Archives de catégorie : dîners ou repas privés

Manu Dibango à la brasserie Le Petit Journal de Montparnasse mercredi, 30 septembre 2015

Les assassins reviennent souvent sur les lieux de leurs crimes. Ayant apprécié la soirée passée à la brasserie Le Petit Journal de Montparnasse, je souhaite que mon épouse en profite aussi. Nous réservons deux places pour un dîner concert avec Manu Dibango. Lorsque nous arrivons, on nous place à une table qui est directement au premier rang, de grand confort. Je n’avais pas prévenu André Robert le propriétaire des lieux de notre venue. Un ange a sans doute donné un coup d’aile pour l’attribution de cette table.

Le menu est : pressé de canard au foie gras, piment d’Espelette, mousseline de petits pois / filet de bar, risotto crémeux, beurre blanc infusé au safran / velours tout chocolat et crème anglaise. On n’est plus dans le registre de la cuisine d’Alain Pégouret, chef venu en ami samedi dernier, mais ce dîner est très convenable avec des saveurs franches. C’est Lydia qui nous sert avec un large sourire. Elle se souvenait que j’avais pris du champagne. Je récidive en commandant une bouteille du Champagne Delamotte Brut sans année, qui est toujours aussi agréable de franchise et se comporte encore mieux sur cette cuisine.

Manu Dibango est accompagné de deux choristes, d’un ou deux guitaristes, d’un pianiste sur synthé et d’un batteur particulièrement talentueux. A 81 ans, Manu est comme un jeune homme, souriant, optimiste, nous entraînant dans un jazz rassurant, facile à vivre, rythmé et efficace. Un de ses amis camerounais probablement de sa génération est venu chanter avec une rare bonhommie, chauffant la salle avec bonheur. André Robert est venu nous rejoindre pour bavarder quelques instants.

Le Petit Journal du Montparnasse diffuse une atmosphère de convivialité, de partage et de bon jazz. Je sens que nous en avons attrapé le virus !

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Déjeuner au restaurant Le Petit Verdot mercredi, 30 septembre 2015

Déjeuner au restaurant Le Petit Verdot. Hidé m’accueille avec le sourire. Il est étonné que je ne sois pas venu avec une belle bouteille, mais j’ai envie de choisir sur la carte des vins.

Le menu est écrit sur une ardoise. Je choisis : thon blanc mi- cuit au sésame, purée de haricots blancs / onglet de bœuf grillé, jus de cuisson / flan de reine-claude, glace pistache. Le prix du menu est à peine plus cher que le tiers du prix d’une entrée au Taillevent.

Le vin choisi est un Chambolle-Musigny 1er Cru Les Amoureuses domaine Robert Groffier P&F 2010. Il est d’une belle grâce bourguignonne avec un fruit un peu acide, comme dans une soupe de fruits au vin. Il est encore très jeune, mais j’aime son goût prononcé qui n’est pas flatteur. On n’est pas dans le charme mais dans la typicité. Il a un côté campagnard qui ne me déplait pas.

A une table voisine déjeunent un représentant en vins de plusieurs domaines du Rhône et parfois ailleurs, et un grand critique de vin dont l’amitié m’honore. Atterrit sur ma table un verre de vin charnu, gourmand et plaisant, un Clos Triguedina les sélections parcellaire « les Galets » Nozières Jean Luc Baldès Cahors 2007. Le vin est riche et tannique et immédiatement ce qui me frappe c’est que l’année 2007 lui va parfaitement car rien n’est surjoué. Il paraît plus gourmand que le bourgogne mais lorsque je reviens au bourgogne, je suis plus convaincu par la richesse vibratoire et la complexité du Chambolle-Musigny. Les deux vins sont très attachants.

La cuisine du Petit Verdot est simple et agréable mais a perdu de la complexité que l’on trouvait avec certains chefs précédents du lieu. La gentillesse d’Hidé est légendaire. On y va beaucoup pour ça. Un détail « qui tue » : la bouteille du 2010 n’était pas finie. Hidé m’a compté 80% du prix du vin sur le livre de cave. Impensable et inimaginable de nos jours.

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Dîner et récital à la brasserie Le Petit Journal de Montparnasse samedi, 26 septembre 2015

André Robert, le truculent propriétaire du restaurant La Cagouille est aussi celui de la brasserie Le Petit Journal de Montparnasse. Je reçois ses mails proposant des soirées musicales et mon œil est attiré par l’annonce d’une soirée jazz et gastronomie avec Alain Pégouret, le talentueux chef du restaurant Laurent, au fourneau, et Jacky Terrasson au piano. Ce programme me plait, avec la curiosité de voir comment le chef s’organise en un tel endroit.

Lorsque j’arrive, André Robert m’offre une coupe de champagne et je salue le chef, tout sourire et très décontracté.

Le lieu est sympathique et l’acoustique est parfaite. Le service est tonique et joyeux. Lydia, la serveuse de ma table s’est montrée parfaite. Le programme comporte normalement une coupe de champagne, un blanc et un rouge mais j’ai décidé que mon repas sera accompagné par une bouteille de Champagne Delamotte Brut sans année. Il est toujours agréable, solide champagne de bonne soif.

Le tourteau dans ses sucs en gelée, crème de fenouil est une institution du restaurant Laurent. Elle est parfaitement exécutée ici, un peu différente, mais de quoi, je ne sais pas. La volaille de Bresse fourrée au foie gras, macaronis aux giroles, est remarquable. Comment Alain Pégouret a-t-il pu réussir des cuissons parfaites dans une cuisine qui n’est pas la sienne ? C’est le secret des grands chefs. Ce plat ne trouvant pas de résonnance avec le champagne, je prends un verre du vin rouge du menu, un Pinot Noir Grande Réserve Domaine de Mauperthuis 2013. On ne peut pas lui demander plus que ce qu’il peut offrir.

Le fondant au chocolat noir sur un sablé, framboises et poivron a été préparé avant, sans doute au Laurent, ainsi que les démoniaques palmiers.

Jacky Terrasson joue du piano avec un contrebassiste, un batteur et un percussionniste. Il interprète des standards comme Take Five, Night in Tunisia et beaucoup d’autres avec des accommodements ambitieux. Le spectacle est de haute volée. La complicité des quatre musiciens fait plaisir à voir. On vibre avec eux. Courez au Petit Journal de Montparnasse, pour y passer de belles soirées musicales dans une ambiance festive.

le lieu

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le maître des lieux

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la soirée

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il a eu une médaille !

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Déjeuner au restaurant Taillevent vendredi, 25 septembre 2015

Ma fille aînée veut bavarder avec moi. Pour être proche de son bureau, je choisis le restaurant Taillevent. Jean-Marie Ancher et toute l’équipe sont souriants. Le service est une arme de ce restaurant. Sur la carte, les prix sont excessivement élevés. Je choisis le boudin de homard bleu « tradition Taillevent » et la palombe qui n’est pas à la carte et ne sera servie que pendant peu de jours, et je m’attends à poursuivre avec une grouse d’Ecosse, jus au whisky et châtaignes car ma fille pense ne pas la manger entièrement.

L’Hermitage domaine Jean-Louis Chave rouge 2001 est un vin tout en douceur et velours. Il est riche et tout en subtilité. Il est à l’aise avec chacun des plats délicieux. C’est surtout son velours si élégant qui me fait l’aimer.

Après un dessert léger, le point final est un Bas-Armagnac Château de Ravignan 1981 de belle empreinte et déjà large malgré sa jeunesse. Taillevent est un restaurant d’une grande élégance.

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Déjeuner au restaurant du Polo de Paris jeudi, 24 septembre 2015

Notre déjeuner de conscrits abandonne pour une fois le Yacht Club de France et s’installe au Polo de Bagatelle. Le restaurant du Polo de Paris comporte une jolie terrasse le long du terrain de polo, mais il fait trop froid aussi notre table est dressée dans la grande salle lambrissée d’une belle élégance. Le service est sympathique et l’audience est assez faible quand le temps est maussade. Nous déjeunons à la carte. Mon choix est : tataki de bœuf sauce thaï / filet de daurade en croûte d’épices, bouillon aigre-doux / tiramisu au café. Le repas est de bonne qualité.

Nous commençons par un Champagne Bollinger sans année agréable, un peu convenu mais qui joue bien son rôle. Nous poursuivons par un Chablis Fourchaume Domaine Laroche d’une année que je n’ai pas notée, comme pour les vins suivants, car je n’ai pas pris de photos des vins. Le chablis, jeune bien sûr est d’un beau fruit. Le Château La Commanderie Saint-Estèphe est d’un niveau agréable même s’il manque un peu de complexité. Le Vosne Romanée Joseph Drouhin a une belle sensibilité. C’est le discours bourguignon qui nous ravit.

L’ami qui nous invite a choisi des vins solides qui passent bien. Etre ensemble est notre plus grand réconfort.

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Dîner au restaurant Pages, avec un petit miracle mercredi, 16 septembre 2015

Au restaurant Pages, je vais dîner avec mon fils et ma fille cadette. Ayant le privilège de pouvoir apporter du vin je choisis en cave un vin blanc qui me faisait de l’œil. Passant dans l’allée où se situe ce vin, je regarde dans une case voisine un vin qui fait partie des légendes. Je le prends en main et je constate que le niveau est si bas que l’on est sous l’épaule. Le vin est très probablement mort. Plaçant la bouteille au-dessus de moi dans la direction d’une lumière, je constate que la couleur est belle. Perdu pour perdu, autant l’apporter au restaurant.

Arrivé en avance, j’ouvre mes deux bouteilles. Le parfum du blanc est annonciateur de merveilles. Le haut du goulot de la bouteille du vin rouge est recouvert de poussière noire. Le bouchon est sain et beau, ce qui n’explique pas la baisse de niveau. La première odeur qui émane du goulot est d’une grande pureté. Le vin semble ne souffrir d’aucun défaut. Je le fais sentir au chef Teshi qui partage mon étonnement.

Mes enfants arrivent et je leur demande si un blanc et un rouge seront suffisants pour un dîner gastronomique. Des sourires me répondent. Je passe donc commande d’un Champagne Dom Pérignon 2004 qui est décidément d’un charme particulier. D’emblée ce champagne offre son confort comme le fait un canapé moelleux. Tout en lui est franc, direct, agréable à boire, vif et plein. C’est un champagne de bonheur.

Nous grignotons des chips de légumes et le champagne va accompagner le début du repas dont voici le menu : dauphine de veau / Céviche de lieu jaune / chinchard fumé au foin / caviar de Sologne et ciboulette / homard breton et cèpes / Cromesquis de foie gras fumé au Bincho, crème de maïs grillé / encornet en deux façons, tartare et saisi, sabayon au pistou / lotte de Noirmoutier, extrait de coquillages, tomates d’Annie Bertin / poulette de Pâtis de Pascal Cosnet, jaune d’œuf, cébette / quatre approches du bœuf : Simmenthal et Galice 60 jours et 50 jours de maturation, Galice Rubia Galega 230 jours, et Ozaki, grillés au Bincho / déclinaison de riz noir / butternut, cardamome, romarin, ananas / chocolat blanc de figues / déclinaison de verveine / guimauve à la pistache / mi- cuit au caramel et à la cannelle / éclair au caramel.

Après trois mois de coupure dans le sud, je pouvais me demander si le charme de la cuisine de Teshi agirait toujours. La réponse est définitive, je suis conquis par le style de ce chef inventif, subtil, créatif, qui traite de magnifiques produits. Ainsi le bœuf de Galice maturé 230 jours est une merveille. L’est aussi l’Ozaki bien gras et fondant. Le plat de poulet qui représente l’univers de la vie du poulet est délicieux. Le homard aux cèpes et d’une précision de cuisson inégalable. Tous les plats sont remarquablement exécutés et élégants.

Le Chevalier-Montrachet Bouchard Père & Fils 1985 a une couleur très jeune mais légèrement dorée. Le parfum du vin est capiteux. Le vin est servi un peu froid aussi faut-il attendre qu’il prenne de l’épaisseur. Il est grand, noble, d’un fruit bien large et épanoui. C’est un Grand Cru dans la pleine possession de ses moyens. C’est avec les cèpes et leur bouillon qu’il a atteint son plus beau développement.

Le Château Palmer Margaux 1959 a un nez de truffe intense, et n’annonce aucun défaut ni aucune fatigue qui résulterait de son bas niveau. Je ne cesse de répéter « c’est un miracle ». Car c’est bien un miracle que de boire un vin aussi parfait. J’ai plusieurs fois bu Palmer 1959 et l’ai comparé avec le 1961, les deux vins étant des réussites incomparables de Palmer. Ce 1959 est conforme à la légende ou au mythe de ce grand vin dans ce grand millésime. La truffe domine mais il y a aussi du fruit. Ce qui frappe c’est l’équilibre, la solidité et la richesse de ce vin au final inextinguible. On le boit, on le mâche presque, et il dégage des ondes de bonheur. Avec les quatre expressions de bœuf, ce vin très rond est impérial.

Vincent, le nouveau sommelier vient nous proposer trois absinthes sauvages de Stéphane Meyer : Ucenni du massif des écrins, Ceutrons du massif de la Vanoise et Séquane du massif du Jura. Je n’ai pas été particulièrement convaincu par ces alcools qui « arrachent », ceux de la Vanoise et du Jura me semblant manquer de précision.

Il y aura eu trois causes de bonheur ce soir, le miracle d’un Palmer 1959 que tout condamnait, la cuisine d’un chef d’un talent rare, et la chaleur d’un dîner avec mes enfants. C’est beaucoup pour un dîner !

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les cuisiniers veulent photographier mes bouteilles. On voit le niveau bas du Palmer 1959

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la préparation du boeuf Ozaki

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Déjeuner au restaurant La Cagouille mardi, 15 septembre 2015

Un ami me suggère que nous déjeunions au restaurant La Cagouille. Cette idée me convient car la carte des vins regorge de bonnes pioches et André Robert, le truculent propriétaire des lieux est un hôte exquis. Il vient nous saluer à notre table avec un grand sourire. Selon l’habitude des déjeuners avec cet ami, il offre les repas, j’offre les vins et ce partage n’est pas à mon avantage. Qu’importe si l’on boit bien.

Nous commençons par une coupe de Champagne Laurent-Perrier extra-brut, vif, tranchant, adouci par les délicieuses coques qui sont le signe de bienvenue de ce restaurant. On s’accommode très bien de l’absence de dosage.

Le Chablis Grand Cru Valmur domaine François Raveneau 2008 est d’une forte acidité et d’une grande minéralité mais il éclate d’un fruit généreux ce qui le rend agréable, surtout lorsqu’il se réchauffe dans le verre. Sur les huîtres fines de claire numéro trois que j’ai prises, c’est le champagne qui est plus à son aise. Sur le pavé de cabillaud à la sauce aillée qui vient ensuite, le chablis trouve son envol, gagnant en gras et en rondeur. Une halte à la Cagouille, c’est comme si le temps s’arrêtait pour (comme on dit aujourd’hui) une pause-bonheur.

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reliefs de coques

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Présentation Salon Delamotte, cocktail inaugural au Bistrot 116, dîner à la maison lundi, 14 septembre 2015

Salon et Delamotte reçoivent à l’Hôtel de l’Industrie situé face à l’église de Saint-Germain des Prés et jouxtant le café des deux Magots. L’immeuble est superbe et l’institution a été fondée en 1801 sous Napoléon pour favoriser le développement de l’industrie. La salle où nous sommes reçus est de volume imposant. On peut goûter de beaux champagnes.

Le Champagne Delamotte brut sans année est un beau champagne, précis, assez opulent et de grand plaisir. Le Champagne Delamotte 2007 est d’une rare vivacité. Il claque sur la langue et me semble promis à un bel avenir. A côté de lui, le Champagne Delamotte 1999 est plus calme, jouant sur un équilibre discret et délicat.

On monte quelques marches pour accéder à une petite salle où l’on peut goûter le Champagne Salon 2002 qui, dans ce contexte, paraît jouer un peu en dedans, alors que le Champagne Salon 1997 est plus épanoui, plus plein, de forte empreinte. Qui eût dit que le 1997 coifferait au poteau le 2002 ? Je ne l’aurais pas parié.

Ryuji Teshima dit Teshi est le chef du restaurant Pages. Il a repris un bistrot bar à vins, le 116, qui est dans le prolongement de son restaurant. Il a confié la direction du site à Vincent, son fidèle bras droit. On fête ce soir le lancement de ce bar à vins. La foule est nombreuse, et le trottoir, voire même la rue, est envahi d’une foule d’habitués et d’amis des propriétaires, à majorité japonaise. Il y a beaucoup de jeunes et l’atmosphère est souriante.

On peut grignoter des préparations de Teshi et boire les vins bios découverts par le sommelier. Je m’en tiens à des bières, car après le champagne Salon, la transition serait trop rude. Je suis venu à cette inauguration avec mon fils par sympathie pour l’équipe de Pages.

Nous rentrons à la maison car il y a beaucoup de victuailles à finir du déjeuner de la veille. Et il reste du Château de Beaucastel Châteauneuf-du-Pape 1994. La première impression qui vient est celle de velours. Et c’est le privilège des années discrètes que d’offrir du velours lorsque le vin s’est assagi. Nous grignotons avec modération, car demain, nous irons dîner, mais où ça ? Au restaurant Pages bien sûr, car il est plaisant que les événements s’enchaînent comme si une logique les imposait.

Déjeuner de famille au champagne dimanche, 13 septembre 2015

Dimanche midi, mes trois enfants et quatre de mes petits enfants viennent déjeuner chez moi. Ma femme est dans le sud. Mon fils a organisé le repas. L’apéritif se prend avec un Champagne Pol Roger Cuvée Winston Churchill 1999. Ce champagne est très précis, net, droit, vineux, équilibré. Il se boit avec plaisir. Il est racé. Il n’a pas l’ampleur et le charme du Cristal Roederer 1983 de la veille, mais son élégance et sa vivacité en font un grand champagne. Il y a du saucisson poivré, du Pata Negra, de petites saucisses d’apéritif, de la poutargue. Tout convient au champagne, ma préférence allant au saucisson.

A table nous avons des œufs de saumon, du tarama à l’oursin, deux saumons fumés de deux pays distincts, une anguille fumée. Il est difficile d’envisager autre chose que du champagne. Le Champagne Substance Jacques Selosse dégorgé en mars 2007 est un peu déroutant à la première gorgée et je ressens des notes lactées. Mais il fallait qu’il s’aère, et il prend alors son envol, vin vif, tranchant comme un couteau, racé, extrême comme on l’aime. Les huit ans depuis le dégorgement lui donnent une belle maturité et un équilibre rare. Il est à peine fumé, et se comporte bien avec toutes les saveurs variées de ce repas nordique. Sa persistance aromatique est forte.

Après des petites boules meringuées appelées « merveilleux », nous concluons ce repas avec les dernières gouttes d’une jolie bouteille de Bénédictine D.O.M. A. Legrand aîné très ancienne, au verre de couleur bleue. L’aération ancienne dans la bouteille fait que l’on ressent surtout le sucre, mais les herbes sont encore présentes pour nous charmer.

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Ma fille aînée a bu un Beaucastel 1994 que je n’ai pas goûté

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la Bénédictine

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Autre dîner au champagne avec mon fils dimanche, 13 septembre 2015

Le lendemain, nous sommes à nouveau tous les deux, mon fils et moi, pour dîner chez moi car ma femme a préféré profiter de l’été indien dans le sud. Demain nous recevrons mes deux autres filles et leurs enfants, aussi mon fils est allé faire des courses pour ces deux repas. Pour nous deux, il a fait fort ! Des œufs en gelée avec des écrevisses, caviar d’Aquitaine, foie gras en terrine. S’y ajoutent un céleri rémoulade dont je raffole et un Kouign-amann pour le dessert.

Le Champagne Cristal Roederer 1983 a été conservé au réfrigérateur, fermé par son bouchon. En l’ôtant, le pschitt est fort. La bulle est d’une vivacité rare et nous nous regardons mon fils et moi : le champagne a fait un saut qualitatif presque incroyable. Il a gagné en opulence, en noblesse, en fruit. Il emplit la bouche glorieusement. C’est fou ce qu’il s’est élargi pour notre plus grand plaisir. C’est avec l’œuf aux écrevisses que l’accord est le plus pertinent. Le champagne n’est pas très tenté par le caviar pourtant délicieux. Le manger avec blinis et crème ou baguette et beurre ou sans accompagnant, c’est de loin la troisième solution qui est la meilleure.

J’ouvre un Champagne Perrier-Jouët Belle Epoque 1982. Le bouchon est si serré qu’il se casse en deux lorsque l’on fait des efforts pour le tourner et il faut l’extirper au tirebouchon. Il est curieux que de tels problèmes arrivent souvent avec des 1982 de plusieurs maisons dont Krug et Salon. C’est bien difficile pour ce 1982 d’arriver juste après le Cristal Roederer, car il est moins ample, moins fruité, moins vif. Mais l’aération va jouer son rôle pour lui comme pour le 1983 et au fur et à mesure de son épanouissement, il va prendre de plus belles couleurs, avec une belle acidité, un fruit mesuré, une râpe agréable et un picotement rafraîchissant. Sans avoir l’ampleur du Cristal 1983, il se montre grand.

Ce qui est intéressant de constater c’est que ces deux champagnes, de 32 et 33 ans, n’ont pas perdu un gramme de leurs bulles, et n’ont pas le moindre signe de vieillissement. Vive le champagne !

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