déjeuner de conscrits au Cercle Interallié mercredi, 12 mars 2008

Notre déjeuner de conscrits se tient au Cercle Interallié, dans un ravissant salon d’où l’on contemple les jardins apprêtés des propriétés et ambassades avoisinantes. Le champagne non millésimé Ruinart se boit facilement ce qui est l’avantage premier d’un champagne. Le Meursault Premier Cru Blagny Louis Latour 1999 m’étonne. Comment un premier cru peut-il être aussi limité, fade, sans longueur et sans discours ? Est-ce la bouteille ou le vin, je ne sais, mais il est sûr qu’ayant encore dans les papilles le souvenir du Meursault Perrières Coche Dury de la même année, plus d’un meursault serait éreinté de la sorte.

On nous servit Château Batailley 1998 au nez flatteur et moderne et plus équilibré en bouche avec un bois bien dosé. Notre hôte nous expliqua que son choix était lié au fait que ce vin appartenait à la famille de sa femme. Je me lançai dans un commentaire purement œnologique en lui disant : « tu es bien marié ».

déjeuner au restaurant La Cagouille mardi, 11 mars 2008

Je bavais d’envie de retourner à la Cagouille, restaurant de poisson. C’est un déjeuner dit de travail avec des journalistes amis. Arrivé longtemps avant mes hôtes, je me régale de petites coques sur un Meursault Perrières Coche Dury 1999. Je me sens heureux du seul parfum qui envahit la pièce. Cette intelligence qui s’affiche dès les premiers effluves est remarquable. La température du vin carafé est parfaite et le vin est d’une richesse éblouissante. Ce vin exsude la joie de vivre. On ne peut pas échapper à son charme. Les évocations sont tellement nombreuses que je n’entame pas ce qui serait un inventaire à la Prévert. Il me suffit de constater la plénitude multicolore de son passage en bouche d’une longueur infinie. Le chaud cru de coquilles Saint-Jacques n’a pas une grande émotion, mais l’assiette où cohabitent un rouget et un saint-pierre confirme l’excellence des cuissons de poissons goûteux. Lorsque l’on parle avec des spécialistes des vins, de la gastronomie et de l’art de vivre, on ne s’ennuie pas.

 

Meursault-Perrières Coche-Dury 1999 de bien belle couleur.

 

Déjeuner au restaurant Dessirier lundi, 10 mars 2008

Déjeuner au restaurant Dessirier dans le petit salon où l’on est entouré de bouteilles aguichantes de la collection de Michel Rostang. Le champagne Brut Nature Alain et Michel Drappier, pinot noir zéro dosage arrive trop froid. L’attaque en bouche est mortelle de verdeur. Même en le transvasant dans un autre verre pour le calmer un peu, c’est un champagne excessif qui mériterait sans doute d’être revisité dans une occasion plus propice. Le Puligny-Montrachet vieilles vignes Domaine Vincent Girardin 2006 me frappe par la précision de sa définition. C’est un bon et grand vin qui gagnera évidemment avec l’âge mais se boit bien, avec un éventail aromatique plaisant.

Le Génération XIX, Sancerre rouge Alphonse Mellot 2001 donne lieu à des discussions passionnées avec l’un des amis de notre table. Car le caractère végétal et strict du vin diminue mon plaisir. Mon ami essaie de me persuader de ses qualités à long terme, ce qu’il n’a pas besoin de faire car je connais le talent scrupuleux d’Alphonse Mellot dans sa démarche d’excellence. Mais contrairement aux experts, je parle du vin que je bois, quand je le bois, et non pas du vin que je boirai dans dix ans. Je ressens le potentiel, mais l’ascèse de la version actuelle ne conduit pas à la joie qu’il pourra donner. Nous avons mangé une grosse sole pour trois très bien cuite. Je préfère les soles de taille plus petite et cela vaut pour beaucoup d’autres poissons. Le restaurant est agréable et ce petit salon est à retenir.

 

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Apparemment, je ne suis pas mécontent de ce que je bois.

la grande peur samedi, 8 mars 2008

Il est exclu que ce blog contienne des propos politiques.

Mais si vous voulez prendre conscience du plus grand problème de l’histoire de l’humanité, allez-ici

la course infernale    (cliquez sur "la")

Je ne commenterai pas mais je dirai seulement que ce problème me hante depuis près de 40 ans.

visites du blog en février 2008 samedi, 1 mars 2008

Voici les résultats :

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déjeuner au Petit Verdot vendredi, 29 février 2008

Une fois de plus, un repas simple et agréable, servi par un être exquis : Hidé.

Filet de saumon fumé et pommes de terre tièdes, puis côtelette de veau avec une purée.

Le menu a un prix qui est environ quatre fois moins que le prix d’un seul plat dans un restaurant trois étoiles.

Pour les vins, j’assume mon absence totale d’imagination.

Riesling Clos Sainte-Hune Trimbach 1990 qui a pris des petits accents de maturité. La robe est d’un or soutenu, le nez intense et floral. En bouche, une personnalité atypique, rare, et une longueur d’un charme envoûtant.

Gevrey-Chambertin Clos Saint-Jacques domaine Armand Rousseau 1999. Il n’a pas le coffre d’un chambertin du même domaine, mais quel charme ! C’est le bourgogne de plaisir par excellence. On se sent confortable avec un tel vin.

 

Clos Sainte Hune Riesling Trimbach 1990

 Gevrey-Chambertin Clos Saint-Jacques domaine Armand Rousseau 1999

Gérald Passédat – le Petit Nice mardi, 26 février 2008

Comme on parle beaucoup de Gérald Passédat pour une troisième étoile, j’ai regroupé les cinq comptes-rendus de repas dans cette belle maison. Ce qui est intéressant, c’est de voir l’évolution de mon sentiment sur cette cuisine intéressante et innovatrice :

Au Petit Nice, star de la Corniche marseillaise, on cherche dans l’opulente carte des vins. L’opulence est dans le choix, mais aussi dans les prix, ce qui réduit l’horizon. On fait main basse sur les deux dernières bouteilles de Champagne Salon 1985. Sur un oursin traité de multiples façons, le Salon crée un choc de rêve. Son animalité, sa force, sa densité brutalisent l’oursin pour son plus grand bien. On n’atteint pas avec un goûteux pigeon une multiplication aussi naturelle qu’avec l’oursin, même si un accord se trouve. Un jus fort concentré fait avec les entrailles du pigeon créait au contraire une harmonie rêvée. De plusieurs fromages essayés, c’est le Langres qui réveillait le mieux la bulle si charnelle. Une composition à base de fruits de la passion fut aussi l’occasion de vérifier que Salon 85 est un grand champagne, qui peut servir de support à la totalité d’un repas. Une cuisine influencée par de belles japonaiseries, qui compliquent un peu le repas, mais offrent des saveurs invitant au voyage. La famille Passedat s’est entourée d’un personnel compétent. Face à la mer, un repas fort excitant que mit en valeur mon chouchou Salon 85.

Le lendemain au même endroit, essai d’un Corton Charlemagne Bonneau du Martray 1985. Dès le premier nez, un certain manque de puissance. Sur une entrée compliquée au crabe et homard, où six goûts différents montrent le talent du chef mais ne forment pas une harmonie gustative apaisante, le Corton Charlemagne reste comme le boxeur dans son coin, n’ayant pas entendu l’appel de la reprise. Puis, sur un remarquable et délicieux veau de lait, le Corton grimpe de dix étages en un instant. Le boxeur jaillit et vous assène toute sa panoplie de coups. Quelle merveilleuse sensation avec la chair seule d’une viande qui a du caractère et du goût. C’est à ce moment là le plaisir rare d’une viande de qualité présentée de façon juste et d’un vin qui semble avoir été fait pour elle. Le plaisir du vin se prolonge sur un Saint-Marcellin et un Saint-Félicien. Puis le vin estime qu’il en a assez donné et se rendort, confirmant l’impression première d’un manque de puissance. C’est peut-être ce qui aura permis paradoxalement un accord parfait avec le veau. Un délicieux dessert, l’une des forces de cette belle maison, se déguste avec une once de Bénédictine, pâturage divin. Belle étape. Indispensable même.

D’abord, une halte au Petit Nice, cette belle table marseillaise. Des natifs plongent des rochers de la Corniche, bravant la pesanteur et l’onde lourde. De riches estivantes, au string minimaliste, rafraîchissent des chiens de compagnie en les jetant dans la mer agitée. Contraste avec la sérénité de la salle de ce beau restaurant où un directeur d’une grande civilité nous conduit dans un parcours gastronomique rare. Une cuisine d’une générosité sans pareil, avec une complexité dans laquelle je suis entré de plain pied, ce qui m’a procuré un plaisir extrême. Il y a des saveurs surprenantes à tous les détours, mais là, plus qu’au printemps, j’ai goûté avec bonheur toutes les subtilités. Un vrai régal. J’ai même oublié de garder le souvenir du vin que j’ai bu, alors qu’il s’agissait d’un Bâtard Montrachet Sauzet 1999 ! J’ai vraiment adhéré à l’audace de Gérald Passédat.

En fin d’été le Petit Nice me manquait et c’est un pèlerinage fort agréable. Surplombant une mer sillonnée de lourds navires  évoquant la conquête de terres lointaines, cette belle demeure est un havre de calme au cœur de la trépidante agitation marseillaise. J’avais déjà évoqué mes expériences en ce lieu. Une certaine difficulté à entrer dans le monde créatif de Gérald Passédat aux variations japonisantes, puis mon grand plaisir quand j’ai compris sa logique, acceptant les choix et les partis pris. Cette nouvelle expérience me fit reculer de trois cases. Je ne sais pas pourquoi, mais ces combinaisons disparates ne m’inspiraient pas ce soir là. Je ne suis sans doute pas bon juge comme on le verra dans le bulletin qui décrira un dîner chez Pierre Gagnaire, car je pense trop aux accords avec les vins quand je déguste un plat. Aussi, toutes ces petites errances sur des chemins de traverse avec des saveurs éloignées des bases du plat me gênent sans doute plus que d’autres. Là, les pistes explorées ne m’allaient pas. Une nouvelle tentative me rapprochera sans doute de ce chef au talent certain. Connaissant les tendances culinaires du chef j’avais demandé un Krug 1985 champagne qui porte déjà des traces d’âge. Mais cela lui convient. La trame vineuse est forte, ce qui lui permet de bien se tenir face aux banderilles gustatives des plats. Un coucher de soleil sur la mer déployé comme pour nous seuls dans cette salle de restaurant ouverte sur un beau panorama, un Krug 1985 à l’élégance, la puissance et la personnalité rassurantes, le charme du site, cela suffisait largement pour faire une belle soirée. Un nouvel essai s’impose car j’aime ce lieu.

J’ai raconté une expérience au Petit Nice qui sentait la fin de saison. Nous avons bien fait d’y retourner, car la cuisine de Gérald Passédat fut éblouissante. Son menu Passédat fort éclectique et équilibré montre deux directions qu’il maîtrise remarquablement. D’un coté cette envie permanente de présenter une palette de saveurs débridées, où il faut goûter de tout. Et de l’autre une cuisine régionale sobre où le respect de la tradition est le plus pur. J’ai naturellement un penchant pour cette cuisine orthodoxe car je pense aux vins anciens que j’associerais. Mais si le chef lance des bouffées de création folle et intelligente, il faut encourager cette tendance. Nous avons eu du Watteau et du Van Gogh. Tant mieux pour nos papilles. Le pagre et la galinette furent remarquablement traités. Là où le chef ne peut s’empêcher de se laisser aller, c’est quand il associe une soupe de poissons avec un granité au fenouil. Là, Van Gogh se coupe l’oreille que le reste de son repas, faisant agiter les mouchoirs blancs, lui aurait donnée. Le homard fut beau et le pigeon goûteux. Un repas de grand plaisir. Avec une constance dans mes choix dont je ne me suis souvenu qu’en relisant mes notes, nous commençâmes par un Krug 1985 toujours aussi excitant de personnalité affirmée. Voilà un champagne qui cause à mes papilles. Le Morey Saint-Denis blanc Dujac 1998 me combla d’aise. C’est un vin que l’on boit peu souvent, à l’élégance rare, qui a le mérite de dire son texte d’une voix juste. Délicatement citronné, équilibré, c’est un plaisir raffiné. J’ai vibré à sa présentation mesurée.

Le Chateauneuf du Pape Domaine de la Nerthe « Cuvée Cadettes » 1996 est un puissant bambin qui casse les barreaux de son parc. Il lui faut de l’espace en bouche. Le vin a de la mâche, du bois pénétrant et précis. Son attaque est plus éblouissante que son final. Mais c’est un beau vin jeune de plaisir. Vint ensuite une recommandation de sommelier. Le Château Revelette, « Or série » de Peter Fischer, vin de pays des Bouches du Rhône 2001 est un chardonnay surmaturé au goût d’eau sucrée, de banane, voire de thé, de litchi, et autres plaisanteries pastorales. C’est du pur exercice de style auquel je ne mords pas. Mais je ne regrette pas de l’avoir essayé. Notre palais se repositionna sur un cognac Richard de Hennessy absolument magistral. Beau dîner en cette maison au bord de l’eau où Marseille se montre sous son plus beau jour. Un service impeccable et un chef en pleine possession de son pur talent. C’est comme ça qu’il sent bon, le Sud. Vé…

Au spontanéisme d’une table d’hôte succéde l’une des institutions de la côte méditerranéenne : le Petit Nice à Marseille. La mer, à Marseille, a des couleurs inimitables. Les rochers dénudés, polis par le vent, remués par des cataclysmes sismiques qui ont formé les calanques, caressent l’œil de leurs couleurs arides de chaleur. Sur les rochers du Petit Nice, telles des otaries profitant du soleil souverain, des agrégées ès crème solaire dénudent des chairs noires comme des toasts brûlés. De minuscules bouts de ficelle, sensés représenter un code de décence dont la convention apparait fort symbolique, sont le seul moyen de différencier ces beautés héliotropes. Une coupe de Dom Pérignon 1998 bue sur la terrasse près de la piscine accompagne avec intérêt – là aussi, atmosphère, atmosphère, je le trouve plus goûteux qu’à la maison –  des entrées fort intelligentes et habiles qui sont une carte de visite de l’univers de Gérald Passédat dont j’approuve de plus en plus l’orientation créatrice.

Les amuse-bouche sont légers et goûteux comme l’ensemble de la cuisine de Passédat. La composition à base de langoustine est intelligente, même si le délicieux bouillon impose une cuisson plus soutenue de la langoustine, ce qui masque un peu son goût précieux. Le pigeon au miel est savoureux. Je vois qu’on se régale en face de moi d’un loup, traditionnelle icône de la maison. Le ris de veau et veau est mémorable.

N’étant pas celui qui invite je n’ai pas la charge du vin. Ma fille aînée au goût plus parkérien que Parker lui-même a choisi un Crozes-Hermitage, Clos des Grives Domaine Combier 2003. En d’autres lieux je l’éreinterais sans doute, mais ici, dans ce lieu si agréable, je lui trouve quelques vertus. Ma fille l’apprécie, c’est le principal.

Gérald Passédat explore dans sa cuisine des chemins de traverse qui détournent parfois du sentier principal. C’est dans sa personnalité. Je suis de plus en plus sensible à sa cuisine, légère et de bon goût.

dîner au Bristol – les photos des plats samedi, 23 février 2008

le bouchon du Cristal Roederer 1979 et sa capsule forment une sculpture à la Louise Bourgeois et ses araignées. Le jeu des amuse-bouche raffinés fait très "odyssée de l’espace" et ses petits hommes verts

 

délicatesse des goûts et raffinement des présentations …

 

sauf pour les deux mamellues vessies qui renferment des trésors gustatifs

 

tout cela est bon

 

ces trois verres forment une série impréssionnante : Mouton 1934, Latour 1934, Lafite 1934. Du beau monde !

petite publicité pour Apple ? En tout cas, dessert apprécié.

 

dîner de wine-dinners du 23 février – les vins samedi, 23 février 2008

Champagne Cristal Roederer 1979

Chateau Haut-Brion blanc 1955. La photo de droite donne l’impression que le château est en flammes. Heureusement non !

Chateau Mouton-Rothschild 1934. On voit distinctement que le n° de la bouteille est "RC", ce qui signifie : "Réserve du Château.

Chateau Lafite 1934 et Chateau Latour 1934

Chateau Gilette Crème de Tête 1937

 Photo des trois bouteilles apportées par mon ami collectionneur.