La Cave de Joséphine, le Vin sous l’Empire à Malmaisonmardi, 2 février 2010

Au Château de la Malmaison se tient une exposition « La Cave de Joséphine, le Vin sous l’Empire à Malmaison ». Il y a quelques mois, j’avais prêté quelques bouteilles anciennes que les commissaires de l’exposition étaient venus choisir dans ma cave. Ils souhaitaient que je vienne voir mes bouteilles « en situation ». Lorsque Jean Berchon de Moët & Chandon m’envoie un mail annonçant qu’il organise un cocktail au château puisque sa maison de champagne sponsorise l’exposition, le prétexte est trouvé pour enfin aller voir cette exposition.

Les commissaires et le directeur sont tout sourire puisque l’exposition est un grand succès, au point qu’elle est prolongée de trois semaines, avant de devenir itinérante en plusieurs villes d’Europe. Nous sommes une petite trentaine et nous nous répartissons en deux groupes pour la visite, car les salles sont petites. Faire la visite avec Elizabeth Caude, commissaire de l’exposition, dont l’érudition est remarquable, est un pur bonheur. Tout ce qu’elle raconte, précise ou explique est absolument passionnant.

Je me suis amusé à la regarder décrire objet après objet et j’ai été conquis. Il y a en elle le même comportement que celui du vigneron qui a décidé de vous ouvrir des bouteilles interdites de mémoire, celles dont on ne parle jamais. Le vigneron vous dit : « ah, j’ai peut-être encore une bouteille que mon grand-père avait cachée. Elle est peut-être d’avant le siècle, il faut que je vérifie ». Il sait exactement de quelle année il s’agit, mais il vous lâche l’information comme s’il s’agissait d’un lourd secret. Elizabeth fait de même. Elle donne une indication comme on cède un interdit. Elle a la confidence gourmande. Les livres de cave, les notes de fournisseurs, les choix des verres, les secrets de la table, Elizabeth les distille comme un madré bouilleur de crus. Et l’on se sent dans la confidence.

Durant la visite, je reconnais mes bouteilles, cadavres qui m’aident dans ma cave à perpétuer le souvenir de moments où l’on frôle le divin. Les voir trouver une nouvelle vie dans le regard des visiteurs me procure un grand plaisir.

Mardi est un jour de fermeture aussi sommes-nous privilégiés. Je rencontre des personnes de Moët & Chandon que je connais. Le final de cet épisode est assez attendu puisque c’est du champagne Moët & Chandon en magnum qui est servi dans des flûtes au dessin bien banal en comparaison des merveilles cristallines qui mettaient en valeur les bulles pétillantes de la table de Joséphine.

Il y a dans les musées nationaux un enthousiasme et une richesse culturelle qui sont réjouissants.

Quatre de mes bouteilles dans une vitrine « vins de la Méditerranée et vins étrangers »

Une de mes bouteilles dans une vitrine d’objets insolites avec ce broc d’eau napoléonien !