Archives de catégorie : dîners ou repas privés

Dîner du 14 août dans notre maison du sud lundi, 15 août 2016

Le lendemain 14 août, le déjeuner est à l’eau, poulet et salade. A 19 heures, j’ouvre les vins du deuxième « dîner de gala ». Alors que la veille les ouvertures n’avaient posé aucun problème, c’est une accumulation de problèmes aujourd’hui. La qualité des bouchons américains est très faible et les bouchons s’émiettent ou se brisent. Il me faudra un temps fou à sortir celui du Colgin, car la partie inférieure brisée ne veut pas remonter et seules des miettes suivent le tirebouchon. Je n’ai jamais vu une telle difficulté car les résistances à la remontée sont incompréhensibles. Même le bouchon de l’Yquem se brise, tombe dans le liquide et fort heureusement j’ai réussi à le faire ressortir, ce qui a évité une éventuelle contagion de liège. Le temps d’ouverture étant beaucoup plus long que prévu, les amis locaux arrivent alors que je suis en plein travail. Je n’ai pas le temps de ranger mes outils. Ce n’est pas grave

Nous prenons l’apéritif sur la terrasse surplombant le jardin et la mer. Ma femme a prévu des minuscules croissants fourrés de pâté de campagne ou de sardines, une anchoïade divine, la magnifique andouille de Guéméné, partenaire idéal des champagnes, de la poutargue et des olives.

Le Champagne Dom Pérignon 1995 apporté par Philippe montre d’emblée un dosage insistant. Le champagne est bon mais n’a pas du tout la vibration habituelle de Dom Pérignon. Philippe me trouve bien sévère avec ce champagne et il comprendra pourquoi lorsque nous goûtons le deuxième champagne de cette maison qu’il a aussi apporté.

Le Champagne Dom Pérignon Œnothèque 1996 est une merveille. Il a l’attaque que j’adore de Dom Pérignon, romantique et florale. Ce champagne est exquis, gourmand tout en étant gracieux, à la longueur extrême, champagne qui se boit goulûment tant il est bon.

Alors que j’avais prévu un champagne Bollinger Grande Année 1985 pour suivre les deux précédents, je me suis trompé en le prenant dans le réfrigérateur et nous sommes face à un Champagne Bollinger Grande Année rosé 2002. Il n’y a plus la logique de mon choix initial et nous hésitons à le servir. Car il pourrait intervenir sur le pigeon pour tenter un accord couleur sur couleur ou sur les fromages. Mais ce champagne nous surprend tellement par sa qualité que nous en consommons la moitié de la bouteille, juste pour voir. Le champagne est exceptionnel. J’ai rarement bu un rosé de cette personnalité. Il est vif, tranchant, impressionnant et d’un équilibre absolu. Son rose est peu prononcé. C’est un champagne de haute gastronomie et je crois bien que c’est le plus grand vin de ce repas. Nous le retrouverons sur les fromages.

Nous passons à table et alors que les menus avaient été mis au point depuis longtemps, ma femme nous fait une surprise. Sur chaque assiette il y a une cloche en faïence rose constellée d’étoiles dorées. Comme dans les grands restaurants nous levons tous simultanément les cloches en les prenant par leurs tétons et nous découvrons un œuf coque décalotté, posé sur un coquetier rose aux étoiles dorées. Dans la coquille, l’œuf a été mixé avec du beurre, de la poutargue et un sirop de kumquat maison. Je n’étais au courant de rien et c’est délicieux.

Le Meursault Désirée Domaine des Comtes Lafon 1992 est un vin très agréable. Il n’a pas une très grande ampleur, mais il est bien fluide et se boit avec plaisir. Il est vif, de belle minéralité et s’accorde bien à l’œuf original.

Le Corton Charlemagne Bouchard Père et Fils 2008 est un vin que j’adore. Il est romantique comme un champagne et en le buvant, on a l’impression de boire un champagne sans bulle. Il s’accorde particulièrement bien au foie gras qui était prévu comme entrée sur les trois blancs.

Le Chevalier Montrachet Domaine d’Auvenay 2001 est un seigneur. Il a une opulence extrême, vin riche et complexe de haute tenue, fort, impressionnant. S’il plait beaucoup à mes amis, j’ai une préférence pour le Corton-Charlemagne, plus fluide, plus frais et mieux adapté au délicieux foie gras accompagné d’une feuille et d’une fleur d’oxalis.

En plat principal des filets de pigeons sont accompagnés d’un pressé de pommes de terre et d’un pressé de céleri. Il sont associés à trois vins américains et un Frenchie que j’ai ajouté, pour avoir un repère.

L’Opus One 1996 est particulièrement plaisant. Fluide, non marqué par l’alcool il est très agréable à boire, avec des accents bordelais. C’est une très heureuse surprise. Il est très adapté au pigeon.

Le Colgin Estate Cariad 2005 est une bombe. Je m’apercevrai plus tard qu’il titre 15,5° et j’avoue que c’est beaucoup trop pour moi. Il n’y a plus de plaisir quand un vin est monolithique et percutant au-delà du raisonnable, trop fort en bois.

Le Colgin joue un rôle de faire-valoir pour le Harlan Estate 1999 qui apparaît alors comme un vin délicat et chatoyant alors que lui aussi est lourd en alcool, mais y ajoute une grâce qui nous ravit.

L’Ermitage Le Pavillon Chapoutier 1994 a la tâche assez facile après ces trois américains car il est racé, raffiné, très expressif, doté d’une rare longueur. Je n’attendais pas qu’un 1994 soit aussi brillant. Tant mieux ! Il est joyeux, plein en bouche et gourmand tout en étant racé. En fait, sur ces quatre vins, deux se montrent plus avenants, l’Ermitage et l’Opus One. Les vins américains ont montré un visage beaucoup moins flatteur que ne l’a fait le vin italien de grand plaisir, le Sassicaia 2007.

Le Darley, fromage breton à pâte lavée a permis de continuer de boire les rouges, et le reste du Vega Sicilia Unico 1991 de la veille est resté coincé et renfermé. C’est certainement un problème de bouteille. Le Bollinger rosé est tout simplement éblouissant.

Sur les pâtes bleues nous finissons le Gilette Crème de Tête 1971 de la veille qui continue d’être brillant, vif et cinglant et nous profitons du Château d’Yquem 1990. Si le Gilette est tranchant, l’Yquem est opulent, riche, pianotant des saveurs complexes à base de fruits exotiques. Il s’est exprimé sur le Stilton mais aussi sur la tarte Tatin délicieuse, dans un accord couleur sur couleur, même si l’Yquem est beaucoup plus clair que les pommes dorées.

Nous avons tous fini le repas assez fatigués, car après onze vins pour sept buveurs hier il y a eu ce soir onze vins pour six buveurs, ma fille ayant dû nous quitter pour partir demain matin en trekking dans les Alpes de Haute Provence pour plusieurs jours.

Sur deux jours, nous avons bu quelques vins exceptionnels, nous avons profité de la générosité de tous. Qu’on en juge :

Les amis locaux ont offert : Trévallon blanc 2013, Grange des Pères blanc 2012, Sassicaia 2007, Champagne Dom Pérignon 1995, Champagne Dom Pérignon Oenothèque 1996, Opus One 1996.

Les amis de Paris ont offert : Champagne Substance Selosse dégorgé juillet 2008, Gaja Sperss 2011, Vega Sicilia Unico 1991, Château Gilette crème de Tête 1971, Meursault Désirée Domaine des Comtes Lafon 1992, Château d’Yquem 1990.

Tomo a offert : Chevalier Montrachet Domaine d’Auvenay 2001, Colgin Estate Cariad 2005, Harlan Estate 1999.

J’ai complété avec : Champagne Salon 1997 magnum, Champagne Laurent Perrier Cuvée Grand Siècle magnum, Champagne Initial Selosse dégorgé septembre 2011, Champagne Krug Grande Cuvée ancien, Côte Rôtie La Mouline Guigal 2005, Mas Amiel Prestige 15 ans d’âge, Champagne Bollinger Grande Année rosé 2002, Corton Charlemagne Bouchard Père et Fils 2008, Ermitage Le Pavillon Chapoutier 1994.

Le week-end du 15 août est devenu une tradition pour ouvrir de grands vins. Cette édition nous a ravis. Tomo restant un peu plus longtemps que les autres amis avec épouse et enfant, nous avons prévu de mettre un point final à ce week-end avec des vins de concours. Vive l’été !

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Dîner du 13 août chez des amis dimanche, 14 août 2016

A dix-neuf heures précises, je me présente chez les amis qui nous reçoivent pour le premier « dîner de gala » du week-end du 15 août. Par ces chaleurs, il n’est pas nécessaire d’ouvrir les vins quatre heures à l’avance. J’ouvre toutes les bouteilles prévues pour ce dîner, selon la tradition et aussi parce que j’adore ouvrir les vins.

L’ouverture étant faite, Philippe propose d’étancher nos soifs avec un Champagne Egly-Ouriet Blanc de Noirs sans année. Le champagne est agréable, bien typé avec un joli fumé, mais nous nous réservons pour le programme très lourd qui va suivre. Tout le monde est à l’heure à vingt heures. Le programme commence.

Le Champagne Initial Jacques Selosse dégorgé en septembre 2011 est invraisemblablement puissant. Jamais on n’attendrait un « Initial » à ce niveau de force. Le champagne est légèrement ambré, son parfum est subtil et puissant. Le vin est très long, conquérant et guerrier. Il sait aussi être gastronomique.

Le Champagne Substance Jacques Selosse dégorgé en juillet 2008 est très ambré formant un contraste fort avec le précédent. Son nez est beaucoup plus subtil et charmeur que celui de l’Initial. Le champagne est beaucoup moins fort mais plus complexe et plus énigmatique. On est là dans l’âme du travail d’Anselme Selosse car ces complexités et énigmes sont dans le cœur de sa démarche. Décider de préférer l’un ou l’autre de ces deux Selosse et très ardu, tant ils sont dissemblables.

Le Champagne Krug Grande Cuvée est ancien comme en témoigne son étiquette qui a été utilisée de 1983 à 1995. Ce champagne a très probablement trente ans et il est envoûtant de charme. Avec lui on revient dans le monde des champagnes, faciles à comprendre, raffinés à l’extrême. Il est aussi complexe que le Substance mais avec beaucoup moins d’énigmes car on est de plain-pied sur la terre des champagnes nobles.

Ce tir groupé de trois champagnes est exceptionnel et je serais bien incapable de désigner un vainqueur. La matière vineuse du Krug est probablement plus belle que celle des deux autres, du fait d’une plus grande variété de grands crus, mais les trois méritent nos amours.

Pour l’apéritif nous avons pu profiter des talents de la maîtresse de maison qui a fait des tartines de poutargue, des toasts de confiture de framboise et fromage de brebis, du Pata Negra et des petites cuillers d’anchois et caviar d’Aquitaine. Nous nous sommes amusés à doser les proportions entre caviar et anchois car l’anchois est naturellement un rouleau compresseur de goût qui écrase le caviar.

Nous commençons à table par un saumon cuit en papillotes absolument délicieux, garni de champignons. Deux blancs sont côte-à-côte, mais le match n’existera pas. Le Trévallon Vin des Alpilles blanc 2013 a un parfum de grande précision et généreux. En bouche, c’est ce que l’on attend d’un grand blanc, race, opulence, vivacité et une longueur extrême. C’est le gendre idéal.

A côté de lui, le Grange des Pères Vin de pays de l’Hérault blanc 2012 a un nez trop riche et une bouche trop opulente. En voulant trop en faire, il rate sa cible et met en valeur le Trévallon. Servi seul et peut-être dans deux ans pour qu’il s’assagisse, on peut imaginer qu’il devienne un bon compagnon. Mais pour l’heure il ne nous a pas séduits.

Pour la pièce de bœuf aux délicieuses pommes de terre, nous avons quatre vins rouges qui vont aussi accompagner les fromages.

Le Sassicaia Bolgherri 2007 a un nez raffiné. Le vin est extrêmement élégant. Il est racé, n’étale pas trop de puissance, a un beau fruit et une longueur respectable. C’est un vin de grand plaisir.

Le Gaja Sperss 2011 est un vin qui normalement me séduit par son expression de nebbiolo raffinée. Mais là, force est de constater que le vin est coincé et n’ose entrer en scène. Tout au long du repas nous attendrons qu’il se réveille, mais ce ne sera pas le cas.

Le Vega Sicilia Unico 1991 qui est un vin que j’adore est dans le même cas que le Gaja, plat, sans vibration. Bien sûr on perçoit ses qualités qui ne demandent qu’à s’exprimer, car elles sont là. Mais hélas, l’espagnol trop timide ne se mettra jamais au centre de l’arène.

La Côte Rôtie La Mouline Guigal 2005 est le vin que j’ai ajouté aux apports de mes amis. Et chauvin comme je suis, j’ai tendance à le préférer, mais je ne suis pas le seul. Ce vin a tout pour lui. Parfum capiteux, force, puissance, élégance, c’est le bonheur parfait. Il est gouleyant, amical, facile à vivre. Cette année lui réussit à merveille et il est impossible de lui donner un âge tant il est équilibré. C’est du plaisir pur.

En fait la Mouline et le Sassicaia sont deux rouges merveilleux qu’il est inutile de départager, vins d’extrême plaisir. Les vins cohabitent très bien avec un reblochon et avec le Darley, fromage breton à pâte lavée délicieux.

Sur un bleu de Gex et un stilton est servi le Château Gilette crème de Tête 1971 à la couleur d’un or glorieux, au parfum intense, et à la prestance conquérante d’un fort sauternes. C’est un vin de puissance et de conviction. Le stilton est nettement préférable au bleu de Gex avec ce grand vin.

Pour le Megève dessert créé par nôtre hôtesse, fait de meringue et de chocolat, j’ai apporté un Mas Amiel Prestige 15 ans d’âge que je dois avoir en cave depuis plus de vingt ans. Vin délicieux qui évoque le pruneau, riche sans être entêtant, qui se boit avec plaisir malgré tout ce qui a été bu jusqu’à présent.

Sur la terrasse surplombant la mer, par une nuit d’une douceur agréable, sous un ciel constellé d’étoiles, nous avons passé une excellente soirée, avec des chants, des histoires et des rires, une belle cuisine, de beaux vins et surtout une chaude amitié.

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le bouchon du Krug s’est cisaillé et le bas a dû être extirpé au tirebouchon

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Déjeuner du 13 août samedi, 13 août 2016

Tomo et son épouse arrivent pour le déjeuner avec leur toute petite fille. Nous sommes rejoints par nos hôtes de ce soir pour l’apéritif. J’ouvre un Champagne Grand Siècle Laurent Perrier magnum qui est depuis huit ans dans ma cave. Le nez du champagne est d’une race certaine. Il y a un léger goût fumé qui suggère que la liqueur d’expédition s’est un peu caramélisée. Il est très gastronomique, extrêmement plaisant. Mais je lui trouve moins de vibrations que le Salon 1997 d’hier. Tomo a apporté une andouille de Guéméné qui est divine et s’accorde merveilleusement au champagne. Poutargue et jambon Pata Negra complètent l’apéritif ainsi qu’un fromage de Bretagne à pâte lavée qui a des évocations de munster mais en plus doux. A table, nous avons chacun une demi camerone et un délicieux plat de pommes de terre. Le Côtes de Provence Clos Cibonne Tibouren rouge 1994 rapporté du domaine montre ses limites, vin qui a perdu en vivacité et expression.

Après le déjeuner nous réunissons nos amis en conseil d’administration en vue d’affecter les vins apportés par chacun aux deux repas « de gala », celui chez nos amis hyérois et celui en notre maison. Ayant préparé les documents nécessaires à la tenue de ce conseil, le choix est fait rapidement et la séance vite levée pour laisser la place à des siestes de réconfort. Pour chacun des deux dîners il y aura onze vins pour sept buveurs. L’ordre du jour est à la fête.

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Festivités du 15 août, le coup d’envoi samedi, 13 août 2016

Les festivités du 15 août vont bientôt commencer. Ce rendez-vous dans notre maison du sud est devenu un rite. Les deux premiers amis arrivent de Paris le 12 août. Le premier dîner est traditionnellement le dîner de bienvenue. Je suis allé acheter des camerones chez le très bon poissonnier de la gare d’Hyères. L’apéritif comprend un jambon Pata Negra bien gras et goûteux évoquant fortement la noix, une poutargue bien moelleuse et iodée, des olives noires, une anchoïade à se damner et des crevettes roses. Le Champagne Salon magnum 1997 est époustouflant. Ayant bu ce 1997 en bouteille récemment, je peux mesurer l’effet magnum. Le vin a une personnalité tranchée spectaculaire. Subtil, romantique, ce champagne floral est tout en suggestion, mais une suggestion pénétrante. S’il n’a pas la force vineuse, il a la persuasion. C’est un très grand champagne de plaisir. Lors de la sortie du 1997, je ressentais un jeune ado plutôt boutonneux, encore timide. Didier Depond, président de salon m’avait dit : « tu verras ». Et l’on constate aujourd’hui qu’il avait bien raison. Les camerones sont extrêmement goûteuses, associées à du riz blanc assez neutre et le champagne répond très bien, même si un fort blanc de Bourgogne eût été un meilleur compagnon. Nous avons contemplé les étoiles face à la mer, heureux de nous retrouver pour ce qui promet d’être un week-end de gastronomie et d’amitié.

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Dîner au vin rosé mercredi, 10 août 2016

Une amie de ma femme vient nous rendre visite. Pour l’apéritif j’ouvre un Côtes du Rhône Domaine des Julliandes rosé 2014. C’est un voisin à qui j’avais rendu service qui m’en a offert trois bouteilles. L’attention est aimable mais hélas la bouteille que j’ouvre est bouchonnée. On imagine que ce serait un rosé possible, à la couleur assez foncée, mais l’essai n’est pas concluant.

Un Clos Cibonne Côtes de Provence Tibouren rosé 2013 le remplace et l’on change de catégorie. J’ai un fort penchant pour ce vin dense, charpenté, noble et fruité, qui fait honneur aux rosés des Côtes de Provence. Il est joyeux, riche et emplit bien la bouche. On en redemande tant il est bon. Il accompagne avec aisance des joues de lotte et un pressé de pommes de terre à l’ail.

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Dîner avec des amis et Salon 96 et 97 vendredi, 5 août 2016

Nous invitons à dîner les amis de notre commune du sud qui participeront aux agapes du 15 août. Le prétexte est de préparer les menus des deux dîners prévus, l’un chez eux l’autre chez nous. Pour l’apéritif, j’ouvre un Champagne Salon 1997. L’attaque de ce champagne est d’une rare fluidité. On sent que ce 1997 s’ouvre et s’affirme. C’est un beau champagne racé, tout en suggestion. On le rangerait volontiers dans les champagnes romantiques. Nous grignotons des olives noires, des gressins frottés d’une anchoïade particulièrement goûteuse, de la poutargue et le Salon est à son aise avec toutes ces saveurs. Un signe qui ne trompe pas, c’est que le 1997 est asséché à vive allure aussi l’idée me vient d’explorer ce que donnerait une comparaison avec Salon 1996.

Le Champagne Salon 1996 est d’une vivacité invraisemblable. C’est le guerrier qui succède à l’odalisque. Le 1996 s’affirme, puissant et conquérant. Et je pense à la difficulté qu’ont les goûteurs professionnels qui doivent juger les vins. Car bien évidemment, un expert mettra le 1996 devant le 1997 pour sa richesse et sa puissance. Mais ce soir, je suis au moins autant conquis par la grâce du 1997 si fluide que par la force affirmée du 1996. De la difficulté de hiérarchiser.

Nous passons à table et ma femme a préparé un poulet bio extrêmement savoureux associé à un « nouillotto », vocable maison, qui est un risotto mais réalisé avec des nouilles qui ont la forme de grains de riz. Ce nouillotto est à l’huile de truffe blanche. J’ouvre au dernier moment un Château de Fonsalette Côtes du Rhône 2005. C’est la première fois que je bois ce vin qui est fait par le propriétaire de Rayas, l’emblématique Châteauneuf du Pape. L’attaque est vive, le vin est riche et joyeux avec des notes d’olive noire et de cassis. Le vin est franchement bon. On sent bien sûr qu’il manque un peu de largeur et de matière, mais il est extrêmement confortable. C’est un vin plaisant et bon compagnon du poulet.

En allant acheter du pain à la maison Sarroche, mon regard fut attiré par un dessert qui ressemble à s’y méprendre à l’Ispahan, le dessert fétiche de Pierre Hermé. Je l’ai donc acheté et nous le goûtons maintenant. Même si les fondations de la maison Hermé ne vont pas trembler, ce dessert est particulièrement brillant, le macaron et la framboise étant d’une fraîcheur et d’une légèreté à signaler. Les quelques gouttes restantes du Salon 1996 ont mis un point final à ce simple mais charmant dîner.

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surprenante différence entre les deux bouchons, celui du 1996 paraissant nettement plus jeune que celui du 1997.

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Deux champagnes éblouissants vendredi, 29 juillet 2016

Les vacances sont aussi l’occasion de faire régime. Pour l’instant, je suis un bon élève, appliquant à la lettre la base de tous les régimes : « dès que c’est bon, tu n’y touches pas et si c’est insipide, c’est ce que tu dois manger ». Ma fille, prêtresse du « vegan gluten free » me tuerait si elle lisait cela. Les résultats sont encourageants mais le passage de ma fille qui nous a confié ses enfants et passe les prendre pour se rendre sur la Côte atlantique va mettre un coup d’arrêt à la résistible descension de ma courbe de poids. J’ouvre un Champagne Initial Jacques Selosse dégorgé le 21 septembre 2011. Il y a de la poutargue, des olives noires et d’autres petites choses à grignoter.

Le champagne est totalement éblouissant. Dès la première gorgée, on est conquis. On est face à un champagne joyeux, porteur de bonheur. La couleur est d’un jaune d’or déjà accentué et les évocations sont de fleurs et de fruits blancs. Tout est raffiné. Il y a de la fleur de sureau dans les arômes. Mais ce qui apparaît le plus c’est une joie de vivre. Dès qu’on boit on dit : c’est grand. Ce n’est que du bonheur. C’est un champagne au sommet de son art, porteur de bonheur. Le champagne a été dégorgé le 21 septembre 2011, un jour d’équinoxe. Ce n’est pas la première fois que je bois des vins de Selosse dégorgés à l’équinoxe. Hasard ou volonté ?

Nous poursuivons par un Champagne Salon 1988. C’est comme une grenade dégoupillée. Ce champagne explose ! Il est vineux bien sûr, mais il arrive avec des tonnes de fruits dorés ou rouges. Et il varie à chaque gorgée. Ce qui est surprenant c’est cette macération de fruits rouges. Le Selosse est rassurant, le Salon est une explosion de richesse, de noblesse et de complexité. Il est assez impressionnant. On dirait volontiers que si on veut un champagne de plaisir il faut boire l’Initial dégorgé en septembre 2011, mais si on a envie de se faire remuer par de l’excellence explosive, on va vers Salon 1988. Tout prouve que 1988 est une année exceptionnelle en Champagne.

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le disque inférieur du bouchon s’est détaché et rétracté pendant que le bouchon s’élargissait !!!

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Dîner chez des amis dans le sud mercredi, 27 juillet 2016

Nous sommes seize à dîner chez des amis sur un menu créole. Les épices sont à l’honneur. Un Champagne Ruinart rosé me fait une belle impression. Franc, droit, c’est un beau rosé épanoui qui réagit bien aux acras épicés.

Le Champagne Deutz brut magnum sans année m’impressionne aussi très agréablement. L’attaque florale est très agréable et l’effet magnum joue pour donner de l’ampleur et de la plénitude à ce beau champagne. J’étais en de bonnes dispositions car j’ai apprécié aussi le Champagne Laurent Perrier brut sans année simple mais sans défaut.

Mon palais est plus rebuté par les vins rouges trop jeunes. Je suis un grand fan du Bandol Terrebrune mais le Terrebrune Bandol 2012, même s’il a un potentiel énorme, est plus jus de cassis que garrigue. Il se boit mais il y a une râpe un peu amère liée à sa jeunesse.

J’ai apporté deux Châteauneuf-du-Pape aux bouteilles sans collerette d’année, qui doivent être des années 70 ou 80. Le Châteauneuf-du-Pape Jean Avril La Font du Pape vers 1980 avait le parfum le plus amer des deux à l’ouverture. En bouche il est toute douceur. Il n’est pas parfait mais cette douceur émouvante emporte les cœurs par contraste avec le 2012 rugueux.

Le Châteauneuf-du-Pape Yves Chastan vers 1980 a un nez de grande race. Comme son frère, sa matière manque un peu de noblesse, mais sa douceur compense et rend le vin très plaisant.

Mon ami nous sert ensuite un Châteauneuf-du-Pape Château de Beaucastel magnum 1996
et les deux précédents lui font de l’ombre, car lui aussi, malgré ses vingt ans, souffre de sa jeunesse. Le vin est d’une autre race, riche et prometteur, mais curieusement c’est encore un bébé non formé.

L’après-midi avait été orageux, la douceur idéale du soir face à la mer nous a permis de passer une agréable soirée, où les conversations animées ont donné du rythme aux vins.

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Dîner au restaurant Pradeau Plage mardi, 26 juillet 2016

Dîner au restaurant Pradeau Plage au sud de la Presqu’île de Giens. Le cadre est sauvage et beau, directement sur l’eau, dans un esprit rustique. Le service est sympathique et professionnel. La nourriture est convenable. Nous choisissons avec mes amis de partager des tapas et je prends ensuite un chapon. La carte des vins est plus que succincte. Nous commençons par un Côtes de Provence Commanderie de Peyrassol rouge 2012 qui est servi très frais. Le froid rend le vin plus acide, et sa jeunesse est difficile pour mon palais. On sent une belle matière qui s’épanouirait mieux avec quelques années de plus.

Nous essayons ensuite un Première de Figuière Côtes de Provence rouge 2013. Le vin est aussi frais que le précédent, un peu plus ample mais souffrant aussi d’une excessive jeunesse. Quand on sait ce que peuvent devenir les Côtes de Provence avec l’âge, on devrait s’abstenir de les boire quand ils en sont encore au stade de jus de cassis. Patience et longueur de temps conviennent plus que partout ailleurs aux vins de cette belle région de Provence.

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Champagne Salon 1996 dimanche, 17 juillet 2016

Les jours qui côtoient le 15 août sont l’occasion de dîners de grands vins. Mon ami Tomo sera de la partie. Devant retrouver des amis sur la Côte d’Azur, il fait un crochet, un mois avant nos futures agapes, pour me confier les vins qu’il a prévus. Il est descendu en avion avec sa femme, sa fille et la nounou. Il a loué une voiture pour se rendre chez ses amis. Nous n’allons pas le laisser repartir sans avoir trinqué. J’ouvre une bouteille de Champagne Salon 1996, dont le bouchon me résiste, comme cela arrive souvent avec les champagnes de cette prestigieuse maison.

La couleur est encore d’un jaune clair, mais apparaissent déjà de fines touches dorées. La bulle est très active. Tomo et moi sommes étonnés, car l’image que nous avons de ce 1996 est d’une énergie extrême. Or cette bouteille nous présente un champagne vineux, mais plus romantique que guerrier. Le vin est très agréable avec des notes dorées, de fruits assez doux. Tout est en charme plus qu’en affirmation. Le soir je finirai le champagne qui aura pris plus de volume, un beau fruit serein et beaucoup de charme, avec plus de calme que d’énergie. Les Salon romantiques me plaisent aussi.

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