Archives de catégorie : dîners de wine-dinners

199ème dîner de wine-dinners au restaurant Taillevent vendredi, 15 avril 2016

Le 199ème dîner de wine-dinners se tient au restaurant Taillevent, dans le salon lambrissé du premier étage. Mes vins ont été livrés il y a une semaine et je me présente à 17 heures pour les ouvrir. La température de la cave où ils ont été rangés est très froide et j’ai peur qu’elle ne rétrécisse les goûts des vins rouges. Une journaliste japonaise qui participera au dîner me photographie pendant les opérations d’ouverture des flacons. Nous sentons ensemble les vins et comparons nos impressions. Le seul vin qui me soucie est le Nuits Cailles 1959 dont le bouchon noir et gras qui a tapissé le goulot d’une sorte de graisse noire. Son odeur est très désagréable et Akiyo est plus optimiste que moi.

Pour une fois, nous ne respecterons pas la parité, mais dans l’autre sens, puisqu’il y a six femmes pour quatre hommes. On compte un couple de médecins retraités de la vallée du Rhône, un habitué provincial qui travaille dans les technologies informatiques, la directrice de la fondation pour la recherche sur l’épilepsie, trois journalistes dont une œnologue, une créatrice de parfums et un écrivain célèbre et amateur de vins. Seulement trois convives ont déjà participé à mes dîners, ce qui fait six bizuts.

Nous trinquons avec un Champagne Henriot Cuvée des Enchanteleurs magnum 1996 pendant que je donne les consignes et le plan de vol de ce dîner. Le champagne est très confortable, facile à vivre, avec des notes de miel et d’un peu d’orange confite. Il est à l’aise sur les délicieuses gougères du Taillevent, qui s’imposent sur ce champagne et nous passons à table.

Le menu créé par Alain Solivérès est : copeaux de jambon Bellota / croustillant de langoustine en aigre-doux / noix de coquilles Saint-Jacques, cresson et céleri / ravioli de foie gras, émulsion de morilles / simple pastilla de pigeon, carottes nouvelles au cumin / médaillon de veau aux morilles / mangue, vanille.

J’avais vu le chef à mon arrivée et lui avais posé quelques questions sur le menu que nous avions déjà mis au point par le truchement de Jean-Marie Ancher. Le chef m’a rassuré sur l’aigre-doux et le cresson. Ce dîner est parfait en tout point, chaque plat étant d’une grande exactitude.

Le Champagne Henriot 1996 se poursuit à table sur le copeaux de jambon. Il confirme sa belle sérénité.

Ayant à notre table une œnologue et une créatrice de parfums, nous avons droit à de redoutables échanges sur les caractéristiques aromatiques des vins, avec des noms de plantes, de molécules ou de composés dont je ne connais même pas l’existence.

Le Champagne Bollinger Grande Année 1979 évoque pour certains le chocolat et le cacao. C’est un vin vif, cinglant et noble que je trouve plus équilibré que le Krug 1979 qui a été bu au dîner de Londres d’il y a deux jours. Il a une longueur et une noblesse qui le font aimer et de belles suggestions de noix et de noisettes.

Le Château Laville Haut-Brion Graves blanc 1964 a une couleur de vin jeune qui est une caractéristique de ce grand vin de Bordeaux qui ne fonce quasiment jamais avec le temps. Ce qui est impressionnant, c’est que le vin n’a pas d’âge. Il est racé, riche et tonique, avec de petites notes iodées et l’accord avec les Saint-Jacques, même s’il est classique, est parfait.

Tant de dîners ont été faits dans ce restaurant qu’on en oublie parfois les consignes. Ainsi, alors que je demande toujours que le vin ne soit servi qu’après le plat, pour que l’un et l’autre se découvrent ensemble, le Bâtard-Montrachet Antonin Rodet 1989 nous est servi longtemps avant les raviolis de foie gras. Le vin a une couleur qui a foncé contrairement au Laville qui est de loin son aîné. Alors, je perçois qu’on prononce un mot que je n’aime pas entendre : « madérisé ». Et lorsqu’enfin on peut boire le vin comme je le souhaite c’est-à-dire avec le plat, les impressions changent car l’émulsion de morilles donne un tel coup de fouet qu’il devient vivace et civilisé. Le vin a effectivement un peu d’oxydation, mais avec le plat adapté, l’accord est superbe. C’est ainsi que le vin trouve sa justification, offrant des notes de caramel et de chocolat en plus de fruits bruns.

Sur la pastilla de pigeon, nous avons deux bordeaux qui vont jouer une compétition intéressante. Au moment où ils sont servis, le Château Carbonnieux Graves rouge 1952 est rude, truffé, un peu ingrat, alors que le Château Lynch-Bages Pauillac 1950 est élégant, gracieux, parfaitement aérien. Le premier est collé au sol quand l’autre danse. Mais les choses vont changer surtout si l’on fait entrer en jeu les lies des vins. La lie du Carbonnieux est de grande force avec une plénitude que j’apprécie au point que je voterai pour le Carbonnieux et pas pour le Lynch Bages alors que six convives voteront à l’inverse pour le Lynch Bages et pas le Carbonnieux. L’intéressant est surtout qu’ils nous ont offert deux images du vin de Bordeaux, le Pauillac plus féminin et séduisant, avec des notes orientales et le Graves plus solide, réglissé et truffé.

Ayant redouté la mauvaise performance du Nuits-Saint-Georges Les Cailles Morin Père et Fils 1959, j’ai ajouté un vin du Rhône aux deux bourgognes qui accompagnent le médaillon de veau. Chacun autour de la table se demande pourquoi j’ai eu une crainte sur ce vin qui apparaît d’une pureté que je n’espérais pas et une grande douceur dans sa texture. Comme pour les Bordeaux, le Nuits fait un fort contraste avec le Musigny A. Bichot et Cie 1966 qui est pour moi l’archétype du vin bourguignon, à la râpe excitante et porteuse d’une extrême complexité. Le Musigny est plus noble, subtil et délicat alors que le Nuits est solide et terrien. Les deux vins se complètent bien, ayant l’un et l’autre leurs partisans en nombre quasi égal.

Le Châteauneuf-du-Pape Michel Bouchard 1959 est servi quelques minutes après les deux vins bourguignons. Il est solide et joyeux mais il ne peut lutter avec leurs complexités. Il prouve seulement que les Châteauneuf-du-Pape savent vieillir et garder leur potentiel de plaisir. Et l’accent de garrigue et de romarin est bien agréable à écouter à ce moment du repas.

Le dessert est merveilleux et parfaitement adapté aux deux sauternes. Le Château Lafaurie-Peyraguey Sauternes 1981 est d’une couleur claire, agréable et fluide, avec un beau gras. Evidemment, les yeux se tournent vers le Château Coutet Barsac 1943 dont la couleur acajou est d’une rare beauté. Le parfum de ce vin est des mille et une nuits. Il a la complexité que confère l’âge aux beaux liquoreux. Ce vin n’est que plaisir, jouissance et gourmandise avec de beaux fruits exotiques.

Vient maintenant le temps des votes. Nous sommes dix à voter pour les quatre préférés parmi les onze vins du dîner. Neuf vins ont eu les honneurs d’être inclus dans les classements. Cinq vins ont eu les honneurs d’être nommés premiers par au moins l’un des convives. Le Château Coutet 1943 a reçu quatre votes de premier. Le Laville Haut-Brion 1964 et le Nuits Saint-Georges 1959 ont reçu chacun deux votes de premier et le Champagne Bollinger 1979 et le Musigny Bichot 1966 ont eu chacun un vote de premier.

Le vote du consensus serait : 1 – Château Coutet Barsac 1943, 2 – Château Laville Haut-Brion Graves blanc 1964, 3 – Musigny A. Bichot et Cie 1966, 4 – Champagne Bollinger Grande Année 1979, 5 – Château Lynch-Bages Pauillac 1950, 6 – Nuits-Saint-Georges Les Cailles Morin Père et Fils 1959.

Mon vote est : 1 – Château Coutet Barsac 1943, 2 – Musigny A. Bichot et Cie 1966, 3 – Château Laville Haut-Brion Graves blanc 1964, 4 – Château Carbonnieux Graves rouge 1952.

Si l’on devait mesurer la réussite d’un dîner au fait que les convives continuent de parler entre eux longtemps après que le service est fini, ce dîner aurait la palme d’or. Il faut dire que l’écrivain, les journalistes et tous les participants sont passionnants et les dialogues enjoués. Si je n’avais pas pris l’initiative de me lever, nous aurions pu prendre le petit-déjeuner ensemble ! Rarement discussions n’ont été aussi colorées. Est-ce que le Bas-Armagnac Château de Ravignan 1981 offert par Jean-Marie Ancher est aussi responsable de ces prolongations ? C’est surtout le plaisir d’être ensemble et de bavarder qui a fait de nous des « Nuit Assis ».

La cuisine a été parfaite, le service des vins, mis à part le petit décrochage de synchronisation du début a été parfait, les vins ont tous été présents au rendez-vous. Ce 199ème dîner restera pour tous un souvenir impérissable.

DSC01581 DSC01582DSC05756

DSC01584 DSC01585

DSC01588 DSC01589DSC06119

DSC05764 DSC05765DSC06125

DSC01592 DSC01593DSC06126

DSC01590 DSC05770DSC06127

DSC05772 DSC05773DSC06128

DSC05775 DSC01595DSC06129

DSC05778 DSC05780DSC06130

DSC01598DSC06131

DSC01600 DSC01601DSC06132

DSC05753

DSC06117

mes outils pour ouvrir les bouteilles

3

DSC06133

DSC06123

DSC06139 DSC06140 DSC06142 DSC06143 DSC06145

DSC06149

la table en fin de repas

DSC06146 DSC06147

VOTES 199è DINER 160414

menu 199è dîner Taillevent 160414 002

menu 199è dîner Taillevent 160414 001

Complete story of the 198th dinner in 67 Pall Mall Club jeudi, 14 avril 2016

There is just one year I organized the 187th of my dinners in London. A journalist from the Financial Times who attended made a glowing article in the supplement to his diary: « How to Spend It. » He suggested that a new dinner should be made in a club of amateurs of wines, the « Club 67 Pall Mall ». He created the link between the club and me and after sometimes incredible adventures, the dinner was set up.

The founder of the club having announced that dinner for its members, one of them with whom I correspond by mail, unable to attend the dinner, wondered if we could have lunch together during my stay. I planned to lunch at the club on the eve of the 198th dinner to be held in this place, to see if the way of cooking of chef Marcus Verberne is compatible with the needs of older wines. It is therefore possible to access his demand. He tells me that he will bring many old wines and I brake his ardor because tonight I have dinner with many wines, the day before the dinner in this club.

Leaving the Eurostar I go directly to the 67 Pall Mall club where I am greeted with a rare kindness and broad welcoming smiles. Bottles of the dinner will be filed in the cellar and I already explained to sommeliers conservation guidelines and service of my wines. I ask the chef to make us the menu of his choice that would give a good idea about his treatment of the dishes. We will be three for Jordi, the person who wanted to have lunch with me, is accompanied by a London wine merchant.

Judgments on the cook will not be on the head of talent but the value on the adequacy to ancient wines. Monkfish croquettes are perfect for an aperitif. Razor clams with chorizo are to be avoided because the chorizo is dominant, own to stifle wines, lobster Thermidor is perfect, the sweetbreads with morels need not peas. Pork is tasty. When considering what we did after the meal, we saw that this pre-meal was needed to refine the presentations, but the adjustments will be easy to make. The desire to cooperate between the chef and me is obvious. The climate is ideal.

My unknown correspondent other than by mail brought a Bâtard-Montrachet Owner Etienne Maroslavac 1969 bottled by Alexis Lichine . The color of wine is extremely young, the one of a very blond wheat. The wine has a lovely lemony acidity, a sign of youth. It has a pretty bold. There is a bit of beeswax but that is not a problem. The wine is very pleasant.

The Ruchottes-Chambertin Thomas Bassot 1947 is corked. One feels in the mouth a good material but the cork is there and the wine disappears gradually.

Jordi, my correspondent, wonders if he opens his reserve wine and after reflection it is what is decided. But the Château Palmer 1937 offers a nose of an unpleasant vinegary. The case is closed, it is a bad day for this new friend. The smell of wine improves an hour later but the taste will remain hopeless.

To compensate, Thomas, the friend of Jordi orders Sassicaia 1996 by the glass. It has a very rich nose of black fruit, palate of black fruits and offers a pleasant velvet. It is a very fine wine. There is a small metallic taste. Does it comes from Coravin system, it should be to check.

I brought a bottle of a beauty that moves me. This is a Château Chalon of producer unknown 1934 half bottle. The label states « Chateau Chalon » without any other text, which suggests that this is a wine of merchant labeling and a glass medallion engraved on the bottle also indicates Chateau Chalon. The bottle is beautiful and the wine is of a rare youth. The nose is extremely powerful, intense, rich, suggesting a strong yellow wine. The palate is softer and sweeter than the nose. It is a wonder, an endless aftertaste, and I invite the founder of the club, Grant Ashton, come drink with us. He is very amiable, enterprising. He exhibits his club five hundred wines that can be tasted by the glass, using the technique of Coravin replacing air with an inert gas that keeps opened bottles of wine. This figure is amazing.

Grant will get a bottle. I see it as a 1947 Château Cheval-Blanc with a plastic cape. While Grant wanted us to show that we judge if the label seems genuine, I thought he offered us to taste. I therefore thank him to react as a prince pouring a glass for us.

The label examined by Jordi is likely to be authentic because the label paper, printing and grainy are reassuring. On the palate the wine shows every sign of being of this time. I do not really feel the taste of Porto so characteristic of this wine, but despite a lack of energy, everything tells me it must be a true Cheval Blanc 1947. The recent 47 Cheval Blanc that I have tasted had signs of weakness. This one seems to be in continuity.

Club 67 Pall Mall is located in a beautiful building. The dining room is on the ground floor of the building with light wood decorations but the eye is drawn to the countless windows where lie prestigious wines of the finest appellations. Grant, probably with some accomplices, has invested huge sums to offer enthusiasts a cozy place where you can bring your wine, drink without eating or eating. It emerges from this place a friendly atmosphere of the best effect.

The day after, after a crazy dinner of 11 wines for six persons, it is time for my dinner.

The 198th dinner is held at 67 Pall Mall Club, a club of amateurs of wines in London. Events are common and as an example, tonight as we keep dinner of ten people in a pleasant lounge, Richard Geoffroy, the man of Dom Perignon, will host a dinner on the theme of Dom Perignon P2 (second plenitude), for thirty members of the club. I will visit him in the great room assigned to his dinner and Richard wil come visit us and bring a wine that we will add to our program.

At 4 pm I open wines, observed by Terry, head sommelier of the place, who will do an absolutely outstanding job. The nose of Cheval Blanc 1961 is surprisingly discreet and nose of the Arche 1914 is to die for as it is incredibly captivating. I thought the bottle was refilled because the level is in the neck but it is clear that the cork is original. No wine worrying me, I await the guests who are almost all unknown to me in the beautiful bar and club room of the restaurant, with Tom, the reporter by which the contact was created with the club.

I rarely had my dinner with such a cosmopolitan meeting because we will count a Norwegian, a Finnish, a South African, an Irish, three English, a woman with Chinese and Australian origin, one French and me. All are members of the club except the French, his English friend he invited and me. Not knowing anyone except my faithful friend French who attended 12 dinners and Tom, I introduced myself and explained the philosophy of my dinners. After these explanations, we go to dinner.

The rectangular table with four out of every length and one at each end makes it difficult for common discussions and as it is natural, three or four small discussion groups are formed.

The menu composed by Chef Marcus Verberne is: crumbed monkfish medallions with mayonnaise / Smoked Inverawe sea trout on blini & salmon caviar / Pan-fried hand-dived Isle of Mull scallops with mashed potatoes and garlic butter / Lobster Thermidor flight wind / Pan -fried lamb’s sweetbreads with morels / Roasted squab pigeon with buttered spring greens / Fresh mango / Orange Madeleines.

The work session that we had yesterday with Marcus had beneficial effects and the chef has proved inspired and adapted dishes to the old wines.

I had to explain that in my dinners wine is conceived with the dishes that is assigned to it and the first champagne gives a spectacular display. I explained that wine is served only when the dish is served, but as we were thirsty Champagne Krug Vintage 1979 was served while we had nothing to eat. The champagne appears older than it should be, a little tight and strict. The croquettes monkfish arrive and save the champagne, dashing, toned, bright and racy as 1979 must be. This dramatic transformation hit all the guests.

Then we have two champagnes served together. Champagne Dom Perignon 1959 is all in suggestion, elegant and romantic but able to show some power. But the Champagne Pol Roger 1947 is a monster of vivacity and energy. He slams like a young champagne glaringly. I point out to my guests having two simultaneously as mythical champagnes and who show by their better days is a rare privilege. For some it is an absolute discovery and my table neighbor, South African, who had never drunk champagne of more than twenty years is dazzled as he discovers a world that was foreign to him.

I spoke at length of my wine opening method which also benefits the young wines even if designed for old wines and wine following will give a vivid demonstration. For the Montrachet Bouchard Père & Fils 2000, if it had been decanted instead of being opened with slow oxygenation, would never give this serenity, this subtle and brilliant achievement. This Montrachet is indeed in a state of impressive grace. This is the quiet strength. This wine is a reassuring fullness focusing its message on fun, lemony acidity being joyful.

Both Bordeaux come together. The Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 1945 balance and the strength of a 1945 wine is particularly expressive and convincing. This is not the case of Château Cheval Blanc 1961. At the opening, it is the only wine that posed a problem for me as its perfume was discreet or almost extinct. On the palate, the wine lacks strength. So, as I found that the capsule is a capsule bottler and as the cork has nothing printed, it is quite easy to wonder if the wine is the original Cheval Blanc. I informed nobody of my doubt and I did well because I myself serve the dregs of the bottle and I then with striking evidence I had the true value of Cheval Blanc 1961. It was so striking that I lend my glass to the charming Chinese and Australian guest who has always rejected the lies when she drinks wine. She does not believe that the wine can transcend at this point. If that binds reassures me about wine, it is clear that this Cheval Blanc did not match my expectations.

We discussed around the table on the order of serving wine, that I always use, Bordeaux before Burgundy. This choice is not shared by all, and Henri Jayer Echezeaux 1984 will get everyone to agree on the accuracy to proceed in this order because this wine is dazzling charm and subtlety. This is a great wine from Henri Jayer, one of the very best of the ones I drank, made by this magician. The wine is incredibly bourguignon with subtleties, bitter that play with the palate. It is incredibly seductive but plays to put you in a puzzle. It is a wine that I love at the highest point.

When Terry, the sommelier who will work a high level throughout the meal, serve me the first drops of Echezeaux Joseph Drouhin 1947, I said, this wine smells like cheese. It’s so strange that I smell the glass of my neighbor to see if this is not the glass that is in question. But no, it is the wine that has that smell. The material of the wine is rich but the pronounced scent limits pleasure and I’m sensitive. A guest had not to be influenced by the odor since this will be the first wine of his vote.

Richard Geoffroy who joined us and a charming sommelier pouring everyone a glass of Champagne Dom Pérignon rosé P2 1995, we can notice that at this stage of the meal, the presence of this sensual but conquering champagne is possible. Call it a break in a story. While so far all the dishes have agreed to wine, the sweetbreads do not shine because of a too sharp sauce. It is advisable to drink sublime Echezeaux Jayer having calmed one’s palate.

With the Vega Sicilia Unico 1970 we are on land that all diners know because this wine is incredibly young. It is 45 years old and we would give it less than ten. It is stunning with lovely notes of coffee and a perfect minty finish. It is a frank and happily delicious wine.

Both Sauternes are served together and I’m struggling to focus on the Château d’Yquem 1985 for I am struck by the scent of Château d’Arche 1914 Crème de Tête. At the opening it was amazing with a bouquet wildflowers as would a Chartreuse. This impression is still alive now but the scent paralyzes me. I tell my guests at my 4th dinners we had remained frozen to the scent of a Suduiraut 1928 which forbade us to drink as flavorings, such as rattlesnakes, tetanized us. The emotion is the same with the wine of an incredible seduction in thousand perfumes with the image I form small grains of sugar soaked in red fruit that we would throw in the air as we throw rice grains on a just married couple. This wine is fascinating exceptional charm and taste is that of a sauternes up nicely distributed to exotic fruits.

Returning to the Yquem, I am surprised that it is so charming, full, happy and fat in the mouth. The older 1914 did not kill the young by its perfection. It even highlights it. Mangoes in pure slices work well with Yquem and I had a winning idea by asking Marcus to make madeleines with candied orange. The combination with the Château d’Arche is to die for. What a journey with this surprisingly sensual 1914!

Now we need ten participants to vote. They will vote for the best 4 wines for them. Seven wines were included in the rankings which is a good result. Even best is that five wines have at least a first vote: the Château d’Arche four times first, the Pol Roger and wine of Henri Jayer two times first and the Montrachet and the Echezeaux Drouhin once first.

The classification of consensus would be: 1 – Chateau d’Arche Crème de Tête 1914, 2 – Champagne Pol Roger 1947, 3 – Henri Jayer Echezeaux 1984, 4 – Vega Sicilia Unico 1970, 5 – Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 1945.

My ranking is: 1 – Chateau d’Arche Crème de Tête 1914 2 – Echezeaux Henri Jayer 1984 3 – Champagne Pol Roger 1947 4 – Vega Sicilia Unico 1970.

What about the dinner? I discovered yesterday that club that I did not know. I met the chef yesterday for the first time and this is having lunch I studied his art of cooking. I hardly know anyone among the guests and the staff of the place. This leap into the unknown is a success. Grant said, « you are at home here, » the guests said, « when will be the next? « .

Terry made a high-class wine service, Marcus has adapted its cuisine to the requirements of the old wines. This 198th dinner was a great success.

(pictures of this dinner are in the article just below, in French)

someone made a picture combining pictures

https://pbs.twimg.com/media/C08bzodWgAAGrIU.jpg:large

198ème dîner au restaurant du 67 Pall Mall Club mardi, 12 avril 2016

Le 198ème dîner se tient au 67 Pall Mall Club, qui est un club d’amateurs de vins de Londres. Le fondateur, Grant Ashton, et ses actionnaires, ont acquis un immeuble où ils permettent aux membres de venir boire des vins au verre (500 au programme), les commander en bouteille ou apporter leurs propres vins. Des événements sont fréquents et par exemple ce soir pendant que nous tiendrons le dîner de dix personnes dans un agréable salon, Richard Geoffroy, l’homme de Dom Pérignon, animera un dîner sur le thème des Dom Pérignon P2 (deuxième plénitude) qui regroupe une trentaine de membres du club. Je lui rendrai visite dans la très grande salle affectée à son dîner et Richard viendra nous rendre visite et apportera un vin qui se rajoutera à notre programme.

A 16 heures je viens ouvrir les vins, observé par Terry, le chef sommelier du lieu, qui va faire un travail absolument remarquable. Le nez du Cheval Blanc 1961 est étonnamment discret et le nez de l’Arche 1914 est à se damner tant il est invraisemblablement envoûtant. Je croyais que la bouteille avait été reconditionnée car le niveau est dans le goulot mais force est de constater que le bouchon est d’origine. Aucun vin ne m’inquiétant, j’attends les convives qui me sont presque tous inconnus dans la belle salle de bar et restaurant du Club, avec Tom, le journaliste par qui le contact s’est créé avec le club.

J’ai rarement eu à mes dîners une assemblée aussi cosmopolite puisque nous compterons un norvégien, un finlandais, un sud-africain, un irlandais, trois anglais, une femme aux origines chinoise et australienne, un français et moi. Tous sont membres du club sauf le français, son invité anglais et moi. Ne connaissant personne sauf mon ami français fidèle des dîners et Tom, je me suis présenté et ai exposé la philosophie de mes dîners. Après ces explications, nous passons à table.

La table rectangulaire avec quatre personnes sur chaque longueur et une personne à chaque bout rend difficiles les discussions communes et naturellement trois ou quatre petits groupes de discussion se forment.

Le menu composé par le chef Marcus Verberne est : Crumbed monkfish medallions with mayonnaise / Smoked Inverawe sea trout on blini & salmon caviar / Pan-fried hand-dived Isle of Mull scallops with pommes mousseline and garlic butter / Lobster Thermidor vol au vent / Pan-fried lamb’s sweetbreads with morels / Roasted squab pigeon with buttered spring greens / Fresh mango / Orange Madeleines.

La séance de travail que nous avions eue hier avec Marcus a eu des effets bénéfiques et la cuisine du chef s’est montrée inspirée et adaptée aux vins anciens.

Je venais d’expliquer que dans mes dîners un vin ne se conçoit qu’avec le plats qui lui est affecté et le premier champagne en donne une démonstration spectaculaire. J’avais expliqué que le vin n’est servi que lorsque le plat est servi, mais comme il faisait soif le Champagne Krug Vintage 1979 a été servi alors que nous n’avions rien mangé. Le champagne se présente plus âgé qu’il ne devrait l’être, un peu serré et strict. Les croquettes de lotte arrivent et le champagne revit, fringant, tonique, vif et racé comme le 1979 doit l’être. Cette transformation spectaculaire a frappé tous les convives.

Nous avons ensuite deux champagnes servis ensemble. Le Champagne Dom Pérignon 1959 est tout en suggestion, élégant et romantique mais capable de montrer une certaine puissance. Mais le Champagne Pol Roger 1947 est un monstre de vivacité et d’énergie. Il claque comme un champagne jeune de façon éblouissante. Je fais remarquer à mes convives qu’avoir en même temps deux champagnes aussi mythiques et qui se montrent sous leurs meilleurs jours est un privilège rare. Pour certains c’est une découverte absolue et mon voisin de table, sud-africain, qui n’avait jamais bu de champagne de plus de vingt ans est ébloui car il découvre un univers qui lui était étranger.

J’ai longuement parlé de ma méthode d’ouverture des vins qui profite aussi aux vins jeunes même si elle est conçue pour les vins anciens et le vin qui suit va en donner une démonstration éclatante. Car le Montrachet Bouchard Père & Fils 2000, s’il avait été décanté au lieu d’être ouvert avec aération lente, n’aurait jamais donné cette sérénité, cet accomplissement subtil et brillant. Ce montrachet est en effet dans un état de grâce impressionnant. C’est la force tranquille. Ce vin est d’une plénitude rassurante axant son message sur le plaisir, l’acidité citronnée étant joyeuse.

Les deux bordeaux arrivent ensemble. Le Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 1945 a l’équilibre et la solidité d’un vin de 1945. Il est particulièrement expressif et convaincant. Ce n’est pas le cas du Château Cheval Blanc 1961. A l’ouverture, c’est le seul vin qui me posait un problème tant son parfum était discret, voire presque éteint. En bouche, le vin manque de force. Alors, comme j’avais constaté que la capsule est une capsule d’embouteilleur et comme le bouchon est sans inscription, il est assez facile de se demander si le vin est bien le Cheval Blanc d’origine. Je n’informe personne de mon doute et je fais bien car je me fais servir la lie de la bouteille et j’ai alors avec une évidence frappante la vraie valeur d’un Cheval Blanc 1961. C’est tellement saisissant que je prête mon verre à la charmante convive chinoise et australienne qui a toujours écarté les lies quand elle boit du vin. Elle n’arrive pas à croire que le vin puisse à ce point se transcender. Si cette lie me rassure sur le vin, force est de constater que ce Cheval Blanc n’a pas correspondu à mes attentes.

Nous avions discuté autour de la table sur l’ordre de service des vins, celui que j’adopte, bordeaux avant bourgogne n’étant pas partagé par tous, et l’Echézeaux Henri Jayer 1984 va mettre tout le monde d’accord sur la nécessité de procéder dans cet ordre parce que ce vin est éblouissant de charme et de subtilité. C’est un grand vin d’Henri Jayer, l’un des tout meilleurs de ceux que j’ai bus faits par ce magicien. Le vin est incroyablement bourguignon, avec des subtilités, des amers qui jouent avec le palais. Il est incroyablement séducteur mais dans l’énigme, car il brouille les pistes. C’est un vin que j’adore au plus haut point.

Lorsque Terry, le sommelier qui fera un travail de haut niveau tout au long du repas, me sert les premières gouttes de l’Echézeaux Joseph Drouhin 1947, je lui dis : ce vin sent le fromage. C’est tellement curieux que je sens le verre de mon voisin pour vérifier si ce n’est pas le verre qui est en cause. Mais non, c’est le vin qui a cette odeur. La matière du vin est riche mais le parfum prononcé limite le plaisir et j’y suis sensible. Un convive a dû ne pas être influencé par l’odeur puisqu’il mettra ce vin premier de son vote.

Richard Geoffroy nous ayant rejoint et une charmante sommelière versant à chacun un verre de Champagne Dom Pérignon P2 rosé 1995, nous pouvons remarquer qu’à ce stade du repas, la présence de ce champagne sensuel mais conquérant est possible. Disons que c’est une pause dans un récit. Alors que jusqu’à présent tous les plats ont convenu aux vins, le ris de veau ne brille pas à cause d’une sauce un peu trop marquée. Il est opportun de boire le sublime Echézeaux de Jayer en ayant calmé son palais.

Avec le Vega Sicilia Unico 1970 nous sommes sur un terrain que tous les convives connaissent car ce vin est incroyablement jeune. Il a 45 ans et on lui en donnerait moins de dix. Il est éblouissant avec de jolies notes de café et un finale mentholé parfait. C’est un vin de bonheur franc et délicieux.

Les deux sauternes sont servis ensemble et j’ai bien du mal à me concentrer sur le Château d’Yquem 1985 car je suis saisi par le parfum du Château d’Arche Crème de Tête 1914. A l’ouverture il était incroyable avec un bouquet de fleurs des champs comme en aurait une Chartreuse. Cette impression est encore vivace maintenant mais le parfum me tétanise. Je raconte à mes convives qu’au 4ème de mes dîners nous étions restés figés devant le parfum d’un Suduiraut 1928 qui nous interdisait de boire tant les arômes, tels des crotales, nous tétanisaient. L’émotion est la même avec ce vin aux mille parfums incroyables de séduction avec dans l’image que je forme des petits grains de sucre trempés dans des fruits rouges que l’on jetterait en l’air comme on jette les grains de riz sur des mariés. Ce vin est fascinant d’une séduction exceptionnelle et le goût est celui d’un sauternes allant vers les fruits exotiques joliment distribués.

Revenant vers l’Yquem, je suis étonné qu’il soit aussi charmant, plein, joyeux et gras en bouche. L’ancien n’a pas tué le plus jeune par sa perfection. Il le met même en valeur. Les mangues en tranches pures marchent bien avec l’Yquem et j’ai eu une idée gagnante en demandant à Marcus de faire des madeleines à l’orange confite. L’accord avec le Château d’Arche est à se damner. Quel parcours avec ce 1914 étonnamment sensuel !

Il faut maintenant que les dix participants votent. Sept vins figurent dans les classements ce qui est un bon résultat. Meilleur encore est que cinq vins ont au moins un vote de premier : le Château d’Arche quatre fois premiers, le Pol Roger et le vin d’Henri Jayer deux fois premiers et le Montrachet ainsi que l’Echézeaux Drouhin une fois premier.

Le classement du consensus serait : 1 – Château d’Arche Crème de Tête 1914, 2 – Champagne Pol Roger 1947, 3 – Echézeaux Henri Jayer 1984, 4 – Vega Sicilia Unico 1970, 5 – Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 1945.

Mon classement est : 1 – Château d’Arche Crème de Tête 1914, 2 – Echézeaux Henri Jayer 1984, 3 – Champagne Pol Roger 1947, 4 – Vega Sicilia Unico 1970.

Que dire de ce dîner ? J’ai découvert hier ce club que je ne connaissais pas. J’ai rencontré le chef hier pour la première fois et c’est en déjeunant que j’ai étudié sa cuisine. Je ne connaissais quasiment personne parmi les convives et le staff du lieu. Ce saut dans l’inconnu est une réussite. Grant m’a dit : « vous êtes ici chez vous », les convives ont dit : « à quand le prochain ? ».

Terry a fait un service du vin de haute volée, Marcus a su adapter sa cuisine aux exigences des vins anciens. Ce 198ème dîner fut une grande réussite.

—–

le bar du club

2016-04-12 17.57.54

j’explique à Terry « the Audouze Method »

DSC06072 DSC06073

Champagne Krug Vintage 1979

DSC05714 DSC05715

Champagne Dom Pérignon 1959

DSC05717 DSC06205

le bouchon a une capsule de Moët

DSC06110

Champagne Pol Roger 1947

DSC05721 DSC05722

légendaire capsule

DSC06111

les deux bouchons ont été brisés lorsque Terry a voulu ouvrir les bouteilles

DSC06114

Montrachet Bouchard Père & Fils 2000

DSC05725 DSC05726

DSC06075

Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 1945

DSC05728DSC05749

DSC06081 DSC06083

Château Cheval Blanc 1961

DSC05731

DSC06082 DSC06087

Echézeaux Henri Jayer 1984

DSC05734 DSC05735

DSC06089

Echézeaux Joseph Drouhin 1947

DSC05738 DSC05739

cadeau de Richard Geoffroy inséré dans le repas : Dom Pérignon rosé Vintage 1995

DSC06102

Vega Sicilia Unico 1970

DSC05741

DSC06091

Château d’Yquem 1985

DSC05744

DSC06092 DSC06093 DSC06094

Château d’Arche Crème de Tête 1914

DSC05746

DSC06080 DSC05748

DSC06095

DSC06096

DSC05751 DSC05752

les bouchons

DSC06098

J’ai pris peu de photos des plats mais j’ai la mémoire visuelle des merveilleuses madeleines

DSC06100 DSC06101 DSC06103

les votes relevés manuellement puis calcul du vote du consensus

198è dîner au 67 Pll Mall 160412 VOTES 001 VOTES 198è DINER 160412

les verres en fin de repas

DSC06104 DSC06105

le menu

198è dîner au 67 Pll Mall 160412 001

Quelqu’un a pris une photo de Richard Geoffroy et moi. Voici dans son montage

https://pbs.twimg.com/media/C08bzodWgAAGrIU.jpg:large

Déjeuner au 67 Pall Mall Club de Londres mardi, 12 avril 2016

Il y a tout juste un an j’avais organisé le 187ème de mes dîners à Londres. Un journaliste du Financial Times présent avait fait un article élogieux dans le supplément de son journal : « How to Spend It ». Il m’a suggéré de faire un nouveau dîner dans un club d’amateurs de vins, le « 67 Pall Mall Club ». Il a créé le lien entre le club et moi et après des péripéties parfois rocambolesques le dîner s’est mis en place.

Le fondateur du club ayant annoncé ce dîner à ses membres, l’un d’entre eux, avec qui je corresponds par mails me demande si nous pourrions déjeuner ensemble pendant mon séjour. J’ai prévu de déjeuner au club la veille du 198ème dîner qui sera tenu en ces lieux, afin de vérifier si la cuisine du chef Marcus Verberne est compatible avec les besoins des vins anciens. Il est donc possible d’accéder à sa demande. Il m’annonce qu’il apportera plusieurs vins anciens et je freine son ardeur car ce soir j’ai un dîner avec de nombreux vins, la veille du dîner dans ce club.

Sortant de l’Eurostar je me rends directement au 67 Pall Mall Club où je suis accueilli avec une amabilité rare et de larges sourires de bienvenue. Les bouteilles du dîner vont être déposées en cave et j’explique déjà aux sommeliers les consignes de conservation et de service de mes vins. Je demande au chef de nous faire le menu de son choix qui donnerait une bonne idée sur sa façon de traiter les plats. Nous serons trois car Jordi, la personne qui voulait déjeuner avec moi, est accompagné d’un caviste londonien.

Mes jugements sur la cuisine ne seront pas sur la valeur du talent du chef mais sur l’adéquation aux vins anciens. Les croquettes de lotte sont parfaites pour un apéritif. Les couteaux au chorizo sont à éviter car le chorizo est dominant, propre à étouffer les vins, le homard Thermidor est parfait, le ris de veau aux morilles n’a pas besoin de petits pois. Le porc est goûteux. Lors de l’examen que nous avons fait après le repas, nous avons vu que ce repas préalable était nécessaire pour affiner les présentations, mais que les ajustements seraient faciles à faire. L’envie de coopérer du chef est évidente. Le climat est idéal.

Mon correspondant inconnu autrement que par mails a apporté un Bâtard-Montrachet Etienne Maroslavac Propriétaire 1969 embouteillé par Alexis Lichine. La couleur du vin est extrêmement jeune d’un blé très blond. Le vin a une belle acidité citronnée, signe de jeunesse. Il a un joli gras. Il y a un peu de cire d’abeille mais qui n’est pas gênante. Le vin est très plaisant.

Le Ruchottes-Chambertin Thomas Bassot 1947 est bouchonné. On sent en bouche une belle matière mais le bouchon est là et le vin s’évanouit progressivement.

Jordi, mon correspondant, se demande s’il ouvre son vin de réserve et à la réflexion c’est ce qui est décidé. Mais le Château Palmer 1937 a un nez désagréable et vinaigré. La cause est entendue, c’est un mauvais jour pour ce nouvel ami. L’odeur du vin s’améliorera une heure plus tard mais le goût restera sans espoir.

Pour compenser, Thomas l’ami de Jordi commande au verre un Sassicaia 1996 au nez très riche de fruits noirs. En bouche les fruits noirs offrent un agréable velours. C’est un très beau vin. Le petit goût à peine métallique vient-il du système Coravin, ce serait à vérifier.

J’ai apporté une bouteille d’une beauté qui m’émeut. C’est un Château Chalon de domaine inconnu 1934 en demi-bouteille. L’étiquette ne porte que « Château Chalon » sans autre texte, ce qui laisse penser qu’il s’agit d’une étiquette de caviste et un médaillon de verre gravé sur la bouteille indique aussi Château Chalon. La bouteille est belle et le vin est d’une rare jeunesse. Le nez est d’une puissance extrême, intense, riche, suggérant un fort vin jaune. La bouche est plus douce et suave que le nez. C’est une merveille, d’une persistance aromatique infinie et j’invite le fondateur du club, Grant Ashton, à venir trinquer avec nous. Il se montre fort aimable, entreprenant. Il expose dans son club cinq cent vins que l’on peut goûter au verre, en utilisant la technique du Coravin qui remplace l’air par un gaz inerte qui préserve les vins de bouteilles entamées. Ce chiffre est incroyable.

Grant va chercher une bouteille. Je vois qu’il s’agit d’un Château Cheval-Blanc 1947 bouché d’une cape en plastique. Alors que Grant voulait nous la montrer pour que nous jugions si l’étiquette paraît authentique, je croyais qu’il nous proposait de la goûter. Je le remercie donc et il réagit en prince en versant un verre.

L’étiquette examinée par Jordi a toutes les chances d’être authentique, car le papier de l’étiquette, l’impression et le grain de l’impression sont rassurants. En bouche, le vin donne tous les signes d’être de son époque. Je ne sens pas vraiment le goût de Porto si caractéristique de ce vin, mais malgré un certain manque d’énergie, tout m’indique qu’il doit s’agir d’un vrai Cheval Blanc 1947. Les derniers que j’ai bus avaient des signes de faiblesse. Celui-ci semble être dans la continuité.

Le Club 67 Pall Mall est installé dans un bel immeuble. Le salon salle à manger est au rez-de-chaussée de l’immeuble avec des décorations de bois clair mais l’œil est attiré par les innombrables vitrines où reposent des vins prestigieux des plus belles appellations. Grant, sans doute avec quelques complices, a investi des sommes énormes pour proposer à des amateurs un lieu cosy où l’on peut apporter ses vins, les boire sans manger ou en mangeant. Il se dégage de ce lieu une atmosphère conviviale du meilleur effet.

Je quitte Jordi et Thomas et vais m’installer à l’hôtel Dukes d’un confort anglais. Je devais aller à 16 heures épauler mon ami américain Tim, fidèle de l’académie, pour ouvrir les vins du dîner, mais la fatigue du voyage et du long repas m’obligent à faire un embryon de sieste. C’est à 18 heures que je rejoins le restaurant où se tiendra ce soir un repas d’amis de folie.

DSC06035

DSC06037

DSC06032 DSC06049

DSC06047

DSC06038

DSC06039 DSC06041 DSC06042 DSC06043 DSC06044 DSC06045

some indications about 200 dinners dimanche, 10 avril 2016

On April 12 the 198th dinner will be made. As the programs of the 200 dinners are all made it is interesting to see what these dinners represent :

2213 wines have been put in the 200 dinners which makes 11,1 wines per dinner.

136 different vintages have been represented and the average age of the wines when they have been drunk is 48,5 years. (the age is the difference between the millesime of the wine and the year when it was drunk).

nb vins bus ds 200 dîners

The liquorous are the most aged wines of the dinners, with an average of 67,4 years.

The domains which have been the most presented are :

somes wines in the dinners with age

I am happy that Domaine de la Romanée Conti is the most represented in my dinners, with Yquem as nearly equivalent.

What is interesting is that for every wine, I presented old wines, taking the risk to choose old wines. Lafite and Filhot have an average age exceeding 70 years and even for wines like Moët & Chandon, the average age is of 54,9 years. This means that I wanted that the participants of my dinners enter deeply in the world of old wines.

Considering the average age of the wines of each dinner, the dinner with the highest average age will be the 200th with an age of 98,5 years with 4 wines of the 19th century.

The second one is the 160th dinner with an age of 95,1 years with 5 wines of 1900 and 3 wines of the 19th century.

Normally in every dinner, people vote for their preferred wines. I have voted in all the dinners. And people voted for 159 dinners, as sometimes it was difficult to organize votes.

The wines in my votes named 1st have an age of 68,7 years and the ones which had no vote from are 43,3 years old. It could mean two things. Either I have a special love for old wines, or I chose preferably the greatest wines among the oldest wines. It could be a combination of the two reasons.

For the 159 dinners with votes of everyone, the wine which was voted 1st by the consensus was for 76 dinners also my number one, in 31 dinners my second one, in 29 my third one, 6 times my number four and 17 times with no vote from me.

I am always surprised by the diversity of the votes, which shows that the approach towards old wines is very personal.

Déjeuner chez un ami canadien à Paris mercredi, 30 mars 2016

Un ami canadien m’avait demandé d’organiser l’un de mes dîners pour ses cinquante ans, il y a neuf ans. Le dîner avait été réfléchi longtemps à l’avance. Pour ses soixante ans qui seront en 2017, il prend aussi les devants. Il m’invite à déjeuner chez lui à Paris pour préparer cet événement. Son épouse américaine est aux fourneaux et a concocté un repas délicieux. Tout d’abord deux places assises ont été préparées dans la cuisine, pour Joe et moi, avec pour chacun une belle tranche de foie gras. La maîtresse de maison, aux fourneaux, n’a pas de place assise car elle cuisine. Joe me fait goûter un Champagne Paul Bara à Bouzy Brut 2005 en demi-bouteille. C’est son champagne habituel, celui qu’il ouvre sans hésiter. Le champagne est clair, facile, mais a un final un peu abrupt que le foie gras délicieux et doux va corriger.

J’adore le moment que je passe en cave pour chercher ce que j’apporte quand je suis invité. Joe est un amateur de vin et connaisseur, aussi me faut-il le surprendre. Quand je sors les deux demi-bouteilles, je le vois surpris et hésitant puisqu’il a fait son programme en fonction du repas de son épouse. Mais mon cadeau n’a de sens que si nous le goûtons ensemble aussi, ayant apporté mes outils, j’ouvre les deux vins.

Après le Paul Bara qui servait de mise en bouche, Joe verse dans nos verres un Champagne Philipponnat Clos des Goisses 1992. La couleur est encore claire et offre très peu d’ambre. Le champagne a une bulle active. Il est très nettement meilleur que le même 1992 que j’ai bu il y a peu de mois. Il a un charme redoutable car il combine à la fois la jeunesse, avec sa vivacité et la maturité, car on sent déjà les complexités que donne l’âge. Très vineux et fier, c’est un grand champagne.

Nous passons à table où Elizabeth a sa place, le quatrième convive étant un perroquet qui mange le même menu que nous et aura la courtoisie d’apprécier mes vins. La soupe avec des morilles, un œuf mollet, un fond de poulet et des petits champignons est délicieuse. Si elle convient au champagne, elle s’accorde merveilleusement à l’Hermitage Chevalier de Sterimberg Paul Jaboulet Aîné en demi-bouteille dont la collerette supérieure a disparu et dont le bouchon n’a aucune marque d’année. Si je me fie à mes souvenirs, ce doit être un 1985 ou 1990 du fait de mes achats. Il est probable que ce soit 1985. Le vin est superbe. De farouche au moment de l’ouverture il est devenu opulent et profite à fond de la soupe à la châtaigne et de la juxtaposition au champagne car très souvent un vin blanc et un champagne se fécondent mutuellement. J’ai un faible pour les Sterimberg de Jaboulet, riches, kaléidoscopiques avec une minéralité qui virevolte. De délicieuses gambas conviennent au vin et à au champagne.

Vignerons qui me lisez, mettez les années sur les étiquettes principales en plus de celles que vous apposez sur les collerettes de millésimes, et imprimez l’année au moins en deux positions sur les bouchons.

Sur du fromage nous goûtons la demi-bouteille du Gevrey-Chambertin domaine Robert Groffier & Fils 1992. Qui dira que le format demi-bouteille fait moins bien vieillir les vins ? Ce Gevrey est glorieux, joyeux et terriblement bourguignon. La Bourgogne, telle un envahisseur armé, prend possession de mon palais, et c’est bonheur. Le message est subtil, tout en finesse, avec un fruit rose délicat. Jamais je n’aurais pensé trouver autant de délicatesse et de longueur en bouche dans ce vin.

Comme si Joe avait lu dans mes pensées, et comme si j’avais lu dans les siennes, mes deux apports sont intervenus exactement au moment où il le fallait dans le déroulement de ce repas. Nous avons fini avec des fruits frais et une crème fleurette à se damner. Un Vin Santo del Chianti Classico Rocca di Montegrossi 1997, vin doux muté et fort aux accents de pruneaux a accompagné une brioche aérienne.

Cela me fera plaisir de faire un dîner pour les soixante ans de Joe car mes hôtes esthètes m’ont reçu de la plus belle des façons.

DSC05885 DSC05886

DSC05889 DSC05890

DSC05894 DSC05888

DSC05898

DSC05884 DSC05892 DSC05893 DSC05897 DSC05899

Yannick Alléno, le magicien des caudalies mercredi, 23 mars 2016

Le 200ème dîner arrive à grands pas. Il se trouve que le 50ème dîner avait été organisé dans la suite Salvador Dali de l’hôtel Meurice avec la cuisine de Yannick Alléno. Le chef est maintenant à la tête du restaurant Ledoyen où de nombreux dîners mémorables ont été créés avec Christian le Squer. Yannick a été nommé récemment chef de l’année du Gault & Millau. Pourquoi ne pas faire le 200ème dîner au restaurant Ledoyen avec Yannick Alléno ?

C’est Thomas le fils de Yannick qui est mon correspondant. Je vais déjeuner au restaurant puis m’entretenir avec Yannick après le déjeuner pour mettre au point le menu. Mon emploi du temps ayant pris une vitesse de croisière indécente, je n’ai pas eu le temps de trouver un convive, mais ce n’est pas trop grave, car je peux mieux étudier la cuisine et bavarder avec Vincent l’excellent sommelier sur l’adéquation entre les plats et le futur dîner.

Yannick et Vincent ont concocté un menu. Je me laisse guider. Voici le plan de vol : guimauve à la châtaigne, chapelure de griottes et châtaignes / pétales de chou de Bruxelles, extraction de chou frisé / tuile aux algues, mousse d’anguille citronnée / gratiné des Halles moderne. Avec ça, nous sommes encore sur les pistes d’envol, loin d’avoir décollé.

Voici l’envol : avocats restés sur l’arbre 18 mois en millefeuille de céleri, extraction coco aux éclats de chia / dans une coque de pamplemousse brûlée une soupe d’oursin servie chaude, peau de canard croquante au foie gras de canard en amertume, langues d’oursins sur granité iodé / aile de pigeon élevé aux graines de lin et cuite au cédrat, grande sauce neuvilloise / filet de rouget « à la royale », boudins à la chair et encre de seiche, croustillants / bœuf Wagyu Gunma « grade 4 » en aiguillettes « onigris » iodé, langues d’oursin et anguille fumée, céleri rave en croûte d’argile à la cuiller / caillé de lait cru au sel de citron confit, pralin de coriandre et mimolette, bành choï tung croustillant / gavotte au cacao pur, xocolatl à boire, ananas en fruit déguisé, sorbet moderne à la poire et ses cristallines / bogue de coco meringuée en surprise / feuille cristalline chocolatée à croquer, cryo-concentration de lait à la noisette.

Il faut lire ce menu car il représente le fruit des recherches de Yannick Alléno. J’ai bien fait d’être seul car pour étudier tout cela il faut prendre des notes. Voici mes réactions qui sont orientées par un seul but, que les recettes s’adaptent aux vins que j’ai prévus pour le 200ème dîner. Ce n’est pas une critique du talent du chef, dont je suis un admirateur, mais des remarques sur la pertinence des adéquations aux vins anciens.

Ce qui frappe d’emblée, c’est que le chef a extrêmement mûri et atteint un niveau de cuisine exceptionnel. La guimauve ne sera pas adaptée aux vins anciens, ni les pétales de chou de Bruxelles. Il y a des saveurs trop intellectuelles. La tuile et le gratiné seront parfaits.

L’avocat est accompagné d’une gelée extraordinaire. On dirait un Porto. Ce qui est fascinant, c’est l’étagement des goûts que j’avais déjà perçu avec les amuse-bouche. Le goût en finale n’est pas le même que le goût à l’attaque de la bouchée. Et le goût ne finit pas, comme avec un très grand vin. Cette stratification des goûts est assez fascinante et ce qui est captivant c’est que les saveurs finales ne sont pas celles esquissées en début de bouche.

La peau de canard est assez désagréable. Dans la soupe d’oursin il y a des fumets étranges et les langues d’oursin sont trop marquées par les pamplemousses, dont le granité froid serait l’ennemi du vin. Il y a de telles complexités dans ce plat que cela me fait penser à Süskind et son livre le parfum où le héros arrive à trouver le parfum parfait. Souhaitons que Yannick ne connaisse pas son sort.

Ce que Yannick invente est assez fou et l’expression qui me vient est : « Yannick Alléno, le magicien des caudalies », car chaque saveur ne finit jamais.

La première bouchée du pigeon est sublime, et le plat se montre sous un jour de complexité et de cohérence. Les petits quignons de pain sont un peu durs. Le plat est gourmand, parfait pour les vins, mais il est trop fort pour de vieux bourgognes. Il y a trop de poivre et l’accompagnement étouffe un peu le pigeon. La sauce est superbe.

Le rouget est brillant et à l’attaque, tout est cohérent. Je l’aimerais un peu moins cuit. C’est le boudin qui est la vedette, et le rouget devient le faire-valoir du boudin. La sauce est diabolique et folle. Elle aussi a des saveurs à tiroir.

Le Wagyu est divin et avec l’anguille, l’accord naturel marche à fond. La galette de riz est superbe et gourmande. La purée de céleri est apaisante et glisse avec bonheur. Il faut absolument enlever l’oursin pour des bourgognes anciens. L’oursin apporterait quelque chose au plat si on ne s’intéressait qu’au plat. Ce sont les vins anciens qui le refuseront. La sauce est trop marine et pas assez gourmande et un peu trop salée.

On a préparé un dessert à la mangue pour un Yquem du 19ème siècle. La chair de la mangue est parfaite. Il faut supprimer le sorbet, qui rétrécit le palais et si le vinaigre de mangue est envisageable, il faut qu’il soit largement mis en sourdine.

Le dessert au chocolat est divin et au moment du café, une tartelette est un irrépressible péché mortel.

Nous avons commenté les plats avec Yannick et il est parfaitement conscient de la nécessité d’alléger la puissance des plats pour que les vins soient mis en valeur. Il a pris des notes, Vincent a entendu nos échanges, tout semble sur les rails. C’est donc avec Yannick Alléno que se fera le 200ème dîner.

Le repas a été accompagné par un Champagne Moët & Chandon Grand Vintage Collection magnum 1996 dégorgé en février 2015 que j’ai pris au verre. Il a une puissance impressionnante et les notes fumées ou caramélisées lui donnent un aspect de vin ancien. Il est manifestement de haute volée.

J’ai essayé plus tard dans le repas le Champagne Pol Roger Blanc de Blancs 2008 plus vif plus tranchant, plus champagne, ce qui n’enlève rien au charme du Moët.

Oublions un instant le futur dîner. La cuisine de Yannick Alléno montre une maturité très accomplie qui marque un saut par rapport à ce qu’il faisait au Meurice. Je suis fasciné par les déclinaisons de saveurs stratifiées qui iodlent dans la bouche. Ces surprises gustatives m’enchantent. Il y a parfois des saveurs un peu intellectuelles qui quittent le chemin de la gourmandise comme par exemple la sauce du Wagyu dont le caractère marin est trop affirmé. Mais globalement on est au sommet de la gastronomie, avec un voyage des papilles qui est hors du commun. Dans deux mois, nous allons nous régaler.

DSC05804 DSC05805

DSC05806

DSC05795 DSC05796 DSC05797 DSC05798 DSC05800 DSC05801 DSC05802 DSC05803 DSC05808 DSC05809 DSC05811 DSC05814 DSC05815 DSC05817 DSC05818

MENU LEDOYEN 160323 002

MENU LEDOYEN 160323 001

12 incredible champagnes with two winemakers and friends vendredi, 11 mars 2016

Every day, I get around fifteen mails offering me wine for sale. My passion is bulimic, I struggle to buy as little as possible. But the emails propose wines that will tempt me, as the salesmen know my wishes. One mail offers two legendary wines: Dom Perignon 1934 and 1948 Salon. Dom Perignon of the thirties are virtually never on sale, and the 1948 Salon is of one year for which I have never seen any offer.

In the email, the prices offered place these champagnes tariff at the level of Romanée Conti of average years. Since ancient champagnes have a large uncertainty factor, these prices are unacceptable to me. But to let those bottles whose photos are beautiful, it would be a mistake.

I call my friend Tomo and I propose that we buy the two bottles together with the idea that we have dinner the two of us to share them. Tomo accepts. Time passes and, remembering the meal with Les Gaudichots 1929 Domaine de la Romanee Conti where we invited Aubert de Villaine, the very natural idea is to ask Richard Geoffroy of Dom Perignon and Didier Depond of Champagnes Salon Delamotte to join us. A date is found suitable for these two characters with overloaded agendas. Peter, a Scottish friend who could not come to the 196th dinner at the Veuve Clicquot location in Rheims wanted to see me to share great champagnes and Florent, a Lyon friend would also like to share great wines. Our group of six forms, and as often happens, generosity turns to excess to the point that we will have nine bottles plus three magnums making an equivalent of 15 bottles for 6, which means 2.5 bottles per guest. It is anything but rational, but how could I refuse?

Deliberately I reduce the list that I submit to Jean-Marie Ancher of Taillevent restaurant where dinner will be held in the exquisite Chinese salon. Make a menu for a champagne dinner is not easy thing, and make a consistent service order is not simple. The result will prove convincing.

The first three champagnes are quite young (relatively) because we will have an oyster and caviar, who get along better with young champagnes. On the sole fish, we have the oldest champagnes. On poultry the two stars that are causing the dinner will be served. And the meal will continue with other additions.

The first three champagnes are opened at 18:30 and the others are opened at the time of service.

A student and railway workers strike makes us fear defections, but an angel is watching over this meal. The six are present and all bottles are served at the perfect temperature.

The menu composed by Alain Solivérès and Jean-Marie Ancher is: Bellota ham shavings / appetizers: Gillardeau oyster jelly seawater / watercress cream and caviar / sole fillets, Paris mushrooms / farm poultry liver fat and black truffle / Chaource, Brie de Meaux, Coulommiers / mango and black sesame.

We are already three at 7 pm also cede us the temptation of Champagne Delamotte Magnum Collection 1970. Its color is slightly amber, the nose is discreet but beautiful promise. I love the image of Didier Depond who says this wine evokes the summer corn, crushed by the sun. This wine is made of 50% Chardonnay and 50% Pinot. It has already passed the barrier of young wines, shows a nice patina of wine « old ». It is pleasantly fine.

Champagne Dom Perignon magnum P3 1975 has a thunderous nose, so young it smells of sulfur! This toddler forty years is a misspent youth. Unlike P3 (code meaning fullness – plénitude) 1982 we drank recently, there is no mark left by the dosage and I found with an infinite pleasure that P3 is able, too, to offer the romantic charm of a Dom Pérignon. We are fully facing a beautiful Dom Perignon. It is charming, a little too dosé but significantly without trace. It’s good.

Champagne Salon 1988 offers us largeness, power and precision. It is slightly amber with only traces of sensitive evolution. This wine is a warrior and is located opposite the Dom Perignon. Which is the preferred one? You must love both. This Salon, is part of my memory among the greatest Salon 1988 I’ve drunk, coming directly from the cellar of Salon.

Tastes and preferences differ around table. For me the 1988 Salon creates the best vibration with delicious oysters, the jelly creating the link, and it is the Dom Perignon that fits better with Bulgarian high quality caviar. If the watercress cream is delicious, it tends to stifle the caviar if used too much.

The three oldest wines are served together. The Piper-Heidsieck Brut Champagne Piper 1921 has a much too dark and earthy color. If we only had it to drink, we would look at her messages that exist. But the program is so heavy that we do not dwell us.

Champagne Charles Heidsieck 1911 also has a dark color but slightly less than that of 1921. And unlike the previous wine, the message is more joyful. I see evocations of very nice citrus. Of course wine is tired but pleasant.

Our smiles broaden as soon as we see the color of Champagne Moët 1911 poured into our glasses. It is as clear as that of a young wine. The labeling of the bottle gives the impression of having been made in the 40ies. So it would not be an original disgorging unless the dressing was done without changing the cork. The fragrance is beautiful and elegant and the wine is simply divine. It is a marvel of achievement as if all the complexities were assembled by miracle. This is a John Wayne, confident, serene, playing with ease. This wine is an obvious miracle, with endless aftertaste.

Now come together the two starting points for this dinner. Richard Geoffroy notes that the cloak that covers the cork of a plastic shot, is consistent with this vintage. Champagne Dom Perignon 1934 is incredibly young to the point that Peter doubt of its authenticity. Just show him the cork so that he finds it impossible to have built a fake with such a cork that really ages 80 years. And Richard, humorous said, « it’s curious that when wine is perfect, we say that it is a fake. » The Dom Pérignon has it all, charm, complexity and floral or fruity notes that go in all directions. This incredible wine reinforces my preference for champagne with original disgorging, which I find much more holders of emotion than recently disgorged, brighter and different.

Didier Depond raves at the beauty of the bottle of Champagne Salon 1948. It has no label, but the circular ring around the bottom of the cape gives useful indications. The year is embossed on the cape with golden colors which became gray with time. Didier has never seen such a bottle and never drank Salon 1948. And now comes an incredible surprise. The color of the wine is very clear, like the Dom Perignon confirming that Tomo and I made a good purchase. But this wine has incredible tension and strength including alcoholic strength. As it is impossible that this bottle is false, Peter can see that despite the age of over 65, retirement age, champagnes can have an exceptional vivacity. But where is the surprise? The surprise is that the 1948 is much more powerful than the 1988 Salon from a warrior year. So we are stunned, especially since 1948 did not leave a major mark in the history of champagne. This explains why Salon, which millésimait only exceptional years, chose against all odds to make this dazzling 1948.

So a nice purchase with a Dom Pérignon 1934 in the charm and complexity and a 1948 Salon in the brilliant strength, wealth and exceptional power. This dinner is blessed by the gods.

Champagne Moët & Chandon Grand Vintage Collection 1962 magnum, contrary to what I just said above, gives fully justified late disgorging. For this disgorged wine there has less than two months of disgorgement has a misspent youth. I’ve always loved this year for Moët that I consider one of the greatest. And this bottle directly from the cellars of Moët is the ideal of what Moët can offer: a very drinkable wine, smooth, young, incredibly young and fun. It is even particularly joyful.

From now on, we will off-track from the program I had developed with Jean-Marie Ancher, for serving wine added by crazy generosity.

Champagne Moët & Chandon Dry 1949 is a marvel. It is of course very dosé, but it does not feel. This wine is pleasure. He made us feel at what point 1949 is a great year.

Champagne Veuve Clicquot Ponsardin Brut 1929 is a recent labelling with against-label indicating that the wine was disgorged specially for a designated and named person, but without the date. Particularly felt dosage of this pretty wine very sweet, graceful, which like the previous wine shows and let us feel the nobility of its year. With these two very dosed wines, we are on Olympus of champagne.

The Grand Mesnil Crémant blanc de blancs A. Launois Père & Fils 1955 has a name that was completely unknown to me. What is a ‘Grand Crémant « ? I’m pretty overwhelmed by the incredible liveliness and character of this unusual wine. It is elegant and speaks like a lash. I did not make him the honors it deserves because it is already very late.

What of this madness? The first point is the outstanding quality of the wines that we shared because apart from the Piper 1921 and the small weakness of Charles Heidsieck 1911 all others are at the top of their game.

If I had to do a ranking would be: 1 – Moët 1911, 2 – Dom Perignon 1934 tied with Salon 1948, 4 – Moët 1962, 5 – Moët Dry 1949, 6 – Grand Cramant Launois 1955, 7 – Veuve Clicquot 1929.

The first four are at the top of the hierarchy of champagnes. Both winemakers, Didier and Richard, were impressed by the beauty of the bottles and it makes them think about the fact that the current design of the bottles no longer has the same elegance as before.

The menu was beautifully adapted. The oyster and caviar were ideal for younger, sole perfect for older. Taillevent’s service is outstanding. We were accompanied throughout the meal by an impeccable service of wines. In order to make such complex dinners Taillevent is right and the one.

At the end of the meal, we were all under the shock of this rare event, where all champagnes gave what one could expect better. It was the Salon in 1948 that pushed me to realize its purchase with Tomo. I still have the memory of the incredible energy of this exceptional champagne that will remain forever etched in my memory.

(see pictures in the next message on the same dinner)

Douze champagnes rares au restaurant Taillevent vendredi, 11 mars 2016

Chaque jour, je reçois une quinzaine de mails qui m’offrent des vins à vendre. Ma passion étant boulimique, je lutte pour acheter le moins possible. Mais ces correspondants connaissent les vins qui vont me tenter. Un mail offre deux vins mythiques : Dom Pérignon 1934 et Salon 1948. Des Dom Pérignon des années trente, il n’en existe quasiment pas à la vente, et le Salon 1948 est d’une année dont je n’ai jamais vu la moindre offre.

Dans le mail, les prix proposés placent ces champagnes au niveau tarifaire des Romanée Conti d’années moyennes. Comme les champagnes très anciens ont un gros facteur d’incertitude, ces prix sont inacceptables pour moi. Mais laisser passer ces bouteilles dont les photos sont belles, ce serait une erreur.

J’appelle mon ami Tomo et je lui propose que nous achetions ces deux bouteilles ensemble, avec l’idée que nous dînions tous les deux pour les partager. Tomo accepte. Le temps passe et, nous souvenant du repas avec Les Gaudichots 1929 du Domaine de la Romanée Conti où nous avions convié Aubert de Villaine, l’idée très naturelle est de demander à Richard Geoffroy de Dom Pérignon et à Didier Depond des Champagnes Salon Delamotte de se joindre à nous. Une date est trouvée qui convient à ces deux personnages aux agendas surchargés. Peter, un ami écossais qui n’avait pas pu venir au 196ème dîner à Veuve Clicquot souhaitait me revoir pour partager de grands champagnes et Florent, un ami lyonnais souhaite aussi partager de grands vins. Notre groupe de six se forme, et comme cela se passe souvent, la générosité tourne à l’excès au point que nous aurons neuf bouteilles plus trois magnums ce qui fait un équivalent de 15 bouteilles pour 6, soit 2,5 bouteilles par convive. C’est tout sauf rationnel, mais comment refuser ?

Délibérément je réduis la liste que je soumets à Jean-Marie Ancher du restaurant Taillevent où se tiendra le dîner, dans l’exquis salon chinois. Faire un menu pour un dîner de champagnes est chose peu aisée, et faire un ordre de service cohérent n’est pas simple. Le résultat se montrera probant.

Les trois premiers champagnes sont assez jeunes (tout est relatif) car nous aurons une huître et du caviar, qui s’entendent mieux avec des champagnes jeunes. Sur la sole, nous aurons les champagnes les plus vieux. Sur la volaille les deux vedettes qui sont à l’origine du dîner seront servies. Et le repas se continuera avec les autres ajouts. Les trois premiers champagnes sont ouverts à 18h30 et les autres sont ouverts au moment du service.

Une grève des étudiants et des cheminots nous fait craindre des défections, mais un ange veille sur ce repas. Les six sont présents et toutes les bouteilles sont servies à la température idéale.

Le menu composé par Alain Solivérès et Jean-Marie Ancher est : copeaux de jambon Bellota /     amuse-bouche : huître Gillardeau en gelée d’eau de mer / cresson de fontaine et caviar / sole en filets, champignons de Paris / volaille fermière au foie gras et truffe noire / chaource, Brie de Meaux, Coulommiers / mangue, et sésame noir.

Nous sommes déjà trois à 19 heures aussi cédons-nous à la tentation du Champagne Delamotte Collection magnum 1970. Sa couleur est légèrement ambrée, le nez est discret mais de belle promesse. J’aime beaucoup l’image de Didier Depond qui dit que ce vin évoque les blés d’été, écrasés de soleil. Ce vin est fait de 50% chardonnay et 50% de pinot. Il a déjà passé la barrière des vins jeunes pour montrer une belle patine de vin « ancien ». Il est agréablement gastronomique.

Le Champagne Dom Pérignon P3 magnum 1975 a un nez tonitruant, tellement jeune qu’il sent le soufre ! Ce bambin de quarante ans est d’une jeunesse folle. Contrairement au P3 (qui signifie troisième plénitude) 1982 que nous avons bu récemment, il n’y a aucune marque laissée par le dosage et je retrouve avec un infini plaisir qu’un P3 sait, lui aussi, avoir le charme romantique d’un Dom Pérignon. Nous sommes pleinement face à un beau Dom Pérignon. Il est charmeur, un peu dosé mais pas trop et surtout sans trace. On est bien.

Le Champagne Salon 1988 nous offre ampleur, puissance et précision. Il est légèrement ambré avec des traces à peine sensibles d’évolution. Ce vin est un guerrier et se situe à l’opposé du Dom Pérignon. Le quel préférer ? Il faut aimer les deux. Ce Salon se place dans ma mémoire parmi les plus grands Salon 1988 que j’aie bus, venant directement de la cave de Salon.

Les goûts et préférences divergent autour de table. Pour moi le Salon 1988 crée la meilleure vibration avec l’huître délicieuse, dont la gelée crée le trait d’union, et c’est le Dom Pérignon qui s’accorde mieux au caviar bulgare de très grande qualité. Si la crème de cresson est délicieuse, elle a tendance à étouffer le caviar si l’on en prend trop.

Les trois vins anciens sont servis ensemble. Le Champagne Piper-Heidsieck Piper Brut 1921a une couleur beaucoup trop foncée et terreuse. Si nous n’avions que lui à boire, nous nous pencherions sur ses messages, qui existent. Mais le programme est si chargé que nous ne nous attardons pas.

Le Champagne Charles Heidsieck 1911 a lui aussi une couleur foncée mais un peu moins que celle du 1921. Et contrairement au vin précédent, le message est plus joyeux. Je vois des évocations d’agrumes fort sympathiques. Bien sûr le vin est fatigué, mais plaisant.

Nos sourires s’élargissent dès que nous voyons la couleur du Champagne Moët 1911 versé dans nos verres. Elle est claire comme celle d’un vin jeune. L’habillage de la bouteille nous donne l’impression d’avoir été réalisé dans les années 40. Il ne s’agirait donc pas d’un dégorgement d’origine, sauf si l’habillage s’était fait sans rebouchage. Le parfum est superbe et élégant et le vin est tout simplement divin. C’est une merveille d’accomplissement comme si toutes les complexités étaient assemblées par miracle. C’est un John Wayne, sûr de lui, serein, qui joue avec facilité. Ce vin est comme une évidence, à la persistance aromatique infinie.

Arrivent maintenant ensemble les deux points de départ de ce dîner. Richard Geoffroy nous signale que la cape qui recouvre le bouchon d’un plastique tiré, est cohérente avec ce millésime. Le Champagne Dom Pérignon 1934 est d’une jeunesse incroyable au point que Peter doute de son authenticité. Il suffit de lui montrer le bouchon pour qu’il constate qu’il est impossible d’avoir construit un faux avec un tel bouchon qui a vraiment 80 ans. Et Richard, plein d’humour dit : « c’est curieux que lorsqu’un vin est parfait, on dise qu’il s’agit d’un faux ». Ce Dom Pérignon a tout pour lui, le charme, la complexité et des notes florales ou fruitées qui partent dans toutes les directions. Ce vin incroyable me conforte dans ma préférence pour les champagnes au dégorgement d’origine, que je trouve beaucoup plus porteurs d’émotion que les récemment dégorgés, plus vifs et différents.

Didier Depond s’extasie devant la beauté de la bouteille de Champagne Salon 1948. Elle n’a pas d’étiquette, mais la couronne circulaire autour du bas de la cape donne les indications utiles. L’année est embossée dans la cape aux couleurs d’or devenu gris avec le temps. Didier n’a jamais vu une telle bouteille et n’a jamais bu de Salon 1948. Et maintenant arrive une surprise inouïe. La couleur du vin est très claire, comme celle du Dom Pérignon ce qui confirme que Tomo et moi avons fait un bel achat. Mais ce vin est incroyable de tension et de force y compris alcoolique. Comme il est impossible que cette bouteille soit fausse, Peter voit bien que malgré l’âge de plus de 65 ans, âge de la retraite, des champagnes peuvent avoir une vivacité exceptionnelle. Mais où est la surprise ? La surprise est que ce 1948 est beaucoup plus puissant que le Salon 1988 qui est pourtant d’une année guerrière. Alors, nous sommes médusés, d’autant plus que l’année 1948 n’a pas laissé une trace majeure dans l’histoire du champagne. On comprend alors pourquoi Salon, qui ne millésimait que les années exceptionnelles, ait choisi contre toute attente de faire ce 1948 éblouissant.

Voilà donc un bel achat avec un Dom Pérignon 1934 dans le charme et la complexité et un Salon 1948 dans la force brillante, la richesse et une tension exceptionnelle. Ce dîner est béni des dieux.

Le Champagne Moët & Chandon Grand Vintage Collection magnum 1962, contrairement à ce que je viens de déclarer ci-dessus, donne sa pleine justification aux dégorgements tardifs. Car ce vin dégorgé il y a moins de deux mois est d’une jeunesse folle. J’ai toujours adoré ce millésime que je considère comme un des plus grands. Et cette bouteille venant directement de la cave de Moët est l’idéal de ce que peut offrir Moët : un vin gouleyant, fluide, jeune, incroyablement jeune et de plaisir. Il est même particulièrement joyeux.

A partir de maintenant, nous allons faire du hors-piste par rapport au programme que j’avais mis au point avec Jean-Marie Ancher, car sont servis des vins ajoutés par les folles générosités.

Le Champagne Moët & Chandon Dry 1949 est une merveille. Il est bien sûr très dosé, mais ça ne se sent pas. Au contraire on est bien. Il nous fait sentir à quel point 1949 est une grande année.

Le Champagne Veuve Clicquot Ponsardin Brut 1929 est d’un habillage récent avec une contre-étiquette qui indique que le vin a été spécialement dégorgé pour une personne désignée et nommée, mais sans indication de date. On sent particulièrement le dosage de ce joli vin très doux, gracieux, qui comme le vin précédent fait sentir la noblesse de son année. Avec ces deux vins très dosés, nous sommes sur l’Olympe du champagne.

Le Grand Crémant Mesnil blanc de blancs A. Launois Père & Fils 1955 a un nom qui m’était totalement inconnu. Qu’est-ce qu’un « Grand Crémant » ? Je suis assez subjugué par la vivacité et l’incroyable caractère de vin inhabituel. Il est racé et s’exprime comme un coup de fouet. On ne lui rendra pas les honneurs qu’il mérite car il est déjà bien tard.

Que dire de cette folie ? La première remarque est la qualité exceptionnelle des vins que nous avons partagés car à part le Piper 1921 et la petite faiblesse du Charles Heidsieck 1911 tous les autres sont au sommet de leur art. Si je devais faire un classement ce serait : 1 – Moët 1911, 2 – Dom Pérignon 1934 ex-aequo avec Salon 1948, 4 – Moët 1962, 5 – Moët Dry 1949, 6 – Grand Cramant Launois 1955, 7 – Veuve Clicquot 1929.

Les quatre premiers sont au sommet de la hiérarchie des champagnes. Les deux vignerons, Didier et Richard, ont été impressionnés par la beauté des bouteilles et cela les fait réfléchir sur le fait que le design actuel des bouteilles n’a plus la même élégance.

Le menu a été superbement adapté. L’huître et le caviar étaient idéaux pour les plus jeunes, la sole parfaite pour les plus vieux. Le service du Taillevent est exceptionnel. Nous avons été accompagnés tout au long du repas par un service des vins irréprochable. Pour faire des dîners aussi complexes, c’est Taillevent qui s’impose.

A la fin du repas, nous étions tous sous le coup de cet événement rare, où tous les champagnes ont donné ce que l’on pouvait espérer de meilleur. C’était le Salon 1948 qui m’avait poussé à réaliser son achat avec Tomo. J’ai encore en mémoire l’incroyable énergie de ce champagne exceptionnel, qui restera à jamais gravée dans ma mémoire.

DSC05643

DSC05644 DSC05592DSC05596

DSC05646 DSC05575

DSC05568 DSC05647 DSC05648

DSC05565 DSC05566 DSC05567

L’énigme de ma bouteille de Moët 1911, c’est la Marianne qui est imprimée directement sur la cape

DSC05609 DSC05611 DSC05654

DSC05577 DSC05655

DSC05579 DSC05580 DSC05660 DSC05659 DSC05658 DSC05657 DSC05656

DSC05591 2016-03-10 22.01.54DSC05598

DSC05662 DSC05664

DSC05562 DSC05563 DSC05564 2016-03-10 21.58.47 DSC05666

2016-03-10 21.57.49 2016-03-10 21.57.39

DSC05641 DSC05640

DSC05624 DSC05623 DSC05622 DSC05621 DSC05620

DSC05599 DSC05600 DSC05601 DSC05603 DSC05604DSC05613

DSC05606 DSC05607 DSC05615 DSC05616 DSC05618 DSC05619

menu Taillevent 160309 002 menu Taillevent 160309 001