les vins, deux jours après..vendredi, 3 septembre 2010

Il y a une suite !

Alors que je voulais me mettre à la diète totale, ma femme a invité un couple à déjeuner. Il se trouve que toutes les bouteilles du dîner n’étaient pas vides.

Suivons leur parcours : à la fin du repas, je les remets en caisse, ouvertes et debout. Arrivant à l’hôtel dans la voiture d’un ami, les caisses sont données à un concierge. Le lendemain, je repars en voiture avec les caisses dans mon coffre. Dehors, il fait 25 – 26 ° J’arrive après 2h30 de trajet et je sors les caisses que je mets dans une pièce à 22° environ. Elles restent ainsi pendant un jour environ. Je mets le reste du Krug 1982 ce matin au frais. J

e propose aux invités de boire les fonds de bouteilles, après leur avoir demandé d’accepter une offre qui n’est pas très raffinée. Mais j’ai évidemment aussi ouvert autre chose.

Le Krug 1982 a perdu beaucoup de bulle et a pris un petit coup de vieux. Mais sur du saucisson, il se réveille. Et il montre la richesse de sa structure. Le Pétrus 1976 sent bon, mais je n’en ai pas bu, réservant le peu qui restait à mon invité. Le Bouscaut 1918 est étonnamment charmant. Il est bien. On dirait qu’il n’a pas souffert d’avoir été ouvert il y a 45 heures et d’avoir été chahuté depuis. Sa solidité est bluffante. Pour le Lafite 1922, on est au niveau de la lie. On sent un peu d’acidité mais atténuée, on sent la force de la trame à côté du Bouscaut, mais le vin est nettement moins plaisant que le 1918. Le Romanée Saint-Vivant 1990 est réjouissant. Pas de défaut, pas de fatigue, et un bel équilibre bourguignon. Je le préfère presque à ce que j’ai bu lors du dîner, car il s’est épanoui. La divine surprise, c’est le Beaune Grèves Vigne de l’Enfant Jésus 1947. Le vin est glorieux. Pas le moindre défaut, comme lors du repas. La force alcoolique est là. Mais c’est surtout la plénitude en bouche qui est impressionnante. L’Yquem 1976 a un goût de fruit confit impressionnant. Il n’est pas altéré par le temps.

On a donc presque deux jours après l’ouverture et divers chahuts, la confirmation d’enseignements du dîners : la belle surprise d’un Bouscaut 1918, la déception d’un Lafite 1922 qui n’est plus ce qu’il pourrait être, la glorieuse présence du Beaune Grèves, qui justifie sa place de premier pour le consensus.

La solidité de tous ces vins après le traitement subi est à signaler.