qu’il recevra l’Oscar du meilleur acteur. Sur un nuage, je vis un moment d’une intensité suprême. Je me dis que ma vie de collectionneur pourrait s’arrêter là. Mais attendons au moins le dîner.

Les invités arrivent et sont accueillis par Pierre Lurton qui nous fait visiter les chais. Les 2005 et 2004 sont en formation et les 2003 viennent d’être embouteillés. Dans la salle de dégustation nous goûtons Yquem 2001. Quel diabolique Yquem qui a tout pour lui, insolent gamin promis aux plus belles destinées. En le buvant, on « croque » le plus beau botrytis qui ait été fait.

Nous entrons au château et je vais rapidement saluer Marc Demund avec lequel j’ai eu de longues conversations de mise au point du menu. Dans le beau salon, le Dom Pérignon 1985 a pour mission d’effacer les traces indélébiles d’Yquem 2001. Mais au-delà de cela, il cause ! Champagne étonnamment complexe, aux mille évocations, il aurait besoin d’un beau plat, alors que les sacrosaints biscuits d’apéritif, dont je n’ai pas pu négocier l’absence, tradition oblige, brident sa longueur et son enthousiasme.

Nous nous rendons dans la merveilleuse salle à manger du château où nous serons neuf. Pierre Lurton et Carole, qui avaient déjà participé à l’un de mes dîners, deux relations qui m’avaient connu par France Info, un couple de russes et un couple d’ukrainiens. La connaissance des vins est loin d’être homogène, mais il y a de solides palais et une volonté commune d’apprendre.

N’ayant connu la cuisine de Marc Demund qu’en invité des lieux, je n’avais pas une vision exhaustive de sa cuisine. Son menu fut élégant, avec quelques audaces qui furent plébiscitées, et le tout d’un agrément certain : Œuf Poché au Corail d’Oursins / Noix de st Jacques sur Effilures d’Echalotes Confites / Homard Rôti aux Truffes / Esturgeon et Poireaux Bordelaise / Mignon de Veau à la Fleur de Lavande / Foie Gras de Canard Poêlé aux Amandes / Comté / Pavé de Mangue et Agrumes / Mignardises. Beau voyage bordelais.

Le Laville Haut-Brion 1976 a une couleur dorée. Son nez est expressif, et en bouche la qualité des plus grands blancs de Bordeaux apparait. Rond, à maturité, intégré et de belle longueur, il se marie à l’oursin de jolie façon. Pour ma jolie voisine, c’est le vin le plus ancien de sa vie, ce qui annonce bien des surprises à venir. J’ai senti qu’elle apprécie et apprend avec entrain. Le Château Carbonnieux blanc 1948 surprend toute la table par sa couleur de vin jeune. Le nez est de la même eau : éblouissant de jeunesse. C’est en bouche que l’on comprend qu’une palette de saveurs aussi bien constituée ne peut venir que d’un grand vin ancien. Je n’ai pas osé les échalotes, il parait que ce fut bon. La chair de la Saint-Jacques suffisait à mon bonheur.

J’ai fait cohabiter le Château Pavie 1971 et le Château Carbonnieux 1928 sur le homard, choix que j’adore. La truffe va remarquablement avec le Carbonnieux 1928 lourd comme du plomb, au nez de truffe. Tel un vieux porto il envahit le palais. Capiteux, il déroute quelques convives alors que je profite de chaque goutte d’un immense vin. A coté de lui, le Pavie d’une jeunesse folle (par comparaison), dandy chantant, se joue avec bonheur de toutes les composantes du plat. La chair du homard lui va bien. Beau Pavie très long, strict comme un Pomerol, et touché par la grâce d’une année qui réussit à la rive droite. Pierre Lurton apprécie en connaisseur l’élégance de ce saint-émilion, sans doute plus délicat que les réalisations actuelles de ce grand château.

Le Chambolle Musigny Bouchard Père & Fils 1967 offre la plus belle senteur de la soirée si l’on excepte Yquem. Magnifique odeur complexe et chaleureuse. Comme pour chaque vin, je suis émerveillé de ce qu’ils expriment lorsqu’ils ont eu l’oxygène qui leur convient. Que de fois dans d’autres dîners, on s’aperçoit à regret que c’est la dernière gorgée qui est la plus belle. Là, le vin est chaleureux dès son apparition. Et ce Chambolle Musigny est magnifique de charme et de gentille complexité. Il ne s’en laisse pas compter par l’Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1991, car celui-ci joue sur d’autres registres. Redoutablement séducteur comme les vins de ce domaine, il trouve dans la sauce de l’esturgeon un tremplin de pur bonheur. Quel accord splendide ! Marier une Bordelaise à deux vins de Bourgogne est un de mes plaisirs mutins, surtout lorsqu’on le fait dans ce site symbolique de la magie du bordelais. Deux bourgognes magnifiques qui forment un agréable pendant à la paire de bordeaux, quatre expressions du rouge dans des états d’un grand épanouissement.

Le délicieux mignon de veau accueille le Corton « cuvée B » Brossault 1929 dont l’odeur m’avait fait peur à l’ouverture. Il reste des soupçons d’âge, mais à mon agréable surprise tout le monde adhère à ce vin délicat, clair comme les Corton peuvent l’être. Sa longueur est belle, son palais fort subtil démontrant, s’il en était besoin, que 1929 restera dans l’histoire du vin. La Bourgogne dans sa majesté.

J’ai changé l’ordre des vins et des plats du fait de la dégustation d’Yquem 2001 qui demandait un traitement spécial du palais. Le foie gras se trouve donc ici, comme on le faisait au 19ème siècle, et j’ai gardé le champagne Krug 1988 sur ce plat. C’est une erreur que j’assume. Bien sûr, c’est possible. Mais ça n’apporte rien. Le champagne est grand, le foie gras est bon, aucun des deux ne se parle vraiment.

Un comté très approprié, car je l’avais demandé peu âgé, met remarquablement en valeur le Château Chalon Jean Bourdy 1955 qui a effacé mes craintes. Ayant un type « vin jaune » moins prononcé qu’à l’accoutumée, cela convient parfaitement à des convives novices qui n’eurent pas le réflexe fréquent de l’incompréhension. L’accord glisse avec facilité. Tout s’enchaîne avec bonheur.

Le Château d’Yquem 1961, offert par Pierre Lurton, pour servir de témoin à son aîné d’un siècle est un Yquem dans la ligne historique. La couleur est d’un or pur, joliment miellé, le nez est intense, d’un beau botrytis qui n’en impose pas. Et en bouche, c’est la récompense d’un Yquem sage, chaud, quasiment parfait. Le dessert lui va comme un gant, ce qui est sans doute l’un des plus beaux desserts que j’aie goûté en ce lieu que je révère, et va nous préparer à accueillir le vin qui justifie que l’on tînt ici ce dîner.

Le Château d’Yquem 1861 est d’une couleur foncée, lourde, mais lorsque le liquide s’écoule, des lueurs d’or et d’orange passent fugacement. Cette couleur est infiniment plus belle que celle qu’on apercevait à travers une bouteille opacifiée par l’âge. Le nez est éblouissant, sans doute plus pour moi que pour les autres convives, non parce que je serais celui qui « sait » mais parce que ma route a été jalonnée de témoignages de grands anciens. Pour Pierre, c’est son premier Yquem du 19ème siècle. Pour moi c’est mon plus ancien, car j’ai toujours raté les wagons qu’il eût fallu prendre où l’on ouvrait les 1847 et 1811, années qui me fascinent.

En bouche, c’est un nirvana absolu, car mieux que pour le 1950 récent, ce 1861 a dompté son côté caramel pour ouvrir ses bras aux fruits confits, aux compotes de pruneaux, et de temps en temps aux fruits oranges et aux agrumes. On ne peut pas boire cet Yquem sans émotion et sans penser qu’il a traversé 145 ans pour être bu. La date est historique pour nos hôtes russes, ce qui a justifié leur inscription à ce dîner. Je suis comblé par la perfection de ce nectar dont la longueur est telle que pendant la nuit et le lendemain matin, sa trace ne me quitta pas. Il faut évidemment des références pour goûter ce vin extrême. Mais les « novices » aussi sont touchés par sa majestueuse grandeur.

Pour la première fois je n’ai pas fait voter pour les vins, parce que l’atmosphère ne s’y prêtait pas. Je vais donc remplir l’unique bulletin de vote en commençant par Yquem 1861, suivi de Chambolle Musigny Bouchard 1967, Carbonnieux blanc 1948 et Château Pavie 1971. Il est certain qu’Yquem 1961 mériterait la vedette dans d’autres dîners. L’honneur qu’il porte à son aîné est magistralement mérité.

Ce soir fut la récompense la plus inespérée de ma passion des vins anciens. Merci à ceux qui l’ont permis.

Les vins servis à Yquem jeudi, 9 mars 2006

Légitime fierté que de poser avec les vins de ma collection qui figureront au dîner de ce soir.

Le dernier vin à droite est Yquem 1961 offert par Pierre Lurton. Puis Yquem 1861, et les deux qui suivent, que j’avais pris en réserve (Yquem 1893 en demie-bouteille et Yquem 1938) ne seront pas bus car l’Yquem 1861 fut splendide.

Yquem 1861 : J – 2 mardi, 7 mars 2006

I have already talked about this bottle. Some news.

The story, as I already told, had begun when noticing that a Yquem 1861 had a rather low level, I decided to put it in one dinner, as an alternative option to a Yquem 1938 of pristine condition.

Pierre Lurton suggested that I would make the dinner in Chateau d’Yquem. You can imagine how I was happy and proud. I changed therefore the list of wines, taking care that the champagnes would belong to the Arnaud’s properties.

I had the contact with the man who usually does the dinners and lunches in Yquem. I changed many things on his proposal.

I wrapped with emotion all the bottles to put them in my car.

I went in my cellar to choose a gift for Pierre Lurton, and I saw a split of Yquem 1893 of a nice colour, but low shoulder. I took it, with an idea : to share it with Pierre, Valerie, Sandrine and Francis, to thank them.

I had a travel with an enormous stress : how will my wines accept such a travel? When at the pay toll on highways there are some elements on the road designed to wake you up if you sleep by driving, I was nervous as it would probably shake my wines above their capacity of resistance.

I arrived in Chateau d’Yquem and brought the wines in a cool room near the kitchen. I checked that no damage had occurred. And Valerie and Sandrine were with me to see my wines. The colours of the dry whites are fantastic : Laville Haut-Brion 1976 is of a deep gold, and the colour of the Carbonnieux 1948 is the one of a really young wine. Nearly incredible.

Then we look at the Yquem. Christiane who served for many dinners that I attended by the time of Alexandre de Lur Saluces and had tears of emotion for the last lunch with the Count for his departure was tetanised by these bottles. She asked me : “will I sip just a drop of these treasures?”.

The Yquem 1938 that I have brought for security is magnificent. The colour is perfect, like semi-brown honey, and the fill is very high. The Yquem 1893 in half was not announced as I took it this morning. It created an enormous emotion on the three women : 1893 is a myth, and the castle has only one bottle. So, their way of reasoning is so : “if there is only one, we have no chance to drink this wine, which will remain as a testimony, and there, you bring a possibility to drink one”. They were excited. Unfortunately, Pierre Lurton will not be there when Sandrine will be there, as Sandrine has to leave on Thursday when Pierre will come, so I will probably not open this bottle if the four of them are not all together. I will decide what to do.

The 1861 is low shoulder and significantly dark. Will it be as the 1950 which I opened last Sunday? We will see. As the 1950 performed well, I have hopes.

I stayed there, in the castle, talking with the three women, that I appreciate, for one and a half hour. What struck me is the emotion that they showed when seeing these bottles. Instead of being neutral, they were participating in advance with what will happen in two days in this castle, for which I have a unique and special love. This place represents to me the equivalent of the Taj Mahal in wine.

The bottles will be opened in two days. I will tell you.

Yquem 1950 (day 2) dimanche, 5 mars 2006

I could have named this new discussion : “is there a Parker taste ? (part 2)”, (if you remember a message that I wrote on a Thunevin wine) as you will see that my daughter has definitely the Parker taste.

My son, his wife and their son left our house, and my two daughters arrived for lunch.

We tasted with my son in law the Mission Haut-Brion 1929 which had spent one night in a closed decanter. The smell was nice even if going slowly to an earth smell. And in mouth, it was possible. The oxygen had played a positive effect, even if, it has to be said, the wine was really dead.

We continued with La Conseillante 1981, and the wine which did not talk to me last night was superb now. This is incredible how a night had such a positive effect. I was hesitant yesterday, and today I was enthusiast. A nice wine, a little strict in its definition, but having gained a joy of life.

I had opened a Lafite-Rothschild 1971. The colour is very clear, as some Cotes de Beaune. The smell reminds of some berries which are hell red or pink. Very dense and intense smell, and in mouth a very particular elegance. It is interesting to notice that this wine has obviously got age, so has not the shining beauty of a young Lafite. But it has developed a set of flavours which is rare. We enjoyed a lot, but here comes the Parker taste. My son in law adored the Lafite, my younger daughter adored the Lafite, but my elder daughter said : “no, not my taste. Give me the Thunevin wine for 4 euros, yes. Not this Lafite”. So the Parker taste stroke again. My elder daughter loves more straightforward wines (this does not mean that the Parker taste is simplified – this is not the case – but my daughter had adopted one of his advices : she had been convinced by this type of wines on which Robert Parker wrote recently and that my son had bought immediately).

With apple tarts I poured the remaining of the Yquem 1950 which had stayed for the night in the bottle closed by a neutral cork.

And I must say that if I had some reserves on this wine yesterday, I have been fully convinced today. Oxygen has a power to cure many wounds, and this Yquem 1950 is definitely in the league of a Yquem 1921.

Magnificent, combining caramel, burnt coffee to a delicious image of the grape that you chew. Something between an Escenzia, but largely more complex, and a more conventional Yquem. This time I adored it and my wife said to me : “yesterday, I saw you largely less enthusiast than our son. Now you like it”. But she added : “it was perfect yesterday too”.

I am glad that La Conseillante, which I love, came back to a significant interest, and that Yquem 1950 performed so well, even if I still think that very black Yquem have less interest than the golden ones, which explains why I do not praise so much Yquem 1921.

dinner with Mission 1929 and a Yquem 1950 samedi, 4 mars 2006

I write these lines in two parts. Now, it is just before the dinner.

I have just opened the bottles for a dinner decided at 5 pm.

My son says : “we come”.

As I am trying to put some order in my cellar, I have noticed bottles which have to be drunk.

The Mission Haut-Brion 1929 is certainly dead : big loss of volume, and a cork fallen in the bottle.

I open it without hope, but immediately I smell a particular smell indicating that the wine could live again. Not sure of course, but the possibility exists.

I decanted the wine as the cork was swimming, and the smell was really positive. Not any trace of cork smell. I have no illusion on this wine, but we will see.

The Yquem 1950 is low shoulder. It has to be drunk. When looking at the bottle, what is curious is that the upper part of the wine looks dark and thick, but the lower part is a pure gold. This is certainly due to the glass.

I opened the wine, and a fantastic smell appeared, deep, with a huge botrytis. We will see. I have hope with this one.

To be sure to drink something with no problem, I opened a Lagrange Saint Julien 1975. Nice smell. No problem. Just one curious thing : I have bought this bottle with 23 others in a sale. When, why, I do not know. But they have an additional label of an importer from Buenos Ayres. If it is said that travels forms the youth, I hope it is true also for this wine.

Of course the wounded bottles are only for familial consumption. But when as last year, I opened a Yquem 1921 which had to be drunk and which was perfect, it is worth making tries in our familial circle.

I write now after the dinner.

The Mission 1929 being served had a nice smell. The first sip was agreeable. But it was obvious that the wine is dead. One hour later the smell was still very agreeable, but the wine was hopeless.

The Lagrange 1975 is a very pleasant wine. It has nothing particular to say “wow”, but it is pleasant. The length is not enormous, but the balance, a very fruity appearance, show that we drink a nice wine. Let us say to make an example a wine which would be noted 88. But I would be probably more severe than many notes which are given in this forum.

Then the Yquem 1950. My wife who never drinks except Yquem is enthusiast about the smell and the colour. I am enthusiast for the smell but less for the colour. My son is enthusiast for the wine.

What is my personal view? I would say that this Yquem is in the family of Yquem 1921. An enormous botrytis, some aspects of an essencia, a generous weigth in the mouth. Very great Yquem, but as I am not too much a fan of the very brown Yquem, I am not on a cloud. Obviously a deep Yquem that you could put in comparison with a 1921. But not exactly what I expect from Yquem. I prefer the 28, the 47 or the 55.

Meanwhile, as we were a little short with red wine (so before the Yquem), I opened at the last moment a La Conseillante 1981. Very proper, very well built, but this wine does not talk to me. I had yesterday a wine that I bought the same day (so it had no time to get a seat in my cellar), a Latour à Pomerol 1997. I preferred the Latour to the Conseillante, very acceptable, but with no sign of what makes life happy : something unconventional.

Nice familial dinner. I would be happy to solve the problem of low levels to offer to my children 100% perfect wines. But it gave us an opportunity to open a Yquem 1950 of a high class. Why not ?

j’ai préparé les vins du prochain dîner à Yquem vendredi, 3 mars 2006

On peut assez aisément imaginer ma fierté de faire le prochain dîner de wine-dinners en ce lieu merveilleux. C’est dû évidemment à l’extrême générosité de Pierre Lurton mais aussi à mon "passeport", un Yquem 1861 dont le château n’a aucune bouteille.

La bouteille a un bouchon qui doit être d’origine. Elle a évidemment souffert, mais le liquide me plait. Une petite fuite a sali l’étiquette. Grande angoisse sur ce que ce sera. J’ai pris à titre de secours une très jolie Yquem 1938. Mais comme me l’a dit Valérie Lailheugue, agréable correspondante au château, "vous savez, on a aussi des solutions de secours".

Les autres bouteilles sont sans histoire. J’attends beaucoup d’un Corton 1929 qui m’est inconnu.