Académie des vins anciens – 5ème séance – le récit jeudi, 29 mars 2007

La cinquième séance de l’académie des vins anciens se tient dans l’enceinte du Cercle Suédois de Paris. J’arrive à 16 heures pour ouvrir les bouteilles. La directrice que j’avais connue il y a quelques mois avec le ventre comme un obus tient maintenant serré contre elle un joli bébé sage qui se promène sur son ventre dans tous les endroits que nous devons explorer pour l’ordonnancement du dîner. Le caractère familial et convivial du cercle m’a conquis et toute l’équipe a fait preuve d’une implication remarquable. La merveilleuse salle à manger, qui surplombe de ses grandes fenêtres le jardin des Tuileries est la petite cousine de la prestigieuse et historique suite Salvador Dali de l’hôtel Meurice où se tint le cinquantième dîner de wine-dinners.

Les apports des 32 académiciens correspondent, en comptant les magnums pour deux bouteilles, à 45 bouteilles de vin. Les champagnes étant ouverts au dernier moment, c’est environ 35 bouchons qu’il me faut ouvrir maintenant. Un des plus fidèles parmi les fidèles vient heureusement me porter secours. Il doit maudire ma maniaquerie, car je suis d’une exigence assez intolérante. Il y a dans le groupe de bouteilles de vrais trésors, comme on le verra dans le récit, mais il y a aussi des vins qui proviennent de caves qui ont stressé les bouchons, ce qui impose de grandes précautions. Deux bouchons glissent lentement dans le vin sans espoir que la chute fût stoppée. D’autres paraissaient bien malades. Si l’ouverture des vins se faisait au moment où l’on est à table, comme cela se passe au restaurant, près d’un tiers des bouteilles auraient été jugées impropres. Grâce à l’ouverture de nombreuses heures avant, presque toutes les bouteilles ont revécu, nous offrant des plaisirs extrêmes. C’est le pouvoir de l’oxygène lent.

L’apéritif se prend debout dans l’accueillant bar à la décoration « club ». Nous goûtons le champagne Léon Camuzet, le classique champagne de Vertus de ma famille, qui plaît toujours autant à notre groupe, alors que le champagne Besserat de Bellefon non millésimé a un léger défaut de bouchon. Un magnum de champagne Delamotte 1985 montre la rectitude des blancs de blancs de Mesnil-sur-Oger. Sa jeunesse est remarquable.

Nous nous rendons dans la salle à manger pour le dîner dont le programme est le suivant : trois petites variations sur le thème du saumon / saumon mariné à l’aneth servi avec sa sauce à la moutarde / terrine de poulet / faux filet de bœuf, pommes de terre au four et beurre béarnaise / fromages de Bernard Antony / tarte aux pommes. La diversité des vins ne permettait pas de recherche culinaire. Le cuisinier s’en est honorablement sorti.

Les vins sont répartis en deux groupes, pour deux tables sur quatre. Voici ce qui s’est bu, dans l’ordre de service :

Groupe 1 : 1 – champagne Besserat de Bellefon ss A – 2 – Champagne Delamotte en magnum 1985 – 3 – Champagne Bonnaire blanc de blancs 1985 – 4 – Champagne Moët & Chandon 1973 en magnum – 5 – Sancerre Gitton Blanc Galinot 1982 – 6 – Sancerre Gitton Blanc Les Romains 1976 – 7 – Hermitage blanc Chante-Alouette Chapoutier 1955 – 8 – Meursault Charmes Maison Bichot 1933  – 9 – Pommard Château de Pommard 1978 – 10 – Franc Clos des Jacobins 1921 – 11 – Richebourg Charles Noëllat 1942 – 12 – Bourgogne Clos du Roi 1933 – 13 – Château Fontaine Montaiguillon Saint Georges Saint Emilion 1964 – 14 – Château La Pointe Pomerol 1953 – 15 – Château Pavie Decesses 1966 – 16 – Château Chasse Spleen 1961 – 17 – Vray Canon Boyer Vacher 1947 – 18 – Vega Sicilia Unico 1948 – 19 – Clos de la Coulée de Serrant Nicolas Joly 1983 – 20 – Gewurztraminer vendanges tardives (sec) Hugel 1964 – 21 – Chateau de RICAUD 1924 Sauternes – 22 – Apéritif Dubonnet environ 50 ans d’âge – 23 – Champagne Ruinart en magnum ss A.

Groupe 2 : 1 – champagne Léon Camuzet ss A – 2 – Champagne Delamotte en magnum 1985 – 3 – Champagne Bonnaire blanc de blancs 1985 – 4 – Champagne Moët & Chandon 1973 en magnum – 5 – Champagne Mumm 1969 – 6 – Champagne Alfred Gratien 1953, crémant , niveau LB – 7 – Sancerre Gitton Blanc Galinot 1982 – 8 – Sancerre Gitton Blanc Les Romains 1976 – 9 – Château Carbonnieux (blanc) 1965 – 10 – Riesling Grand Cru Rangen de Thann 1990 Zind Humbrecht – 11 – Chateau de Bensse 1933 Médoc – 12 – Frontaillac 1935 (rouge) H. Cuvelier et fils – 13 – Château La Pointe Pomerol 1945 – 14 – Château La Grace Dieu Les Menuts 1961 – 15 – Auxey-Duresses Bégin-Colnet 1967 – 16 – Beaune-Cent-Vignes Jessiaume Père & fils 1949  – 17 – La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1970 – 18 – Chateauneuf du Pape 1977 – 19 – Anjou rosé moelleux domaine de Bablut 1966  – 20 – Riesling Vendanges Tardives Hugel 1981 – 21 – Jurançon, mise Nicolas 1929 (niveau TLB)  – 22 – Apéritif Dubonnet environ 50 ans d’âge – 23 – Champagne Ruinart en magnum ss A.

La lecture de ces deux listes montre toute la générosité des membres. Etant dans le groupe 1, je vais donner mon avis sur quelques vins, qui déborde souvent dans le groupe 2 car plusieurs académiciens, fiers de leurs apports, voulaient recueillir mon avis.

Le Champagne Bonnaire blanc de blancs 1985 servi à table est vraiment à mon goût, car contrairement à la belle jeunesse du Delamotte de la même année, celui-ci a déjà commencé sa prise de maturité. Ma voisine parle de caramel. Il y a de jolies évocations de citron vert et de fruits confits. C’est un champagne élégant plein de charme. A sa suite, le Champagne Moët & Chandon 1973 en magnum dégorgé en 2005 fait un peu plus dosé, mais c’est une illusion. Belle précision de trame, un peu moins de longueur que le Bonnaire, mais une grandeur plaisante qui se marie bien à la terrine de saumon. Le Champagne Alfred Gratien 1953, Crémant, que l’on me tend de l’autre table est absolument passionnant, l’âge lui donnant une expressivité convaincante.

Le Sancerre Gitton Blanc Galinot 1982 a un nez comme j’en ai rarement rencontré. Quasi irrespirable à l’ouverture, il évoque encore après quelques heures le pétrole avec une minéralité toute en démesure. Mais en bouche le vin est agréable, serein, sans grande complexité mais une belle joie de vivre. Le Sancerre Gitton Blanc Les Romains 1976 m’évoque instantanément la crevette grise. Ce vin « est » crevette grise. La minéralité du nez est plus acceptable. Le vin est plus typé. C’est un sancerre très intéressant à découvrir.

On me tend furtivement un verre de Château Carbonnieux blanc 1965 manifestement fatigué alors que le Carbonnieux blanc est taillé pour l’histoire, et un verre de Riesling Grand Cru Rangen de Thann 1990 Zind Humbrecht qui est absolument archétypal. Une leçon de vin.

Avec l’Hermitage blanc Chante-Alouette Chapoutier 1955 je me pâme. Et la plus jeune académicienne, passionnée par les évocations de l’histoire humaine que représentent ces vins, est dans le même état que moi. J’avais ouvert ce vin en décembre pour un dîner de vignerons et amateurs, et je l’avais trouvé superbe. Il est ici éblouissant, car il n’est pas envisageable d’imaginer un arôme ou une saveur, sans qu’on ne puisse le ou la trouver dans ce vin d’une expressivité absolue. Le Meursault Charmes Maison Bichot 1933  est plus fatigué que l’Hermitage, mais il raconte aussi beaucoup de belles histoires. Ces deux vins ont en commun un pouvoir d’évocation remarquable. Et c’est toute l’histoire de la vigne qui se raconte, avec les croquenots lourds de glaise des vignerons qui auscultent la vigne et les ceps riches de grappes dorées que des pieds tenaces vont fouler dans les cuves.

Ce rêve nostalgique est presque brisé par le retour sur terre que crée le Pommard Château de Pommard 1978, bien plein mais prévisible. Joli vin, bien sûr mais ouf, nous repartons avec la machine à remonter le temps vers le cacique, le Franc Clos des Jacobins 1921. Le niveau était fort bas mais l’odeur prometteuse. C’est un vin qui se présente comme un témoignage, comme un grimoire. On le lit derrière un voile de tulle. Et l’on imagine assez bien toute la délicatesse de ce Saint-émilion charmant.

Le Chateau de Bensse 1933 Médoc est beaucoup plus ingambe. Ce vin que je ne connais pas, au nez qui m’avait plu, mérite un intérêt certain, car c’est l’enfant timide qui récite son poème et le raconte avec une voix douce mais juste.

J’avais pris force précautions pour expliquer que le Richebourg Charles Noëllat 1942 que j’avais choisi et découvert dépigmenté au moment de l’emballage des bouteilles, était mort. Il ne faut évidemment pas s’attendre à un Richebourg flamboyant. Mais quand on est prévenu, alors que l’odeur est avenante et sucrée, on prend contact avec un vin buvable, bégayant un discours audible au milieu de ses blessures.

Trompettes sonnez, car le Bourgogne Clos du Roi 1933 est éblouissant. Vin de négoce sans aucune indication d’origine, à la capsule bleue comme le dos d’un martin-pêcheur, ce vin est la joie de vivre la plus belle. Il a du coffre, de la personnalité, et son soyeux, son velours sont du pur bonheur.

Le Château Fontaine Montaiguillon Saint Georges Saint Emilion 1964, vin inconnu que j’ai pris dans ma cave est beaucoup plus structuré que je ne l’imaginais. Très plaisant, au nez droit dans ses bottes. On m’apportait tant de vins à goûter de toutes les tables que je n’ai plus le souvenir de ce Château La Pointe Pomerol 1953 parce que l’on me faisait suivre l’évolution du Château La Pointe 1945 dont le bouchon avait glissé, post mortem au moment de son apparition sur table, mais dont la dernière goutte qu’on m’apporta, largement plus tard, avait, contre toute attente, ressuscité.

Le Château Pavie Decesses 1966 est le jeune fiancé futur gendre idéal. En plein épanouissement il va encore progresser. Le Château Chasse Spleen 1961 au niveau assez bas n’a presque aucune faiblesse. Il est un beau témoin de sa miraculeuse année. Le Vray Canon Boyer Vacher 1947 que j’avais choisi en cave en raison d’une particularité, d’être commercialisé par la maison Bichot représentée à l’académie par un des plus fidèles participants, est un vin magnifique, aussi jeune sinon plus que le 1961.

Mais force est de reconnaître que c’est le Vega Sicilia Unico 1948 qui bourre les urnes. C’est avec un score de république bananière qu’on va le désigner comme le roi de tous les rouges que nous avons bus. Même La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1970, dont j’ai pu une fois de plus mesurer les problèmes de bouchon, n’a pas pu damer le pion à l’espagnol. Grande bouteille d’un domaine que j’adore, mais le Vega Sicilia, à la plénitude absolue et une richesse en bouche extrême, a trop de charme épanoui. Il est impérial.

Les verres s’accumulant sur ma table, j’ai peu de souvenir du Clos de la Coulée de Serrant Nicolas Joly 1983, car mon esprit était accaparé par le splendide Gewurztraminer vendanges tardives Hugel 1964 que Jean Hugel m’avait annoncé comme ayant évolué vers des notes sèches. Son nez à l’ouverture était le plus joyeux de tous avec celui du vin qui va suivre. En bouche, je le trouve d’une noblesse rare, plus généreux que sec, avec un distinction, une politesse de ton et une longueur qui ravissent tous les palais. C’est un grand vin. Très loin du Riesling 1915 bu à l’académie, mais un beau grand vin.

Mon chouchou avant d’entamer la séance d’ouverture, c’était le Chateau de Ricaud 1924 Haut-Loupiac apporté par un académicien, à la couleur d’or beaucoup plus belle que celle du Jurançon 1929 qui avait évolué vers le thé. Et le parfum du Ricaud en remontrerait à beaucoup de sauternes. En bouche, c’est une joie de vivre certaine et une longueur que les Loupiac ne trouvent que lorsqu’ils ont dépassé l’âge de la retraite à la SNCF. Je livre à ceux qui ne croient pas aux caprices du destin le fait qu’une académicienne s’est inscrite sans connaître la présence de ce vin offert par un autre académicien. Elle s’appelle de Ricaud et ce château a appartenu à ses lointains ancêtres. Ce ne fut pas la seule coïncidence de ce dîner.

Un académicien gagné par une folie qui ressemble à la mienne sortit de sa musette un apéritif Dubonnet d’environ 50 ans d’âge que nous avons goûté sur la tarte aux pommes. Délicieux vin doux aux accents de rancio qui calme les ardeurs de ses parfums fous par la maturité qu’il a acquise. On ne voulait pas se quitter tant l’atmosphère était à la liesse aussi un fort opportun Champagne Ruinart en magnum non millésimé délia, s’il en était besoin, les langues d’une assemblée qui vivait un moment important.

Jamais notre assemblée n’a été aussi jeune, joyeuse, heureuse et consciente de vivre un de ces instants magiques où l’on sait que l’on côtoie des saveurs qui ne se reproduiront plus. Tard dans la nuit, le sourire aux lèvres, nous pouvions égrener le chapelet de millésimes mythiques que notre mémoire reconnaîtra.

5ème séance de l’académie des vins anciens jeudi, 29 mars 2007

La répartition des vins en deux groupes, pour les 32 convives :

Vins du 1er Groupe

1 – 01 – champagne Besserat de Bellefon ss A

1 – 02 – Champagne Delamotte en magnum 1985

1 – 03 – Champagne Bonnaire blanc de blancs 1985

1 – 04 – Champagne Moët & Chandon 1973 en magnum

1 – 05 – Sancerre Gitton Blanc Galinot 1982

1 – 06 – Sancerre Gitton Blanc Les Romains 1976

1 – 07 – Hermitage blanc Chante-Alouette Chapoutier 1955

1 – 08 – Meursault Charmes Maison Bichot 1933

1 – 09 – Pommard Château de Pommard 1978

1 – 10 – Franc Clos des Jacobins 1921

1 – 11 – Richebourg Charles Noëllat 1942

1 – 12 – Bourgogne Clos du Roi 1933

1 – 14 – Château Fontaine Montaiguillon Saint Georges Saint Emilion 1964

1 – 15 – Château La Pointe Pomerol 1953

1 – 16 – Château Pavie Decesses 1966

1 – 17 – Château Chasse Spleen 1961

1 – 18 – Vray Canon Boyer Vacher 1947

1 – 19 – Vega Sicilia Unico 1948

1 – 20 – Clos de la Coulée de Serrant Nicolas Joly 1983

1 – 21 – Gewurztraminer vendanges tardives (sec) Hugel 1964

1 – 22 – Chateau de RICAUD 1924 Sauternes

1 – 23 – Apéritif Dubonnet environ 50 ans d’âge

1 – 24 – Champagne Ruinart en magnum ss A

Vins du 2ème groupe

2 – 01 – champagne Léon Camuzet ss A

2 – 02 – Champagne Delamotte en magnum 1985

2 – 03 – Champagne Bonnaire blanc de blancs 1985

2 – 04 – Champagne Moët & Chandon 1973 en magnum

2 – 05 – Champagne Mumm 1969

2 – 06 – Champagne Alfred Gratien 1953, crémant , niveau LB

2 – 07 – Sancerre Gitton Blanc Galinot 1982

2 – 08 – Sancerre Gitton Blanc Les Romains 1976

2 – 09 – Château Carbonnieux (blanc) 1965

2 – 10 – Riesling Grand Cru Rangen de Thann 1990 Zind Humbrecht

2 – 11 – Chateau de Bensse 1933 Médoc

2 – 12 – Frontaillac 1935 (rouge) H. Cuvelier et fils

2 – 13 – Château La Pointe Pomerol 1945

2 – 14 – Château La Grace Dieu Les Menuts 1961

2 – 15 – Auxey-Duresses Bégin-Colnet 1967

2 – 16 – Beaune-Cent-Vignes Jessiaume Père & fils 1949

2 – 17 – La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1970

2 – 18 – Chateauneuf du Pape Maison Brotte 1977

2 – 19 – Anjou rosé moelleux domaine de Bablut 1966

2 – 20 – Riesling Vendanges Tardives Hugel 1981

2 – 21 – Jurançon, mise Nicolas 1929 (niveau TLB)

2 – 22 – Apéritif Dubonnet environ 50 ans d’âge

2 – 23 – Champagne Ruinart en magnum ss A

Académie des vins anciens – 5ème séance – 29 mars 2007 jeudi, 29 mars 2007

Voici les vins qui ont été bus :

Liste définitive des vins bus lors de la 5ème séance de l’académie des vins anciens

Franc Clos des Jacobins 1921 – Chateau de RICAUD 1924 Sauternes – Jurançon, mise Nicolas 1929 (niveau TLB)  – Meursault Charmes Maison Bichot 1933  – Chateau de Bensse 1933 Médoc – Bourgogne Clos du Roi 1933 – Frontaillac 1935 (rouge) H. Cuvelier et fils – Richebourg Charles Noëllat 1942 – Château La Pointe Pomerol 1945 – Vray Canon Boyer Vacher 1947 – Vega Sicilia Unico 1948 – Beaune-Cent-Vignes Jessiaume Père & fils 1949  – Rivesaltes Lacassagne vers 1950 – Champagne Alfred Gratien 1953, crémant , niveau LB – Château La Pointe Pomerol 1953 – Hermitage blanc Chante-Alouette Chapoutier 1955 – Château La Grace Dieu Les Menuts 1961 – Château Chasse Spleen 1961 – Château Fontaine Montaiguillon Saint Georges Saint Emilion 1964 – Gewurztraminer vendanges tardives (sec) Hugel 1964 – Château Carbonnieux (blanc) 1965 – Anjou rosé moelleux domaine de Bablut 1966  – Château Pavie Decesses 1966 – Auxey-Duresses Bégin-Colnet 1967 – Champagne Mumm 1969 – La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1970 – Champagne Moët & Chandon 1973 en magnum – Sancerre Gitton Blanc Les Romains 1976 – Sancerre Gitton Blanc Les Romains 1976 – Chateauneuf du Pape Maison Brotte 1977 – Pommard Château de Pommard 1978 – Riesling Vendanges Tardives Hugel 1981 – Sancerre Gitton Blanc Galinot 1982 – Sancerre Gitton Blanc Galinot 1982 – Clos de la Coulée de Serrant Nicolas Joly 1983 – Champagne Bonnaire blanc de blancs 1985 – Champagne Bonnaire blanc de blancs 1985 – Champagne Delamotte en magnum 1985 – Riesling Grand Cru Rangen de Thann 1990 Zind Humbrecht – Champagne Ruinart en magnum ss A – Apéritif Dubonnet environ 50 ans d’âge – champagne Besserat de Bellefon ss A – champagne Léon Camuzet ss A

Les instructions qui avaient été données avant la réunion :

Lieu de la réunion :

Restaurant Rivoli du Cercle Suédois à Paris, 242, rue de Rivoli, 75001 PARIS, escalier de gauche dans le hall d’entrée, 2ème étage (à noter)

TEL: 01 42 60 40 22, site : http://www.restaurantrivoli.se/

Heure de la réunion : c’est 19 heures, heure absolument impérative.

Coût de la participation : 120 € pour un académicien qui vient avec une bouteille ancienne. 240 € pour les académiciens sans bouteille. Chèque à adresser dès maintenant à l’ordre de "François Audouze AVA" à l’adresse suivante : François Audouze société ACIPAR, 18 rue de Paris, 93130 Noisy-le-Sec.

Dates limites : envoi du chèque : ne plus rien envoyer. Livraison des vins : ne plus rien envoyer et livrer les bouteilles en retard au cercle suédois le 29 mars avant 17 heures.

Livraison des bouteilles :

Au bureau de la maison de champagne Henriot 5 rue la Boétie 75008 PARIS – tél : 01.47.42.18.06. C’est au deuxième étage.

Indiquez bien votre nom, mais surtout, n’écrivez rien sur les bouteilles et ne collez rien sur les bouteilles.

 

 

restaurant Murano mardi, 27 mars 2007

Le Tout-Paris se retrouve au Cirque d’Hiver à l’occasion des dix ans d’anniversaire du journal Marianne. Dans ce lieu riche en couleur, une profusion de stands et d’attractions. On reconnaît le gratin de la politique, Jacques Lang, Jean Pierre Chevènement, du show-biz avec Robert Hossein et son épouse ou Wolinski  et de la gastronomie, comme Marc veyrat entre ses béquilles. Une réussite événementielle qui sera racontée. Trop de foule et trop de chaleur nous poussent à dîner au restaurant Murano. La façade est relativement discrète. L’intérieur est raffiné, jeune, attrayant. Les clients sont jeunes et beaux et, ce qui ne gâche rien, authentiques. Le service est attentionné comme j’ai rarement l’occasion de le rencontrer. Je prends des raviolis à la truffe blanche et un bœuf de Kobe particulièrement succulent. La carte des vins est curieuse, car entre le bas de gamme et le haut de gamme, il y a un vide sidéral. Je commande un Chapelle-Chambertin Louis Trapet & Fils 1985. Objectivement, le vin a eu un accident de cave avec une chaleur excessive. Il est un peu torréfié, surcuit, mais il lui reste deux ou trois signes de vie. Je n’étais pas là pour faire des histoires, aussi j’ai essayé d’en retirer ce qu’il pouvait me dire, sur la truffe blanche qui l’excite bien et sur la viande goûteuse, qui le fait presque revivre. C’est un lieu que je recommande, si l’on a la sagesse de prendre des vins sans risque, car l’envie de réussir anime une jeune équipe sympathique. Un détail de la vie : uriner devant un écran branché sur Disney Channel, c’est pour moi une première.

les bouchons de la Romanée Conti mardi, 27 mars 2007

Pour préparer les vins de la séance de l’académie des vins anciens, je cherche dans ma cave.

Une bouteille attire mon regard. Couleur curieuse.

Je prends la bouteille en main, et je vois que le bouchon est tombé dans la bouteille. Or cette bouteille est comme les autres stockée avec précaution.

C’est Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1956. La couleur est d’un rose sale, presque dépigmentée.

Nous avons essayé de boire quelques gorgées avec mon fils. Si des évocations fugaces reviennent, ce vin est imbuvable.

C’est vraiment la Romanée Conti qui me donne le plus de déboires.

Une explication ? De mauvais stockages par des gens indélicats, qu’ils soient agents ou clients. Mais sans doute aussi une mauvaise période dans le choix des bouchons. Car des vins de Bordeaux des années 50 ont des bouchons sains et efficaces.

Quelle tristesse que ça tombe sur ce domaine !

salon des vignerons indépendants lundi, 26 mars 2007

C’est à la Porte Champerret, sur trois jours.

Je reviens du salon, et c’est extrêmement plaisant.
Il y a des centaines de vignerons, et l’on voit bien que des stands sont très sollicités pendant que d’autres se morfondent.
Il y a suffisamment de beaux domaines pour satisfaire la curiosité de chacun.
Je suis surtout passé pour dire un petit bonjour à des gens que j’apprécie :
– Bernard Cazes au Rivesaltes Cazes
– Paule de Volontat à la Coume du Roy en Maury toujours aussi charmante
– Olivier Decelle à Mas Amiel (pas là, mais j’ai vu ses équipes)
– les gentils propriétaires de Caillou à Barsac
– la famille Médeville propriétaire de Gilette (sans doute le vin le plus prestigieux du salon) et de Justices, dont la qualité mérite d’être connue
– le domaine Tissot
– Philippe Chatillon au Domaine de la Pinte
– René Monbouché à Theulet Marsalet en Monbazillac (son 2003, c’est de la bombe)
– Cauhapé avec sa quintessence de petit Menseng (absolument délicieux, même si ça fait boum boum)
– et l’incontournable Dupasquier où, comme les fauves qui se retrouvent au point d’eau, j’ai retrouvé deux autres amateurs de mes relations pour goûter Altesse et Marestel 2004 (et je dois dire que j’ai aimé les deux, même si le Marestel est plus taillé pour la garde).

J’ai goûté Chateau Tournefeuille 2004 que j’ai trouvé intéressant.
Et chez Tissot on m’a fait goûter un rosé de saignée 2003 que j’ai trouvé assez bluffant (dans sa catégorie)
J’ai goûté le Chateau Jean Faure 2004 St Emilion que vient de racheter Olivier Decelle. C’est un peu simple, mais ça va progresser.
J’ai goûté le Chateauneuf-du-Pape Janasse Vieilles Vignes 2005 très boisé, mais qui va faire un grand vin.

Mon seul achat, car je n’étais pas venu pour acheter : un cognac extrêmement vieux, mélange de 1929 et 1947, de la maison Estève. Achat impulsif, car j’ai déjà trop d’alcool. Mais c’est sacrément bon.

Un ami m’a fait goûter les vins d’un domaine d’Alsace qui est remarquable et que je ne connaissais pas, Stentz Buecher. Le pinot blanc 2002 vieilles vignes est extrêmement intense et me plait plus que le Gewurz SGN 2001 qui, même bien fait, ressemble beaucoup à d’autres.

Il y avait donc de quoi satisfaire tous les palais dans ce salon très riche en possibilités de découvertes. Car je n’ai effleuré qu’une infime partie de ce qui était visitable.