« mon » toastervendredi, 24 juillet 2009

Pendant l’été, le journal « Le Figaro » interviewe des gens du monde du luxe et de la mode et leur demande l’objet qui ne les quitte jamais.

Vous ne devinerez jamais la réponse de Karl Lagerfeld.

Il répond : « mon toaster » car il tient absolument à la cuisson parfaite de ses toasts.

Je le dis tout net, je trouve cela génial.

Pierre Hermé, quand il est venu dîner chez moi, a ouvert son petit canif pour couper sa viande. Il y a une symbolique très forte dans le canif ou le Laguiole, qui sert d’outil universel, mais qui prend, pour la nourriture, des parcelles de sacré.

Ainsi, mon grand-père paternel avait pour coutume de faire un signe de croix avec son couteau de poche sur le pain avant d’en trancher quelques morceaux pour l’ensemble de la table.

Ce fétichisme du couteau est très compréhensible. Dans le cas du toaster, ce n’est pas du fétichisme mais – à mon sens – le luxe total.

Voici un homme qui a tout, qui peut demander tout, qui peut obtenir tout, mais qui dit, là où il arrive : « qu’on me fasse mes toasts sur ce toaster là ».

Génial. Cette expression de liberté pure me plait beaucoup.