Archives de catégorie : dîners ou repas privés

Deux champagnes éblouissants vendredi, 29 juillet 2016

Les vacances sont aussi l’occasion de faire régime. Pour l’instant, je suis un bon élève, appliquant à la lettre la base de tous les régimes : « dès que c’est bon, tu n’y touches pas et si c’est insipide, c’est ce que tu dois manger ». Ma fille, prêtresse du « vegan gluten free » me tuerait si elle lisait cela. Les résultats sont encourageants mais le passage de ma fille qui nous a confié ses enfants et passe les prendre pour se rendre sur la Côte atlantique va mettre un coup d’arrêt à la résistible descension de ma courbe de poids. J’ouvre un Champagne Initial Jacques Selosse dégorgé le 21 septembre 2011. Il y a de la poutargue, des olives noires et d’autres petites choses à grignoter.

Le champagne est totalement éblouissant. Dès la première gorgée, on est conquis. On est face à un champagne joyeux, porteur de bonheur. La couleur est d’un jaune d’or déjà accentué et les évocations sont de fleurs et de fruits blancs. Tout est raffiné. Il y a de la fleur de sureau dans les arômes. Mais ce qui apparaît le plus c’est une joie de vivre. Dès qu’on boit on dit : c’est grand. Ce n’est que du bonheur. C’est un champagne au sommet de son art, porteur de bonheur. Le champagne a été dégorgé le 21 septembre 2011, un jour d’équinoxe. Ce n’est pas la première fois que je bois des vins de Selosse dégorgés à l’équinoxe. Hasard ou volonté ?

Nous poursuivons par un Champagne Salon 1988. C’est comme une grenade dégoupillée. Ce champagne explose ! Il est vineux bien sûr, mais il arrive avec des tonnes de fruits dorés ou rouges. Et il varie à chaque gorgée. Ce qui est surprenant c’est cette macération de fruits rouges. Le Selosse est rassurant, le Salon est une explosion de richesse, de noblesse et de complexité. Il est assez impressionnant. On dirait volontiers que si on veut un champagne de plaisir il faut boire l’Initial dégorgé en septembre 2011, mais si on a envie de se faire remuer par de l’excellence explosive, on va vers Salon 1988. Tout prouve que 1988 est une année exceptionnelle en Champagne.

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le disque inférieur du bouchon s’est détaché et rétracté pendant que le bouchon s’élargissait !!!

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Dîner chez des amis dans le sud mercredi, 27 juillet 2016

Nous sommes seize à dîner chez des amis sur un menu créole. Les épices sont à l’honneur. Un Champagne Ruinart rosé me fait une belle impression. Franc, droit, c’est un beau rosé épanoui qui réagit bien aux acras épicés.

Le Champagne Deutz brut magnum sans année m’impressionne aussi très agréablement. L’attaque florale est très agréable et l’effet magnum joue pour donner de l’ampleur et de la plénitude à ce beau champagne. J’étais en de bonnes dispositions car j’ai apprécié aussi le Champagne Laurent Perrier brut sans année simple mais sans défaut.

Mon palais est plus rebuté par les vins rouges trop jeunes. Je suis un grand fan du Bandol Terrebrune mais le Terrebrune Bandol 2012, même s’il a un potentiel énorme, est plus jus de cassis que garrigue. Il se boit mais il y a une râpe un peu amère liée à sa jeunesse.

J’ai apporté deux Châteauneuf-du-Pape aux bouteilles sans collerette d’année, qui doivent être des années 70 ou 80. Le Châteauneuf-du-Pape Jean Avril La Font du Pape vers 1980 avait le parfum le plus amer des deux à l’ouverture. En bouche il est toute douceur. Il n’est pas parfait mais cette douceur émouvante emporte les cœurs par contraste avec le 2012 rugueux.

Le Châteauneuf-du-Pape Yves Chastan vers 1980 a un nez de grande race. Comme son frère, sa matière manque un peu de noblesse, mais sa douceur compense et rend le vin très plaisant.

Mon ami nous sert ensuite un Châteauneuf-du-Pape Château de Beaucastel magnum 1996
et les deux précédents lui font de l’ombre, car lui aussi, malgré ses vingt ans, souffre de sa jeunesse. Le vin est d’une autre race, riche et prometteur, mais curieusement c’est encore un bébé non formé.

L’après-midi avait été orageux, la douceur idéale du soir face à la mer nous a permis de passer une agréable soirée, où les conversations animées ont donné du rythme aux vins.

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Dîner au restaurant Pradeau Plage mardi, 26 juillet 2016

Dîner au restaurant Pradeau Plage au sud de la Presqu’île de Giens. Le cadre est sauvage et beau, directement sur l’eau, dans un esprit rustique. Le service est sympathique et professionnel. La nourriture est convenable. Nous choisissons avec mes amis de partager des tapas et je prends ensuite un chapon. La carte des vins est plus que succincte. Nous commençons par un Côtes de Provence Commanderie de Peyrassol rouge 2012 qui est servi très frais. Le froid rend le vin plus acide, et sa jeunesse est difficile pour mon palais. On sent une belle matière qui s’épanouirait mieux avec quelques années de plus.

Nous essayons ensuite un Première de Figuière Côtes de Provence rouge 2013. Le vin est aussi frais que le précédent, un peu plus ample mais souffrant aussi d’une excessive jeunesse. Quand on sait ce que peuvent devenir les Côtes de Provence avec l’âge, on devrait s’abstenir de les boire quand ils en sont encore au stade de jus de cassis. Patience et longueur de temps conviennent plus que partout ailleurs aux vins de cette belle région de Provence.

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Champagne Salon 1996 dimanche, 17 juillet 2016

Les jours qui côtoient le 15 août sont l’occasion de dîners de grands vins. Mon ami Tomo sera de la partie. Devant retrouver des amis sur la Côte d’Azur, il fait un crochet, un mois avant nos futures agapes, pour me confier les vins qu’il a prévus. Il est descendu en avion avec sa femme, sa fille et la nounou. Il a loué une voiture pour se rendre chez ses amis. Nous n’allons pas le laisser repartir sans avoir trinqué. J’ouvre une bouteille de Champagne Salon 1996, dont le bouchon me résiste, comme cela arrive souvent avec les champagnes de cette prestigieuse maison.

La couleur est encore d’un jaune clair, mais apparaissent déjà de fines touches dorées. La bulle est très active. Tomo et moi sommes étonnés, car l’image que nous avons de ce 1996 est d’une énergie extrême. Or cette bouteille nous présente un champagne vineux, mais plus romantique que guerrier. Le vin est très agréable avec des notes dorées, de fruits assez doux. Tout est en charme plus qu’en affirmation. Le soir je finirai le champagne qui aura pris plus de volume, un beau fruit serein et beaucoup de charme, avec plus de calme que d’énergie. Les Salon romantiques me plaisent aussi.

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Dîner chez des amis mercredi, 13 juillet 2016

Par une soirée très venteuse nous allons dîner chez des amis. Au soleil couchant, le ciel nettoyé par le vent donne aux côtes varoises des îles et presqu’île des couleurs d’une grande beauté. Le Champagne Bollinger Spécial Cuvée Brut sans année donne l’impression d’être particulièrement dosé et cela gêne le plaisir, même si sa belle structure lui permet d’accompagner deux délicieux jambons ibériques et des cochonnailles de la même région. Nous poursuivons par un Champagne Egly-Ouriet Brut rosé grand cru qui a passé 52 mois en cave et a été dégorgé en novembre 2014. C’est un agréable rosé, très consensuel mais qui lui aussi souffre d’un petit manque de vibration. Une tapenade marquée d’un ail insistant tire de belle notes de ce champagne.

Nous passons à table pour une entrée d’asperges vertes et tranches de truffe d’été puis une dorade avec des pommes de terre magiquement goûteuses. Trois vins vont accompagner le repas, deux blancs pour les asperges et le poisson, rejoints par un rouge pour la dorade. Le Domaine de Trévallon blanc 2012 a un nez d’une finesse, d’une complexité et d’un charme qui m’émeuvent au plus haut point. Ce parfum montre un saut qualitatif par rapport aux deux champagnes précédents. Le vin est beau, riche, intense, profond, noble et raffiné. On est aux anges avec un tel vin gourmand et complet. Je pourrais me contenter de m’enivrer de son parfum.

L’ami qui nous reçoit m’avait dit qu’il ouvrirait un Beaucastel blanc vieilles vignes, mais en fait c’est un Château de Beaucastel Châteauneuf-du-Pape blanc 2012. Le nez n’est pas aussi impressionnant que celui du Trévallon mais pour mon grand plaisir, le Beaucastel tient parfaitement sa place à côté du Trévallon. Plus simple, mais droit, généreux, franc, il est aussi goûteux que le précédent. Des petites notes fumées cohabitent bien avec des copeaux de truffe.

Le vin que j’ai apporté est un Rimauresq Côtes de Provence 1992. C’est un splendide vin d’un épanouissement parfait. Il est garrigue ! tout en lui évoque garrigue, olive noire et romarin. C’est le sud comme je l’aime. C’est un grand vin qui est totalement intégré, accompli et montre que les Côtes de Provence de ce niveau vieillissent bien. Il n’est pas apprécié par l’un des amis qui préfère les vins blancs sur le poisson mais je trouve qu’il est remarquable avec la dorade, les pommes de terre dorées au four et un fromage de brebis affiné à la truffe. Sur le bouchon d’une très grande qualité, il y a une scène de vendange assez joyeuse mêlant hommes et femmes, possiblement dénudés. Est-ce justifié d’y voir des allusions érotiques ? Je ne sais pas.

Le dessert est un Megève, dessert au chocolat et à la meringue qui rappelle la meringue chocolatée dont la bienpensante police du langage a imposé un autre nom, le Merveilleux. Nous buvons un Champagne Bérêche & Fils Extra Brut rosé Campania Remensis dégorgé en mars 2015. Précis, net et agréable à boire, je l’apprécie pour sa netteté et une belle longueur.

Ce soir, une fois n’est pas coutume, les trois vins ont surclassé les trois champagnes, le gagnant étant le magnifique Trévallon blanc 2012.

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déjeuner au restaurant BOR à Hyères mardi, 12 juillet 2016

Nous retournons déjeuner au restaurant BOR par une chaleur orageuse et caniculaire. Notre table est proche de l’eau et selon l’orientation des parasols, on peut souffrir d’un soleil de plomb. La saison est lancée et le restaurant emploie de jeunes étudiants pour des jobs d’été et si, comme aujourd’hui, le propriétaire des lieux n’est pas là, le service s’en ressent. J’ai commandé un Champagne Cristal Roederer 2006 qui m’a fait meilleure impression que la dernière fois, sur des camerones accompagnés d’un risotto. Le champagne a de l’opulence et une belle profondeur. Il lui manque juste une petite étincelle de génie. Viendra-t-elle avec l’âge ? Pourquoi pas ?

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Anniversaires et trois champagnes dimanche, 10 juillet 2016

En été les anniversaires se succèdent, ce qui est le prétexte à ouvrir des champagnes. Le repas sera préparé par un traiteur, avec abondance de petits canapés. Le Champagne Dom Pérignon 1998 est manifestement agréable à boire, mais il n’a pas le pouvoir d’émotion et le romantisme que j’aime dans ce champagne que je chéris. S’il ne les a pas à dix-huit ans, j’ai bien peur qu’il ne les trouve pas de sitôt. Le repas, avec un filet de bar accompagné d’un risotto et d’asperges me pousse à ouvrir un Champagne Charles Heidsieck mis en cave en 1997, notamment parce que c’est l’année de l’aînée de mes petits-enfants, dont nous fêtons l’anniversaire. La trace de goût de bouchon est suffisamment faible pour que je fusse le seul à l’avoir remarquée. C’est un étonnement car pour de grandes fêtes, j’ai ouvert des dizaines et des dizaines de fois ce champagne, sans jamais rencontrer une bouteille bouchonnée.

Nous changeons donc de direction avec un Champagne Salon 1999. C’est aussi un changement de registre car même si ce n’est pas le plus complexe des Salon, son caractère vineux et sa franchise, sur une matière de grande qualité en font un vin de grand plaisir.

Comme il en est resté le lendemain, je l’ai encore plus apprécié après cette aération qui a donné de la rondeur et de la profondeur à ce beau champagne vineux combinant profondeur, charme et douceur.

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Champagne Substance vendredi, 8 juillet 2016

Ma fille cadette vient retrouver ses enfants dans notre maison du sud. Après une belle journée et après la victoire en demi-finale des bleus, elle me lance : « qu’est-ce que l’on boit ? ». Au vu des mets préparés pour le dîner, c’est un champagne qui ira le mieux. Je saisis un Champagne Substance Jacques Selosse dégorgé en mars 2007. J’ai tendance à penser que Substance demande quelques années après dégorgement mais pas trop. Nous allons voir ce qu’il en est. Au lever du bouchon le pschitt est avenant. La couleur dans le verre est intense. C’est une couleur pêche, d’une grande beauté. Le nez du champagne est racé, noble et ces deux caractéristiques se retrouvent en bouche. On est immédiatement ravi. Je suis frappé que ce champagne évoque aussi élégamment une liqueur de fruits rouges, comme si la liqueur d’expédition était mariée à un coulis de fruits rouges. Mais assez rapidement ce qui apparaît c’est le caractère vineux du vin combiné à un charme extrême. Les mots qui viennent sont vineux, noble, racé, charmeur. Il a une grande persistance en bouche, sa bulle fine est insistante. C’est un grand champagne fortement typé. Une grande réussite. Un Substance qui a cette durée après dégorgement devient plus civilisé, plus accessible et plus charmeur. On peut donc garder en cave ce champagne près de dix ans après dégorgement.

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l’heure était à la couleur en cuisine !

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Apéritif dans le sud vendredi, 1 juillet 2016

Des amis viennent pour un apéritif. J’ai envie de vérifier comment se comporte le Champagne Henriot Cuvée des Enchanteleurs 1998 car les deux dernières expériences ne m’ont pas séduit. La vie n’est pas linéaire car immédiatement je suis séduit par ce champagne large, vineux, de belle matière. Je sens un peu de noisettes dans le finale, surtout avec des petites viennoiseries chaudes concoctées par ma femme. C’est un champagne confortable, bien lisible avec une belle palette aromatique.

Il restait un peu du Champagne Cristal Roederer 2006, assez pour en verser à tous ceux qui boivent. La bulle est moins active mais on sent bien une plus grande complexité et un parcours plus long en bouche. Le Henriot est vif et vineux alors que le Cristal assagi joue sur son charme.

Le champagne qui suit est un Champagne Krug Grande Cuvée que je dois avoir depuis quelques années en cave. On est dans le confort et la noblesse. La gamme de saveurs est large, le vin est vif, racé, noble. C’est un grand champagne qui n’atteint cependant pas le niveau du Krug 1996 qui m’a tant impressionné. Nous avons grignoté les viennoiseries de mon épouse, des petites tranches de jambon roulées autour d’un fromage de chèvre, une délicieuse poutargue de Sète, des olives. Le Krug est divin sur la poutargue bien moelleuse. Mes amis ont préféré la lisibilité de l’Enchanteleur alors que j’ai été plus sensible au Krug, champagne de haute race.

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le Cristal de la veille

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déjeuner au restaurant hôtel BOR près du port d’Hyères mercredi, 29 juin 2016

Nous allons déjeuner au restaurant hôtel BOR près du port d’Hyères. Les tables prolongent l’étroite plage de sable fin. La décoration et l’agencement sont agréables. La carte des vins me permet de choisir un Champagne Cristal Roederer 2006. L’offre de poisson est limitée car des jours de mistral ont empêché les pêcheurs de sortir, mais, comme dans une pièce de théâtre bien construite, l’aimable directeur de salle revient peu de minutes après avec un plateau qui comporte un beau mérou, un chapon de belle taille et deux langoustes bien vivantes. Un pêcheur venait de passer. Ayant les yeux plus gros que le ventre je choisis la plus grosse des langoustes. Le Champagne Cristal Roederer 2006 est un bon et grand champagne mais je crois qu’il faudrait l’attendre encore quelques années, car il est encore trop politiquement correct. Il lui manque de s’encanailler. Sa grandeur, son expressivité ne font pas de doute, mais il n’a pas la petite étincelle de génie qui devrait venir avec quelques années de plus. Inutile de dire que c’est quand même un grand plaisir.

Le service du lieu est attentif et de qualité. Les plats sont copieux et bien exécutés. C’est une table qu’on peut recommander, dont on profite mieux quand le temps est beau. Mais il l’est toujours dans le sud. Le directeur m’a apporté un verre de rhum du Guatemala dont le parfum a une palette aromatique un peu trop large. Il est meilleur en bouche mais n’atteint pas la noblesse des grands rhums martiniquais. Une présence de café dans le goût n’est pas ce que j’aime. Ce fut un beau déjeuner.

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