La discussion avec Michel Bettane et Anne Hudson sur les vins anciens, vins de garde, passe sur LCI radio :
– vendredi 2 octobre 2009 à 16h
– samedi 3 octobre 2009 à 10 h et 15 h
– dimanche 4 octobre 2009 à 11 h et 14 h
La discussion avec Michel Bettane et Anne Hudson sur les vins anciens, vins de garde, passe sur LCI radio :
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Au moment où j’écris ce message, lorsque je cliquerai sur "enregistrer", le compteur indiquera qu’il y a 2.000 messages que j’ai émis sur ce blog.
Je suis assez sensible à ces jalons qui marquent un parcours.
A ce jour, 339 bulletins ont été écrits, près de 7.000 vins ont été racontés.
Mon enthousiasme reste le même de vouloir raconter des vins parfois rares, en situation de gastronomie.
Avant hier, c’est un Constantia 1791 qui était le clou du 121ème dîner de wine-dinners.
Comme le disait la mère de Napoléon : "pourvu que ça dure"….
Merci aux lecteurs de leur fidélité.
I was with my wife in the South of France, and we received our three children and our six grand children by successive or coordinated waves. We received some distant cousins too, who needed a place to live, as they wanted to visit a cousin heavily burnt and recovering near my house.
To analyse what has been drunk is interesting for me, as I can check my tastes and the tendencies of my taste at this moment of my life. I hope it can be of interest for other wine lovers.
We have opened 61 bottles representing 74 times 75 cl, as I opened 13 magnums uniquely Champagne.
Champagne has been the favourite drink with 27 bottles representing 40 times 75 cl. It means that more than half of what was drunk was champagne.
I see for that three reasons :
Two regions have got my preference after champagne :
Rhone with 14 wines
Provence with 12 wines.
By comparison, other regions are very poorly represented : Bordeaux 3, Burgundy 2, Roussillon 1, Italy 1, USA 1.
The reasons for giving such an importance to Rhone and Provence are :
Of course, I would be able to say my preferences without analysing, but it becomes more obvious when analysing.
Among the 61 wines I selected 22 which were wines of special pleasure that I tried to rank according to my pleasure :
Many other wines were highly interesting, but these 22 represent a real sun shine, lightening our holidays.
Avec ma femme, nous avons passé deux mois dans le sud, pour recevoir essentiellement la famille directement proche, enfants et petits-enfants, et la famille lointaine que nous avons hébergée car elle a subi un grave accident, et parfois des amis.
Analyser ce qui a été ouvert m’intéresse, car cela renseigne sur mes goûts et leurs tendances à ce moment de ma vie.
Nous avons ouvert 61 flacons sur les deux mois correspondant à 74 bouteilles, du fait de 13 magnums, uniquement en champagne.
Le champagne a été de loin le privilégié de cet été, avec 27 flacons correspondant à 40 bouteilles. Plus de la moitié de ce qui a été bu est du champagne. Ce n’est pas un hasard, pour trois raisons :
– en été, le champagne désaltère
– le champagne est, du moins pour moi, beaucoup plus digeste
– c’est une région du vin que j’explore de plus en plus pour ses qualités gastronomiques.
Hors champagne, deux régions monopolisent les vins de l’été :
– le Rhône avec 14 vins
– la Provence avec 12 vins
Les autres régions sont les parents pauvres, avec 3 bordeaux, 2 bourgognes, et 3 vins divers.
Le choix peut s’expliquer ainsi :
– la Provence, car c’est dans leur région que ces vins sont nettement meilleurs à boire, avec des arômes naturellement en beauté dans leur habitat
– le Rhône, car aujourd’hui, c’est, pour les vins actuels, ma région préférée.
Je pressens évidemment ces tendances, mais l’analyse permet de mieux situer les hiérarchies qui se créent de façon inconsciente.
Une sélection de 22 vins parmi les plus intéressants bus cet été. Le classement est approximativement celui du plaisir. Mais tous ont été passionnants :
Champagne Krug 1982
Chevalier-Montrachet Bouchard Père & Fils 1998
Chateauneuf-du-Pape Rayas 1995
Chateauneuf-du-Pape Château de Beaucastel 1989
Côte Rôtie La Turque Guigal 2005
Champagne Dom Ruinart rosé magnum 1990
Côte-Rôtie La Mouline Guigal 1996
Champagne Henriot Cuvée des Enchanteleurs en magnum 1995
Champagne Pol Roger Cuvée Winston Churchill en magnum 1998
Champagne Bollinger Grande Année 1989
Château Laville Haut-Brion 1979
Rimauresq Côtes-de-Provence 1989
Rimauresq Côtes-de-Provence 1990
Château Pibarnon Bandol 1990
Champagne Salon magnum 1995
Domaine de Terrebrune Bandol rouge 1995
Côte Rôtie La Landonne Guigal 2005
Ermitage « le Pavillon », Chapoutier 1989
Champagne Laurent Perrier Grand Siècle magnum
Champagne Dom Pérignon 1995
Champagne Henriot 1996
Champagne Clos des Goisses Philipponnat en magnum 1990
Il y a eu beaucoup d’autres vins intéressants, mais ceux-ci représentent des plaisirs qui ont ensoleillé notre été.
Champagne Charles Heidsieck mis en cave en 1997 et dégorgé en 2000. Magnifique champagne de grande stature, qui constitue une très heureuse surprise. Riche, plein ensoleillé, il apporte précision et longueur. C’est un moment fort agréable.
J’ai ouvert ce champagne pour fêter la femme de mon cousin qui fut très gravement brulée et poursuit sa convalescence dans un hôpital à deux pas de ma maison du sud.
C’est sa première sortie. Elle a trempé ses lèvres, car le cocktail de médicaments n’autorise pas plus.
Le lendemain, le reste du Salon 1997 marque un considérable progrès. Je révise mon jugement, car j’ai trouvé ce que j’aime en Salon. Ce vin mérite une ouverture quelques heures avant de le servir, car il y trouvera une plénitude plus grande.
Les pluies diluviennes de l’hiver, d’un volume inconnu de mémoire d’homme, ont raviné notre jardin. Il a fallu consolider le mur sur la mer. J’ai pris un architecte qui a recouru à la compétence d’un ingénieur béton. Les premiers sondages ne lui plaisant pas, il a demandé l’avis d’un géologue. La conjonction de ces trois conseillers, avec une sauce épaisse de principe de précaution, transforme notre jardin en bunker de la seconde guerre mondiale.
Voyant une population nombreuse envahir notre nid douillet pendant les vacances, avec force engins aux sons inharmonieux, crée forcément des liens.
Le terrassier en chef possède une vigne en Côtes de Provence qui est exploité par son père en biodynamie. Gentiment il m’apporte un Côtes de Provence rosé et un Côtes de Provence rouge en disant : « j’aimerais votre avis. Je pense qu’il sera sur votre blog ».
Après l’avoir remercié, il me fallait goûter. Le rosé d’un joli rose pâle est affreusement bouchonné. Il ne sera pas possible de donner un avis, puisque le goût de bouchon ne disparaîtra pas. Le vin rouge est d’une couleur noire de jus de cassis. Le nez évoque le fruit mais aussi la feuille de cassis, que l’on retrouve aussi dans le goût. Ce vin est chaleureux, dense, extrêmement fruité, avec toutefois une petite note végétale. Ce qui me paraît curieux, c’est que le vin ne semble pas fini. Il est encore au stade du jus de fruit, plus qu’au stade du vin. Mais l’impression générale est très agréable. Il faudrait voir ce que ce vin riche donne en vieillissant.
De toute façon, c’est très généreux de m’avoir apporté ces flacons, après avoir traité ma pelouse façon crevasse martienne.
Pendant l’été, le journal « Le Figaro » interviewe des gens du monde du luxe et de la mode et leur demande l’objet qui ne les quitte jamais.
Vous ne devinerez jamais la réponse de Karl Lagerfeld.
Il répond : « mon toaster » car il tient absolument à la cuisson parfaite de ses toasts.
Je le dis tout net, je trouve cela génial.
Pierre Hermé, quand il est venu dîner chez moi, a ouvert son petit canif pour couper sa viande. Il y a une symbolique très forte dans le canif ou le Laguiole, qui sert d’outil universel, mais qui prend, pour la nourriture, des parcelles de sacré.
Ainsi, mon grand-père paternel avait pour coutume de faire un signe de croix avec son couteau de poche sur le pain avant d’en trancher quelques morceaux pour l’ensemble de la table.
Ce fétichisme du couteau est très compréhensible. Dans le cas du toaster, ce n’est pas du fétichisme mais – à mon sens – le luxe total.
Voici un homme qui a tout, qui peut demander tout, qui peut obtenir tout, mais qui dit, là où il arrive : « qu’on me fasse mes toasts sur ce toaster là ».
Génial. Cette expression de liberté pure me plait beaucoup.
Ce soir, ma fille Agathe a donné le jour à Alban Charlin.
Agathe se porte bien et sa voix au téléphone était tonique. Guillaume est un père comblé.
Pendant l’attente de plusieurs heures, ma femme avait la même anxiété que si elle devait accoucher.
Alban rejoint Inès, Félix, Anaïs et Lise pour devenir notre 5ème petit-enfant auxquels nous ajoutons dans nos coeurs Toscane, l’aînée de cette petite bande.
Vite, il faut fêter cette naissance.
Promenade en forêt. Dans des buissons, des mûres. Je cueille quelques mûres. Dans ma main, onze mûres.
Je les installe dans ma bouche, de telle façon qu’elles y soient confortables.
Utilisant mon palais et mes dents comme un pressoir, je déchiquète les mûres.
Comme aucune d’entre elles n’a le goût d’une autre, la variété des saveurs est une extase totale.
Je ne connais pas beaucoup de sensations gustatives plus fortes que celle-là, car les variations sont infinies.
C’est pour moi l’atteinte d’un Olympe du goût, plus complexe que le plus complexe des vins.