Dîner avec un Dom Pérignon 1964jeudi, 5 janvier 2017

Un ami vient dîner à la maison. J’ai envie de voir ce que devient le Champagne Dom Pérignon 1998. Ce champagne avait eu des périodes d’incertitudes. Qu’en est-il aujourd’hui ? Bonne nouvelle, ce champagne a pris de l’ampleur et se montre excellent. Il est plein, charmant, peut-être pas aussi romantique que sur d’autres millésimes, mais c’est un beau compagnon de gastronomie. Alors que le Pata Negra est bien gras et vif, c’est avec un saucisson que le Dom Pérignon vibre le mieux. Le saucisson est d’ailleurs l’ami aussi bien des champagnes que des vins blancs et des vins rouges car selon le partenaire il fera apparaître certaines de ses facettes. Ici, c’est sur le poivre et le gras que l’accord se trouve.

Sur un risotto à la truffe noire, le Dom Pérignon est aussi présent, surtout sur le parmesan car la truffe noire est plutôt discrète.

Un poulet cuit à basse température accueille une Côte Rôtie La Mouline Guigal 1996. C’est toujours un régal de boire les Côtes Rôties de Guigal mais je m’attendais à plus de vivacité de la part de ce 1996. Il est paradoxal que La Landonne 1987 ait été plus riche et plus vive que cette Mouline. Le vin est évidemment agréable mais je suis un peu sur ma faim. Il suggère les pins plus que la garrigue, avec un joli parfum et une longueur peu affirmée.

Notre ami est esthète et adore les bons produits. Il dirige deux boucheries et épiceries fines et prend un soin particulier dans le choix des produits qu’il vend. Il va visiter ses producteurs pour réserver les plus belles pièces, un peu comme le font les grands restaurateurs aujourd’hui. Aussi est-ce avec joie que j’ouvre pour lui un champagne que j’adore, le Champagne Dom Pérignon 1964. Le bouchon vient de deux fois car la rondelle de liège du bas de bouchon est restée en place sans suivre le bouchon. Le pschitt n’est pas là mais le pétillant du champagne est intact. La couleur est joliment ambrée mais très claire. Dès la première gorgée, ce champagne est un voyage vers l’infini. On sait que pour aller trouver la première planète qui pourrait être habitable et propice à la vie, il faudrait quelques milliers d’années avec les techniques actuelles. Eh bien, ce champagne c’est ça. Il nous propulse vers un autre monde de saveurs. S’il y a des évocations citronnées gracieuses, il aussi des kakis, des fruits compotés, des grâces vineuses. Il est impossible de faire le tour des complexités de ce vin. Si on lui disait : « dessine-moi un mouton », il le ferait. Il arrive même à évoquer de frêles fruits rouges. Son vineux est fort. Ce voyage hors du temps est irréel. C’est un grand champagne hors-piste.

Le suite du repas est faite de fromage puis de mousse au chocolat avec des palmiers. Le champagne se boit pour lui-même, rayon de soleil de ce dîner.

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