Archives de catégorie : dîners ou repas privés

Dîner à l’Epicure, la Table du Bristol mercredi, 10 décembre 2014

Dans une semaine aura lieu le 14ème dîner annuel que j’organise, appelé « dîner des amis de Bipin Desai » du nom du grand collectionneur américain, qui réunit certains des plus grands vignerons de France et d’Allemagne. Traditionnellement, nous dînons ensemble quelques jours avant ce dîner, pour faire le point. Nous avons une table réservée à « La Table du Bristol », le restaurant Epicure. C’est un dimanche soir aussi la clientèle est-elle constituée en majorité de touristes étrangers. Nous prenons une coupe de Champagne Pierre Moncuit Blanc de Blancs sans année. Ce champagne de Mesnil sur Oger est très peu dosé, de belle acidité et de grande vivacité. Il se boit bien.

Nous choisissons nos plats. Mon menu sera : céleri-rave « Monarch » cuit au gros sel, râpé de beaufort et truffe noire du Vaucluse, beurre battu au jus de truffe / merlan de ligne de Saint-Gilles Croix-de-Vie en croûte de pain de mie, imprimé aux amandes, tétragone mi cuite relevée à l’huile de curry et péquillos.

En attendant Bipin, j’avais regardé la liste des vins aux prix monstrueusement dissuasifs. Les plats étant définis, je propose à Bipin qu’il choisisse les vins du repas. Il voudrait commander un Clos de Tart 1999 et je lui dis que l’année la meilleure, selon les indications de Sylvain Pitiot lui-même, c’est 2005. Sur la carte des vins, le 2005 est proposé seulement en magnum. Au lieu de deux vins nous pourrions n’en avoir qu’un seul. Bipin ne me parle pas du prix, alors qu’il est prévu que nous partagions la note. Je suis obligé de me fier à son examen de la pertinence du prix du magnum.

Les amuse-bouche sont très bons et montrent la dextérité du chef. Peut-être juste un peu intellectuels, mais ne boudons pas notre plaisir.

Le céleri arrive entier et un maître d’hôtel vient creuser l’intérieur à la cuiller et dépose le cœur du céleri sur des assiettes mises à chauffer. Le beaufort est râpé puis sur table, la truffe noire très odorante est coupée en lamelles généreuses. Le plat est fort bon.

Le Clos de Tart magnum 2005 a un nez d’une richesse olfactive rare. D’emblée on sent que le vin est noble et généreux. Il est même impressionnant. En bouche, le mot qui vient à l’esprit est « velours ». On pourrait même parler de soyeux. Le vin est délicat, subtil, racé, d’un grand équilibre et d’une longueur entraînante. Si l’on devait évoquer les fruits, il s’agirait de fruits roses, comme la groseille ou la grenade, avec une acidité bien contenue. C’est un vin de plaisir bourguignon. L’accord avec le céleri est superbe. Le vin très accueillant se marie dans une très belle combinaison.

Le poisson est superbe. Arriver à donner au merlan un goût aussi noble est un travail d’artiste. Et je suis heureux de retrouver ici le talent d’Eric Fréchon. Si je prends soin de ne goûter que la chair du poisson, à la mâche gourmande, le Clos de Tart est mis en valeur. Je vis un grand moment.

Depuis quelques années, je demande qu’on ne carafe pas les vins jeunes de cet acabit, car j’aime voir l’éclosion des jeunes grands vins. Et j’ai préféré ce Clos de Tart sur la première moitié de la bouteille. Car le vin réchauffé dans nos verres prend progressivement une expression où l’acidité et l’amertume se révèlent plus. C’est dans la fraîcheur que l’on a tiré le meilleur profit du vin. Nous prenons un peu de fromage pour continuer le magnum et une Tome de Savoie est le meilleur ami du vin.

Lorsqu’arrive l’addition que nous allons partager, je sursaute et regarde Bipin avec des yeux qui en disent long. Comment a-t-il pu se laisser entraîner et m’entraîner dans une telle folie ? Le prix du vin est choquant. Bipin m’a dit qu’il croyait que le premier des quatre chiffres était un « un » alors que ce n’est pas le cas. Le coefficient multiplicateur est très probablement au-dessus de huit. De quoi être très mal à l’aise. C’est ma faute de ne pas avoir demandé à Bipin le budget prévisible. Si j’avais su, cela nous aurait privé d’un Clos de Tart absolument sublime, d’une distinction rare.

Il est dommage que le restaurant du Bristol, une institution parisienne, se comporte comme les restaurants de Courchevel, où la clientèle qui est visée est celle de riches amateurs qui se trouvent de moins en moins dans la clientèle française.

Ayant retrouvé avec plaisir le talent d’Eric Fréchon, je reviendrai en profiter, mais …. à l’eau.

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amuse-bouche

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les plats avec le service du céleri sur table chauffante

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pour une autre table, un service particulièrement élégant et raffiné

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Dîner de vins légendaires dont Rayas 1929 au restaurant Palégrié à Lyon vendredi, 5 décembre 2014

Le dîner que je vais raconter est un peu aux limites de l’imaginable. Florent me demande de participer à un dîner à Lyon où se retrouveront des amateurs de vins disposant de caves significatives. Parmi eux, un amateur qui avait apporté à un autre dîner fou, mais sans Florent, Lafite 1844 et Lafite 1858, au moment où Lafite crevait les plafonds tarifaires, ce qui semblait d’une générosité incroyable, annonce Pétrus 1947 et un magnum de Château Lafleur 1947. La première question que l’on se pose est : « s’agit-il d’un vrai », tant Lafleur a inspiré tous les fraudeurs de la planète, mais le sérieux de la cave de cet ami plaide pour la véracité de cette bouteille.

L’annonce de bouteilles aussi prestigieuses impose que mon apport le soit aussi. J’annonce la Romanée Conti 1964 de beau niveau. Florent, qui veut que chacun se surpasse, annonce des apports de première grandeur et me demande si j’ai Montrachet domaine de la Romanée Conti 1973 qui est pour lui une année de particulière réussite de ce vin. J’essaie de dire que si j’apporte ces deux bouteilles, cela me semble un peu disproportionné, et je demande à réfléchir. Entretemps, pour des raisons que je ne saurai pas, les deux 1947 annoncés ne seront plus au rendez-vous. Pour me laisser la possibilité d’ajuster mes apports aux vins que je découvrirai sur place, puisque je suis le seul qui ait envoyé à Florent les photos de mes vins, je prends avec moi les deux bouteilles désirées par Florent, plus La Tâche 1942 en lui disant que je choisirai sur place celles que j’ouvrirai.

La table se forme avec un contingent plus faible qu’initialement prévu et tout n’est pas réglé. Nous verrons.

Le TGV est idéal car il me dépose au centre de Lyon, avec un confort appréciable. Seule angoisse, la grève des contrôleurs de la SNCF démarre demain et j’ai une importante réunion à mon retour. La France, décidément la France !

J’ai rendez-vous à 17 heures avec Florent au restaurant Palégrié à Lyon pour ouvrir les bouteilles. Elles sont presque toutes là. Il y a de très belles choses, dont une rareté extrême : Rayas 1929. Comme tous les amoureux transis je sais que je vais céder. Je fais semblant d’hésiter mais ma décision s’impose : j’ouvrirai la Romanée Conti 1964 et le Montrachet 1973 du même domaine.

Les ouvertures se passent bien. Comme cela arrive souvent avec les vins centenaires, le goulot du Rausan Ségla 1900 a une surépaisseur dans la partie haute du goulot, mais à l’intérieur de celui-ci, ce qui entraîne que le bouchon ne peut sortir autrement qu’en charpie.

Les dernières bouteilles arrivent, je les ai presque toutes ouvertes, l’ordre est fait selon mes indications que les faits valideront dans presque tous les cas. Ce soir, nous sommes douze et nous allons boire dix-sept vins : Champagne Renaudin Bollinger & Cie Extra Quality Very Dry 1906, Champagne Clos du Mesnil Krug 1979, Montrachet Domaine de la Romanée Conti 1973, Bâtard-Montrachet Claude Ramonet 1959, Montrachet Marquis de Laguiche Joseph Drouhin 1962, Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné blanc 1949, Montrachet Domaine Leflaive 1996, Château Rausan-Ségla 1900, Château Haut-Brion rouge 1945, Romanée-Conti domaine de la Romanée Conti 1964, La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1959, Château Rayas Châteauneuf-du-Pape 1929, Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné rouge 1947, La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1996, Côte Rôtie La Landonne Guigal 1978, Clos Papal Châteauneuf-du-Pape 1920, Bonnezeaux Domaine René Renou 1921.

Si ce n’est pas l’Everest, c’est certainement l’Annapurna des dîners de vins.

Le restaurant est tenu par Guillaume Monjuré, le chef et Chrystel Barnier son épouse a un passé de sommelière et a accompagné certains de mes dîners à Apicius ou le George V.

Le menu est fait par Guillaume en fonction des vins qu’il a sentis ou goûtés. Il a fait un travail remarquable : pain toasté, truffe noire / céleri risotto, granny smith / héliantis, topinambour, champignons cuits dans un beurre mousseux de veau / Saint-Jacques de la baie de Saint-Brieuc, citron, salsifis à cru / turbot rôti, crosnes, jus aux arêtes grillées / cardons, croûtons, truffe blanche d’Alba / petit pâté chaud de gibier / chevreuil, truffe noire, potimarron / la tartine truffée / fromage de brebis du pays basque, vieilli deux ans, comté vingt-quatre mois / coing, pomme, cynorhodon, amande.

N’ayant pas pris de note pendant ce repas, mes commentaires sont surtout liés aux sentiments.

Le Champagne Renaudin Bollinger & Cie Extra Quality Very Dry 1906 a un bouchon de toute beauté. Je suis gêné par le nez qui m’évoque la truffe blanche mais surtout une crème de lait qui aurait tourné. Et cette impression est très forte en bouche et me gêne. Le champagne est assez dosé, ce qui est normal pour cette époque et je n’arrive pas à entrer dans les goûts de ce champagne que d’autres amis acceptent plus que moi. Le toast à la truffe noire, délicieux, ne va pas avec les goûts de truffe blanche du vin, créant une incompatibilité. Ce n’est pas dû au choix de Guillaume mais au champagne.

Le Champagne Clos du Mesnil Krug 1979 fait un bruit sympathique quand le bouchon est tiré. Ça claque ! la bulle est très active et le champagne est d’une jeunesse rare. Ce qui me fascine, c’est son énergie. Ce champagne est une bombe, avec une complexité maximale. C’est un champagne exceptionnel où tout est dosé divinement, le citron, l’acidité, les agrumes, le pétillant. C’est un champagne noble et puissant. Un très grand champagne qui justifie sa réputation de meilleur des Clos du Mesnil qui ont été faits.

J’ai la première goutte du Montrachet Domaine de la Romanée Conti 1973, pour le vérifier en premier et cette prise de contact me surprend un peu. Il n’a pas la puissance habituelle de ce Montrachet. Mon impression s’améliore au fur et à mesure que le vin s’épanouit. C’est en fait un montrachet très calme, subtil, avec de belles complexités, mais dont le manque de puissance me frustre un peu et encore plus quand on boit le vin suivant. Ce montrachet a de très belles subtilités, des suggestions minérales très belles mais il est discret.

Le Bâtard-Montrachet Claude Ramonet 1959 est exceptionnel. On rêverait que tous les vins blancs soient comme ce vin puissant, doré et généreux. Il déborde de joie de vivre, avec une mâche puissante de fruits dorés. C’est un grand bonheur. Un convive dit qu’il est beaucoup plus Chevalier-Montrachet que Bâtard et je suis d’accord avec lui.

Le Montrachet Marquis de Laguiche Joseph Drouhin 1962 est un beau montrachet, mais après le Ramonet, c’est assez difficile de briller. Il a beaucoup de charme et de subtilité. C’est un vin racé.

L’Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné blanc 1949 est tout simplement exceptionnel. Contrairement aux bourguignons, ce blanc est un bloc de granite. Le message est droit, fort, sans fioriture. Ce vin est tout en affirmation. Et quelle plénitude. C’est fou. C’est un vin exceptionnel qui va compter dans mon classement. Il est puissant, équilibré, avec d’énormes qualités aromatiques. On est au paradis.

Et tout à coup, on bascule dans la huitième dimension. Le Montrachet Domaine Leflaive 1996 pétrole comme un vin de l’année. Et il est d’une puissance qui renvoie les autres vins au jardin d’enfant. C’est une explosion de saveurs infinies. Là, on a quitté le monde des vins anciens. C’est un vin d’une vigueur inouïe. Il est tellement hors norme par rapport aux autres que le mettre dans un classement autrement qu’à la place de premier va être difficile, car c’est un empereur. Il est exceptionnel dans sa jeunesse folle.

Le passage au Château Rausan-Ségla 1900 ne se passe pas si mal que cela après la bombe de Leflaive. Mes amis aiment assez ce vin mais même s’il a de belles ressources liée à l’année 1900, il manque un peu de cohésion. C’est un témoignage qui mérite d’être reçu, sans plus.

La vérité bordelaise est avec le Château Haut-Brion rouge 1945. Si je pense que 1926 est la plus grande année pour Haut-Brion, celui-ci est extrêmement proche du Haut-Brion idéal. Il respire la truffe noire, la boîte de cigares. Là aussi nous sommes face à un vin de plénitude, complètement intégré, riche, avec une longueur extrême.

Lorsque j’avais senti à l’ouverture la Romanée-Conti domaine de la Romanée Conti 1964, j’avais pensé que ce vin ressemblait à un vin hermitagé, car le parfum est trop riche, de beaux fruits rouges. L’impression se confirme à la dégustation. Tout indique que le vin est d’origine, car son bouchon est authentique. Mais on n’est pas dans l’image que j’aime de la Romanée Conti. Le vin est subtil, agréable, très puissant. Mais la magie Romanée Conti ne joue pas comme je l’espérais à cause d’un fruit trop affirmé. J’ai en fait commis une erreur d’appréciation dont j’aurai la confirmation plusieurs jours plus tard.

C’est avec La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1959 que l’âme de la Romanée Conti va m’apparaître avec notamment une salinité sympathique. C’est un très grand vin à la longueur exquise. Un vin de grand bonheur où l’on retrouve toutes les subtilités gracieuses d’un vin délicat du domaine combinées à de la puissance.

Vient maintenant le vin qui a le plus excité ma curiosité, le Château Rayas Châteauneuf-du-Pape 1929. Et il est au rendez-vous. Il a un nez superbe, droit, clair, précis et cela se retrouve en bouche. C’est un vin droit, carré, auquel on ne donnerait pas d’âge car il a toutes ses facultés et une vivacité préservée. Vin superbe, il n’a pas, comme des Rayas récents de suggestions bourguignonnes. Il est franchement Châteauneuf-du-Pape. De belle longueur, joyeux, il comble mes attentes.

L’Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné rouge 1947 est encore plus superlatif que tous les vins qui précèdent. Ceux qui, à notre table, ont bu le 1961 pensent que ce 1947 est supérieur mais je ne suis pas de leur avis, car le 1961 que j’ai bu il y a un peu plus d’un an était stratosphérique. Celui-ci est immense, un vin d’une plénitude rare. Mais il n’atteint pas le 1961 légendaire que je considère comme le plus grand vin rouge que j’aie bu. Ce 1947 sera mon gagnant ce soir, malgré une rude compétition. Il est tout en plénitude, équilibre et profusion de saveurs riches et vineuses.

La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1996 fait un peu le même effet que le Leflaive 1996 avec les blancs. Car il a la folle puissance de la jeunesse et une subtilité géniale. C’est beau un vin si jeune et si expressif.

La Côte Rôtie La Landonne Guigal 1978 est normalement un monument, mais la fatigue commençait à venir pour moi. Il a confirmé qu’il est grand, mais l’émotion ne m’a pas touché, ce qui vient de moi et non du vin.

Florent, insatiable, ouvre alors un Clos Papal Châteauneuf-du-Pape 1920, cette année étant approximative, puisque le vin n’a pas d’étiquette. C’est un vin très agréable et plaisant.

Le Bonnezeaux Domaine René Renou 1921 est un vin moelleux très agréable, assez aérien, qui conclut avec délicatesse et grâce ce voyage passionnant.

La cuisine de Guillaume a été vraiment inspirée, à part le toast à la truffe noire, trahi par le Bollinger. J’ai particulièrement aimé les Saint-Jacques, le turbot, le pâté de gibier et la tartine finale. Il convient de signaler que Victor, l’un des participants a apporté les verres de dégustation, dont des Philippe Jamesse pour les champagnes et des verres autrichiens Zalto pour les vins, qui convinrent à merveille.

Le classement des vins est pratiquement impossible. Je choisirais ainsi : 1 – Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné rouge 1947, 2 – Bâtard-Montrachet Claude Ramonet 1959, 3 – Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné blanc 1949, 4 – Château Rayas Châteauneuf-du-Pape 1929, 5 – Champagne Clos du Mesnil Krug 1979, 6 – Château Haut-Brion rouge 1945,

en admettant que le Montrachet Domaine Leflaive 1996 doit être soit premier ex-aequo, soit premier tout court, soit mis hors concours.

Sur le papier mes vins étaient parmi les plus réputés, et je suis probablement plus dur avec eux que ne le sont mes amis. C’est inhabituel que mes vins ne soient pas dans le peloton de tête mais c’est ainsi. Il y a eu à ce dîner des vins absolument fantastiques qui justifient qu’ils soient considérés comme légendaires. Ce fut un immense dîner, où l’on a évidemment beaucoup parlé de vin, rendu encore plus sympathique par l’enthousiasme souriant de Chrystel et Guillaume dans ce restaurant simple mais plein de talent.

Le lendemain, j’avance mon retour par le TGV pour éviter une éventuelle annulation de mon train du fait de la grève des contrôleurs. Dans un train rempli de près du double de la capacité disponible, j’ai commencé à voyager debout puis pendant l’essentiel du trajet je me suis assis comme d’autres sur les marches de l’escalier qui relie les deux étages du train. Les voyages forment la jeunesse !

Champagne Renaudin Bollinger & Cie Extra Quality Very Dry 1906,

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Champagne Clos du Mesnil Krug 1979,

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Montrachet Domaine de la Romanée Conti 1973,

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Bâtard-Montrachet Claude Ramonet 1959,

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Montrachet Marquis de Laguiche Joseph Drouhin 1962,

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Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné blanc 1949,

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Montrachet Domaine Leflaive 1996,

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Château Rausan-Ségla 1900,

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Château Haut-Brion rouge 1945, (le bouchon est à droite sur l’assiette)

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Romanée-Conti domaine de la Romanée Conti 1964,

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La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1959,

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Château Rayas Châteauneuf-du-Pape 1929,

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Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné rouge 1947,

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La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1996,

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Côte Rôtie La Landonne Guigal 1978,

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Clos Papal Châteauneuf-du-Pape 1920,

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Bonnezeaux Domaine René Renou 1921.

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la majeure partie des bouchons des vins ouverts. Victor et moi pendant l’ouverture

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(photo prise avec l’appareil de Victor masson, à gauche sur la photo)

photos de groupe avant ouverture (le groupe n’est pas complet)

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les plats de Guillaume Monjuré

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plusieurs photos de groupe de toutes les bouteilles vides

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Dîner au restaurant Tan Dinh mardi, 2 décembre 2014

J’achète deux champagnes de 1928 et deux Romanée Conti à un marchand de province qui a envie de festoyer après cela. Il appelle un de ses amis qui promet d’apporter une bouteille de La Tour Blanche d’âge canonique. N’ayant pas d’obligation particulière, je réponds que je suis libre. Le rendez-vous est pris au restaurant Tan Dinh de Freddy et Robert Vifian, grands restaurateurs et amateurs de vins. Lorsque j’arrive, le restaurant est quasiment plein. Un petit monsieur de 91 ans vient me saluer avec un grand sourire. C’est le père de Freddy et Robert. Il est charmant et en pleine forme. On trouve une table dans un coin, la seule libre. Le marchand me rejoint et nous regardons la carte des vins où il y a souvent de bonnes pioches, tant qu’elles ne sont pas asséchées par de vrais amateurs, car l’adresse est bien connue pour cela. En attendant son ami nous goûtons au verre un Chassagne-Montrachet 1er Cru les Chaumées Michel Colin-Deléger 1997. C’est assez joyeux et fruité, mais nous sommes en pleine recherche dans la carte aussi avons-nous l’esprit ailleurs.

L’ami arrive et nous dit qu’il n’a pas eu le temps de passer à sa cave pour prendre La Tour Blanche. De telles circonstances ont le don de m’énerver. M’appâter pour une chose qui n’existe pas m’agace car le procédé est inélégant. Etant chez mes amis Vifian, je ne vais pas quitter la table.

Nous choisissons un Musigny Comte de Vogüé rouge 1990 et Freddy Vifian a un comportement qui m’étonne. Dix fois au moins il viendra nous dire que le vin est beaucoup trop jeune, trop fermé, que c’est dommage d’ouvrir une telle bouteille. Une fois eût suffi, puisqu’il était évident que nous le voulions. Pour le deuxième vin nous suivons son conseil, c’est un Châteauneuf du Pape Réserve des Célestins Henri Bonneau 1999. Nous laissons faire Freddy pour le menu, et les quatre plats que nous avons goûtés sont d’une belle cuisine délicate et subtile.

Comme cela arrive souvent lorsque l’on interfère dans les choix de la table, nous avons nettement apprécié le Musigny Comte de Vogüé Vieilles Vignes rouge 1990 qui bien sûr est un jeune fou très vif, mais qui a  de telles qualités qu’il nous a enthousiasmés. C’est d’ailleurs ce vin dans ce millésime que je vais boire dans peu de temps avec Jean-Luc Pépin lors du dîner annuel de vignerons que j’organise et Jean-Luc, qui dirige le domaine, n’a pas eu les réserves de Freddy quand il me l’a proposé. C’est donc qu’il l’estime buvable.

Et nous avons trouvé le Châteauneuf du Pape Réserve des Célestins Bonneau et Fils 1999 jouant un peu en dedans, plus plat et sans l’imagination du splendide Musigny. Ce soir-là, il a manqué de vibration. Mais étions nous réceptifs ?

Il ne peut s’agir que d’un acte manqué mais Freddy, sans doute contrarié par notre choix, a pesé lourdement sur la note lorsqu’il a chiffré le prix des vins. Cette erreur bien involontaire a vite été corrigée. Le repas fut fort sympathique, mais il suffit parfois de petits détails, un vin proposé pour m’aguicher qui ne vient pas, une réaction mal placée sur un choix de vin, et le résultat d’ensemble est écorné. Il faut vite corriger tout cela, car il ne faut garder que le positif dans une vie heureuse.

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dîner de truffes blanches au restaurant Michel Rostang jeudi, 20 novembre 2014

J’avais réservé deux places pour le dîner de truffes blanches au restaurant Michel Rostang. Mais le lendemain ma femme part très tôt rejoindre son fils à Miami et préfère renoncer. Ma fille cadette ne pouvant venir, ce sont les deux amis du dîner chez ma fille qui profitent de l’aubaine.

Lorsque je préviens le restaurant que nous serons trois, je demande à Alain Ronzatti
le sommelier si je peux apporter un vin, mais il m’en dissuade car il a travaillé sur des accords mets et vins. Il a bien fait de refuser mon apport, car les accords qu’il a préparés sont d’une pertinence absolument remarquable.

Le menu préparé par le chef Nicolas Beaumann
est : artichaut et parmesan / gnocchi et sot-l’y-laisse / Saint-Jacques et châtaigne / bar et lentilles / volaille de Bresse et Pasta Lumache / vanille et orange.

Philippe, le râpeur ou rappeur, on ne sait pas, a inondé nos assiettes de lamelles de truffe blanche, avec une générosité qui mérite d’être signalée. Alain a fait un travail se sommellerie exemplaire. C’est un des plus beaux repas que nous ayons vécu sur le thème des accords mets et vins.

Avant que le repas ne démarre, Alain nous sert un Champagne Jacquesson Cuvée 736 extra-brut. Le champagne est agréable, bien construit, mais ne dégage aucune émotion particulière. J’avouerai bien volontiers que mon goût étant formé par quelques champagnes que je chéris, j’ai tendance à ne pas entrer dans la dynamique des autres. Ce champagne me plairait sans doute en d’autres circonstances. Il a une belle solidité et un bel équilibre, mais je ne vibre pas.

Les choses changent du tout au tout avec le Champagne Gosset 1973. Car ce champagne déjà mûr, profite à fond de la distinction et l’élégance du beau millésime 1973. C’est une année raffinée, pas tonitruante du tout, qui joue sur le pastel et la suggestion. La longueur est belle, car le message s’alanguit, comme une belle sur un sofa. J’adore. Ce qui est génial dans le plat, c’est que l’artichaut se révèle, alors que la truffe blanche et le parmesan devraient l’étouffer. Le champagne profite à plein de la truffe.

Le Mambourg Grand Cru Marcel Deiss 2004 est un vin toasté, voire fumé, au nez puissant et à la persistance aromatique extrême. Il est gouleyant, imposant sa volonté au palais et terriblement gastronomique. La mâche des gnocchis est exactement ce qu’il faut pour exciter ce grand vin.

Le Châteauneuf-du-Pape Château Rayas blanc 2005 est le vin que j’attendais dans la liste préparée par Alain. Hélas, c’est le seul qui ne correspondra pas à mes attentes. Il part bien, avec une belle attaque bien juteuse, avec une minéralité de bon aloi, et puis il s’essouffle et le final est bien court. C’est dommage, car la Saint-Jacques a une mâche qui correspondrait exactement à ce vin s’il avait la grandeur que j’attendais. Je ne crois pas qu’il y a un problème de bouteille. Ce vin est court, tout simplement.

Le Saké Kuheiji 9 grand cru 2008
est limpide comme de l’eau. C’est une heureuse pause dans la voyage parmi les vins blancs français. Il est expressif et crée un bel accord avec le bar délicieux. Je n’ai aucun repère pertinent, mais je trouve que l’accord se forme bien, au bon moment.

La volaille de Bresse est une douceur. Elle fond en bouche. Le Corton-Charlemagne Bonneau du Martray magnum 1998 est impérial, vin d’une justesse de ton inégalable. Tout en ce vin exprime l’élégance, le raffinement et la noblesse. De plus, sa longueur est infinie. Il a un léger fumé sur un fruit plein, jaune d’or. L’accord est impérial.

Le dessert est très amusant car la vanille est traitée de façon qu’elle ait la forme d’une truffe, posée sur des copeaux qui figurent la terre. Le Coteaux de l’Aubance Domaine des Charbottières 1991 profite bien de son âge. Il est moelleux, assez doux, avec des notes d’agrumes et de fruits confits. Il s’accorde bien avec le délicieux dessert.

La cuisine du chef est absolument brillante, montrant un grand talent. Mon plat préféré est la volaille de Bresse et la Saint-Jacques mais les autres plats méritent des applaudissements. Le travail d’Alain Ronzatti a été extrêmement brillant. Ses choix ont tous été judicieux.

Mon classement des vins est : 1 – Corton-Charlemagne Bonneau du Martray magnum 1998, 2 – Mambourg Grand Cru Marcel Deiss 2004, 3 – Champagne Gosset 1973.

Le restaurant Michel Rostang se situe dans le champ d’une cuisine bourgeoise traditionnelle. Quand elle est traitée à ce niveau, on voit à quel point la France a besoin de cette cuisine, surtout si elle est accompagnée de façon aussi pertinente par des vins formant des accords vibrants.

Ce dîner sera à marquer d’une truffe blanche dans nos mémoires.

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Dîner chez ma fille avec La Tâche 1995 jeudi, 20 novembre 2014

A l’occasion de l’anniversaire de ma fille cadette, nous lui avions offert des Silex de Dagueneau, vins qu’elle adore. Elle a envie d’en ouvrir un pour nous et nous invite chez elle. Le prétexte est idéal pour que je sorte de ma cave une grande bouteille.

Le Pouilly-Fumé Silex de Louis-Benjamin Dagueneau domaine Didier Dagueneau 2011
a un nez superbe de fruits blancs. En bouche il est tranchant comme un silex – justement – et se montre très civilisé. C’est du plaisir avec des sensations très minérales, une acidité superbe et bien dosée et un final long et cohérent. Le vin se boit avec beaucoup de plaisir. Il n’est pas trop l’ami des olives et de la poutargue. Il s’accorde bien avec le pain des amis, celui qu’utilise David Toutain. Je suis frappé par la gourmandise de ce blanc bien dessiné.

La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1995
a un nez qui promet monts et merveilles. Il est très évocateur de délices. En bouche, il faut s’habituer pour entrer dans un univers de subtilité, un peu comme lorsqu’on entre dans une cathédrale. Venant d’un monde païen, il faut du temps pour communier avec un monde de ferveur. C’est un peu cela, l’approche de cette Tâche, dont on peine à faire le tour de toutes les complexités. Alors, on se concentre, on écoute le message du vin. J’y retrouve petit à petit toutes les vibrations des vins du domaine. Le sel est là, discret, les fruits roses noirs délicats et les variations gymnopédiques à la Eric Satie. Ce n’est pas une Tâche qui passe en force, même si elle a du volume, c’est une Tâche sérieuse qui suggère. Le mieux à faire c’est d’écouter et de capter tout ce que l’on est capable de saisir. Sur un gigot d’agneau juste rose, des pommes de terre rissolées et des champignons, se crée une atmosphère paysanne que La Tâche aime bien. Les champignons conversent bien avec ce grand vin. Autour de la table le silence se fait car nul ne voudrait manquer une partie du message. J’ai plus reconnu ce qui fait la richesse suggestive du domaine que la spécificité de La Tâche car ce vin demanderait quelques années de plus pour prendre l’assurance qui sera la sienne.

Les amis ont apporté des tombereaux de pâtisseries plus engageantes les unes que les autres, dont un paris-brest qui nous entraîne sur des rails de bonheur. Le Vin de Paille La Vignière Côtes du Jura Henri Maire 1999 est un vin frais, sucré, sans lourdeur, gourmand comme une compote de raisins de Corinthe, qui accompagne agréablement les desserts.

Que dire des vins ? Si l’on juge sur la noblesse et la complexité, La Tâche reçoit la palme. Mais si l’on juge du plaisir immédiat et gourmand, c’est le Silex qui gagne. Les amis que je verrai le lendemain chez Michel Rostang pour un dîner de truffes blanches sont émus par La Tâche. C’est le Silex que je retiens. Mais le plus fort est bien la chaude atmosphère de ce dîner avec ma fille, ma femme et des amis.

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Le bouchon du vin de paille s’est brisé en deux. Le bas du bouchon porte des cristaux.

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le Paris-Brest

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Déjeuner de famille et dîner au restaurant Garance jeudi, 13 novembre 2014

Avec ma fille, pour un repas de famille, nous buvons un Champagne Billecart-Salmon Brut 2000. Ayant en mémoire l’extraordinaire Billecart-Salmon 1961 en magnum bu il y a peu, je suis un peu déçu que ce champagne, qui est bien fait, dégage aussi peu d’émotion. Il ne communique pas vraiment avec nous et reste sur un service minimum, comme le gréviste d’un service d’Etat. Dommage. Il faudrait vérifier si c’est ce millésime ou cette bouteille qui n’est pas au rendez-vous.

Nous sommes quatre pour un dîner de travail au restaurant Garance. Ayant l’initiative du dîner, je suis celui qui invite. Tomo, qui est de la partie, m’indique qu’il fournira les vins. N’aimant pas être en reste, je mets dans ma musette un vin de plaisir prêt à boire, pour que les vins ne perturbent pas nos discussions. Etant arrivé en avance pour que mon vin soit ouvert suffisamment à l’avance, je propose à Tomo qui a déjà ouvert ses vins que nous trinquions sur un champagne. Notre choix se porte sur le Champagne Egly-Ouriet Brut Grand Cru 2002
qui a été dégorgé en septembre 2011, après 98 mois de cave. Je ressens la même réserve que pour le champagne d’hier. Il est manifestement bien fait, la matière vineuse est belle, mais je le trouve sans énergie et sans envie de nous communiquer une émotion. Suis-je marqué par les dégustations récentes de très grands champagnes, c’est assez probable, car j’ai normalement un faible pour les champagnes Egly-Ouriet. De temps à autres, sur les brioches de Guillaume Iskandar le chef, le champagne se réveille et s’anime, mais le compte n’y est pas.

Comme chaque fois, je n’arrive pas à obtenir le menu écrit aussi suis-je un peu désemparé pour décrire la première entrée très goûteuse qui a accueilli le Riesling Clos Sainte-Hune Trimbach 2002. Quel vin magnifique ! Je suis toujours impressionné par la précision des grands rieslings et le mot qui me vient pour celui-ci est « cristallin ». Il est tellement brillant, gracieux, d’une acidité suprême très bien dosée, que je suis conquis. Ce 2002 est parmi les plus grands Sainte-Hune, un vrai bonheur.

Le homard aux petits légumes crus est hélas dominé par le gingembre et n’arrive pas à dominer au sein du plat beaucoup trop épicé.

André n’aime que les jeunes bordeaux aussi goûtons-nous un Château Pichon-Longueville Comtesse de Lalande 2009. Tomo, voulant faire un clin d’œil d’amateur de vins anciens, associe à ce vin un Château Pichon-Longueville Comtesse de Lalande 1952. La comparaison est intéressante. Le 2009 a une belle attaque généreuse dans le fruit qui procure un plaisir qui est remis en cause par l’amertume que l’on sent en fin de bouche, un peu trop prononcée. Le vin est franc et généreux, mais ce final lui nuit. Le 1952 a une attaque nettement moins tonitruante, mais il s’installe en bouche et délivre des complexités beaucoup plus grandes et une belle cohérence. Le son de ce vin est moins fort que celui du 2009, mais il apporte beaucoup plus de dialogue à celui qui le boit. Mon cœur va donc nettement vers le 1952 qui n’a pas une amertume aussi prononcée dans le final. Je comprends qu’André soit toujours du côté du 2009, mais ses certitudes vacillent grâce à cette comparaison.

La tête de veau associée à du poulpe est originale et gourmande. Bien grasse, elle cohabite très bien avec les deux vins qu’elle renforce.

Mon vin est servi maintenant, la Côte Rôtie La Landonne Guigal 1996, qui met un terme à toutes les possibles incertitudes : s’il y a un vin qui est au-dessus de tous les autres, c’est bien celui-là. Cette Landonne est absolument exceptionnelle. C’est le vin parfait. Alors que j’ai chanté de nombreuses fois les louanges de La Turque 1996 vin confondant de puissance et de fruit, La Landonne me semble supérieure. Elle est très différente car elle ne passe pas en force. Elle joue les bourguignonnes et tout en elle est subtilité. Je crois bien que cette bouteille est au sommet de ce que peut donner la Landonne de Guigal. Nous sommes sur un petit nuage tant le vin est bon, très au-dessus de ce que j’attendais. Il a du velours, une mâche superbe, et une fluidité impressionnante. C’est un grand bonheur que de boire ce vin. Inutile de dire que le superbe lièvre traité en deux service est un régal avec ce vin.

Sur un brie à la truffe de la ferme des trente arpents, le Vin de l’Etoile Vieilles Vignes Philippe Vandelle 2011 est bien jeune mais judicieux. Il a des intonations de grappa car il est servi un peu chaud. Il a beaucoup de force, une belle présence avec ce côté très oxydatif des vins jaunes, même s’il ne l’est pas.

Le dessert au chocolat est très goûteux et plombant comme il se doit, aussi le Rivesaltes Ambré Fabienne et Pascal Rossignol 2009
est-il le bienvenu pour rafraîchir le palais. La force alcoolique est là, mais ce vin fait de grenache blanc et de grenache gris réussit à être léger avec de beaux fruits confits dans des tons oranges et bruns.

La profusion de plats et de vins n’a pas nui à la qualité de nos travaux. Il n’était pas question de voter dans cette atmosphère studieuse mais je classerai : 1 – Côte Rôtie La Landonne Guigal 1996, 2 – Riesling Clos Sainte-Hune Trimbach 2002, 3 – Château Pichon-Longueville Comtesse de Lalande 1952, 4 – Rivesaltes Ambré Fabienne et Pascal Rossignol 2009.

Ce fut un très beau repas.

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Dîner au restaurant Encore avec Latour 1907, La Tâche 1969, Haut-Brion 1926 et beaucoup d’autres samedi, 8 novembre 2014

C’est en mars 2001 que j’ai commencé à écrire sur un forum américain de vins, « Bordeaux Wine Enthusiasts ». L’intérêt d’échanger sur des forums croît lorsque l’on rencontre les membres dans la vie réelle. Des voyages aux USA, en Bourgogne et à Bordeaux ont permis de créer des liens d’amitié. Lorsque Tim s’est installé à Paris, très naturellement, il s’est inscrit aux séances de l’Académie des Vins Anciens. A l’occasion de la présence à Paris de Bill et Janet, un couple de texans avec lequel j’avais il y a dix ans, partagé de belles soirées, Tim me suggère un dîner avec ces amis, et annonce deux bouteilles à niveau assez bas, La Tâche 1969 et Haut-Brion 1926. C’est l’occasion de proposer de mon côté quelques bouteilles à risques, de niveaux qui peuvent représenter un danger, et je remplis mes musettes de sept bouteilles, avec l’idée que s’il y en a deux bonnes, mon apport sera satisfaisant.

Au restaurant Encore, dont le chef japonais est Masahide Ikuta, nous serons cinq, Tim, Bill et Janet, un ami français de Tim et moi. Dès 19 heures Tim et moi ouvrons les vins pour savoir lesquels seront retenus. Pour donner du cœur à l’ouvrage, Florian Perate, le sommelier du lieu me suggère un Champagne Pierre Gerbais l’Originale fait à 100% de pinot blanc. J’adore ce champagne léger, précis, de belle pureté, qui se boit facilement, d’une acidité joyeuse.

Les trois premières bouteilles de mon apport semblent encourageantes. Comme il y a profusion de vins, je n’ouvre qu’une seule autre de mes bouteilles, parce qu’elle est un symbole amusant. L’assiette où s’entassent les bouchons est noire de déchets de bouchons, dont ceux du Latour 1907 qui m’a posé énormément de problèmes, car le goulot de la bouteille est très resserré en haut, interdisant au bouchon de sortir entier .

Le menu nous est imposé, et nous rajoutons au menu de base les suppléments possibles, foie gras et truffe blanche : velouté d’héliantis au foie gras, écume de café / noix de Saint-Jacques au lard noir gascon, mousseline de carotte à l’orange et safran / lieu jaune de l’île d’Yeu nacré sur la peau, poireau, beurre blanc au Tosazu / pigeon, chou Kale, mousseline de panais / Mont-Blanc, crème glacée au pin de Gènes. La truffe blanche très odorante s’est retrouvée dans plusieurs plats.

Le Meursault d’un négociant de Beaune 1950
à la couleur légèrement ambrée a un parfum superbe et intense. Il a une belle acidité et une grande précision malgré ses origines modestes, et se signale par un final extrêmement long. Nous adorons ce vin que j’ai apporté. C’est une surprise.

A côté de lui, le Trebbiano d’Abruzzo Luigi Cataldi Madonna 2005
vin italien qui titre 13°, même s’il est agréable à boire, fait beaucoup trop simple à côté de la complexité du meursault qu’il met en valeur. Le 1950 réagit bien sur l’écume de café et sur le lard des coquilles.

Le lieu jaune n’est pas vraiment idéal pour les bordeaux, mais nous nous en accommodons. Le Château Latour 1907
que j’ai apporté a un nez extraordinaire. Il est impressionnant de personnalité. En bouche, son attaque est assez légère, mais tout se joue dans le final qui est remarquable. Tous les amis sont conquis par ce grand vin, qui aura attendu 107 ans avant d’être bu !

A côté de lui le Château Haut-Brion 1926, d’une année que je considère comme la plus belle que j’aie bu pour Haut-Brion, a une couleur incroyable. On dirait 2006 que l’on ne se tromperait pas sur la couleur. Son parfum est moins expressif que celui du Latour. Il a une belle attaque généreuse, fruitée et veloutée, mais son final est faible. En fait il lui faudra du temps car progressivement le final va s’assembler. Le Latour, de son côté, ne va jamais faiblir, se montrant éblouissant, même si ce n’est pas sur l’attaque ou sur le fruit qu’il brille le plus. C’est sa rémanence gustative et sa subtilité qui emportent nos suffrages.

Le Château Lafite-Rothschild 1988
est un vin bien construit, mais la proximité des 1926 et 1907 montre à quel point il est peu complexe comparé à ces deux anciens, exactement comme le blanc italien à côté du meursault. Lafite rattrapera ses aînés lorsqu’il aura des cheveux blancs !

Juste après les bordeaux et avant la viande, nous buvons le vin que symboliquement j’ai ajouté. C’est un Corbières, VDQS mis en bouteilles à Longjumeau des années 60, car il y a plus de quarante ans que je l’ai acheté dans un lot chez un épicier auvergnat. Il porte encore son prix : 4,00 F. Bien évidemment nous n’en attendons rien, mais nous sommes extrêmement surpris qu’il soit aussi précis, fruité, et agréable à boire. Aucune déviation n’en perturbe le goût. Contrairement à la chanson de Georges Brassens, le temps fait quelque chose à l’affaire, en bonifiant ce petit vin au point de le rendre plaisant. C’est le troisième exemple qui montre que « old is beautiful ».

C’est maintenant le grand moment, car nous allons boire deux vins de la Romanée Conti. Celui de Tim a un niveau très acceptable, alors que le Richebourg que j’ai apporté souffre d’un niveau très bas. Le Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1953
a un nez assez époustouflant, nettement plus expressif que celui de La Tâche. Mais il a un côté perlant, avec une impression de pétillant, qui interdit de l’aimer. On ne peut pas demander l’impossible aux très bas niveaux. En revanche, La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1969, s’il n’a pas le parfum superbe du Richebourg a une tenue en bouche exemplaire, avec le caractère salin des vins du domaine et un velouté remarquable. C’est un très grand vin, de belle structure et charme intense.

Tim sert son Château Pavie 1975
et semble l’apprécier, mais je le trouve déséquilibré.

Le Coteaux du Layon Chaume Domaine Cady 1995
est très agréable, enveloppant, simple mais charmeur et bien réactif sur le dessert. J’adore son fruité très spontané. A côté de lui, le Château Filhot crème de tête 1990 est un grand vin mais trop lourd car le sucre est surabondant. Dans quelques années ce sera une autre affaire lorsqu’il aura tempéré ses ardeurs.

Mes amis ont voté pour Latour 1907 avant La Tâche 1969. J’ai fait le classement inverse. Ensuite, c’est Haut-Brion 1926 et le Meursault 1950 qui complètent le quarté. Avec douze vins pour cinq, nous avons poussé très loin les limites du raisonnable. Florian le sommelier est extrêmement sympathique, la cuisine est excellente. Le lieu est à recommander. L’atmosphère était superbe, ce fut un grand moment.

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la couleur des deux liquoreux (à gauche le 1990)

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il n’y a pas de photo du velouté. Un comté de 36 mois a été ajouté au menu.

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Déjeuner au restaurant Garance avec un Chambertin Louis Latour 1961 sublime mardi, 4 novembre 2014

Mon ami Tomo était devenu papa et nos folies s’étaient arrêtées depuis plus de six mois. Cela nous manquait à l’un et à l’autre. Je propose à Tomo que nous déjeunions ensemble. Il acquiesce et choisit le lieu : le restaurant Garance. Il annonce son vin le premier : Gevrey-Chambertin 1er Cru Clos Saint-Jacques Armand Rousseau 1969.

Je cherche dans ma cave des vins qui pourraient accompagner le sien et je choisis un Corton-Charlemagne Peyret Frères 1949 au beau niveau et dont la couleur est un peu ambrée, puis une bouteille absolument magnifique de couleur et de niveau, un Chambertin Grand Cru Louis Latour 1961. Mon emploi du temps ne me permettra pas d’ouvrir les vins longtemps à l’avance.

A mon arrivée, pendant que j’officie pour ouvrir les vins, Tomo me tend un verre de champagne que je trouve fort bon. Bien que je l’aie bu il y a peu de temps, je ne cherche pas à reconnaître. C’est le Champagne Dom Pérignon P2 1998. Il est intense, équilibré, avec une belle acidité, des fruits jaunes et une bonne mâche. Il a vocation à permettre au Corton Charlemagne de se refroidir dans un seau à glace.

Ayant salué le chef Guillaume Iskandar, j’ai vu sur son plan de travail des champignons qu’il associe normalement avec des seiches. Je lui ai demandé de nous préparer une assiette de champignons sans rien d’autre pour le vin blanc.

Nous commençons par la traditionnelle brioche avec une crème épaisse et goûteuse qui met en valeur le Corton-Charlemagne Peyret Frères 1949. Sa couleur dans le verre est nettement moins ambrée que ce que j’avais vu à travers le verre de la bouteille. Le nez est profond, intense, évoquant des fruits confits. La bouche est gratifiante car le vin est très carré, solide, structuré. Il a des fruits confits, une belle acidité, mais tout se joue dans le final qui expose tous les agrumes que l’on pourrait imaginer : orange, sanguine, pomelos et citron vert, le tout étant suggéré plus qu’imposé.

Les champignons donnent au vin une ampleur extrême. Le vin a relativement peu de complexité malgré ce final excitant mais il est solide et très riche. Il n’évoque pas trop un Corton-Charlemagne mais on peut dire que c’est un grand vin de grande vitalité et sans trace d’âge.

Guillaume le chef qui connaît mes goûts a ajouté aux champignons de fines tranches de saucisse de Morteau et sur ce blanc, c’est un régal incroyable.

Le lièvre sera présenté en deux services. Trois morceaux différents et une sauce diabolique, puis le deuxième service en un effiloché de chair, sur une sauce encore plus forte. C’est un régal complet.

Le Gevrey-Chambertin 1er Cru Clos Saint-Jacques Armand Rousseau 1969
est clairet. Le nez est extrêmement expressif et m’évoque des vins de la Romanée Conti. Et cette impression se retrouve en bouche. Le vin est salin, très bourguignon et je suis sûr qu’à l’aveugle j’aurais dit un vin de la Romanée Conti, par exemple une Romanée Saint-Vivant. Car l’amertume, la rigueur sont très proches de ce que je trouve dans les vins du domaine de la Romanée Conti. Il a une belle longueur, aucun fruit mais de belle variations vineuses sur un message strict.

Ce vin est le jour et la nuit si on le compare au Chambertin Grand Cru Louis Latour 1961. Car le chambertin est rond, riche, fruité, glorieux, plein, d’une mâche conquérante. Sa puissance est étonnante. Il est à l’aise sur toutes les composantes des deux plats de lièvre, mais c’est surtout sur les sauces qu’il trouve un écho fantastique. Tomo, comparant les deux vins, dit que l’on voit bien que le 1961 est un grand cru, comparativement au 1969. Le chambertin est indéniablement la vedette de ce repas. Il est fruité, joyeux, riche.

J’ai rapporté chez moi le reste du chambertin, qui a été chahuté dans les transports. Le dernier cinquième bu au dîner est noir, d’une matière lourde et dense et le vin est tout simplement divin. Ma femme, sentant le vin lui donnerait cinquante ans de moins ! Ce vin est immense.

Par hasard, Tomo avait trouvé un catalogue Nicolas de 1972. Des Grands Crus de 1961 se vendaient dans les 50 Francs, le Chambertin Grand Cru Louis Latour 1961 se vendait 150 F et la Romanée Conti 200 F. Le chambertin que nous avons bu était au sommet du tarif de Nicolas !

Ce déjeuner a relancé la machine qui nous fera partager des grands vins. Vite, lançons le suivant.

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Dom Pérignon P2 1998 et Corton Charlemagne 1949

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Déjeuner au restaurant Diane du Fouquet’s samedi, 1 novembre 2014

(décidément, mon appareil photo a du bleu à l’âme ! il faudra que j’apprenne à m’en servir)

Je suis invité au restaurant Diane qui est au premier étage de l’immeuble du Fouquet’s. La décoration est moderne et plaisante, les tables sont espacées. On se sent bien. Le menu du déjeuner est d’un prix attractif. Les plats que je choisis sont : la courge « Jack be little », foie gras et châtaignes, chantilly à la Cazette / le brochet en mousseline, écrevisses, chou rouge, sauce Nantua / fromages.

Au déjeuner, c’est le champagne qui convient le mieux si l’on veut pouvoir travailler ensuite. Il y a un choix acceptable, avec une valorisation assez forte des plus grands champagnes. Etant chargé de commander le vin, je pointe une Cuvée Louise 1999 mais le sommelier m’annonce qu’il a des 2002 qui ne sont pas à la carte, et me les conseille. J’acquiesce évidemment.

Dès les amuse-bouche, on sait que l’on est face à une cuisine raffinée et talentueuse. Le velouté de courge est présenté dans une citrouille, Halloween oblige. Il est délicieux et les composantes du plat sont d’un rare équilibre. Le brochet en mousseline est superbe mais c’est surtout la sauce Nantua qui est une vraie merveille de gourmandise. Cette cuisine vaut facilement deux étoiles.

Le Champagne Pommery Cuvée Louise 2002
m’épate par sa joie de vivre. Il a une prestance, une opulence de bon aloi et se permet d’être en même temps frais, fluide et gourmand. C’est un champagne de grand équilibre et de charme. J’ai senti des fruits jaunes mais aussi des pâtes de fruit qui épaississent le champagne, lui donnant étoffe et longueur. C’est un grand champagne et cette bouteille se place au-dessus de la mémoire que j’en avais.

Le service est attentionné, l’ambiance est agréable. Voilà un restaurant à recommander.

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Deux repas avec mon fils jeudi, 30 octobre 2014

Mon fils passe avec sa mère et moi le dernier jour de son séjour en France. Pour le déjeuner, je repère en cave deux bouteilles qui me tendent les bras. L’une est en danger de mort car elle a perdu près de la moitié de son volume. L’autre a un niveau assez beau. Il n’y aura pas de miracle pour le Chambolle-Musigny Remoissenet Père et Fils 1937. Lorsqu’un vin a perdu trop de volume, la grande faucheuse a eu le temps d’œuvrer. Il y aura bien quelques sursauts de vie dans le parfum du grand malade, mais la cause est entendue.

En revanche le Châteauneuf-du-Pape Réserve des Chartes 1947 au niveau très satisfaisant a un parfum joyeux et avenant et une bouche toute en velours. Je ressens quelques effets de l’âge mais mon fils est enthousiaste. Et il a raison car le vin est vif, complexe, avec des évocations de fruits bruns. Sur un poulet fermier goûteux à souhait nous profitons de ce vin dont un exemplaire aussi vivant avait brillé lors du 150ème dîner.

Le soir, nous trinquons à l’envie de nous revoir bientôt avec un Champagne Perrier Jouêt Belle Epoque 1982. Le bouchon ne veut pas venir et se cisaille. Le bas du bouchon vient, après bien des efforts, au tirebouchon. Sa couleur est claire, sans trace d’âge, la bulle est active, le nez est subtil et engageant et en bouche, ce qui frappe, c’est la belle jeunesse et l’équilibre de ce champagne de joie et de bonheur. Il est beau, fin et racé. Sur des filets d’anguilles fumées, du saumon fumé et autres harengs, il est à l’aise et vibre, apportant sa douceur au mariage avec les notes iodées des poissons scandinaves.

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champagne superbe avec un beau camembert

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