Dom Ruinart et Palmer à la maisondimanche, 28 janvier 2018

Ma fille cadette vient confier ses enfants à ma femme. Elle arrive à l’heure de l’apéritif et s’apprête à repartir. Elle a suffisamment de temps pour trinquer sur un Champagne Dom Ruinart 1990. Le bouchon résiste un peu mais vient sans faire le moindre pschitt. Je suis désolé car ce champagne de 27 ans n’est pas si vieux.

Je verse le champagne et quelle n’est pas ma surprise de voir qu’il a une bulle abondante et active. Comment est-ce possible ? En bouche la bulle est vive, comme celle d’un très jeune champagne. On peut même dire que ce champagne n’a pas d’âge. Il est d’un équilibre absolu, généreux, incisif, de forte personnalité. C’est vraiment l’expression d’un champagne parfait, goûteux, très masculin, imprégnant, au finale inextinguible. Je ne m’attendais pas à autant de perfection. Sa couleur est très claire. C’est un champagne bâti pour l’éternité.

Ma fille vient reprendre ses enfants le lendemain et va déjeuner avec nous. J’ai ouvert un vin rouge près de deux heures avant le repas. Il s’agit d’un Château Palmer, Margaux 1964. Son niveau, entre mi- épaule et haute épaule est acceptable. Sous la capsule, le haut du bouchon est recouvert d’une poussière noire. Lorsque je veux piquer le tirebouchon le bouchon descend un peu aussi faut-il faire très attention pour que le tirebouchon ait une prise suffisante. Le bouchon est d’une très belle qualité. L’odeur à l’ouverture est belle et prometteuse. La couleur est d’un rouge rubis sans l’ombre d’une trace de tuilé. Le vin est jeune.

Sur un agneau aux gousses d’ail il a une énergie remarquable. Son alcool s’expose spontanément et ce qui frappe, c’est le velours de ce vin. Tout est suggéré et enveloppé. Le côté truffé et mine de crayon est marqué. Le vin est splendide et laisse à penser que tout ce qui se dit sur les vins « vieux » a besoin d’être remis en cause. Ce vin a 53 ans et il est vif, présent et chaleureux. Avec ma fille, nous nous régalons.

Le soir, j’ai fini la bouteille et le dernier verre, beaucoup plus sombre puisque la lie est présente, délivre un vin d’une richesse extrême, profond et ample. Ce 1964 est un vin serein de grande présence, un régal.

on a profité de la présence des petits-enfants pour tirer les rois, une nouvelle fois !